Rappelle-toi, quand l'Aurore craintive Ouvre au Soleil son palais enchanté ; Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive Passe en rêvant sous son voile argenté ; À l'appel du plaisir lorsque ton sein palpite, Aux doux songes du soir lorsque l'ombre t'invite. Écoute au fond des bois Murmurer une voix : Rappelle-toi. Rappelle-toi, lorsque les destinées M'auront de toi pour jamais séparé, Quand le chagrin, l'exil et les années Auront flétri ce cœur désespéré ; Songe à mon triste amour, songe à l'adieu suprême ! L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime. Tant que mon cœur battra, Toujours il te dira: Rappelle-toi. Rappelle-toi, quand sous la froide terre Mon cœur brisé pour toujours dormira; Rappelle-toi, quand la fleur solitaire Sur mon tombeau doucement s'ouvrira. [Je ne te verrai plus; mais]1 mon âme immortelle Reviendra près de toi comme une sœur fidèle. Écoute, dans la nuit, Une voix qui gémit : Rappelle-toi.
12 Mélodies par Marie Foscarina
by Marie Damaschino (1850 - 1921), as Mario Foscarina
1. Rappelle toi  [sung text not yet checked]
Subtitle: Idylle
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Rappelle-toi", appears in Poésies nouvelles
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- ENG English (Qi Feng Wu) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Note: the poem first appeared in Voyage où il vous plaira by Tony Johannot Alfred de Musset et P.-J. Stahl, éd. J. Hetzel, Paris, 1843, with music apparently not by Mozart. It is preceded by the following:
(Vergiss mein nicht.) Paroles faites sur la musique de Mozart.1 Auteri-Manzocchi: "Tu ne verras plus, mais"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler
2. Ave Maria  [sung text not yet checked]
Ave Maria gratia plena Dominus tecum. [Benedicta]1 tu in mulieribus, Et benedictus [fructus ventris]2 [tui]3 Jesus. Sancta [Maria, Mater Dei]4, Ora pro nobis peccatoribus, Nunc et in hora mortis nostrae. [Ave Maria]5.
Text Authorship:
- by Bible or other Sacred Texts , "Ave Maria", Luke 1, 28 & 42; Breviarium Romanum (1568)
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- AFR Afrikaans (Bible or other Sacred Texts) , "Wees gegroet Maria"
- DUT Dutch (Nederlands) (Bible or other Sacred Texts) , "Wees gegroet, Maria"
- ENG English (Bible or other Sacred Texts) , "Ave Maria"
- FRE French (Français) (Laura Prichard) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Bible or other Sacred Texts) , "Dios te salve Maria"
See also Geert Cuypers's very informative Ave Maria Songs website.
Note: used as the basis for an acrostic in Marchetto da Padova's Ave Regina Celorum / Mater innocentie
1 Móry: "Oh Maria benedicta"2 Guarnieri, Nepomuceno, Villa-Lobos: "fructus"
3 Krenn: "tuis"
4 Gounod, Holst, Móry, Rossini: "Maria"
5 Cherubini, Cserny, Guarnieri, Holst, Jackson, Krenn, Kuula, Massenet, Mompou, Móry, Nepomuceno, Pejačević, Rheinberger, Rossini, Simon, Vermeulen, Vermin, Villa-Lobos: "Amen"; Jakobey: "Amen. Ave Maria."
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Sharon Krebs [Guest Editor]
3. Le renouveau
Vêtu de pourpre et de satin / Le gai matin
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4. Adieu  [sung text not yet checked]
Adieu ! je crois qu'en cette vie Je ne te reverrai jamais. Dieu passe, il t'appelle et m'oublie ; En te perdant je sens que je t'aimais. Pas de pleurs, pas de plainte vaine. Je sais respecter l'avenir. Vienne la voile qui t'emmène, En souriant je la verrai partir. Tu t'en vas pleine d'espérance, Avec orgueil tu reviendras ; Mais ceux qui vont souffrir de ton absence, Tu ne les reconnaîtras pas. Adieu ! tu vas faire un beau rêve Et t'enivrer d'un plaisir dangereux ; Sur ton chemin l'étoile qui se lève Longtemps encor éblouira tes yeux. Un jour tu sentiras peut-être Le prix d'un coeur qui nous comprend, Le bien qu'on trouve à le connaître, Et ce qu'on souffre en le perdant.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Adieu !", written 1840, appears in Premières poésies
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
First published in Revue des Deux Mondes, January 1, 1843.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
5. Lucie  [sung text not yet checked]
Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière. J'aime son feuillage éploré ; La pâleur m'en est douce et chère, Et son ombre sera légère À la terre où je dormirai. Un soir, nous étions seuls, j'étais assis près d'elle ; Elle penchait la tête, et sur son clavecin Laissait, tout en rêvant, flotter sa blanche main. Ce n'était qu'un murmure : on eût dit les coups d'aile D'un zéphyr éloigné glissant sur des roseaux, Et craignant en passant d'éveiller les oiseaux. Les tièdes voluptés des nuits mélancoliques Sortaient autour de nous du calice des fleurs. Les marronniers du parc et les chênes antiques Se berçaient doucement sous leurs rameaux en pleurs. Nous écoutions la nuit ; la croisée entr'ouverte Laissait venir à nous les parfums du printemps ; Les vents étaient muets, la plaine était déserte ; Nous étions seuls, pensifs, et nous avions quinze ans. Je regardais Lucie. - Elle était pâle et blonde. Jamais deux yeux plus doux n'ont du ciel le plus pur Sondé la profondeur et réfléchi l'azur. Sa beauté m'enivrait ; je n'aimais qu'elle au monde. Mais je croyais l'aimer comme on aime une soeur, Tant ce qui venait d'elle était plein de pudeur ! Nous nous tûmes longtemps ; ma main touchait la sienne. Je regardais rêver son front triste et charmant, Et je sentais dans l'âme, à chaque mouvement, Combien peuvent sur nous, pour guérir toute peine, Ces deux signes jumeaux de paix et de bonheur, Jeunesse de visage et jeunesse de coeur. La lune, se levant dans un ciel sans nuage, D'un long réseau d'argent tout à coup l'inonda. Elle vit dans mes yeux resplendir son image ; Son sourire semblait d'un ange : elle chanta. * * * [Fille de la douleur, harmonie]1 ! harmonie ! Langue que pour l'amour inventa le génie ! Qui nous vins d'Italie, et qui lui vins des cieux ! Douce langue du coeur, la seule où la pensée, Cette vierge craintive et d'une ombre offensée, Passe en gardant son voile et sans craindre les yeux ! Qui sait ce qu'un enfant peut entendre et peut dire Dans tes soupirs divins, nés de l'air qu'il respire, Tristes comme son coeur et doux comme sa voix ? On surprend un regard, une larme qui coule ; Le reste est un mystère ignoré de la foule, Comme celui des flots, de la nuit et des bois ! - Nous étions seuls, pensifs ; je regardais Lucie. L'écho de sa romance en nous semblait frémir. Elle appuya sur moi sa tête appesantie. Sentais-tu dans ton coeur Desdemona gémir, Pauvre enfant ? Tu pleurais ; sur ta bouche adorée Tu laissas tristement mes lèvres se poser, Et ce fut ta douleur qui reçut mon baiser. Telle je t'embrassai, froide et décolorée, Telle, deux mois après, tu fus mise au tombeau ; Telle, ô ma chaste fleur ! tu t'es évanouie. Ta mort fut un sourire aussi doux que ta vie, Et tu fus rapportée à Dieu dans ton berceau. Doux mystère du toit que l'innocence habite, Chansons, rêves d'amour, rires, propos d'enfant, Et toi, charme inconnu dont rien ne se défend, Qui fis hésiter Faust au seuil de Marguerite, Candeur des premiers jours, qu'êtes-vous devenus ? Paix profonde à ton âme, enfant ! à ta mémoire ! Adieu ! ta blanche main sur le clavier d'ivoire, Durant les nuits d'été, ne voltigera plus... Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière. J'aime son feuillage éploré ; La pâleur m'en est douce et chère, Et son ombre sera légère À la terre où je dormirai.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), title 1: "Lucie", title 2: "Élégie", written 1835, first published 1835
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
First published in La revue des deux mondes, June 1, 1835.
1 Bourgault-Ducoudray: "Harmonie"Researcher for this page: Harry Joelson
6. Lidé
Laisse ô blanche Lidé toi par qui je soupire
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7. Le coquillage au bord de la mer  [sung text not yet checked]
Quand tes beaux pieds distraits errent, ô jeune fille, Sur ce sable mouillé, frange d'or de la mer, Baisse-toi, mon amour, vers la blonde coquille Que Vénus fait, dit-on, polir au flot amer. L'écrin de l'Océan n'en a point de pareille ; Les roses de ta joue ont peine à l'égaler ; Et quand de sa voluté on approche l'oreille, On entend mille voix qu'on ne peut démêler. Tantôt c'est la tempête avec ses lourdes vagues, Qui viennent en tonnant se briser sur tes pas ; Tantôt c'est la forêt avec ses frissons vagues ; Tantôt ce sont des voix qui chuchotent tout bas. Oh ! ne dirais-tu pas, à ce confus murmure Que rend le coquillage aux lèvres de carmin, Un écho merveilleux où l'immense nature Résume tous ses bruits dans le creux de ta main ? Emporte-la, mon ange ! Et quand ton esprit joue Avec lui-même, oisif, pour charmer tes ennuis, Sur ce bijou des mers penche en riant ta joue, Et, fermant tes beaux yeux, recueilles-en les bruits. Si, dans ces mille accents dont sa conque fourmille, Il en est un plus doux qui vienne te frapper, Et qui s'élève à peine aux bords de la coquille, Comme un aveu d'amour qui n'ose s'échapper ; S'il a pour ta candeur des terreurs et des charmes ; S'il renaît en mourant presque éternellement ; S'il semble au fond d'un cœur rouler avec des larmes ; S'il tient de l'espérance et du gémissement... Ne te consume pas à chercher ce mystère ! Ce mélodieux souffle, ô mon ange, c'est moi ! Quel bruit plus éternel et plus doux sur la terre, Qu'un écho de mon cœur qui m'entretient de toi ?
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Le coquillage au bord de la mer", subtitle: "(À une jeune étrangère.)", appears in Méditations poétiques, first published 1820
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Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]8. L'automne  [sung text not yet checked]
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants, sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards ! Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois ! Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui, Je me retourne encore, et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui ! Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ; L'air est si parfumé ! la lumière est si pure ! Aux regards d'un mourant le soleil est si beau ! Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie Ce calice mêlé de nectar et de fiel ! Au fond de cette coupe où je buvais la vie, Peut-être restait-il une goutte de miel ? Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-être, dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ?... La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ; A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ; Moi, je meurs et mon âme, au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mélodieux.
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "L'automne", appears in Méditations poétiques
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "V jeseni", Prague, first published 1877
- ENG English (Peter Low) , "Autumn", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
9. Adieu à Graziella  [sung text not yet checked]
Adieu ! mot qu'une larme humecte sur la lèvre ; Mot qui finit la joie et qui tranche l'amour ; Mot par qui le départ de délices nous sèvre ; Mot que l'éternité doit effacer un jour ! Adieu !.... Je t'ai souvent prononcé dans ma vie, Sans comprendre, en quittant les êtres que j'aimais, Ce que tu contenais de tristesse et de lie, Quand l'homme dit : "Retour !" et que Dieu dit : "Jamais !" Mais aujourd'hui je sens que ma bouche prononce Le mot qui contient tout, puisqu'il est plein de toi, Qui tombe dans l'abîme, et qui n'a pour réponse Que l'éternel silence entre une image et moi ! Et cependant mon coeur redit à chaque haleine Ce mot qu'un sourd sanglot entrecoupe au milieu, Comme si tous les sons dont la nature est pleine N'avaient pour sens unique, hélas ! qu'un grand adieu !
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Adieu à Graziella", appears in Nouvelles méditations poétiques
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]10. Le retour  [sung text not yet checked]
Heureux le voyageur que sa ville chérie Voit rentrer dans le port, aux premiers feux du jour ! Qui salue à la fois le ciel et la patrie, La vie et le bonheur, le soleil et l’amour ! — Regardez, compagnons, un navire s’avance. La mer, qui l’emporta, le rapporte en cadence, En écumant sous lui, comme un hardi coursier, Qui, tout en se cabrant, sent son vieux cavalier. Salut ! qui que tu sois, toi dont la blanche voile De ce large horizon accourt en palpitant ! Heureux ! quand tu reviens, si ton errante étoile T’a fait aimer la rive ! heureux si l’on t’attend ! D’où viens-tu, beau navire ? à quel lointain rivage, Léviathan superbe, as-tu lavé tes flancs ? Est-tu blessé, guerrier ? Viens-tu d’un long voyage ? C’est une chose à voir, quand tout un équipage, Monté jeune à la mer, revient en cheveux blancs. Es-tu riche ? viens-tu de l’Inde ou du Mexique ? Ta quille est-elle lourde, ou si les vents du nord T’ont pris, pour ta rançon, le poids de ton trésor ? As-tu bravé la foudre et passé le tropique ? T’es-tu, pendant deux ans, promené sur la mort, Couvrant d’un œil hagard ta boussole tremblante, Pour qu’une Européenne, une pâle indolente, Puisse embaumer son bain des parfums du sérail Et froisser dans la valse un collier de corail ? Comme le cœur bondit quand la terre natale, Au moment du retour, commence à s’approcher, Et du vaste Océan sort avec son clocher ! Et quel tourment divin dans ce court intervalle, Où l’on sent qu’elle arrive et qu’on va la toucher ! Ô patrie ! ô patrie ! ineffable mystère ! Mot sublime et terrible ! inconcevable amour ! L’homme n’est-il donc né que pour un coin de terre, Pour y bâtir son nid, et pour y vivre un jour ?
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Retour", written 1855, first published 1859
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First published in the revue Le Magasin de Librairie, February 25, 1859.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]