L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable. Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou ? Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou. Que ne t'endormais-tu, le coude sur la table? Pauvre âme pâle, au moins cette eau du puits glacé, Bois-la. Puis dors après. Allons, tu vois, je reste, Et je dorloterai les rêves de ta sieste, Et tu chantonneras comme un enfant bercé. Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame. Il dort. C'est étonnant comme les pas de femme Résonnent au cerveau des pauvres malheureux. Midi sonne. J'ai fait arroser dans la chambre. Va, dors! L'espoir luit comme un caillou dans un creux. Ah ! quand refleuriront les roses de septembre !
Sagesse
Song Cycle by Marguerite Canal (1890 - 1978)
1. L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable  [sung text not yet checked]
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- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse III, no. 3, first published 1880
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
2. Je suis venu calme orphelin  [sung text not yet checked]
Gaspard Hauser chante : Je suis venu, calme orphelin, Riche de mes seuls yeux tranquilles, Vers les hommes des grandes villes : Ils ne m'ont pas trouvé malin. À vingt ans un trouble nouveau, Sous le nom d'amoureuses flammes M'a fait trouver belles les femmes : Elles ne m'ont pas trouvé beau. Bien que sans patrie et sans roi Et très brave ne l'étant guère, J'ai voulu mourir à la guerre : La mort n'a pas voulu de moi. Suis-je né trop tôt ou trop tard ? Qu'est-ce que je fais en ce monde ? Ô vous tous, ma peine est profonde : Priez pour le pauvre Gaspard !
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- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse III, no. 4, first published 1880
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
3. Je ne sais pourquoi  [sung text not yet checked]
Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle, vole sur la mer, Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ? Mouette à l'essor mélancolique. Elle suit la vague, ma pensée, À tous les vents du ciel balancée Et biaisant quand la marée oblique, Mouette à l'essor mélancolique. Ivre de soleil Et de liberté, Un instinct la guide à travers cette immensité. La brise d'été Sur le flot vermeil Doucement la porte en un tiède demi-sommeil. Parfois si tristement elle crie Qu'elle alarme au lointain le pilote Puis au gré du vent se livre et flotte Et plonge, et l'aile toute meurtrie Revole, et puis si tristement crie ! Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
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- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse III, no. 7
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
4. Le son du cor s'afflige vers les bois  [sung text not yet checked]
Le son du cor s'afflige vers les bois, D'une douleur on veut croire orpheline Qui vient mourir au bas de la colline, Parmi la [bise]1 errant en courts abois. L'âme du loup pleure dans cette voix, Qui monte avec le soleil, qui décline D'une agonie on veut croire câline, Et qui ravit et qui navre à la fois. Pour faire mieux cette plainte assoupie, La neige tombe à longs traits de charpie A travers le couchant sanguinolent, Et l'air a l'air d'être un soupir d'automne, Tant il fait doux par ce soir monotone, Où se dorlote un paysage lent.
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- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse III, no. 9, first published 1880
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- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Sonet"
- ENG English (Peter Low) , "The sound of the horn is wailing near the woods", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Corinne Orde) , "The sound of the horn", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) ( Wolf von Kalckreuth, Graf)
1 sometimes "brise" (breeze)
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5. Vous voilà, vous voilà  [sung text not yet checked]
Vous voilà, vous voilà, pauvres bonnes pensées ! L'espoir qu'il faut, regret des grâces dépensées, Douceur de cœur avec sévérité d'esprit, Et cette vigilance, et le calme prescrit, Et toutes ! -- Mais encor lentes, bien éveillées, Bien d'aplomb, mais encor timides, débrouillées À peine du lourd rêve et de la tiède nuit. C'est à qui de vous va plus gauche, l'une suit L'autre, et toutes ont peur du vaste clair de lune. » Telles, quand des brebis sortent d'un clos. C'est une, Puis deux, puis trois. Le reste est là, les yeux baissés, La tête à terre, et l'air des plus embarrassés, Faisant ce que fait leur chef de file : il s'arrête, Elles s'arrêtent tour à tour, posant leur tête Sur son dos, simplement et sans savoir pourquoi1. « Votre pasteur, ô mes brebis, ce n'est pas moi, C'est un meilleur, un bien meilleur, qui sait les causes, Lui qui vous tint longtemps et si longtemps là closes, Mais qui vous délivra de sa main au temps vrai. Suivez-le. Sa houlette est bonne. Et je serai, Sous sa voix toujours douce à votre ennui qui bêle, Je serai, moi, par vos chemins, son chien fidèle.
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- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse III, no. 12, first published 1880
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View original text (without footnotes)1 Dante, le Purgatoire
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6. Écoutez la chanson bien douce  [sung text not yet checked]
Écoutez la chanson bien douce Qui ne pleure que pour vous plaire, Elle est discrète, elle est légère : Un frisson d'eau sur de la mousse ! La voix vous fut connue (et chère ?) Mais à présent elle est voilée Comme une veuve désolée, Pourtant comme elle encore fière, Et dans les longs plis de son voile, Qui palpite aux brises d'automne. Cache et montre au cœur qui s'étonne La vérité comme une étoile. Elle dit, la voix reconnue, Que la bonté c'est notre vie, Que de la haine et de l'envie Rien ne reste, la mort venue. Elle parle aussi de la gloire D'être simple sans plus attendre, Et de noces d'or et du tendre Bonheur d'une paix sans victoire. Accueillez la voix qui persiste Dans son naïf épithalame. Allez, rien n'est meilleur à l'âme Que de faire une âme moins triste ! Elle est en peine et de passage, L'âme qui souffre sans colère, Et comme sa morale est claire !... Écoutez la chanson bien sage.
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- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse I, no. 16, first published 1880
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
- POL Polish (Polski) (Bronisława Ostrowska) , "Posłuchajcie piosenki", Kraków, J. Mortkowicz, first published 1911