L'étoile radieuse Se mire au fond des eaux Et semble lumineuse Tomber dans les roseaux. Suis ta route enflammée, Bel astre aux yeux d'azur, Ceux de la bien aimée brillent d'un feu plus pur. La brise harmonieuse Emplit les bois fleuris, Et soupire amoureuse Comme des mots chéris. La nature charmée Les a créés pour nous, Ceux de la bien aimée Seront toujours plus doux.
Vingt mélodies pour chant et piano
by Victor Massé (1822 - 1884)
2. Rêverie
Text Authorship:
- by Philippe Gille (1831 - 1901), "L'étoile", written 1887?, appears in L'herbier, in Fleurs et feuilles, no. 16, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1887
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Researcher for this page: Johann Winkler7. Le matin  [sung text not yet checked]
Subtitle: Tableau rustique
L'Aurore sur le front du jour Seme l'azur, l'or et l'yvoire, Et le Soleil, lassé de boire, Commence son oblique tour. Ses chevaux, au sortir de l'onde, De flame et de clarté couverts, La bouche et les nasaux ouverts, Ronflent la lumiere du monde. Ardans ils vont à nos ruisseaux Et dessous le sel et l'escume Boivent l'humidité qui fume Si tost qu'ils ont quitté les eaux. La lune fuit devant nos yeux ; La nuict a retiré ses voiles ; Peu à peu le front des estoilles S'unit à la couleur des Cieux. Les ombres tombent des montagnes, Elles croissent à veüe d'oeil, Et d'un long vestement de deuil Couvrent la face des campagnes. Le Soleil change de sejour, Il penetre le sein de l'onde, Et par l'autre moitié du monde Pousse le chariot du jour. Desjà la diligente avette Boit la marjolaine et le thyn, Et revient riche du butin Qu'elle a prins sur le mont Hymette. Je voy le genereux lion Qui sort de sa demeure creuse, Hérissant sa perruque affreuse Qui faict fuir Endimion. Sa dame, entrant dans les boccages Compte les sangliers qu'elle a pris, Ou devale, chez les esprits Errans aux sombres marescages. Je vois les agneaux bondissans Sur les bleds qui ne font que naistre ; Cloris, chantant, les meine paistre Parmi ces costaux verdissans. Les oyseaux, d'un joyeux ramage, En chantant semblent adorer La lumiere qui vient dorer Leur cabinet et leur plumage. Le pré paroist en ses couleurs, La bergere aux champs revenue Mouillant sa jambe toute nue Foule les herbes et les fleurs. La charrue escorche la plaine ; Le bouvier, qui suit les seillons, Presse de voix et d'aiguillons Le couple de boeufs qui l'entraine. Alix appreste sou fuseau ; Sa mere qui luy faict la tasche, Presse le chanvre qu'elle attache A sa quenouille de roseau. Une confuse violence Trouble le calme de la nuict, Et la lumiere, avec le bruit, Dissipe l'ombre et le silence. Alidor cherche à son resveil L'ombre d'Iris qu'il a baisee Et pleure en son ame abusee La fuitte d'un si doux sommeil. Les bestes sont dans leur taniere, Qui tremblent de voir le Soleil, L'homme, remis par le sommeil, Reprend son oeuvre coustumiere. Le forgeron est au fourneau ; Voy comme le charbon s'alume ! Le fer rouge dessus l'enclume Estincelle sous le marteau. Ceste chandelle semble morte, Le jour la faict esvanouyr ; Le Soleil vient nous esblouyr : Voy qu'il passe au travers la porte ! Il est jour : levons-nous Philis ; Allons à nostre jardinage, Voir s'il est comme ton visage, Semé de roses et de lys.
Text Authorship:
- by Théophile de Viau (1590 - 1626), "Le matin", subtitle: "Ode"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]10. Regrets
Depuis qu'une amante inconstante
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11. Attente  [sung text not yet checked]
I Au pays où se fait la guerre Mon bel ami s'en est allé ; Il semble à mon cœur désolé Qu'il ne reste que moi sur terre ! En partant, au baiser d'adieu, Il m'a pris mon âme à ma bouche. Qui le tient si longtemps, mon Dieu ? Voilà le soleil qui se couche, Et moi, toute seule en ma tour, J'attends encore son retour. II Les pigeons sur le toit roucoulent, Roucoulent amoureusement ; Avec un son triste et charmant Les eaux sous les grands saules coulent. Je me sens tout près de pleurer ; Mon cœur comme un lis plein s'épanche, Et je n'ose plus espérer. Voici briller la lune blanche, Et moi, toute seule en ma tour, J'attends encore son retour. III Quelqu'un monte à grands pas la rampe : Serait-ce lui, mon doux amant ? Ce n'est pas lui, mais seulement Mon petit page avec ma lampe. Vents du soir, volez, dites-lui Qu'il est ma pensée et mon rêve, Toute ma joie et mon ennui. Voici que l'aurore se lève, Et moi, toute seule en ma tour, J'attends encore son retour.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Romance", written 1838, appears in La Comédie de la Mort, Paris, Éd. Desessart, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "Naar het land waar oorlog woedt", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Victoria de Menil) , "To the country where war is waged", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
12. Rozette  [sung text not yet checked]
[Rozette]1, pour un peu d'absence Votre cœur vous avez changé ; Et moi, sachant cette inconstance, Le mien autre part j'ai rangé. Jamais plus beauté si légère Sur moi tant de pouvoir n'aura. Nous verrons, volage bergère, Qui premier s'en repentira. Tandis qu'en pleurs je me consume. Maudissant cet éloignement, Vous, qui n'aimez que par coutume. Caressiez un nouvel amant. Jamais légère girouette Au vent sitôt ne se vira. Nous verrons, bergère [Rozette]1, Qui premier s'en repentira. Où sont tant de promesses saintes, Tant de pleurs versés en partant ? Est-il vrai que ces tristes plaintes Sortissent d'un cœur inconstant ? Dieux, que vous êtes mensongère. Maudit soit qui plus vous croira ! Nous verrons, volage bergère, Qui premier s'en repentira. Celui qui a gagné ma place Ne [vous peut]2 aimer tant que moi, Et celle que j’aime vous passe De beauté, d’amour et de foi. Gardez bien votre amitié neuve ; La mienne plus ne variera ; Et puis nous verrons à l’éprouve Que premier s’en repentira.
Text Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), "Villanelle", subtitle: "Que le Duc de Guise chantait à sa maitresse au Chateau de Blois, pendant la terrible nuit du 23 Décembre 1588", appears in Bergeries, in Diverses Amours
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Judith Kellock) , copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Collection des romans de chevalerie: mis en prose française moderne, Volume 1, ed. by Alfred Delvau, Paris, Librairie Bachelin-Deflorenne, 1869, page 288.
1 Dandelot, Huberti, Leguerney: "Rosette"2 Pierné: "peut vous"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Stuart Price
14. La plainte du pêcheur
Fenêtre demi-close et maîtresse cruelle, Quels soupirs et quels cris vous me faites jeter ! Mon cœur est un volcan, il tonne, il étincelle Pour vous, si belle aux yeux qu'on ne peut vous chanter. Ô maîtresse cruelle ! Que la neige, ô Stella, vous serve de modèle ! La neige est blanche et froide et se laisse toucher : Vous êtes, ô Stella, blanche et froide comme elle, Vous me voyez mourir, et sans vous approcher, ô maîtresse cruelle !
Text Authorship:
- by (Julien) Auguste Plage Brizeux (1803?6 - 1858), "La plainte du pêcheur", appears in Les ternaires, livre lyrique, Paris, Éd. Charpentier, first published 1841
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Researcher for this page: Johann Winkler15. Voyage
Au pays d'où je viens Je vous aimais, madame. Vos yeux étaient les miens, Et mienne était votre âme. Au pays où je suis Sans cesse à vous je pense, Et je maudis l'absence, Et je pleure les nuits. Au pays où je vais J'emporte ma tristesse ; Chaque pas que je fais, me tue, ô ma maîtresse !
Text Authorship:
- by Alfred Busquet , "Désespérance", written 1859, appears in Poésies première série, in 1. Sur les chemins, in 1. Impressions de voyage, in Portugal-Espagne, no. 2, Paris, Éd. Hachette et Cie, first published 1884
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Researcher for this page: Johann Winkler16. Barcarolle  [sung text not yet checked]
Dites, la jeune belle, Où voulez-vous aller ? La voile [ouvre]1 son aile, La brise va souffler ! L'aviron est d'ivoire, Le pavillon de moire, Le gouvernail d'or fin ; J'ai pour lest une orange, Pour voile une aile d'ange, Pour mousse un séraphin. Dites, la jeune belle ! Où voulez-vous aller? La voile [ouvre]1 son aile, La brise va souffler ! Est-ce dans la Baltique, [Sur]2 la mer Pacifique, Dans l'île de Java ? Ou bien [dans la]3 Norwége, Cueillir la fleur de neige, Ou la fleur d'Angsoka ? Dites, la jeune belle, Où voulez-vous aller? [La voile ouvre son aile, La brise va souffler!]4 -- Menez-moi, dit la belle, À la rive fidèle Où l'on aime toujours. -- Cette rive, ma chère, On ne la connaît guère Au pays des amours.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Barcarolle", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Emily Ezust) , no title, copyright ©
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2011, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Dite, mia giovane bella", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 309.
1 Berlioz: "enfle"2 Berlioz, Gounod: "Dans"
3 Berlioz, Gounod: "est-ce en"
4 omitted by Berlioz and Gounod
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Pierre Mathé [Guest Editor]
19. Le chant des Caïdjis
Subtitle: Orientale pour ténor et basse
Le caïque volait. Appuyés sur leurs rames Les caïdjis chantaient un orgueilleux refrain. Tandis que leur esquif balancé sur les lames, Se dressait tout à coup et s'abaissait soudain. Le caïque vole Et file en avant Dans sa course folle Plus prompt que le vent. Il fuit plus rapide Que le roi des airs, Que le cerf timide Et que les éclairs. Il entr'ouvre et brise Comme un coin d'airain La vague surprise Qui résiste en vain. Allah le protège ! Dans le paradis Il a son cortège De bons caïdjis. Au bord du rivage Le coursier lancé Écume de rage D'être dépassé. La preste hirondelle S'étonne et poursuit Ce rival sans aile Qui vole et qui fuit. Allah nous protège ! Dans le paradis Il a son cortège De bons caïdjis. Fathmé la charmante Guette mon retour, Mais souvent l'attente A lassé l'amour. Djehmé la charmante Guette mon retour, Mais souvent l'attente A lassé l'amour. Beau caïque vole, Vole, oiseau léger, Ôte à la frivole Le temps de changer. Qu'Allah me protège, Et qu'au paradis Je sois du cortège Des bons caïdjis.
Text Authorship:
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