Le long des eaux, ou se bagne De Babylon la campagne, Abbatus d’affliction, Contre terre nous nous mismes, Et force pleurs espandismes, Nous souvenans de Sion. Nous souvenans de nos pertes, Parmi ces plaines desertes Ou nous nous voyons reclus En miserable servage, Aux saules verds du rivage Nous attachasmes nos Luths. Ceux qui captifs nous menerent, Mile plaisirs se donnerent De nos piteuses façons: Et en pleurs nous voyans fondre, Venoyent, helas ! nous semondre De leur dire des chansons. Eux, qui nous causoyent le plaindre, Vouloyent encor' nous contraindre De faire les resjouis : Chantez, disoyent ces rustiques, Chantez nous quelques Cantiques De ceux de vostre païs. Comment se pourroit—il faire Que les chants nous peussent plaire, Tant que captifs nous serons ? Pourrions-nous, en terre estrange, Faire bruire la louange Du Dieu que nous adorons ? Seconde partie Si jamais jour de ma vie, Ô ! Jerusalem, j'oublie De toy le doux souvenir, Que ma main sur l’heure puisse Mettre en oubli son office Et percluse devenir. Puisse ma langue seichée Estre à ma gorge attachée, S'il ne me souvient de toy : Et si toujours en memoire Je ne me remets ta gloire Et l'amour que je te doy. Si autre joye plus douce, Si autre plaisir me pousse Parmi ce triste sejour, Si j'ay rien qui me contente (Ô ! Sion) fors que l'attente De te revoir quelque jour. Troisiesme partie Seigneur, ayes souvenance De la fiere contenance Des fils d’Edom, ce jour-là Que la ville fut forcée, Et que ta main courroucée Jerusalem desola. Ils crioyent, bouffis de rage, A nos ennemis: Courage, Rasez jusqu'aux fondements Ces edifices superbes, Rasez à l'esgal des herbes Ces orgueilleux bastimens. Ô ! Babylon miserable, Qui dois d’un malheur semblable Sentir un jour les effects, Heureux celuy-là puisse estre Qui te fera recognoistre Les maux que tu nous as faits. Heureux ! ô race cruelle, Celuy qui de la mamelle Tes petits arrachera, Qui les jettera par terre, Et contre une dure pierre Sans pitié les froissera.
Les Meslanges de la Musique
by François-Eustache Du Caurroy (1549 - 1609)
1. Le long des eaux, où se bagne De Babylon la campagne, Abbatus  [sung text checked 1 time]
Authorship:
- by Gilles Durant, sieur de la Bergerie (1554 - 1614?5) [an adaptation]
Based on:
- a text in Latin by Bible or other Sacred Texts , "Psalmus 136 (137)"
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Source: Les œuvres poetiques du sieur de la Bergerie, avec les imitations tirees du Latin de Jean Bannefons, Paris, Abel l'Angelier, 1594.
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
3. Juge ma cause  [sung text checked 1 time]
Juge ma cause, ô Dieu plein d’équité, Car je chemine avec mon innocence, Puis qu'au Seigneur j'ay mis mon esperance, Je ne craindray de me voir debouté. Esprouve moy, sonde moy bien avant Passe mes reins et mon cœur par la flame, J’ay tes bontez devant les yeux de l'ame, Ta verité je vay tousjours suivant.
Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), appears in Soixante Pseaumes de David mis en vers français, Rouen, Raphael Du Petit Val, first published 1591 [an adaptation]
Based on:
- a text in Latin by Bible or other Sacred Texts , "Psalmus 25"
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]4. Du profond des maux de mon ame  [sung text checked 1 time]
Du profond des maux de mon ame A toy j’ay crié maintefois, Seigneur, Seigneur que je reclame, Exauce ma dolente voix. De mon cry ton oreille attainte Se rende encline à m’écouter, Et sois propice à la complainte Que ma voix si haut fait monter. Si sans la faveur de ta grace Tu veux nos pechez mesurer, Seigneur, las ! Seigneur, qui sera-ce Qui pourra ton ire endurer? Mais tu te plais à la clémence, Grace et pardon viennent de toy: Qui fait qu‘on t'ait en reverence, Et qu’en crainte on garde ta loy.
Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), appears in Soixante Pseaumes de David mis en vers français, Rouen, Raphael Du Petit Val, first published 1591 [an adaptation]
Based on:
- a text in Latin by Bible or other Sacred Texts , "Psalmus 129 (130)"
Based on:
- a text in Hebrew (עברית) by Bible or other Sacred Texts
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]5. Susanne un jour  [sung text checked 1 time]
Susanne un jour d’amour sollicitée, Par deux vieillards convoitans sa beauté: Fut en son cœur triste et desconfortée, Voyant l'effort fait à sa chasteté: Elle leur dit, si par desloyauté De ce corps mien vous avez jouissance, C'est fait de moy si je fay resistance, Vous me ferez mourir en deshonneur: Mais j‘ayme mieux perir en innocence, Que d'offenser par peché le Seigneur.
Authorship:
- by Guillaume Guéroult (1507? - 1569?), "Chanson spirituelle", Lyon, first published 1548
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]10. Puis que le Ciel  [sung text checked 1 time]
Puis que le Ciel veut ainsi que mon mal je regrette, Je m’en iray dans les bois pleurer mes amoureux discours: Ou estes vous allées mes belles amourettes Changerez vous de lieu tous les jours? Demeurant en ces desers, si ma langue est muette, Je graveray mon tourment sur les hauts rochers d’alentour: Ou estes vous allées mes belles amourettes Changerez vous de lieu tous les jours?
Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]11. Pour vous aymer  [sung text checked 1 time]
Pour vous aimer je veux mal à mon cœur,
Je hay mes yeux, mon esprit et ma vie :
Et si ma mort vous peut rendre assouvie,
[Ce m’est plaisir]1 de mourir en langueur.
[ ... ]
Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), "Chanson", appears in Les amours d'Hippolyte, Paris, Robert Estienne, first published 1573
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View original text (without footnotes)1 Du Caurroy: "Je suis content"
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
29. Un enfant du ciel  [sung text checked 1 time]
Noel, noel, noel, noel, noel... Un enfant du Ciel nous est ne, Un enfant Dieu nous a donné, Qui d'amour infinie Nous redonne la vie. Le verbe divin s'est fait chair, Et veut tout orgueil retrancher, Pour nous faire oongnoistre Qu'il est nostre vray maistre. Noel, noel, noel, noel, noel... Pour nous il doit souffrir la mort. Et nous remettre dans le port, Hors des aguets funebres Du Prince des tenebres. Prions-le tous devotieux, Qu’il nous face habiter les Cieux, Fermez par nostre Pere, Et r‘ouvers par sa mere. Noel, noel, noel, noel, noel.
Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]37. Quand au dernier sommeil  [sung text checked 1 time]
Quand au dernier sommeil la vierge eut clos les yeux, Les Anges qui veilloyent autour de leur maistresse, Esleverent son corps en la gloire des cieux: Et les cieux furent pleins de nouvelle allegresse. Elle est la haut assise aupres du Roy des Rois, Pour rendr‘ à nos clameurs ses oreilles propices: Et sans cesse l’adjure au sainct nom de sa Croix, De purger en son sang nos erreurs et nos vices. Elle rend nos desirs par ses vœux exaucez: Et pour mieux impetrer ce dont elle le presse, Remet devant ses yeux tous les actes passez, Qui le peuvent toucher de joye ou de tristesse. Et lors elle luy va ses mammelles monstrant, Qui dedans le berceau son enfance allaicterent, Dont le doux souvenir va son cœur penetrant: Et ses flancs biens-heureux, qui neuf mois le porterent.
Authorship:
- by Jacques Davy Du Perron (1556 - 1618), "Cantique de la Vierge Marie, stances"
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From: Les diverses œuvres de l'illustrissime Cardinal du Perron...Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
44. Preste l’oreille  [sung text checked 1 time]
Preste l’oreille à ma complainte Seigneur Dieu: Vueilles entendre le murmur de ma pensé: Ma clameur oy, comme mon Roy, comme mon Dieu, si te priray. De matin donque ma voix Sire tu orras: De matin donque j'aprête mon oraison toute vers toy: Dieu regardant ma délivrance ÿatendray, Si tu es Dieu, à qui forfait ne plaira point: Si la malfaiture chez toy ne se tient pas: Si de tes yeux au devant point ne viendront les etourdis. Deuxième couplet Car en horreur tu les as pris les abhorras Tous les ouvriers de vaine erreurs: et détruira Les avançeurs de la mensonge qui menteurs bavent en vain Le détestant le seigneur hait l'homme maudit Qui le sang cherche et de trahison le métierfait Je me fie moi comme assuré de la grandeur de ta bonté M'en assurant à ta maison j'irai entrer: De ce lieu saint t'adorant Dieu réverement Et de ta crainte toute outrée les honneurs dues je te rendrai Troisième couplet De ta droiture Seigneur Dieu guide mes pas Que ne soit mis à la merci de mon haineux Et devant moi dresse toujours le chemin saint de ta bonté Nulle justice de sa bouche ne sourdra Le dedans d'eux desioyauté: et le gosier Une ouverture de tombeau et de leur langue flatteurs sont Désolé soient, saccagés soient et Seigneur Dieu Toute l'emprise qu'ils ont faites descella Jettes les entre le grand nombre de leur fraude et forfait Tercets finaux Jette les, eux qui ce sont pris à ta grandeur Et qui tous ceux qui dévots espèrent en toi Réjouis soient ils feront fête à jamais quand les abrira Qui ta grandeur aime en toi se récréeront A l'homme entier ta faveur sire, tu donneras Et le bouclier de ta bonté le couvrant tout le défendra
Authorship:
- by Jean-Antoine de Baïf (1532 - 1589), written 1573 [an adaptation]
Based on:
- a text in Latin by Bible or other Sacred Texts , "Psalmus 5"
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]