Il pleut, il vente, il grêle, Le ciel se fond en eau ; Sur une branche frêle Tremble un petit oiseau. Blessé juste sous l'aile Il ne peut s'agiter ; C'est en vain qu'il appelle Qu'il voudrait s'abriter. Il a vu fuir ses frères Et reste seul, hélas ! Aux rives étrangères Il ne les suivra pas. La nuit vient et l'orage A brisé le rameau ; Adieu ton doux ramage, Pauvre petit oiseau !
Vingt mélodies pour chant et piano
by Émile Millet (1813 - 1882)
1. Le petit oiseau
Subtitle: Élégie
Text Authorship:
- by Adolphe Catelin (1806 - 1875)
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Researcher for this page: Johann Winkler2. Pyrénées
Subtitle: Mélodie
Je voudrais revoir les montagnes Où mon cœur s'égare souvent, Je voudrais courir les campagnes Et sentir le souffle du vent. Je voudrais en fond de l'abime Plonger encore mon regard Et puis escalader la cime Où l'on ne trouve que l’izard. Je voudrais revoir la vallée Où jadis j'ai porte mes pas Et la maisonnette isolée Qu'en rêve j'aperçois là-bas. Je voudrais retrouver la pierre Où pensif je me suis assis, M'étendre encor sur la bruyère Y rêver aux anciens amis. Devant les sapins noirs et sombres La nuit sous les cieux étoilés Peut-être descendraient les ombres De mes souvenirs envolés. Mais où sont ces forêts si belles, ces chênes au feuillage épais Et ces montagnes, où sont elles ? Ne les reverrai-je jamais ?
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler3. Adieu
La brise s'élève, La voile se tend, La mer se soulève, La barque m'attend. Loin de cette plage Bien aimé rivage L'amour guide, hélas ! Mes vœux et mes pas. La brise s'élève, La voile se tend, La mer se soulève, La barque m'attend. Adieu douce terre, Adieu mon pays, Au revoir, ma mère, Adieu mes amis ! Mais je jour s'efface Et bientôt la nuit ; me cache la trace Du vaisseau qui fuit. Dans ma rêverie Seul je suis resté, Et c'est vous, Marie, Qui m'avez quitté. La nuit est profonde ; Mon front soucieux Incliné vers l'onde Y cherche les cieux ! Adieu douce terre etc.
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler4. Maître Wolframb
Subtitle: Prière
Seigneur, qui gouvernes la terre, Dont nous suivons la sainte loi, Permets que ma voix solitaire Comme un parfum s'élève à toi ! Jouet d'une vaine pensée Un instant j'oubliai tes lois Et dans mon ivresse insensée Je méconnus ta sainte voix Et cependant, maître du monde, Tu pris pitié d'un fils pervers, Et la lumière qui m'inonde Fit naître en moi de doux concerts. L'ardeur féconde qui m'enflamme, La gloire qui sait m'animer, Tout vient de toi, soleil de l'âme, comment pouvoir ne pas t'aimer.
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler5. La Fleur et le papillon  [sung text not yet checked]
La pauvre fleur disait au papillon céleste : - Ne fuis pas ! Vois comme nos destins sont différents. Je reste, Tu t'en vas ! Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes Et loin d'eux, Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes Fleurs tous deux ! Mais, hélas ! l'air t'emporte et la terre m'enchaîne. Sort cruel ! Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine Dans le ciel ! Mais non, tu vas trop loin ! - Parmi des fleurs sans nombre Vous fuyez, Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre A mes pieds. Tu fuis, puis tu reviens ; puis tu t'en vas encore Luire ailleurs. [Aussi]1 me trouves-tu toujours à chaque aurore Toute en pleurs ! Oh ! pour que notre amour coule des jours fidèles, Ô mon roi, Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes Comme à toi !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1834, appears in Les Chants du Crépuscule, no. 27a, first published 1835
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , no title, copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Elena Mariani) , no title, copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Mercedes Vivas) , no title, copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
1 Cogni: "Ainsi"
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6. Le prisonnier gaulois
Subtitle: Mélopée pour baryton
Des vertes forêts de la Gaule, Pourquoi nous as tu faits venir ? Pourquoi dans une obscure geôle Renfermer tout notre avenir ? Les Gaulois sont hommes libres, Et les fers où tu nous retiens, Font tressaillir nos fibres - César, détache nos liens ! Chaque printemps dans nos campagnes Tu viens semer le deuil l'effroi ; Les fils de nos blondes compagnes Un jour nous vengeront de toi ! Les Gaulois sont hommes libres, Et les fers où tu nous retiens, Font tressaillir nos fibres - César, détache nos liens ! Mais on nous arme pour combattre ; Amis, bâtons nous de sortir ! César attend dans son théâtre - Ah ! salut ! nous allons mourir. Merci, César, pour ta clémence, Qui nous ouvre enfin le tombeau ! La mort est une récompense, Et cette vie est un fardeau !
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler7. Le départ
Subtitle: Mélodie
Tu vas quitter le lac aux verts rivages, Tu fuis le foyer du chasseur ; Le temps des fleurs la saison des feuillages Fille sont pour toi sans douceur. Tu vas revoir le pays de ton âme, Où tendaient tes vœux et tes pas ; Du moins des blés quand les heures de flamme Reviendront, tu n'y seras pas. La brise errante au fleuve à la colline Chante le départ de l'hiver ; Ses bruits sont doux, mais l'oreille devine Comme un écho d'adieu dans l'air. Tu vas revoir etc.
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- by Sabine-Casimire-Amable Tastu (1795 - 1885)
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Researcher for this page: Johann Winkler8. L'hiver
Volez, oiseaux, vers les riantes plages Que le soleil colore chaque jour, Voici l'hiver, les vents et les orages, Envolez-vous ver un plus gai séjour ! Partez, marins, la brise vous appelle, Fuyez ces lieux, l'asile des douleurs ; Vous trouverez une rive plus belle Au pied des ombrages meilleurs ! O mes soupirs, à celle que j'adore Allez conter mon trouble et mon amour ; Fuyez ces lieux où l'ennui me dévore Pour moi loin d'elle il n'est pas de beau jour.
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler9. Christel
Subtitle: Légende suédoise
« Petite Christel, » disent les colombes, « D'où vient ce matin le deuil où tu tombes Quand l'été sourit à la plaine en fleurs ? » « Oui, l'été sourit et les fleurs sont belles, Mais j'ai, tourterelles, L'hiver dans le cœur. » « Petite Christel, » disent ses amies, « Tes peines seraient bien vite endormies Avec des chansons. Pourquoi soupirer ? » « Il me faut un cloître et lourdes grilles. Chantez, jeunes filles ! Moi, je veux pleurer. » « Petite Christel, tu sais que je t'aime, » Dit le jeune Roi. « Prends mon diadème, Sois ma Reine, et plus de pleurs entre nous ! » « Non, répond Christel, dont le front se penche, Ma couronne blanche, me la rendrez-vous ? »
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Researcher for this page: Johann Winkler10. Saïda
Subtitle: Légende arabe
Il faut mourir ! Adieu, chère âme, Tu n'as voulu de la flamme Que pour toi renfermait mon sein ; La flamme a brulé sa demeure, Déjà sonne ma dernière heure. Qu'ai-je fait pour un tel destin ? Si de ma tombe solitaire S'élève un son triste et discret, Sois sans remords ou sans colère ; Hélas ! ce n'est rien qu'un regret. O de mes jours, dure maitresse ! Pourquoi de ma vive tendresse N'as-tu pas voulu la moitié Pour lier ma vie à la tienne ? J'ai tout donné, qu'il t'en souvienne, Pourquoi n'as-tu pas eu pitié ? Si de ma tombe etc. Près de mourir, je t'aime encore, Et mon front qui se décolore S’incline aux doux bruit de tes pas. Je t'aimerai dans la mort même, Et toi, d'une larme suprême Viendras-tu plaindre mon trépas ? Si de ma tombe etc.
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler11. Mélancolie
Subtitle: Mélodie
Bel ange aux traits pâlis à la démarche altière, Dont l'œil est triste et doux, oh dis-moi, quel es-tu ? Ton regard semble au ciel avoir pris sa lumière, Mais pourquoi cet air sombre et ce front abattu ? Mon enfant, l'on me nomme ici mélancolie, Mon pays est là-haut, et je suis exilé ; Va-t'en, car l'imprudent qui près de moi s'oublie, Au foyer paternel rapporte un cœur troublé !
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler12. Rappelle‑toi  [sung text not yet checked]
Subtitle: Mélodie
Rappelle-toi, quand l'Aurore craintive Ouvre au Soleil son palais enchanté ; Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive Passe en rêvant sous son voile argenté ; À l'appel du plaisir lorsque ton sein palpite, Aux doux songes du soir lorsque l'ombre t'invite. Écoute au fond des bois Murmurer une voix : Rappelle-toi. Rappelle-toi, lorsque les destinées M'auront de toi pour jamais séparé, Quand le chagrin, l'exil et les années Auront flétri ce cœur désespéré ; Songe à mon triste amour, songe à l'adieu suprême ! L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime. Tant que mon cœur battra, Toujours il te dira: Rappelle-toi. Rappelle-toi, quand sous la froide terre Mon cœur brisé pour toujours dormira; Rappelle-toi, quand la fleur solitaire Sur mon tombeau doucement s'ouvrira. [Je ne te verrai plus; mais]1 mon âme immortelle Reviendra près de toi comme une sœur fidèle. Écoute, dans la nuit, Une voix qui gémit : Rappelle-toi.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Rappelle-toi", appears in Poésies nouvelles
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Qi Feng Wu) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Note: the poem first appeared in Voyage où il vous plaira by Tony Johannot Alfred de Musset et P.-J. Stahl, éd. J. Hetzel, Paris, 1843, with music apparently not by Mozart. It is preceded by the following:
(Vergiss mein nicht.) Paroles faites sur la musique de Mozart.1 Auteri-Manzocchi: "Tu ne verras plus, mais"
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13. Sommeil
Subtitle: Invocation
Sommeil, image de la mort, Sois plus propice à ma prière, Descends et ferme ma paupière Devant les coups affreux du sort ! Je souffre trop, fais que j'oublie Pour un instant, fais-moi mourir, Laisse-moi rejeter la lie Du calice de l'avenir !
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler14. Le matelot
Subtitle: Marine
Le navire Vire En fendant les flots, Et sa quille Brille Au milieu des eau. Quand la brise Grise Souffle avec fureur, La patrie Crie Bien fort dans le cœur. Et sur l'onde Blonde Au loin on croit voir Sa figure Pure Comme en un miroir. Sur la face Passe, Regret d'avenir, Une haleine Pleine D'un doux souvenir. La chaumière Chère Nous revient au cœur, Et notre âme Blâme Du marin l'erreur. Mais quand l'ombre Sombre S'enfuit loin de nous, Quand l'aurore Dore Des cieux sans courroux. Dans sa flamme L'âme S'oubliant souvent Satisfaite Jette Ses regrets au vent. Sans entrave Brave Une horrible mort, Et contente Tente De nouveau le sort.
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler15. La veillée  [sung text not yet checked]
Subtitle: Mélodie
Voici venir sur la pelouse Les rayons du soleil qui meurt : Avec son murmure [endormeur]1 Voici venir l'ombre jalouse : J'écoute, et les voix du printemps Font gémir la feuille éveillée. J'aime le soir el la veillée : La veillée est douce, et j'attends. J'attends que la forêt se voile, Et qu'au fond du ciel mon regard Se perde et rencontre au hasard Le regard tremblant d'une étoile. Au milieu des mondes flottants, Seule dans sa mélancolie, Glissera la lune pâlie ; La veillée est douce, et j'attends. Si, du moins, dans le vallon même Où le soir je viens l'appeler, J'entendais doucement parler Celle que je pleure et qui m'aime ; Je crois l'entendre par instants, Mais c'est quelque feuille envolée. Ah ! je n'aime plus la veillée : La veillée est triste, et j'attends.
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- by Edouard Turquety (1807 - 1867), "Villanelle", appears in Esquisses poétiques, Paris, Éd. Delangle Frères, first published 1829
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View original text (without footnotes)The poem is headed with the following two epigraphs:
Pasco mi di dolor, piangendo rido, Egualmente mi spiace morte e vita, In questo stato son, donna, per vui. PETRARCA Nos fleurs gardent son souffle et nos échos sa voix. ÉMILE DESCHAMPS1 Viardot: "enchanteur"
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16. A travers le monde
Le temps se hâte, écoute sonner l'heure, Sa voix t'appelle, hélas ! jusqu'en mes bras, Et le soleil s'il faut que le jour meure, Pour nos amours ne s'arrêtera pas. Tu vas partir, et sur la mer profonde Tous les bonheurs vont s'enfuir avec toi ! Adieu, le sort entre nous met un monde. A travers le monde aime-moi ! Oh ! les longs jours, les lobgs deuils d'espérance, Où dans sa nuit mon cœur va s'abimer ! Comme la vie en moi fera silence Sous le ciel vide où nous cessons d'aimer ! Mais au delà des mers, si tu m'appelles Pour te rejoindre, aux élans de ma foi Mon âme, mon âme empruntera des ailes. A travers le monde aime-moi !
Text Authorship:
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Researcher for this page: Johann Winkler17. Agar au désert
Subtitle: Scène dramatique pour voix de soprano
Agar: Loin de sa tente il m'a chassée Lui, le père de mon enfant, Et du monde entier délaissée J'attends la mort à chaque instant. Adieu, plaines de Mamré, Gai séjour de mon enfance ; A vous, lorsqu'ici je pense, Tout mon cœur est déchiré. Adieu, mes jeunes compagnes, En vain vous irez le soir Me chercher dans les campagnes, Je ne dois plus vous revoir. Mon pauvre enfant est là qui pleure, Il me demande où nous allons ; Quand on se cherche une demeure, Les chemins paraissent bien longs. Courage, enfant, attends encore, Voilà notre ombre qui grandit, L'ardent soleil qui nos dévore Va disparaitre dans la nuit. O ciel, la force l'abandonne, Et dans l'immensité personne ; Comme il pâlit ! Ah ! je me meurs ! Seigneur du ciel et de la terre, Seigneur, prends pitié d'une mère, Rends-moi mon fils, tu vois mes pleurs ! O Dieu tutélaire, Tu vois ma misère, Pitié ! je suis mère, Mon fils va mourir ! Hélas ! s'ils succombe, Avec lui je tombe, Et la même tombe Doit nous engloutir ! Chœur d'anges: Du Dieu vivant la force est redoutable, La foudre éclate, et le coupable En vain fuira. Mais le seigneur est juste en sa puissance ; Agar, il voit ton innocence, Ton fils vivra ! Agar: Merci, mon Dieu, j'aperçois la fontaine ; L'ombre descends sur mon fils bien aimé, Il se relève et de sa froide haleine Le vent du soir soudain l'a ranimé. A nous donc la solitude Et le ciel toujours ouvert, Loin de nous l'inquiétude, Nous serons fils du désert. A nous l'oasis fertile, Où sera notre berceau, A nous le sable stérile, Qui sera notre tombeau. A nous le vent qui s'avance, Portant la mort dans son sein, Et la mâle indépendance, Et l'oubli du lendemain, Et la course vagabonde Aur un cheval indompté, Et le tonnerre qui gronde A nous seuls la liberté !
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler18. Repentir
Encore quelques pas ! Voici la croix de pierre Au milieu du chemin qui mène à la chaumière. Encore quelques pas ! Je me sens défaillir ! Marchons ! Je touche au seuil et je suis arrivée. Merci, mon Dieu, merci ! Ma course est achevée, Ici du moins, ici je puis mourir ! O demeure chérie, O vallon, o prairie, O ma belle patrie, Enfin je vous revois ! O ma sœur aimée, Vois, Dieu m'a pardonnée, Il m'a ramenée Vers ma mère et vers toi. Qu'entends-je ? On ne dort pas Ma mère en ta demeure ? On se plaint, on gémit, on pleure Des sanglots étouffés ! Qui peut ainsi gémir ? Ciel ! que vois-je ? ma mère ! Ma mère à son dernier soupir ! Dieu, tout puissant, désarme ta colère, Ne punis pas, tu sais mon repentir ! Ah ! par pitié, mon Dieu, sauve ma mère, C'est moi, qui la ferais mourir ! Ma sœur, ne pleure plus, notre mère est sauvée, Elle m'a reconnue et murmure tout bas mon nom, Elle m'ouvre ses bras pour me bénir, sa main s'est soulevée, Ah ! Grand Dieu ! sa main retombe inanimée ! Ma mère, réponds-moi, ma mère bien aimée ! Sa voix s'éteint dans un dernier soupir. Ah ! c'en est fait ! Ici je vais mourir !
Text Authorship:
- by Adolphe Catelin (1806 - 1875)
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Researcher for this page: Johann Winkler19. Le Templier Brian de Bois‑Guilbert à Rebecca
Subtitle: Fin d'Ivanhoe
Soldat du Saint ordre du Temple, Pour une Juive ici trahirai-je mes vœux ? La foule est là qui me contemple, Hélas ! sais-je ce que je veux ? Avant que cet amour ne tombât sur mon âme Comme un aigle vainqueur qui fond sur son butin, Ce n'étaient pas les pleurs ni la voix d'une femme Qui décidaient ma vie et réglaient mon destin. J'étais heureux, j'étais libre et fort sur la terre, Je marchais, d'un pied ferme aux hazards des combats, Ah ! mais aujourd'hui je tremble et ce bûcher m'atterre ; Contre une telle horreur en vain je me débats. La voici tristement près du bûcher assise Ces tigres, ces chrétiens attendent son trépas. Je dois trouver accès dans son âme indécise, Leurs mensonges d'honneur ne m'arrêteront pas. Viens, Rebecca, sur la même cavalle Qui t'éloigna de l'arène fatale, Où le Normand a terminé ses jours, Confions-nous à sa croupe fidèle. Nous franchirons cette lice nouvelle ; De leur pitié n'attends pas de secours. Viens, fuyons, il est d'autres rivages De plus riantes plages, Nous reverrons l'azur d'un plus beau ciel ! De Saladin j'aiderai la puissance, J'en jure ici par le fer de ma lance: Tu seras Reine du mont Carmel !
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler20. Tancrède devant le corps de Clorinde
Subtitle: Scène
La voilà donc, et moi, d'un bras coupable De celle que j'aimais, j'ai terminé les jours, Et ce fer impitoyable D'une si belle vie a pu trancher le cours ! Loin de moi fuis, noble image, Ton aspect brise mon cœur, Cache-moi ton doux visage, Prends pitié de ma douleur, Lorsqu'ici ma voix déplore Le crime affreux de ma main ! Clorinde, je t'aime encore, Prends pitié de mon destin ! Qu'entends-je ? Des bruits de guerre ! Mon cœur bat avec transport ! Enfin s'ouvre la carrière Où je puis trouver la mort ! Vienne le jour des batailles, Des sanglantes funérailles, Des sombres destins ! Celle qui me fut ravie M'attend dans une autre vie. Mort aux sarrasins ! En perdant celle qui m'est chère Mon âme a perdu sa lumière, Et dans mon tardif repentir Je n'ai plus qu'à mourir !
Text Authorship:
- by Émile Millet (1813 - 1882)
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