Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart, tout Weber, Un air très vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets! Et, chaque fois que je viens à l'entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit... C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre Un coteau vert, que le couchant jaunit, Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs; Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que, dans une autre existence peut-être, J'ai déjà vue... et dont je me souviens!
Mélodies pour ténor
by Charles Colas
1. Le vieil air  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Fantaisie", appears in Odelettes rythmiques et lyriques
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Jonathan Justman) , no title, copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
2. Clair de lune  [sung text not yet checked]
Votre âme est un paysage choisi Que vont charmant masques et bergamasques Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sur le mode mineur L'amour vainqueur et la vie opportune, Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur Et leur chanson se mêle au clair de lune, Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux [dans]1 les arbres Et sangloter d'extase les jets d'eau, Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Clair de lune", written 1867, appears in Fêtes galantes, no. 1, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1867
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Anna Brull Piñol) , "Clar de Lluna", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
- CAT Catalan (Català) [singable] (Núria Colomer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "月光", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (William Faulkner) , "Clair de lune", first published 1920
- GER German (Deutsch) (Nele Gramß) , "Mondlicht", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) [singable] (Bertram Kottmann) , "Mondlicht", copyright © 2011, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Pierre Mathé) , "Mondschein", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Elisa Rapado) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Fêtes galantes, Paris: Alphonse Lemerre, 1869, pages 1-2. First appeared in the journal La Gazette rimée, February 20, 1867.
Note: All ampersands (&) as appear in the first publication are changed to "et".
1 Diepenbrock: "sous"Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
3. L'Idéal  [sung text not yet checked]
La lune est [grande]1, le ciel clair Et plein d'astres, la terre est blême, Et l'âme du monde est dans l'air. Je rêve à l'étoile suprême. À celle qu'on n'aperçoit pas, Mais dont la lumière voyage Et doit venir jusqu'ici-bas Enchanter les yeux d'un autre âge. Quand luira cette étoile un jour, La plus belle et la plus lointaine, Dites-lui qu'elle eût mon amour, Ô derniers de la race humaine!
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "L'Idéal", written 1865-66, appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La Vie intérieure, no. 18, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "The Ideal", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
1 Cettier: "blanche"; further changes may exist not shown above.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Quand vous serez bien vieille  [sung text not yet checked]
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise aupres du feu, [devidant]1 et filant, Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant, Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle. Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Desja sous le labeur à demy sommeillant, Qui au bruit de Ronsard ne s'aille resveillant, Benissant vostre nom de louange immortelle. Je seray sous la terre, et fantaume sans os : Par les ombres Myrtheux je prendray mon repos. Vous serez au fouyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour, et vostre fier desdain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title, appears in Le Second Livre des Sonnets pour Hélène, no. 24
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Wyatt) , copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Humbert Wolfe) , no title, first published 1934
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Pflücke die Rosen, so lange du kannst", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
See also Yeats' free adaptation, When you are old.
Modernized form of text used by Huberti and Swithinbank:
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, [en]2 vous émerveillant: Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demy sommeillant, Qui au bruit de [Ronsard]3 ne s'aille réveillant, Bénissant vôtre nom de louange immortelle. Je seray sous la terre, et fantôme sans os : Par les ombres myrteux je prendrai mon repos; Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour, et vôtre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'huy les roses de la vie.1 Gouvy: "devisant"
2 Huberti: "et"
3 Swithinbank: "mon nom"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]