Si je vous le disais pourtant, que je vous aime, Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ? L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ; C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ; Peut-être cependant que vous m'en puniriez. ... Je récolte en secret des fleurs mystérieuses : Le soir, derrière vous, j'écoute au piano Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses, Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses, Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau. La nuit, quand de si loin le monde nous sépare, Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous, De mille souvenirs en jaloux je m'empare ; Et là, seul devant Dieu, plein d'une joie avare, J'ouvre, comme un trésor, mon coeur tout plein de vous. ...
Album de dix Mélodies romances et duos par M. Giuliani
by Michel Giuliani (1801 - 1867)
1. Le Secret du cœur
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "À Ninon", written 1835, appears in Poésies nouvelles, first published 1837
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Note: first appeared in Emmeline, in La Revue des deux mondes, August 1, 1837, and later in Poésies nouvelles (1850), n°20.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Ta voix, tes yeux, ton cœur
À quoi bon entendre Les oiseaux des bois ? L'oiseau le plus tendre Chante dans ta voix. Que Dieu montre ou voile Les astres des cieux ! La plus pure étoile Brille dans tes yeux. Qu'avril renouvelle Le jardin en fleur ! La fleur la plus belle Fleurit dans ton cœur. Cet oiseau de flamme, Cet astre du jour, Cette fleur de l'âme, S'appelle l'amour !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "La Chanson des Lavandieres", appears in Ruy Blas, Act 2, Scene 1, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- DUT Dutch (Nederlands) [singable] (Jos. Van de Vijver) , "Serenade"
- ENG English (Emily Ezust) , no title, copyright © 2016
- SPA Spanish (Español) (Alberto Bonati) , "Para qué escuchar", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
3. Il faut aimer
En vain j'erre dans la campagne Pour l'oublier, pendant mes jours ; Son doux souvenir m'accompagne Toujours, toujours, m'accompagne toujours ! En vain dans l'antique chapelle Je vais prier comme autrefois ; L'échome trouble et me rappelle Sa voix, ah! me rappelle sa voix ! En vain, espérant quelque trêve, Je m'endors le cœur plus joyeux ; Je vois scintiller dans mes rêves Ses yeux, je vois scintiller ses yeux ! En vain parfumée et charmante La route s'ouvre devant moi, Le bonheur perdu me tourmente, Pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ? Ah ! c'est que l'amour est un mystère, Un mal que l'on ne peut calmer ; Pour le guérir que faut-il faire ? Aimer ! aimer ! il faut aimer ! il faut aimer !
Text Authorship:
- by Delphine de Girardin (1804 - 1855)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Les Cloches du soir
Quand les cloches du soir, dans leur lente volée
Feront descendre l'heure au fond de la vallée,
Quand tu n'auras d'amis ni d'amour près de toi,
Pense à moi ! Pense à moi !
Car les cloches du soir avec leur voix sonore
A ton cœur solitaire iront parler encore,
Et l'air fera vibrer ces mots autour de toi :
Aime-moi ! Aime-moi !
Si les cloches du soir éveillent les alarmes,
Demande au temps ému qui passe entre nos larmes,
Le temps dira toujours qu'il n'a trouvé que toi
Près de moi !
Quand les cloches du soir, si tristes dans l'absence,
Tinteront sur mon ceur ivre a ta présence,
Ah ! c'est le chant du ciel qui sonnera pour moi
Et pour toi, et pour toi !
...
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "Les cloches du soir", appears in Poésies de 1830, in Poésies inédites, in Mélanges, first published 1829
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
First published in the revue Le Kaléidoscope, June 1829.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. La Brigantine
La brigantine Qui va tourner Roule et s’incline Pour m’entraîner. ... Mon pauvre père Verra souvent Pâlir ma mère Au bruit du vent. Ô Vierge Marie, Pour moi priez Dieu ! Adieu, patrie ! Provence, adieu ! La vieille Hélène Se confîra Dans sa neuvaine, Et dormira. ... Ma sœur se lève, Et dit déjà : « J’ai fait un rêve ; Il reviendra. » Ô Vierge Marie, Pour moi priez Dieu Adieu, patrie ! Provence, adieu ! De mon Isaure Le mouchoir blanc S’agite encore En m’appelant. ... Brise ennemie, Pourquoi souffler, Quand mon amie Veut me parler ? Vierge Marie, Pour moi priez Dieu ! Adieu, patrie ! Provence, adieu ! La brigantine Qui va tourner Roule et s’incline Pour m’entraîner. Ô Vierge Marie, Pour moi priez Dieu ! Adieu, patrie ! Provence, adieu ! ...
Text Authorship:
- by Casimir Delavigne (1793 - 1843), "La Départ"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. La Fleur renvoyée
Adieu, douce pensée, Image du plaisir ! Mon âme est trop blessée, Tu ne peux la guérir. L'espérance légère De mon bonheur Fut douce et passagère, Comme ta fleur. Rien ne me fait envie, Je ne veux plus te voir. Je n'aime plus la vie, Qu'ai-je besoin d'espoir ? En ce moment d'alarme Pourquoi t'offrir ? Il ne faut qu'une larme Pour te flétrir. Par toi, ce que j'adore Avait séduit mon cœur ; Par toi, veut-il encore Égarer ma candeur ? Son ivresse est passée ; Mais, en retour, Qu'est-ce qu'une pensée Pour tant d'amour ?
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), title 1: "La Fleur renvoyée", title 2: "La Pensée", written 1818?, appears in Poésies de 1830, first published 1818
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Note: in Le Chansonnier des Grâces (1818) the poem appeared under the heading "La Pensée, nouvelle tyrolienne, avec musique de Meissonnier"; and in Poésies (1830), the poem was titled "La Fleur renvoyée".
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. Le Retour aux montagnes
Subtitle: Tyrolienne à deux voix
À la forêt, à la montagne Volons tous deux, ô mon trésor ! Quittons les champs et la campagne, Vers nos châlets prenons l'essor ! Dans l'asile où notre enfance Loin du monde s'écoula, Oui, l'espérance nous charmera Et sans cesse nous bercera.
Text Authorship:
- by Louis-Ernest Crevel de Charlemagne (1806 - 1882), as Napoléon Crevel de Charlemagne
Based on:
- a text in Italian (Italiano) by Pietro Antonio Domenico Bonaventura Trapassi (1698 - 1782), as Pietro Metastasio, appears in Il re pastore
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Note for stanza 1, line 2: in the repetition, Giuliani uses "Volons gaiment, ô mon trésor !"
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8. La Promenade en gondole
Vogue, vogue, ô ma gondole, L'onde est calme, le ciel est clair ; Une brise douce et molle Au loin seule agite l'air ! Vogue, vogue, ô ma gondole, Vogue, vogue sur la mer ! Vole, vole, vole sur la mer ! Quel delire et quelle ivresse ! Plus d'alarmes, de tristesse ! Au doux charme qui l'oppresse Livrons notre jeune cœur ! Tout respire la tendresse, Ne songeons plus qu'au bonheur ! Vogue, vogue, ô ma gondole, Plus rapide que l'éclair ! Vogue, vogue, vole sur la mer ! Sur le golfe que l'orage Nous éloigne du rivage, Je le brave dans sa rage, Sans trembler et sans pâlir ! Que m'importe le naufrage, Près de toi s'il faut mourir ? Sur le golfe que l'orage Et fougueux a rugir ! Vogue, vogue, ô ma gondole, Plus rapide que l'éclair ! Vogue, vole sur la mer ! Une brise douce et folle Au loin seule embaume l'air ! Vogue, vogue sur la mer ! Joyeuse, vole sur la mer, Glise et vole sur la mer !
Text Authorship:
- by Louis-Ernest Crevel de Charlemagne (1806 - 1882), as Napoléon Crevel de Charlemagne [an adaptation]
Based on:
- a text in Italian (Italiano) by Leopoldo Tarantini (1811 - 1882)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]9. La Sérénade napolitaine
La vague vient de Sorrente Odorante ; Sur nos têtes Vénus luit, Comme toi fille de l'onde, Belle, Blonde, Elle va dorer ta nuit ! Laisse tes persiennes vertes Entre ouvertes Au balcon des corridors ; Que toute harmonie arrive De la rive Jusqu'à l'alcolve où tu dors ! Entends-tu dans tes doux rêves Sur la grêve Fuir le flot Napolitain ? Entends-tu la voix touchante Qui te chante A bord du canot lointain ? Entends-tu les mandolines Aux collines Où se font les doux larcins ? Les vagues Napolitaines, Les fontaines Qui tombent dans le bassin ? Entends-tu la douce brise Qui se brise Dans les jasmins espagnols, Dans les myrtes de nos îles, Doux asile Où chantent les rossignols ?
Text Authorship:
- by François Joseph Pierre André Méry (1798 - 1865), "Sérénade napolitaine", appears in Mélodies poétiques
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]10. La Bonne Vieille
Subtitle: Chansonnette
Vous vieillirez, ô ma belle maîtresse ! Vous vieillirez, et je ne serai plus. Pour moi le temps semble, dans sa vitesse, Compter deux fois les jours que j’ai perdus. Survivez-moi ; mais que l’âge pénible Vous trouve encor fidèle à mes leçons ; Et bonne vieille, au coin d’un feu paisible, De votre ami répétez les chansons. Lorsque les yeux chercheront sous vos rides Les traits charmants qui m’auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens avides Diront : Quel fut cet ami tant pleuré ? De mon amour peignez, s’il est possible, L’ardeur, l’ivresse, et même les soupçons ; Et bonne vieille, au coin d’un feu paisible, De votre ami répétez les chansons. On vous dira : Savait-il être aimable ? Et sans rougir vous direz : Je l’aimais. D’un trait méchant se montra-t-il capable ? Avec orgueil vous répondrez : Jamais. Ah ! dites bien qu’amoureux et sensible, D’un luth joyeux il attendrit les sons ; Et bonne vieille, au coin d’un feu paisible, De votre ami répétez les chansons. Vous que j’appris à pleurer sur la France, Dites surtout aux fils des nouveaux preux Que j’ai chanté la gloire et l’espérance Pour consoler mon pays malheureux. Rappelez-leur que l’aquilon terrible, De nos lauriers a détruit vingt moissons ; Et bonne vieille, au coin d’un feu paisible, De votre ami répétez les chansons. Objet chéri, quand mon renom futile, De vos vieux ans charmera les douleurs ; À mon portrait, quand votre main débile, Chaque printemps, suspendra quelques fleurs, Levez les yeux vers ce monde invisible Où pour toujours nous nous réunissons ; Et bonne vieille, au coin d’un feu paisible, De votre ami répétez les chansons.
Text Authorship:
- by Pierre Jean de Béranger (1780 - 1857), "La Bonne Vieille"
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