Le rideau de ma voisine Se soulève lentement. Elle va, je l'imagine, Prendre l'air un moment. On entr'ouvre la fenêtre ; Je sens mon cœur palpiter. Elle veut savoir peut-être Si je suis à guetter. Mais, hélas ! ce n'est qu'un rêve ; Ma voisine aime un lourdaud, Et c'est le vent qui soulève Le coin de son rideau.
22 Scènes et Chansons
Song Cycle by Ernest-Louis-Victor-Jules L'Épine (1826 - 1893)
1. Le Rideau de ma voisine  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Le rideau de ma voisine", subtitle: "Imité de Goethe", written 1836, appears in Poésies nouvelles, first published 1852
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), "Selbstbetrug", written 1803
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- ENG English (Emily Ezust) , "The curtain of my neighbour", copyright © 2018
Researcher for this page: Ted Perry
5. Le nuage  [sung text not yet checked]
Dans son jardin la sultane se baigne, Elle a quitté son dernier vêtement ; Et délivrés des morsures du peigne, Ses grands cheveux baisent son dos charmant. Par son vitrail le sultan la regarde, Et caressant sa barbe avec sa main, Il dit : « L'eunuque en sa tour fait la garde, Et nul, hors moi, ne la voit dans son bain. « -- Moi, je la vois, lui répond, chose étrange ! Sur l'arc du ciel un nuage accoudé ; Je vois son sein vermeil comme l'orange Et son beau corps de perles inondé. » Ahmed devint blême comme la lune, Prit son kandjar au manche ciselé, Et poignarda sa favorite brune... Quant au nuage, il s'était envolé !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Le nuage", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Oblak"
7. Chanson  [sung text not yet checked]
J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N'est-ce point assez d'aimer sa maîtresse ? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C'est perdre en désirs le temps du bonheur ? Il m'a répondu : Ce n'est point assez, Ce n'est point assez d'aimer sa maîtresse ; Et ne vois-tu pas que changer sans cesse Nous rend doux et chers les plaisirs passés ? J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N'est-ce point assez de tant de tristesse ? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C'est à chaque pas trouver la douleur ? Il m'a répondu : Ce n'est point assez Ce n'est point assez de tant de tristesse ; Et ne vois-tu pas que changer sans cesse Nous rend doux et chers les chagrins passés ?
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson : J'ai dit à mon cœur...", appears in Premières poésies
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
12. La voie lactée  [sung text not yet checked]
[ ... ] XXXIV Une goutte de lait dans la plaine éthérée Tomba, dit-on, jadis, du haut du firmament. La Nuit, qui sur son char passait en ce moment, Vit ce pâle sillon sur sa mer azurée, Secouant les plis de sa robe nacrée, Fit au ruisseau céleste un lit de diamant. XXXV Les Grecs, enfants gâtés des Filles de Mémoire, De miel et d'ambroisie ont doré cette histoire ; Mais j'en veux dire un point qui fut ignoré d'eux : C'est que, lorsque Junon vit son beau sein d'ivoire En un fleuve de lait changer ainsi les cieux, Elle eut peur tout à coup du souverain des dieux. XXXVI Elle voulut poser ses mains sur sa poitrine ; Et, sentant ruisseler sa mamelle divine, Pour épargner l'Olympe, elle se détourna ; Le soleil était loin, la terre était voisine ; Sur notre pauvre argile une goutte en tomba ; Tout ce que nous aimons nous est venu de là. [ ... ]
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Une bonne fortune", appears in Poésies nouvelles
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Confirmed with Alfred de Musset, Poésies nouvelles (1836-1852), Charpentier, 1857, pages 28-40.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
13. Rondeau  [sung text not yet checked]
Fut-il jamais douceur de cœur pareille À voir Manon dans mes bras sommeiller ? Son front coquet parfume l'oreiller ; Dans son beau sein, j'entends son cœur qui veille. Un songe passe, et s'en vient l'égayer. Ainsi s'endort la fleur d'églantier Dans son calice enfermant une abeille. Moi, je la berce ; un plus charmant métier, Fut-il jamais ? Mais le jour vient, et l'aurore vermeille Effeuille au vent son [bouquet printanier]1. Le peigne en main et la perle à l'oreille, À son miroir Manon [court]2 m'oublier. Hélas ! l'amour sans lendemain ni veille Fut-il jamais ?
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Rondeau", written 1842, appears in Poésies nouvelles
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- ENG English (Peter Low) , "Rondo: Was there ever such sweetness of heart", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Alfred de Musset, Poésies nouvelles (1836-1852), Charpentier, 1857, page 210.
1 Debussy: "printemps virginal"2 Debussy: "va"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Peter Low [Guest Editor]
20. Sérénade de Silvio  [sung text not yet checked]
(Elle s'assoupit. - On entend par la fenêtre le bruit d'une guitare et une voix.) Ninon! Ninon! que fais-tu de la vie? L'heure s'enfuit, le jour succède au jour; Rose ce soir, demain flétrie, Comment vis-tu, toi qui n'as pas d'amour? Ninon, s'éveillant: [ Est-ce un rêve? J'ai cru qu'on chantait dans la cour?]1 La Voix, au dehors: [ Regarde-toi, la jeune fille, Ton cœur bat et ton œil pétille,]2 [Aujourd'hui le printemps, Ninon, demain l'hiver!]3 Quoi ! tu n'as pas d'étoile et tu vas sur la mer, Au combat sans musique, en voyage sans livre ; Quoi ! tu n'as pas d'amour et tu parles de vivre ! Moi, pour un peu d'amour je donnerais mes jours ; Et je [tes]4 donnerais pour rien sans les amours. Ninon: [ Je ne me trompe pas; - singulière romance! Comment ce chanteur-là peut-il savoir mon nom? Peut-être sa beauté s'appelle aussi Ninon.]1 La Voix: Qu'importe que le jour finisse et recommence Quand d'une autre existence le cœur est animé, Ouvrez-vous, jeunes fleurs, si la mort vous enlève, La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, Et vous aurez vécu, si vous avez aimé.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), no title, appears in A quoi rêvent les jeunes filles, Act 1, Scene 1
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
1 omitted by Franck, Jongen, and Tosti.
2 omitted by Tosti.
3 Tosti: "Ninon, demain l'hiver! Aujourd'hui le printemps,"
4 Jongen: "les"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
21. Nuit d'Août  [sung text not yet checked]
[ ... ]
LE POÈTE
Puisque l'oiseau des bois voltige et chante encore
Sur la branche où ses œufs sont brisés dans le nid ;
Puisque la fleur des champs entr'ouverte à l'aurore,
Voyant sur la pelouse une autre fleur éclore,
S'incline sans murmure et tombe avec la nuit,
Puisqu'au fond des forêts, sous les toits de verdure,
On entend le bois mort craquer dans le sentier,
Et puisqu'en traversant l'immortelle nature,
L'homme n'a su trouver de science qui dure,
Que de marcher toujours et toujours oublier ;
Puisque, jusqu'aux rochers tout se change en poussière ;
Puisque tout meurt ce soir pour revivre demain ;
Puisque c'est un engrais que le meurtre et la guerre ;
Puisque sur une tombe on voit sortir de terre
Le brin d'herbe sacré qui nous donne le pain ;
Ô Muse ! que m'importe ou la mort ou la vie ?
J'aime, et je veux pâlir ; j'aime et je veux souffrir ;
J'aime, et pour un baiser je donne mon génie ;
J'aime, et je veux sentir sur ma joue amaigrie
Ruisseler une source impossible à tarir.
J'aime, et je veux chanter la joie et la paresse,
Ma folle expérience et mes soucis d'un jour,
Et je veux raconter et répéter sans cesse
Qu'après avoir juré de vivre sans maîtresse,
J'ai fait serment de vivre et de mourir d'amour.
Dépouille devant tous l'orgueil qui te dévore,
Cœur gonflé d'amertume et qui t'es cru fermé.
Aime, et tu renaîtras ; fais-toi fleur pour éclore.
Après avoir souffert, il faut souffrir encore ;
Il faut aimer sans cesse, après avoir aimé.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "La Nuit d'août", written 1836, appears in Poésies nouvelles
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- RUS Russian (Русский) (Sergei Arkad'evich Andreyevsky) , "Августовская ночь"
First published in Revue des Deux Mondes, August 15, 1836.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]