FAUST Voici une liqueur que je dois boire pieusement; je l'ai préparée, je l'ai choisie, elle sera ma boisson dernière, et je la consacre avec toute mon âme, comme libation solennelle à l'aurore d'un jour plus beau. (Il porte la coupe à sa bouche. Son de cloches et chants de chœurs.) Christ vient de ressusciter! Quittant du tombeau Le séjour funeste, Au parvis céleste Il monte plus beau Vers les gloires immortelles. Tandis qu'il s'élance à grands pas, Ses disciples fidèles Languissent ici-bas: Hélas! c'est ici qu'il nous laisse Sous les traits brûlants du malheur: Ô divin maître! ton bonheur Est cause de notre tristesse. Ô divin maître! tu nous laisses Sous les traits brûlants du malheur. Christ vient de ressusciter! Ô vous que sa voix appelle, Des disciples troupe fidèle, C'est vers lui qu'il faut monter: Vous, que sa parole touche, Vous, qu'inspire son amour. Vous, prophètes, dont la bouche Le célèbre nuit et jour. Montez, troupe fidèle, Au céleste séjour Où sa voix vous appelle! FAUST Quels murmures sourds, quels sons éclatants, arrachent puissamment la coupe à mes lèvres altérées ? etc.
Huit Scènes de Faust
Song Cycle by Hector Berlioz (1803 - 1869)
1. Chants de la fête de Pâques  [sung text checked 1 time]
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval [an adaptation]
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), "Glockenklang und Chorgesang", appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I), first published 1808
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani2. Paysans sous les tilleuls ‑‑ Danse et chant  [sung text checked 1 time]
VAGNER Monsieur le Docteur, il est honorable et avantageux de se promener avec vous, cependant je ne voudrais pas me confondre dans ce monde-là, car je suis ennemi de tout ce qui est grossier. Leurs violons, leurs cris, leurs amusements bruyants, je hais tout cela à la mort. Ils hurlent comme des possédés et appellent cela de la joie et de la danse. Les bergers, quittant leurs troupeaux, Pour la fête se rendent beaux: Rubans et fleurs sont leur parure; Sous les tilleuls les voilà tous, Dansant, sautant comme des fous, Ha! ha! ha! Landerida! Suivez donc la mesure! La danse en cercle se pressait, Quand un berger, qui s'élançait, Heurte du bras une fillette; Elle se retourne aussitôt, Disant: "Ce garçon est bien sot!" Ha! ha! ha! Landerida! Soyez moins malhonnête! Ils passaient tous comme l'éclair, Et les robes volaient en l'air; Mais bientôt on fut moins agile... Le rouge leur montait au front; Et l'un sur l'autre, dans le rond, Ha! ha! ha! Landerida! Tous tombaient à la file. -- Ne me touchez donc pas ainsi! -- Paix ! ma femme n'est point ici, Profitons de la circonstance! Dehors il l'emmène soudain... Et tout pourtant allait son train, Ha! ha! ha! Landerida! La musique et la danse. UN VIEUX PAISAN Monsieur le Docteur, il est beau de votre part de ne point nous mépriser aujourd'hui, et, savant comme vous l'êtes, de venir vous mêler à toute cette cohue, etc.
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), no title, appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I), first published 1808
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani3. Concert de Sylphes ‑‑ Sextuor  [sung text checked 1 time]
MÉPHISTOPHÉLÈS De vains préparatifs ne sont point nécessaires, nous voici rassemblés, commencez. Disparaissez, Arceaux noirs et poudreux, Et que l'azur des cieux Un instant nous visite! Ah! déjà ces murs sombres Ont semblé s'agiter, Et vers les cieux monter Comme de vaines ombres. Riants tableaux, venez leur succéder! De sites, de passants La campagne se couvre, Et notre œil y découvre Des fleurs, des bois, des champs, Et d'épaisses feuillées, Où de tendres amants Promènent leurs pensées. Mais plus loin sont couverts Les longs rameaux des treilles De bourgeons, pampres verts, Et de grappes vermeilles; Sous de vastes pressoirs Elles roulent ensuite, Et le vin à flots noirs Bientôt s'en précipite. Le lac étend ses flots A l'entour des montagnes; Dans les vertes campagnes Il serpente en ruisseaux. Partout l'oiseau timide, Cherchant l'ombre et le frais, S'enfuit d'un vol rapide Au milieu des marais Vers la retraite obscure De ces nombreux îlots, Dont la tendre verdure S'agite sur les flots. Là, de chants d'allégresse La rive retentit; D'autres chœurs, là, sans cesse La danse nous ravit: Les uns gaîment s'avancent Autour des coteaux verts, De plus hardis s'élancent Au sein des flots amers. Tous, pour goûter la vie, Tous cherchent dans les cieux Une étoile chérie Qui s'alluma pour eux. MÉPHISTOPHÉLÈS Il dort. C'est bien, jeunes esprits de l'air ! vous l'avez fidèlement enchanté ! c'est un concert que je vous redois.
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval [an adaptation]
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), no title, appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I)
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani4. Écot de joyeux compagnons ‑‑ Histoire d'un rat  [sung text checked 1 time]
BRANDER (frappant sur la table): Attention ! une chanson de la plus nouvelle facture ! et répétez bien haut le refrain avec moi ! Certain rat dans une cuisine [Établi, comme un vrai]1 frater S'y traita si bien, que sa mine Eût fait envie au gros Luther. Mais un beau jour, le pauvre diable, Empoisonné, sauta dehors, Aussi triste, aussi misérable Que s'il eût eu l'amour au corps. Que s'il eût eu l'amour au corps! Il courait devant et derrière, Il grattait, reniflait, mordait, Parcourait la maison entière; La rage à ses maux ajoutait Au point qu'à l'aspect du délire Qui consumait ses vains efforts, Les mauvais plaisants pouvaient dire: Ce rat a bien l'amour au corps! Ce rat a bien l'amour au corps! Dans le fourneau le pauvre sire Crut [pourtant]2 se cacher très bien, Mais il se trompait; et le pire, C'est [qu'on l'y fit rôter enfin]3. La servante, méchante fille, De son malheur rit bien alors. "Ah ! disait-elle, comme il grille, Il a vraiment l'amour au corps!" Il a vraiment l'amour au corps! SIEBEL Comme ces plats coquins se réjouissent ! c'est un beau chef-d'œuvre à citer que l'empoisonnement d'un pauvre rat !
Text Authorship:
- by Hector Berlioz (1803 - 1869) [an adaptation]
- by Almire Gandonnière (b. 1814) [an adaptation]
Based on:
- a text in French (Français) by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, no title, appears in Le Faust de Goethe [an adaptation]
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), no title, appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I)
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View original text (without footnotes)1 Berlioz, op. 1: "Avait pris place; et le"
2 Berlioz, op. 1: "enfin"
3 Berlioz, op. 1: "qu'il y creva comme un chien"
Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani
5. Histoire d'une Puce  [sung text checked 1 time]
Une Puce gentille Chez un Prince logeait, Comme sa propre fille, Le brave homme l'aimait, Et (l'histoire l'assure) À son Tailleur, un jour, Lui fit prendre mesure Pour un habit de cour. [L'animal]1, pleine de joie, Dès qu'il se vit paré D'or de velours, de soie, Et de croix décoré, Fit venir de Province Ses Frères et ses Soeurs Qui, par ordre du Prince, Devinrent grands Seigneurs. Mais ce qui fut [le]2 pire, C'est que les gens de cour, Sans en oser rien dire, Se grattaient tout le jour... Cruelle politique! [Quel ennui que cela!... Quand la puce nous pique, Amis, écrasons-la!]3
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, appears in Le Faust de Goethe
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I)
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View original text (without footnotes)1 Berlioz: "L'insect"
2 Berlioz: "bien"
3 Berlioz:
Ah plaignons leur destin Et des qu'une nous pique Écrasons la soudain.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
6. Le roi de Thulé  [sung text checked 1 time]
Autre fois un Roi de Thulé Qui jusqu'au tombeau fut fidèle Reçut à la mort de sa belle Une coupe d'or ciselé; Comme elle ne le quittait guères Dans les festins les plus joyeux Toujours une larme légère À sa vue humectait ses yeux. Ce prince à la fin de sa vie Lègue ses villes et son or, Excepté la coupe chérie Qu'à la main il conserve encor; Il fait à sa table royale Asseoir ses Barons et ses Pairs, Au milieu d'une antique Salle D'un Château que baignaient les mers. Le buveur se lève et s'avance Auprès d'un vieux balcon doré, Il boit et soudain sa main lance Dans les flots le Vase sacré; [La vase tombe]1 l'eau bouillonne Puis se calme [aussitôt]2 après, Le vieillard pâlit et frissonne, Il ne boira plus désormais.
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, "Le roi de Thulé", appears in Le Faust de Goethe
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), "Der König in Thule", written 1774, appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I), Margarete's song, first published 1782
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View original text (without footnotes)1 Berlioz, op. 1: "Il tombe tourne"
2 Berlioz, op. 1: "bientôt"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
7. Romance de Marguerite [sung text not yet checked]
Note: this is a multi-text setting
[D'amour l'ardente]1 flamme, Consume mes beaux jours; Ah ! la paix de mon âme A donc fui pour toujours! Son départ, son absence Sont pour moi le cercueil; Et loin de sa présence Tout me paraît en deuil. Alors, ma pauvre tête Se dérange bientôt; Mon faible [coeur]2 s'arrête, Puis se glace aussitôt. Sa marche que j'admire, Son port si gracieux, Sa bouche au doux sourire, Le charme de ses yeux; [Sa]3 voix enchanteresse, Dont il sait m'embraser, De sa main la caresse, Hélas! et son baiser... D'une amoureuse flamme, Consument mes beaux jours; Ah ! la paix de mon âme A donc fui pour toujours! Je suis à ma fenêtre, Ou dehors, tout le jour; C'est pour le voir paraître, Ou hâter son retour. Mon cœur bat et se presse Dès qu'il le sent venir; Au gré de ma tendresse, Puis-je le retenir? Ô caresses de flamme! Que je voudrais un jour Voir s'exhaler mon âme Dans ses baisers d'amour!
Text Authorship:
- by Hector Berlioz (1803 - 1869) [an adaptation]
- by Almire Gandonnière (b. 1814) [an adaptation]
Based on:
- a text in French (Français) by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, appears in Le Faust de Goethe [an adaptation]
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), no title, appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I), first published 1790
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View original text (without footnotes)1 Berlioz, op. 1: "Une amoureuse"
2 Berlioz, op. 1: "esprit"
3 Berlioz, op. 1: "La"
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Chœur de soldats passant sous les fenêtres de la maison de Marguerite Villes entourées De murs et remparts; Fillettes sucrées, Aux malins regards ; Victoire certaine Près de vous m'attend ; Si grande est la peine, Le prix est plus grand. Au son des trompettes, Les braves soldats S'élancent aux fêtes Ou bien aux combats ; Fillettes et villes Font les difficiles... Bientôt tout se rend : Si grande est la peine, Le prix est plus grand.
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), no title, appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I)
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani8. Sérénade de Mephistophélès  [sung text checked 1 time]
Devant la maison De celui qui t'adore, Petite [Lison]1, Que fais-tu, dès l'aurore? Au signal du plaisir, Dans la chambre du drille, Tu peux bien entrer fille, Mais non fille en sortir. Il te tend les bras, [A lui tu cours bien vite]2, Bonne nuit, hélas! [Bonne nuit, ma petite!]3 Près du moment fatal Fait grande résistance, S'il ne t'offre d'avance, Un anneau conjugal!
Text Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, no title, appears in Le Faust de Goethe, part two
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832), no title, appears in Faust, in Der Tragödie erster Teil (Part I)
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View original text (without footnotes)Note: Berlioz, op. 24 begins
Maintenant chantons à cette belle une chanson morale pour la perdre plus sûrement.1 Berlioz: "Louison"
2 Berlioz: "Près de lui tu cours vite"
3 Berlioz: "Ma petite, bonne nuit"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]