Les bergers, s'étant éveillés, virent dans les cieux les anges se dirigeant vers Bethléem; les airs s'emplirent de leurs chants, puis ils s'éloignèrent... Alors, les bergers ayant connu que le Sauveur était né, ils allèrent l'adorer...
Contes mystiques
Song Cycle
1. Prélude
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- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Prélude", subtitle: "Ce que l'on entendit dans la nuit de Noël", appears in Contes mystiques, no. 1
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Confirmed with Stéphan Bordèse, Contes mystiques. Musique de..., Paris, A. Durand & Fils, 1890, page 3. Note: this is an epigraph without line breaks, which we have added arbitrarily above.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Les premiers pas de Jésus
La Sainte Famille habitait À Nazareth, hors de la ville, Une case où ne s’arrêtait, Que celui cherchant un asile. C’était là, sous l’ombrage épais D’un figuier deux fois séculaire, Que Jésus, dans la douce paix, Grandissait auprès de sa mère. Pour apprendre à marcher, Jésus étant rebelle, La Vierge alla chercher La rose la plus belle Qu’elle eut en son jardin, Et revint la lui tendre En disant : « Dans ma main, Mon fils, venez la prendre. » Mais l’enfant n’osant pas Avancer sur le sable, Leva ses petits bras Vers sa mère adorable. Alors un oiselet Une blanche colombe Qui d’un nid s’envolait Près de la Vierge tombe. Jésus en chancelant, Sans hésiter s’avance, Saisit l’oiseau tremblant Pour calmer sa souffrance, [Et sur son divin cœur tendrement il le presse,]1 Tandis qu’avec douceur Sa lèvre le caresse. Et c’est ainsi que le Sauveur, Délaissant la fleur éphémère, Pour secourir une douleur, Fit son premier pas sur la terre.
Text Authorship:
- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Les premiers pas de Jésus", appears in Contes mystiques, no. 2
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Researcher for this page: Johann Winkler3. Pourquoi les oiseaux chantent
Au pied d'un arbrisseau Jésus avec Marie Allait, près du ruisseau, S'asseoir dans la prairie ; Et l'enfant contemplait En ce lieu solitaire L'oiseau qui s'envolait Ou l'insecte sur terre. Un jour qu'il écoutait La musique plaintive, Qu'une flûte chantait Au loin sur l'autre rive, Il demeura rêveux, Et comme une caresse Sa voix avec douceur Exprima sa tristesse. "Ah ! Pourquoi les oiseaux, Cachés dans le feuillage, N'ont-ils pas, eux si beaux, Leurs chants et leur langage ?" Et, queillant des roseaux Il fit une monaule : Aussitôt les oiseaux Vinrent sur son épaule. Alors l'enfant Jésus, Dont l'âme est inspirée, Par des accents émus Leur apprend sa pensée Et dit : "Allez, oiseaux ! Chantez dans le feuillage ! Dieu vous avait fait beaux, Je vous donne un langage."
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- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Pourquoi les oiseaux chantent", appears in Contes mystiques, no. 3
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Researcher for this page: Johann Winkler4. En Prière
Si la voix d'un enfant peut monter jusqu'à Vous, Ô mon Père, Écoutez de Jésus, devant Vous à genoux, La prière ! Si Vous m'avez choisi pour enseigner vos lois Sur la terre, Je saurai Vous servir, auguste Roi des rois, Ô Lumière ! Sur mes lèvres, Seigneur, mettez la vérité Salutaire, Pour que celui qui doute, avec humilité Vous révère ! Ne m'abandonnez pas, donnez-moi la douceur Nécessaire, Pour apaiser les maux, soulager la douleur, La misère ! Révèlez Vous à moi, Seigneur en qui je crois Et j'espère : Pour Vous je veux souffrir et mourir sur la croix, Au calvaire !
Text Authorship:
- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "En Prière", appears in Contes mystiques, no. 4
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David K. Smythe) , "In prayer", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Dániel Csűry) , "Ima közben", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
5. La Berceuse des Anges
Nous avons traversé les voiles Que la nuit vient déplier, Nous avons quitté les étoiles, Pour venir près de vous veiller ! Laissez dormir votre âme, Jésus, enfant béni des cieux ; Le sommeil vous réclame, Enfant Jésus, fermez les yeux ! Reposez sur ces langes Que de saintes mains ont tissés, Et par la voix des anges, Vos doux rêve seront bercés ! Vous rêverez peut-être De la terre, et de ses douleurs Que vous voudrez connaître, Et vos yeux verseront des pleurs ! Rêvez de votre Mère, Qui vous berce sur ses genoux, Rêvez de votre Père, Qui nous envoie auprès de vous !
Text Authorship:
- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "La Berceuse des Anges", appears in Contes mystiques, no. 5
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- GER German (Deutsch) (Georg Gädker) , "Das Wiegenlied der Engel", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
6. Les fils de la Vierge
Or, un soir que dormait Jésus Bercé dans les bras de sa mère, Vinrent des hommes inconnus, Ayant l'aspect de la misère ; Ils dirent : « Femme, nous voulons Un agneau, du blé, de la toile : Obéis, ou nous te volons L'Enfant qui s'endort sous ton voile. » « Je n'ai ni toile ni froment À vous offrir, répondit-elle, Et dans l'étable, en ce moment, Il ne reste plus qu'une agnelle. » Aussitôt, l'un d'eux va chercher L'agnelle, et fuit dans la prairie, Et le second vient arracher Le voile du front de Marie. Il court ; mais, le long du chemin, Le voile se déchire, et tombe En menus morceaux de sa main, Comme des plumes de colombe. Et depuis lors, chaque printemps, On voit, sur la plaine fleurie, Errer dans l’air, en flocons blancs, Les fils du voile de Marie !
Text Authorship:
- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Les fils de la Vierge", appears in Contes mystiques, no. 6
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Researcher for this page: Johann Winkler7. La rosée
Choisissant le moment Si calme de l'aurore, Où dans l'apaisement La nature est encore, La Vierge conduisait Son Fils sur la colline : Ainsi le lui disait La volonté divine. Sur le bord d'un chemin Penchait une églantine; Jésus tendit la main Pour l'avoir ; mais l'épine Qui protégeait la fleur Le blessa comme une arme, Et Lui, dans sa douleur, La baigna d'une larme. Depuis, toutes les fleurs Que les nuits font éclore, Le cœur baigné de pleurs, S'éveillent à l'aurore, Rappelant le passé, La première souffrance De Jésus-Christ, blessé Dès sa plus tendre enfance !
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- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "La rosée", appears in Contes mystiques, no. 7
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Researcher for this page: Johann Winkler8. La neige
L'enfant Jésus, né dans l'hiver, A froid n'étant pas bien couvert ; Un vieux berger va dans la plaine ; D'un agneau blanc il tond la laine, Et s'en revient à la maison Apporter la blanche toison. De ses mains, la Vierge elle-même Saisit la laine, et en parsème L'humble berceau de son Enfant, Qu'elle embrasse en le réchauffant ; Puis, elle jette hors de la porte Le reste, que le vent emporté. Lors, un miracle s'accomplit : De flocons blancs l'air se remplit, Et bientôt toute la nature S'endort sous une couverture Pareille à celle que Jésus A sur ses petits membres nus.
Text Authorship:
- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), appears in Contes mystiques, no. 8
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]9. Premier miracle de Jésus
Alors, au quartier des lépreux Dans une case abandonnée Vivaient de pauvres malheureux, Jetés là par la destinée. En passant, on les insultait ; Lens enfants repoussaient leur fille. Seule, la Vierge visitait Avec Jésus cette famille. L'enfant tomba malade un soir, Le lendemain elle était morte. Et, quand la Vierge vint les voir, La mère pleurait à sa porte. Jésus, pressentant un malheur, Demande à voir sa jeune amie. « Non, » dit la mère avec douleur, « N'entrez pas, elle est endormie. » Mais l'Enfant Jésus, s'avançant, Près de la morte s'agenouille Et dit : « Mon Père, Dieu puissant, Rendez la vie à sa dépouille. » Alors l'enfant rouvre les yeux Et murmure, en voyant sa mère : « J'avais été pour vous aux cieux Demander la paix sur la terre ! »
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- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Premier miracle de Jésus", appears in Contes mystiques, no. 9
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Researcher for this page: Johann Winkler10. Présage de la croix
Alors, vers sa douzième année, Jésus revint en Galilée Pour enseigner sa sainte Loi Et répandre partout la Foi. Il s'en allait sur la colline, A l'heure où le soleil décline, Aimant cette heure, aimant ce lieu, Pour dire à tous : Venez à Dieu ! Un jour, saisissant un brin d'herbe, Il dit : « Voici l'œuvre superbe Du Créateur de l'Univers, Du Dieu tout-puissant que je sers !» Il dit, montrant avec extase Le ciel que le soleil embrase : « Voilà son char resplendissant, Qui vers d'autres descend. » Comme il levait les bras, son ombre Traça sur le sol la croix sombre Du Calvaire où Jésus monta, Pour nous sauver, au Golgotha !
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- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Présage de la croix", appears in Contes mystiques, no. 10
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Researcher for this page: Johann Winkler11. Le rêve de Jésus
Mère au regard si doux, J'ai fait un vilain rêve, Gardez-moi près de vous, Gardez-moi près de vous, Tant que la nuit s'achève. J'avais fermé les yeux, je crois, Au rythme de votre berceuse, Quand s'endormit mon âme heureuse. Alors je vis en mon sommeil Descendre du ciel de beaux anges, Aux ailes couleur du soleil, Aux robes de clartés étranges. Ils me disaient que dans les cieux, Dieu, sur un trône de lumière, Dans un séjour délicieux, Régnait sur la nature entière ; Ils me disaient : « Tu seras roi, Et ce Dieu là sera ton Père, Mais les hommes, jaloux de Toi, Te persécuteront sur terre. » Puis les beaux anges sont partis. Et j'ai vu s'avancer dans l'ombre, Les hommes qu'ils m'avaient prédits, Sans en pouvoir compter le nombre. Bientôt leur troupe m'entourait Criant : « C'est lui qui nous outrage ! Mort à Jésus de Nazareth ! » Et tous me frappaient au visage ! Mère ! mère au regard si doux, J'ai fait un vilain rêve, Gardez-moi près de vous, Gardez-moi près de vous Tant que la nuit s'achève.
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- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Le rêve de Jésus", appears in Contes mystiques, no. 11
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]12. Non Credo
Je ne crois pas que le Sauveur soit né ; Je ne crois pas, ô peuple prosterné Devant Jésus, qu'il soit né d'un mystère ; Et qu'il soit Dieu descendu sur la terre. S'il est puissant, qu'il rouvre donc les yeux De cet aveugle! -- Et sa fille eu ces lieux, Fait le serment de croire à sa puissance, Comme elle croit, ô peuple à ta démence. En ce moment l'enfant Jésus, En robe blanche et les pieds nus, Passait aux côtés de Marie, Devant la foule recueillie. « Ah ! si c'est toi qu'on nomme le Sauveur Qu'à Nazareth on prie avec ferveur, Va vers mon Père, assis sur cette pierre, Il est aveugle et veut voir la lumière ! » Jésus s'avance et sans émoi Lui dit : « Homme, regarde-moi ! » Aussitôt le vieillard s'écrie : « Je vois ton fils, Vierge Marie, Comme il est beau l'enfant Jésus En robe blanche et les pieds nus ! »
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- by Stéphan Bordèse (1847 - 1919), "Non Credo", appears in Contes mystiques, no. 12
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Confirmed with Stéphan Bordèse, Contes mystiques. Musique de..., Paris, A. Durand & Fils, 1890, pages 101-102.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]