French (Français) translations of 4 Duette für Alt und Bass mit Klavier, opus 15

Chère étoile du matin,
Chère étoile du soir,
Vous semblez être deux
Et n'êtes qu'une.

Que le jour commence,
Que la nuit commence,
Votre lumière trouve
En nous deux l'amour éveillé.

Chère étoile du soir,
Chère étoile du matin ,
Aide-nous jour après jour
À être un, jusqu'à ce que la dernière nuit nous unisse.

Elle : 
 Avec quelle douceur le vent de la nuit caresse la prée
 et passe en sonnailles à travers la jeune ramée !
 Tandis que le jour arrogant fait encore silence,
 on peut entendre l'effervescent murmure des forces telluriques,
 qui s'élève et  se mêle à  l'hymne tendre
 de la brise aux voix pures.

Lui : 
 Je perçois bien les voix ineffables
 voluptueusement mêlées par le vent tiède,
 tandis que, dans les rais d'une lumière hésitante,
 le ciel lui-même semble ondoyer.

Elle :
 Parfois le vent s'agite comme un voilage
 clair et transparent ; 
 on y entend les harmonies subtiles que produisent
 les fées sacrées qui, sous la voûte azurée
 et la résonance des sphères, 
 s'appliquent à leur chant
 dans le va-et-vient de leur fuseaux d'argent.

Lui :
 O nuit propice, tu t'avances doucement
 sur ton velours noir qui ne verdit qu'avec le jour,
 et tu te mets au service de la musique qui vibrionne dans l'air
 de ton pas léger
 qui mesure la marche des heures,
 alors qu'amoureusement tu t'abîmes en toi-même--
 tu t'exaltes, et avec toi s'exalte l'âme de la Création !

Devant ma fenêtre se balancent
Sous la pluie les noirs conifères
Et les lourds
Rameaux mouillés du lierre.

De tous côtés, de l'ombre
Et du brouillard. Nulle lueur 
Réconfortante du soleil, toujours
Le vent et toujours la pluie.

Les tulipes aux formes délicates
Se penchent sur leur tige gracile,
Leur calice ne peut plus
Contenir davantage de larmes.

Elles s'affaissent épuisées 
Sur le chemin détrempé et pleurent ;
Vous qui êtes fières et délicates,
Où est maintenant votre éclat ?

Elles voulaient se dresser si superbes
Et embellir le jardin,
Et maintenant elles gisent froides
Et passeront bientôt.

L'eau se précipite pour nous engloutir,
Le rocher roule pour nous écraser,
Sur leurs ailes puissantes déjà arrivent
Des oiseaux pour nous emporter.

Mais en-bas il y a un pays,
Où des fruits se reflètent sans fin
Dans les lacs sans âge.

Marbre et fontaine
Se dressent sur des terrains fleuris
Et des vents légers soufflent.