Lorsque au soleil couchant les rivières sont roses, Et qu'un tiède frisson court sur les champs de blé, Un conseil d'être heureux semble sortir des choses Et monter vers le cœur troublé ; Un conseil de goûter le charme d'être au monde, Cependant qu'on est jeune et que le soir est beau, Car nous nous en allons comme s'en va cette onde : Elle à la mer, -- nous au tombeau !
Mélodies
by Gaston Carraud (1864 - 1920)
1. Beau soir  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Bourget (1852 - 1935), "Beau soir", written 1881, appears in Les Aveux, in Dilettantisme, in Souvenirs du Nord, no. 7, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1882
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Krásný večer", first published 1893
- ENG English (Emily Ezust) , "Fair evening", copyright © 2016
- ENG English (Henry Grafton Chapman)
- GER German (Deutsch) (Michael Rapke) , "Schönen Abend", copyright © 2018, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Sera incantevole", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Elisa Rapado) , "Bella tarde", copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
2. Chant de noces dans les bois
Pour les grands bois, ensemble, Partons au jour naissant, Et choisissons un tremble, Un tremble verdissant : Qu'il soit svelte et superbe. O ma brune aux yeux bleus, Abattons-le dans l'herbe, A nous deux. Avec les planches blondes D'où la sève jaillit, Pour nos noces fécondes Construisons un doux lit. La mousse fine pousse Autour des saules creux : Emplissons-le de mousse, A nous deux ! Puis avec la ramure Préparons un berceau Tapissé de verdure, Frais comme un nid d'oiseau. Pour la couche légère, Pour l'oreiller mœlleux Tressons de la fougère, A nous deux. Voilà la couche prête, Voilà l'enfant venu ; Dans la barcelonnette Il s'endort demi-nu. Berçons, berçons ensemble Le mignon aux yeux bleus, Qui sourit et ressemble A nous deux.
Text Authorship:
- by (Claude Adhémar) André Theuriet (1833 - 1907), "Chant de noces dans les bois", written 1867?, appears in Poésies d'André Theuriet, 1860-1874, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1879
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Researcher for this page: Johann Winkler3. Rosées  [sung text not yet checked]
Je rêve, et la pâle rosée Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs posée Par la main fraîche de la nuit. D'où viennent ces tremblantes gouttes ? Il ne pleut pas, le temps est clair ; C'est qu'avant de se former, toutes, Elles étaient déjà dans l'air. D'où viennent mes pleurs ? Toute flamme, Ce soir, est douce au fond des cieux ; C'est que je les avais dans l'âme Avant de les sentir aux yeux. On a dans l'âme une tendresse Où tremblent toutes les douleurs, Et c'est parfois une caresse Qui trouble, et fait germer les pleurs.
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Rosées", appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La Vie intérieure, no. 1866, Paris, Éd. Alphonse Lemerre
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
4. Le sommeil de Leïlah  [sung text not yet checked]
Ni bruits d'aile, ni sons d'eau vive, ni murmures ; La cendre du soleil nage sur l'herbe en fleur, Et de son bec furtif le bengali siffleur Boit, comme un sang doré, le jus des mangues mûres. Dans le verger royal où rougissent les mûres, Sous le ciel clair qui brûle et n'a plus de couleur, Leïlah, languissante et rose de chaleur, Clôt ses yeux aux longs cils à l'ombre des ramures. Son front ceint de rubis presse son bras charmant ; L'ambre de son pied nu colore doucement Le treillis emperlé de l'étroite babouche. Elle rit et sommeille et songe au bien-aimé, Telle qu'un fruit de pourpre, ardent et parfumé, Qui rafraîchit le coeur en altérant la bouche.
Text Authorship:
- by Charles-Marie-René Leconte de Lisle (1818 - 1894), "Le sommeil de Leïlah", written 1862, appears in Poèmes barbares
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First published in the revue Le Boulevard, May 25, 1862 under the title "La sieste"; later modified.
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5. Soror dolorosa  [sung text not yet checked]
Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse De leurs ondes sur nos baisers silencieux. Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse. Voluptueusement berçons notre faiblesse Dans l'océan du soir morne et délicieux. Lente extase, houleux sommeil exempt de songe, Le flux funèbre roule et déroule et prolonge Tes cheveux où mon front se pâme enseveli... Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes, Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
Text Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "Soror dolorosa", written <<1876, appears in Poésies, in 6. Soirs moroses, no. 10, first published 1885?
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]