N'ouvrez pas encor les yeux, Ma belle dormeuse; Le soleil est radieux, Et vous radieuse. Écoutez, tout en dormant, Ce que je vous charité Je chanterai doucement, Dormez, ma charmante! Dormez dans votre beauté Bercez-vous d'un songe. Mieux que la réalité Vaut un beau mensonge. Quand vous vous réveillerez, Ma petite reine, Nous irons où vous voudrez Que l'amour nous mène. Nous prendrons, si vous voulez, Auprès de l'église La route à travers les blés, Quand viendra la brise. Ou bien les petits sentiers Autour du village, Où saules et peupliers Bordent le rivage. Si nous trouvons en chemin Une batelière, Nous irons jusqu'au moulin Qui bat la rivière; Nous nous arrêterons là. Plus tard, quand on passe, On se souvient... Tout cela Dans le cœur se place. Il est mille endroits fleuris, Ou gais, ou pleins d'ombre ; Il est toujours, près Paris, Des jardins sans nombre. Nous irons dîner, joyeux, Sous quelque tonnelle... N'ouvrez pas encor les yeux, Dormez, ô ma belle !
12 morceaux de chant, 3-ième série
by Benjamin Louis Paul Godard (1849 - 1895)
1. La sieste  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Auguste de Châtillon (1808 - 1881), "La Sieste", written 1855?, appears in Chant et poésie, appears in A la grand' Pinte, Paris, Éd. E. Dentu, first published 1855
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Confirmed with Auguste de Châtillon, Les poésies d'Auguste de Châtillon (3e éd. très augm.) / [préf. par Théophile Gautier], Paris, librairie du "Petit Journal", 1866, pages 38-39
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
2. Marie  [sung text not yet checked]
Ainsi, quand la fleur printanière, Dans les bois va s'épanouir, Au premier souffle du zéphyr Elle sourit avec mystère ; Et sa tige fraîche et légère, Sentant son calice s'ouvrir, Jusque dans le sein de la terre, Frémit de joie et de désir. Ainsi, quand ma douce Marie Entr'ouvre sa lévre chérie, Et lève, en chantant, ses yeux bleus, Dans l'harmonie et la lumière Son âme semble tout entière Monter en tremblant vers les cieux.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Marie", subtitle: "Sonnet", written 1842, appears in Poésies nouvelles, first published 1843
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Marie"
Confirmed with Alfred de Musset, Poésies nouvelles (1836-1852), Paris, Charpentier, 1857, page 209. Note: first published in Voyage où il vous plaira, 1843.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Rondeau  [sung text not yet checked]
Dans dix ans d'ici seulement, Vous serez un peu moins cruelle. C'est long, à parler franchement. L'amour viendra probablement Donner à l'horloge un coup d'aile. Votre beauté nous ensorcelle, Prenez-y garde cependant : On apprend plus d'une nouvelle En dix ans. Quand ce temps viendra, d'un amant Je serai le parfait modèle, Trop bête pour être inconstant, Et trop laid pour être infidèle. Mais vous serez encor trop belle Dans dix ans.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Rondeau", written 1842, appears in Poésies nouvelles
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. L'attente  [sung text not yet checked]
L'aurore a chassé les orages : D'un voile de pourpre et d'azur Elle pare un ciel sans nuages ; L'onde roule un cristal plus pur. Sur un gazon humide encore, Aux premiers regards du soleil, La rose, se hâtant d'éclore, Ouvre un calice plus vermeil. Un zéphir plus doux la caresse ; Les oiseaux sont plus amoureux; La vigne, avec plus de tendresse, Embrasse l'ormeau de ses nœuds. Dans ces retraites solitaires, Tout s'embellit de mon espoir : Frais gazons, beau ciel, onde claire, Sauriez-vous qu'elle vient ce soir ?
Text Authorship:
- by Casimir Delavigne (1793 - 1843), "L'attente"
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Confirmed with Casimir Delavigne, Poésies diverses, précédées d'un poème sur la vaccine, par M. Casimir Delavigne, Paris, Ladvocat, 1823, pages 41-42
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
5. Jacotte
Connaissez-vous Jacotte S'en allant à la mer? Sur son dos est sa hotte Avec son croc de fer. Son jupon sous sa hanche S'arrête court, Et l'on voit sa peau blanche Lorsqu'elle court. La rude jeune fille, Pieds nus sur le rocher, S'en va prendre l'étrille Et le cardon pécher. Déjà la mer s'élève; La pêcheuse a regret, Retourne vers la grève, Le flot est indiscret.
Text Authorship:
- by Alphonse Lecanu , as Velnac
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Researcher for this page: Malcolm Wren [Guest Editor]6. Le ménétrier
Allons, ménétrier, rapelle Les rudes accents de ta vieille; Comme un arbitre souverain, Majesté de tous les dimanches, Du haut de ton trône de planches Tu règles la joie et l'entrain. Redis pour nous tes ritournelles; Nos pères ne connaissent qu'elles; Il n'est jamais de vieux refrain. Ta loi vieille comme le monde Nous enchaine dans une ronde Et par le plaisir nous contraint Tout cède à l'ardeur qu'elle inspire; Au milieu des éclats de rire, La volupté n'a plus de frein. Combien de joyeuse défaites S'achèvent au bruit de tes fêtes. Il n'est jamais de vieux refrain. Mais en tout, sage providence, Ce que tu défais à la danse Tu le répares au lutrin. C'est le métier qui te convie À chaque fête de la vie; Et sans laisser prise au chagrin, Tu vas de la noce au baptême Toujours chantant le même thème. Il n'est jamais de vieux refrain.
Text Authorship:
- by Alphonse Lecanu , as Velnac
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Researcher for this page: Malcolm Wren [Guest Editor]7. Le portrait  [sung text not yet checked]
Voici les traits de ton visage Au temps que je n’ai pas connu. Dans le passé tout est présage ; Ce qu’il promet, il l’a tenu. C’est bien toi, mais à peine éclose ; Fleur de quinze ans, rose d’avril, Bouton qui se métamorphose A l’heure du premier péril ! Ton front rayonnant semble dire : « Ne touchez pas à ma gaité ! » Oh ! comme tu devais bien rire ! Mais j’aime mieux ta gravité. Ardente et vive, tu t’élances A la poursuite des plaisirs ! J’aurais aimé tes espérances : Mais j’aime mieux nos souvenirs. Alors, ta joue était plus ronde, Plus fraîche en était la couleur, Plus clair ce regard qui m’inonde : Pourtant j’aime mieux ta pâleur. Alors, dans ta jeune ignorance, Ton cœur n’avait point palpité ; J’aurais aimé ton innocence : Mais j’aime mieux ta chasteté.
Text Authorship:
- by Eugène Manuel (1823 - 1901), "Le portrait", written 1858, appears in Pages Intimes, no. 33, Paris, Éd. M. Lévy frères, first published 1866
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]8. Venise
Dans Venise la rouge, Pas un bateau qui bouge, Pas un pêcheur dans l'eau, Pas un falot. ... 5. La lune qui s'efface Couvre son front qui passe D'un nuage étoilé Demi-voilé. ... 10. Ah! maintenant plus d'une Attend, au clair de lune, Quelque jeune muguet, L'oreille au guet. 11. Pour le bal qu'on prépare, Plus d'une qui se pare, Met devant son miroir Le masque noir. ... 13. Et Narcissa, la folle, Au fond de sa gondole, S'oublie en un festin Jusqu'au matin. 14. Et qui, dans l'Italie, N'a son grain de folie ? Qui ne garde aux amours Ses plus beaux jours ? 15. Laissons la vieille horloge Au palais du vieux doge Lui compter de ses nuits Les longs ennuis. 16. Comptons plutôt, ma belle, Sur ta bouche rebelle Tant de baisers donnés... Ou pardonnés. ...
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Venise", appears in Premières poésies
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Venice", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
9. Dieu, qui sourit et qui donne
Dieu qui sourit et qui donne Et qui vient vers qui l'attend, Pourvu que vous soyez bonne, Sera content. Le monde où tout étincelle, Mais où rien n'est enflammé, Pourvu que vous soyez belle, Sera charmé. Mon cœur, dans l'ombre amoureuse Où l'enivrent deux beaux yeux, Pourvu que tu sois heureuse, Sera joyeux.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Rayons et les Ombres, no. 41
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Sergey Rybin) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
Note: several editions of both the poem and some settings appear to have a typo in stanza 3, line 2, word 2: instead of "l'enivrent", they sometimes show "l'enivren" or "l'enivre".
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler10. La belle saison d'amour  [sung text not yet checked]
Voici venir le doux printemps, Allons danser sur la coudrette; La nature a marqué ce temps Pour que le plaisir eut sa fête ! la, la ! Ah ! craignons de perdre un seul jour De la belle saison d'amour ! d'amour ! la, la, la, la ! De l'eau qui court sur les cailloux, L'agréable et tendre murmure Le bruit se léger et si doux Du zéphir et de la verdure; la, la, la ! Tout nous dit: craignez de perdre un jour De la belle saison d'amour, d'amour ! Craignons de perdre un seul jour De la belle saison d'amour Craignons de perdre un seul jour De la belle saison d'amour Craignons de perdre un seul jour De la belle saison d'amour
Text Authorship:
- by Jean Pierre Claris de Florian (1755 - 1794), no title, written 1788, first published 1788
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]11. Guitare  [sung text not yet checked]
Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils ? -- Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls ? -- Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les belles Sans philtres subtils ? -- Aimez, disaient-elles.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Autre guitare", appears in Les Rayons et les Ombres, no. 23, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "“怎麼辦?” 他們問", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "How then, asked he", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "How, asked the men", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Anonymous/Unidentified Artist) , ""O how," murmured he"
- GER German (Deutsch) [singable] ((Johann) Philipp Kaufmann)
Confirmed with Oeuvres de Victor Hugo: Les rayons et les ombres, Volume 4, Paris, V. A. Houssiaux, ed., Hébert et Cie, 1875, pages 325-326.
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12. Rappelle‑toi  [sung text not yet checked]
Rappelle-toi, quand l'Aurore craintive Ouvre au Soleil son palais enchanté ; Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive Passe en rêvant sous son voile argenté ; À l'appel du plaisir lorsque ton sein palpite, Aux doux songes du soir lorsque l'ombre t'invite. Écoute au fond des bois Murmurer une voix : Rappelle-toi. Rappelle-toi, lorsque les destinées M'auront de toi pour jamais séparé, Quand le chagrin, l'exil et les années Auront flétri ce cœur désespéré ; Songe à mon triste amour, songe à l'adieu suprême ! L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime. Tant que mon cœur battra, Toujours il te dira: Rappelle-toi. Rappelle-toi, quand sous la froide terre Mon cœur brisé pour toujours dormira; Rappelle-toi, quand la fleur solitaire Sur mon tombeau doucement s'ouvrira. [Je ne te verrai plus; mais]1 mon âme immortelle Reviendra près de toi comme une sœur fidèle. Écoute, dans la nuit, Une voix qui gémit : Rappelle-toi.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Rappelle-toi", appears in Poésies nouvelles
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Qi Feng Wu) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Note: the poem first appeared in Voyage où il vous plaira by Tony Johannot Alfred de Musset et P.-J. Stahl, éd. J. Hetzel, Paris, 1843, with music apparently not by Mozart. It is preceded by the following:
(Vergiss mein nicht.) Paroles faites sur la musique de Mozart.1 Auteri-Manzocchi: "Tu ne verras plus, mais"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler