Le [couchant]1 dardait ses rayons suprêmes Et le vent berçait les nénuphars blêmes ; Les grands nénuphars entre les roseaux Tristement luisaient sur les calmes eaux. Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie [Au]2 long de l'étang, parmi la saulaie Où la brume vague évoquait un grand Fantôme laiteux [se]3 désespérant Et pleurant avec la voix des sarcelles Qui se rappelaient en battant des ailes Parmi la saulaie où j'errais tout seul Promenant ma plaie ; et l'épais linceul Des ténèbres vint noyer les suprêmes Rayons du couchant [dans]4 ses ondes blêmes Et des nénuphars, parmi les roseaux, Des grands nénuphars sur les calmes eaux.
Mélodies, 2ème série
Song Cycle by Jean-Marc Déhan (1929 - 2009)
1. Promenade sentimentale  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Promenade sentimentale", written 1866, appears in Poèmes saturniens, in 3. Paysages tristes, no. 3, Paris, Édition Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Corinne Orde) , "Sentimental stroll", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Promenade Sentimental", appears in Poems Saturnine, in 3. Somber Landscapes, no. 3
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, in Paysages tristes, pages 51-52.
1 Déhan: "soleil"; further changes may exist not shown above.2 Vierne: "Le"
3 Vierne: "et"
4 Vierne: "en"
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2. Les vaines danseuses  [sung text not yet checked]
Celles qui sont des fleurs légères sont venues, Figurines d’or et beautés toutes menues Où s’irise une faible lune... Les voici Mélodieuses fuir dans le bois éclairci. De mauves et d’iris et de nocturnes roses Sont les grâces de nuit sous leurs danses écloses. Que de parfums voilés dispensent leurs doigts d’or ! Mais l’azur doux s’effeuille en ce bocage mort Et de l’eau mince luit à peine, reposée Comme un pâle trésor d'une antique rosée D’où le silence en fleur monte... Encor les voici Mélodieuses fuir dans le bois éclairci. Aux calices aimés leurs mains sont gracieuses ; Un peu de lune dort sur leurs lèvres pieuses Et leurs bras merveilleux aux gestes endormis Aiment à dénouer sous les myrtes amis Leurs liens fauves et leurs caresses... Mais certaines, Moins captives du rythme et des harpes lointaines, S’en vont d'un pas subtil au lac enseveli Boire des lys l’eau frêle où dort le pur oubli. Celles qui sont des fleurs légères sont venues, Figurines d’or et beautés toutes menues Où s’irise une faible lune... Les voici Mélodieuses fuir dans le bois éclairci. De mauves et d’iris et de nocturnes roses Sont les grâces de nuit sous leurs danses écloses. Que de parfums voilés dispensent leurs doigts d’or ! Mais l’azur doux s’effeuille en ce bocage mort Et de l’eau mince luit à peine, reposée Comme un pâle trésor d'une antique rosée D’où le silence en fleur monte... Encor les voici Mélodieuses fuir dans le bois éclairci. Aux calices aimés leurs mains sont gracieuses ; Un peu de lune dort sur leurs lèvres pieuses Et leurs bras merveilleux aux gestes endormis Aiment à dénouer sous les myrtes amis Leurs liens fauves et leurs caresses... Mais certaines, Moins captives du rythme et des harpes lointaines, S’en vont d'un pas subtil au lac enseveli Boire des lys l’eau frêle où dort le pur oubli.
Text Authorship:
- by Ambroise-Paul-Touissaint-Jules Valéry (1871 - 1945), "Les vaines danseuses", written 1891, first published 1891
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First published in the revue La Conque, no. 5, 1891.
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3. Mai  [sung text not yet checked]
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin Des dames regardaient du haut de la montagne Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne Qui donc a fait pleurer les saules riverains ? Or des vergers fleuris se figeaient en arrière Les pétales tombés des cerisiers de mai Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée Les pétales flétris sont comme ses paupières Sur le chemin du bord du fleuve lentement Un ours un singe un chien menés par des tziganes Suivaient une roulotte traînée par un âne Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes Sur un fifre lointain un air de régiment Le mai le joli mai a paré les ruines De lierre de vigne vierge et de rosiers Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Text Authorship:
- by Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary Kostrowicki (1880 - 1918), as Guillaume Apollinaire, "Mai", written 1902, appears in Alcools, in Rhénanes, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1913
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. La sphère
Roulé dans tes senteurs, belle terre tourneuse
. . . . . . . . . .
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Text Authorship:
- by Jules Supervielle (1884 - 1960), "La sphère", written 1920, appears in Débarcadères, Éd. Revue de l'Amérique latine, first published 1922
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5. La colombe  [sung text not yet checked]
Pour que je t'aime, ô mon poëte, Ne fais pas fuir par trop d'ardeur Mon amour, colombe inquiète, Au ciel rose de la pudeur. L'oiseau qui marche dans l'allée S'effraye et part au moindre bruit ; Ma passion est chose ailée Et s'envole quand on la suit. Muet comme l'Hermès de marbre, Sous la charmille pose-toi ; Tu verras bientôt de son arbre L'oiseau descendre sans effroi. Tes tempes sentiront près d'elles, Avec des souffles de fraîcheur, Une palpitation d'ailes Dans un tourbillon de blancheur ; Et la colombe apprivoisée Sur ton épaule s'abattra, Et son bec à pointe rosée De ton baiser s'enivrera.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Odelette anacréontique", appears in Émaux et Camées
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
6. Quand, les deux yeux fermés  [sung text not yet checked]
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone : Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne. Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine, Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Parfum exotique", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 22, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1857
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Haasz) , "Cizokrajná vůně"
- ENG English (Emily Wyatt) , "Exotic perfume", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Exotic Perfume", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Rédey) , "Varázsos illat", copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Árpád Tóth) , "Exotikus illat"
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in Spleen et Idéal, pages 54-55.
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8. Sérénade  [sung text not yet checked]
Comme la voix d'un mort qui chanterait Du fond de sa fosse, Maîtresse, entends monter vers ton retrait Ma voix aigre et fausse. Ouvre ton âme et ton oreille au son De la mandoline : Pour toi j'ai fait, pour toi, cette chanson Cruelle et câline. Je chanterai tes yeux d'or et d'onyx Purs de toutes ombres, Puis le Léthé de ton sein, puis le Styx De tes cheveux sombres. Comme la voix d'un mort qui chanterait Du fond de sa fosse, Maîtresse, entends monter vers ton retrait Ma voix aigre et fausse. Puis je louerai beaucoup, comme il convient, Cette chair bénie Dont le parfum opulent me revient Les nuits d'insomnie. Et pour finir, je dirai le baiser De ta lèvre rouge, Et ta douceur à me martyriser, — Mon Ange ! — ma Gouge ! Ouvre ton âme et ton oreille au son De ma mandoline : Pour toi j'ai fait, pour toi, cette chanson Cruelle et câline.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Sérénade", written 1866, appears in Poèmes saturniens, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Corinne Orde) , "Serenade", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Serenade", appears in Poems Saturnine
- GER German (Deutsch) ( Wolf von Kalckreuth, Graf) , "Serenade"
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 93-95.
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9. Femme et chatte  [sung text not yet checked]
Elle jouait avec sa chatte, Et c'était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S'ébattre dans l'ombre du soir. Elle cachait — la scélérate ! — Sous ses mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d'agate, Coupants et clairs comme un rasoir. L'autre aussi faisait la sucrée Et rentrait sa griffe acérée, Mais le diable n'y perdait rien... Et dans le boudoir où, sonore, Tintait son rire aérien Brillaient quatre points de phosphore.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Femme et chatte", appears in Poèmes saturniens, in 4. Caprices, no. 1, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Woman and Cat", appears in Poems Saturnine, in 4. Caprices, no. 1
- GER German (Deutsch) (Pierre Mathé) , copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 65-66.
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