Quand le vieil Amphion, la cithare à la main, Bâtissait les remparts de la ville thébaine ; Quand le bon Josué, soufflant à perdre haleine, Ébranlait Jéricho de sa trompe d’airain ; Certe ils avaient tous deux le rhythme souverain, Bien qu’un effet contraire ait couronné leur peine ; Et tous deux ont touché, poëte et capitaine, À des buts différents, par le même chemin. Amphion ! Josué ! Musiciens antiques ! Le temps n’a pas brisé vos instruments magiques, Prévoyant qu’après vous d’autres s’en serviraient. Mais, hélas ! Dans nos jours aux muses difficiles, Pour un ou deux chanteurs qui bâtiraient des villes, Comme on en peut nommer qui les renverseraient !
Vingt sonnets mis en musique
by Édouard Garnier (1821 - 1887)
1. Amphion  [sung text not yet checked]
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- by Louis Hyacinthe Bouilhet (1822 - 1869), "Musique", appears in Dernières chansons, poésies posthumes, Paris, Éd. Michel Lévy Frères, first published 1872
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Solitude
Il pleut, un vent glacé sous les grands chênes brame, Et, dans la cheminée avec bruit s'engouffrant, De mon foyer désert vient tourmenter la flamme; Il est nuit, je suis seul, et mon cœur est souffrant. Je songe au pèlerin par la tempête errant, Au pauvre voyageur, sans abri, qui réclame Un lit de paille, au coin de l'étable, en pleurant, Et s'éloigne, chassé par un frère sans âme. Et je me dis: « Lequel est le plus malheureux, L'homme qui, nuit et jour, par des chemins affreux, D'un morceau de pain noir va mendier les restes, Ou celui qui, longtemps par son amour leurré, Croit que l'espoir sourit à ses rêves célestes, Et trouve le dédain dans un cœur adoré ? »
Text Authorship:
- by Pierre de Garal (1818 - 1874), as Éliacin Greeves
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Researcher for this page: Johann Winkler3. L'amour aux étoiles
Comme la rose thé sa joue est délicate, Et des cheveux châtains couronnent son front pur; Le ciel dans ses regards fait luire son azur Sous les miroitements irisés de l'agate. La dentelle aux plis noirs voile sa pâleur mate : Telle paraît Phœbé sous le nuage obscur ; Mais soudain un rayon, comme un trait vif et sûr, Pour atteindre mon cœur sous les franges éclate. A son balcon penchée, elle rêve, et parfois Elle mêle un soupir aux murmures des bois, Et, dans l'ombre perdu, je l'écoute et je tremble. Je ne crains rien, le jour, quand nous sommes ensemble ; Mais, quand je la surprends rêveuse ainsi, la nuit, Je crois que son amour aux étoiles s'enfuit.
Text Authorship:
- by Pierre de Garal (1818 - 1874), as Éliacin Greeves
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Researcher for this page: Johann Winkler4. Le plongeur
Voulant mettre une étoile à son bandeau, la reine Fait venir un plongeur et lui dit : « Vous irez Dans ce palais humide où chante la sirène Cueillir la perle blonde, et me l'apporterez. » Le plongeur, descendu sous le flot qui l'entraîne, Parmi les sables d'or et les coraux pourprés, Cueille la perle blonde, et pour sa souveraine La rapporte captive en des étuis nacrés. Le poëte ressemble à ce plongeur, Madame, Et, si votre caprice en souriant réclame Un vers qui doit partout dire votre beauté, Esclave obéissant, au fond de sa pensée, Riche écrin où dans l'or la rime est enchâssée, Il plonge et va chercher le bijou souhaité.
Text Authorship:
- by Louis-Henri Murger (1822 - 1861), "Le plongeur", written 1844, appears in Les Nuits d'hiver, in 3. Fantaisies, no. 5, Paris, Éd. Michel Lévy frères, first published 1862
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Researcher for this page: Johann Winkler5. À Éva  [sung text not yet checked]
Je t'ai connue, Eva, pas plus haute que rien, T'ébattant au soleil comme une perdrix grasse, Et dans ta nudité toute pleine de grâce, Livrant aux yeux du jour ce qu'on cache si bien. Te voilà grande et belle ; en ton noble maintien, Tu marches devant moi comme une reine passe, Imposant aux désirs égarés dans l'espace Qui sépare à jamais mon souvenir du tien. Va ! porte à ton époux ta saison blonde et rose ; Mais ton passé mignard est pour lui lettre close. Quel charme il concevrait à te voir, comme moi, Femme, enfant, tout ensemble, adorable mélange ! Femme, pour le bonheur de pécher avec toi, Enfant, pour le plaisir de voir pécher un ange.
Text Authorship:
- by Joséphin Soulary (1815 - 1891), "À Éva", appears in Œuvres poétiques en 2 volumes, in 1. Sonnets 1847-1871, in 1. Pastels et mignardises, no. 32, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1872
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Confirmed with Œuvres poétiques de Joséphin Soulary. Première partie. -- Sonnets (1847-1871), Paris, Éd. Alphonse Lemerre, 1872, page 40.
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6. Mai  [sung text not yet checked]
Qui frappe à ma fenêtre et dès l'aube m'appelle ? Oh ! le beau rayon d'or qui luit sur ce carreau ! Je ne me trompais pas, on frappe de nouveau. Devinez qui frappait. -- Le bec d'une hirondelle. Si j'ouvrais les battants, peut-être entrerait-elle ; De peur de l'effrayer, fermons bien ce rideau. Mais quel air embaumé rafraîchit mon cerveau ? -- Le parfum exhalé d'une rose nouvelle. Je respire et j'attends. En vain j'attends encor : Quel palais pour l'oiseau vaudrait ce soleil d'or ? -- Mais on ouvre ma porte : « O douce bien-aimée ! Trois messagers d'amour arrivés avant toi, M'ont chanté doucement que tu venais vers moi : Le soleil, l'hirondelle, et la brise embaumée. »
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- by Nicolas Martin (1814 - 1877), "Mai", appears in Ariel : sonnets et chansons, Paris, Éd. Desessart, first published 1841
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Confirmed with Nicolas Martin, Poésies complètes, troisième édition, Paris, Borrani et Droz, 1857, pages 58-59.
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7. Philis  [sung text not yet checked]
Des portes du matin l'amante de Céphale Ses roses épandait dans le milieu des airs, Et jetait sur les lieux nouvellement ouverts Ces traits d'or et d'azur qu'en naissant elle étale : Quand la nymphe divine à mon repos fatale, Apparut et brilla de tant d'attraits divers, Qu'il semblait qu'elle seule éclairait l'univers Et remplissait de feux la rive orientale. Le soleil se hâtant pour la gloire des cieux Vint opposer sa flamme à l éclat de ses yeux Et prit tous les rayons dont l'Olympe se dore ; L'onde la terre et l'air s'allumaient à l'entour : Mais auprès de Philis on le prit pour l'Aurore, Et l'on crut que Philis était l'astre du jour.
Text Authorship:
- by Vincent Voiture (1597 - 1648), no title
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Confirmed with Revue hebdomadaire des Cours et Conférences, Quatrième Année -- Première Série (Novembre 1895 - Mars 1896), Paris, Librairie Lecène, Oudin, et Cie., page 738. No title is shown in this publication, but other editions show titles "Autre Sonnet" and "La belle matineuse".
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8. L'adieu  [sung text not yet checked]
N'oubliez pas que je vous aime ! Le vaisseau se balance au port, Les flots changeants sont un emblême: Loin de l'ami, le cœur s'endort ! Vous pleurez ; votre regard même Du mien s'arrache avec effort ; J'ai peur, et vous me donnez tort : N'oubliez pas que je vous aime ! Hélas ! je me croyais plus fort ! Vous partez : je sanglote au bord ! Il est si court, notre poëme ! Vous attendre, voilà mon sort. Si l'on vous dit que je suis mort, N'oubliez pas que je vous aime !
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- by Eugène Manuel (1823 - 1901), "L'adieu ", written 1861, appears in Pages Intimes, no. 45, Paris, Éd. M. Lévy frères, first published 1866
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Researcher for this page: Johann Winkler9. Le fils du Titien  [sung text not yet checked]
Béatrix Donato fut le doux nom de celle Dont la forme terrestre eut ce divin contour. Dans sa blanche poitrine était un coeur fidèle, Et dans son corps sans tache un esprit sans détour. Le fils du Titien, pour la rendre immortelle, Fit ce portrait, témoin d'un mutuel amour; Puis il cessa de peindre à compter de ce jour, Ne voulant de sa main illustrer d'autre qu'elle. Passant, qui que tu sois, si ton coeur sait aimer, Regarde ma maîtresse avant de me blâmer, Et dis si, par hasard, la tienne est aussi belle. Vois donc combien c'est peu que la gloire ici-bas, Puisque, tout beau qu'il est, ce portrait ne vaut pas (Crois-moi sur ma parole) un baiser du modèle.
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- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Sonnet"
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First published in Revue des Deux Mondes, May 1, 1838, then in the novel Le Fils du Titien, and later in Poésies nouvelles.
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10. Menace  [sung text not yet checked]
Il est au monde un lieu, quel lieu ! quelles délices ! Un bois, et dans ce bois un arbre, sous lequel J’ai tant reçu de toi de bonheur immortel, Où j’ai tant de tes yeux essuyé les calices ; Où tant de fois, criant comme dans des supplices. Nous avons dit au Temps qui fuit d’être éternel ; Où tu m’as tant aimé, tant appelé cruel, Tant brûlé du poison de tes folles malices ; Que si jamais un jour, une heure, un seul instant, Femme, redevenue ingrate et résistant, Devant moi, sous ce Ciel qui tous deux nous regarde, Tu pouvais, en passant, le front haut, sans me voir, Au bal ou dans l’église insolemment t’asseoir ; — Que si tu m’oubliais jamais, — je te poignarde !
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- by Charles Augustin Sainte-Beuve (1804 - 1869), "Pour mon ami Ulric G.... IV (4)", appears in Poésies complètes de S.B., in 2. Poésies diverses, Paris, Éd. Charpentier, first published 1840
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Confirmed with Poésies complètes de Sainte-Beuve, Paris, Charpentier et Cie, 1869, pages 174-175.
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11. La brûleuse de papillons
C'est un soir de juillet, et les astres sans nombre De feux étincelants sèment l'immensité. Aussi blanche qu'un lis, le front voilé par l'ombre, Elle tient un flambeau par ses doigts abrité. Elle glisse en la nuit, légère comme une ombre, Et s'arrête ; et voilà qu'autour de la clarté Qui brille dans sa main et dore l'azur sombre, Dansent les papillons, amis des nuits d'été. Toute heureuse elle suit des yeux leur ronde errante, Leurs fuites, leurs retours, et son âme ignorante Ne sait que son plaisir est fait de leur tourment ; Elle se plaît à voir, innocemment cruelle, Tomber les papillons dans leur course mortelle, Et son rire argentin vibre et monte gaîment.
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- by Charles Augustin Robinot-Bertrand (1833 - 1885)
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Researcher for this page: Johann Winkler12. Avril
Quand le soleil d'avril, soleil délicieux, Verse aux prés, verse au bois sa chaleur animante, Parfois survient la pluie ; elle tombe, elle augmente. Et puis un rayon brille et colore les cieux. Et toi, tu caressais d'un regard gracieux Cette chère nature, admirable et charmante ; Et des flots de pensers gonflaient ton âme aimante, Un sourire à la lèvre et des pleurs dans les yeux ! A ce ressouvenir je trouve encor des charmes. J'étais là, près de toi ; je regardais tes larmes, Je regardais l'azur qui nous était rendu. Oh! qu'un semblable instant ne peut-il se décrire ! Triste et joyeux, mon cœur contemplait, éperdu, La pluie et les rayons, tes pleurs et ton sourire !
Text Authorship:
- by Stéphane Halgan (1828 - 1882), appears in Souvenirs bretons, Éd. A. Guéraud, Nantes, first published 1857
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Researcher for this page: Johann Winkler13. Le chien  [sung text not yet checked]
Désert est le foyer et la maison est morte : Cesse tes cris plaintifs, pauvre être délaissé ; Tes pleurs ne feront pas que l'on t'ouvre la porte, Car ton maître est parti, ton maître t'a laissé. Et tu croyais l'avoir touché par tes caresses ; Hélas ! Apprends de moi qu'en ce monde où tout ment, Apprends qu'on n'obtient rien par les longues tendresses Et que le plus aimé n'est pas le plus aimant. Sois mon ami, veux-tu ? Viens dans la solitude Douce aux cœurs déchirés ; fuyons l'ingratitude, La trahison, l'oubli ; viens, fuyons les humains ; Ils ne te valent pas, toi dont l'âme sans haine N'a jamais su qu'aimer ! — Et, comprenant sa peine, Le chien léchait les pleurs qui tombaient sur ses mains.
Text Authorship:
- by Paul Darasse , "Le chien", appears in Laeta moesta : poésies, in 1. Moesta, no. 43, Paris, Éd. Librairie du XIXe siècle, first published 1878
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]14. La beauté
Armé du ciseau d'or, le divin Praxitèle Cherchait dans le Paros la Venus Astarté ; Mais il ne trouvait pas : « O Vénus immortelle ! Descends du ciel et parle à mon marbre lacté. » Du nuage d'argent Vénus descendra-t-elle ? « Qu'importe? s'écria Praxitèle irrité; Daphné, Léa, Délie, Hélène, Héro, Myrtelle, Me donnent par fragments l'idéale beauté. » L'artiste ainsi créa Vénus victorieuse. S'il vous eût rencontrée, ô beauté radieuse, Femme et déesse, amour des hommes et des dieux ! Il eût fait sa Vénus sans détourner les yeux, Ou plutôt, embrasé des feux de l'Empyrée, Il eut brisé son marbre et vous eût adorée.
Text Authorship:
- by Arsène Housset (1815 - 1896), as Arsène Houssaye, "La beauté", appears in Les légendes de la jeunesse, Paris, Éd. A. Laplace, first published 1867
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Researcher for this page: Johann Winkler15. L'espoir  [sung text not yet checked]
L'espoir, il est vrai, nous soulage, Et nous berce un temps notre ennui; Mais, Philis, le triste avantage, Lorsque rien ne marche après lui! Vous eûtes de la complaisance; Mais vous en deviez moins avoir, Et ne vous pas mettre en dépense Pour ne me donner que l'espoir. S'il faut qu'une attente éternelle Pousse à bout l'ardeur de mon zèle, Le trépas sera mon recours. Vos soins ne m'en peuvent distraire: Belle Philis, on désespère, Alors qu'on espère toujours.
Text Authorship:
- by Isaac de Bensérade (c1613 - 1691), "Sonnet"
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As quoted in Molière's Le Misanthrope, Act I, Scene 2 by the character Oronte (with interjections by other characters between the stanzas, not shown here).Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
16. Chantons le doux printemps
Chantons le doux printemps, que la rose couronne ! Il donne une âme aux bois, aux montagnes, aux mers ! Il sème à pleines mains les fleurs dans les prés verts ! Il nourrit de parfums l'abeille qui bourdonne! Chantons le doux printemps, que la grâce environne ! Dans nos seins engourdis par les mornes hivers, Il rouvre, en se jouant, la source des beaux vers Dont le rhythme divin sur nos lèvres résonne ! Tous, calmes ou souffrants, affairés ou rêveurs, Si quelque souffle impur n'a pas séché nos cœurs, S'il nous reste un lambeau d'espoir ou de jeunesse, Pour n'être point ingrats envers nos premiers jours Et nous mieux préparer à l'éternelle ivresse, Chantons le doux printemps, qui sourit aux amours !
Text Authorship:
- by Edmond Arnould (1811 - 1861), appears in Sonnets et poèmes, in 2. Élégies; sentiments personnels, no. 6, first published 1861
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Researcher for this page: Johann Winkler17. Icare  [sung text not yet checked]
Icare [est chu ici]1, le jeune audacieux, Qui pour voler au Ciel eut assez de courage : Ici tomba son corps degarni de plumage, Laissant tous braves coeurs de sa chute envieux. Ô bienheureux travail d'un esprit glorieux, Qui tire un si grand gain d'un si petit dommage ! Ô bienheureux malheur, plein de tant d'avantage Qu'il rende le vaincu des ans victorieux ! Un chemin si nouveau n'étonna sa jeunesse, Le pouvoir lui faillit, mais non la hardiesse ; Il eut, pour le brûler, des astres le plus beau. Il mourut poursuivant une haute aventure, Le ciel fut son désir, la mer sa sépulture : Est-il plus beau dessein, ou plus riche tombeau ?
Text Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), "Sonnet I", appears in Les amours d'Hippolyte
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View original text (without footnotes)1 Garner, Massé: "ici tomba"; further changes may exist not shown above.
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18. Berceuse  [sung text not yet checked]
Il a donc tressailli, votre adoré fardeau ! Un petit ange en vous a soulevé son aile ; Vous vous êtes parlé : le berceau blanc l'appelle, Et son image rit dans les fleurs du rideau. Cet enfant sera doux, intelligent et beau, Si chaque âme s'allume à l'âme maternelle, Le coeur au feu du coeur et l'oeil à la prunelle, Comme un flambeau s'allume au toucher d'un flambeau. Ainsi chacun de nous porte son cher poème, Chacun veut mettre au monde un double de soi-même, Y déposer son nom, sa force et son amour. Le plus heureux poème est celui de la mère : La mère sent Dieu même achever l'oeuvre entière, N'attend qu'un an sa gloire et n'en souffre qu'un jour !
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Sonnet", written 1865-1866, appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in Femmes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]19. Mon âme a son secret  [sung text not yet checked]
[Mon âme]1 a son secret, [ma vie]2 a son mystère : Un amour éternel en un moment conçu. Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire, Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre [Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;]3 À l'austère devoir pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle : « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.
Text Authorship:
- by Félix Arvers (1806 - 1850), "Sonnet imité de l'italien", written 1833, appears in Mes heures perdues, Poésies, Paris, Éd. Fournier jeune, first published 1833
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
1 Lemariey: "Mon cœur"; Thomé, Van Straten: "Ma vie"
2 Lemariey, Van Straten: "mon âme" (further changes may exist but are not shown above) ; Widor: "mon cœur"
3 Widor: "Ce cœur vibrant d'amour enchaîné sur ses pas !"
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20. Allons dans la forêt
Allons dans la forêt, allons sur la montagne, Allons parmi les joncs au bord du lac dormant, Quand pour nous l'existence aggrave son tourment, Quand le doute nous trouble et que l'ennui nous gagne ! Allons où pousse l'herbe, et la fleur sa compagne, Allons où l'air est pur et souffle largement, Allons où tout est simple, allons où rien ne ment, Libres, libres au sein de la libre campagne ! Là, nous dépouillerons l'angoisse de nos cœurs; Là, nous oublierons tout, et les rires moqueurs, Et le lâche égoïsme, et la vile imposture ; Là, nous retrouverons, fût-ce pour un seul jour, Dans le regard divin de la mère nature Ces trésors disparus, l'espérance et l'amour!
Text Authorship:
- by Edmond Arnould (1811 - 1861), written 1857, appears in Sonnets et poèmes, in 5. Nature, no. 14, Paris, Éd. Charpentier, first published 1861
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