Sur un lit de bruyère, Enfant, Cher tourment, Couché près de ta mère, Tu dors Sans remords. Voltigez dans la plaine, Brises du lac lointain ; Caressez au matin, De votre fraîche haleine, L'enfant Si charmant Qui dort doucement. Dors ! Tranquille en ce Glen tu reposes D'un sommeil sûr ; De tes yeux les paupières closes Voilent l'azur. Mais au réveil, tes lèvres roses Retrouveront un lait plus pur. A ma voix cadencée Qui berce ta pensée, Enfant, Cher tourment, Rêve doucement. Dors, enfant, Cher tourment, Dors !
Rimes et mélodies, série III
by Jean-Louis Aristide Hignard (1822 - 1897)
1. Berceuse Gaélique
Text Authorship:
- by O'Drangin
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]2. Neiges d'antan  [sung text not yet checked]
[Dictes-moy où, n’en]1 quel pays, Est Flora, la belle Rommaine ; Archipiades, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine ; Echo, parlant quant bruyt on maine Dessus rivière ou sus estan, Qui beauté ot trop plus qu’humaine. Mais où sont les neiges d’antan ! Où est la très sage Helloïs, Pour qui fut chastié et puis moyne Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour ot cest essoyne. Semblablement où est la royne Qui commanda que Buridan Fust geté en ung sac en Saine ? Mais où sont les neiges d’antan ! La royne Blanche comme lis, Qui chantoit à voix de seraine, Berte au grant pié, Biétris, Allis ; Haremburgis qui tint le Maine, Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu’Englois brulèrent à Rouan ; Où sont-ilz, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d’antan ! Envoi Prince, n’enquérez de sepmaine Où elles sont, ne de cest an, Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d’antan !
Text Authorship:
- by François Villon (1431 - 1463), "Ballade des dames du temps jadis", appears in Le Testament
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- ENG English (Grant Hicks) , copyright © 2025, (re)printed on this website with kind permission
1 Hignard: "Où donc dites, en"; further changes may exist not shown above.
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3. Vieux refrain
Nous n'irons plus au bois ma maîtresse chérie !
. . . . . . . . . .
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4. L'Antiope
C'est l'heure où les oiseaux chantent à leur réveil ; La nature s'émeut et déjà le soleil Boit la rosée en pleurs sur la feuille tremblante. Un rayon jusqu'à vous pénètre et je vous vois Dans cette pose nonchalante de l'Antiope sous les bois. Êtes-vous encore endormie ? Je vous appelle, ô mon amie, Et vous n'entendez pas ma voix... Réveillez-vous ô mon amie ! L'Antiope sourit à son rêve inconnu Pendant qu'un Dieu trompeur contemple le sein nu Dont sa main indiscrète a soulevé le voile L'Amour est auprès d'elle et dort comme un enfant, Pourtant bien légère et la toile Qui seule des yeux la défend. Sans bruit, de la Nymphe endormie Dans le bois sombre, ô mon amie, S'approche le Dieu triomphant. Réveillez-vous, ô mon amie ! Votre sommeil est calme et calme est votre cœur ; Des regards curieux vous n'avez pas de peur, Sachant que l'on vous aime et que vous êtes belle, Vous avez confiance, aussi vous, dans l'Amour Qui, près de la jeune immortelle, Repose insoucieux du jour. Vous semblez trop belle, endormie, Pour dormir si tard, mon amie, On vous joûrait un mauvais tour. Réveillez-vous, ô mon amie !
Text Authorship:
- by Pierre de Garal (1818 - 1874), as Éliacin Greeves, "L'Antiope", written 1859, appears in Poèmes familiers, in 4. Poésies diverses, no. 2, Paris, Éd. Librairie nouvelle
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]5. Le Beau Capitaine
Pourpoint brillant, plume au toquet, Bonne rapière à la taille, Le Capitaine est toujours prêt En amour comme en bataille ! Ô jeunes tendrons, Quand il se montre à la grand' place, Sous vos chaperons Couvrez-vous contre son audace. Car de votre cœur Voici venir l'heureux vainqueur. Dans les tournois qui donc l'égale ? Fier il passe sur son destrier : Sonnez clairons, battez timbale, Qui donc oserait le défier ! C'est bouillant de vaillance Qu'en la lice il s'élance Il tient si bien épée ou lance ! Pourpoint brillant, plume au toquet, Bonne rapière à la taille, Le Capitaine est toujours prêt En amour comme en bataille ! Ô jeunes tendrons, Quand il se montre à la grand' place, Sous vos chaperons Couvrez-vous contre son audace. Car de votre cœur Voici venir l'heureux vainqueur.
Text Authorship:
- by Jean-Louis Aristide Hignard (1822 - 1897)
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]6. Les Crêpes
Subtitle: Souvenir breton
Toi que j'aimais autrefois, Morlaix, ville étrange, Tes jardins sont sur les toits ; C'est là que l'on mange Tes dentelles de blé noir A travers quoi l'on peur voir, Dont la pâte doit avoir Goût de fleur d'orange. Dans les Pardons de Quimper, Pardons qu'on renomme, Comme on en vend en plein air ! Comme on en consomme, De ces beignets colorés Où la pâte aux flots serrés Couvre des morceaux dorés De pêche ou de pomme. A Nantes, dans les beaux jours Quand vient le dimanche, Du peuple dans les faubourgs Tout le flot s'épanche ; Et les couples hasardeux S'en vont aux champs deux par deux Manger les galettes d'oeufs Et de pâte blanche. Sans qu'elle ait in un goût bien fin, Le Breton dévore La pâte que pour sa faim Le feu cuit et dore ; Honneur à ce rude mets Qui ne lui manque jamais, A ces crêpes que j'aimais Et que j'aime encore !
Text Authorship:
- by Stéphane Halgan (1828 - 1882), "Les Crêpes, IV", appears in Souvenirs bretons, Nantes, Éd. A. Guéraud, first published 1857
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]7. Lamento d'amour
Calme banni de mon âme, Où te retrouver désormais ! Quelle est en moi cette flame Qui va me brûlant pour jamais ? Ô souvenir, ô douce et chère image, Il me faudrait loin des yeux vous chaser ! Mais toujours là, vain mirage, Toujours là, venant retracer Ce que rien ne peur effacer. Quels beaux jours passés, quels jours d'ivresse, Ô trop courts instants de ma tendresse ! Maintenant j'en suis tout accablé, Matin et soir j'en suis troublé Pour n'être jamais consolé ! Ô souvenir, ô douce et chère image, Il me faudrait loin des yeux vous chaser ! Mais toujours là, vain mirage, Toujours là, venant retracer Ce que rien ne peur effacer.
Text Authorship:
- by Carl de Rash
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]8. Épithalame sur le lac
La nuit vient, l'étoile étincelle, L'air à la voile est plus léger, Attachons l'humide nacelle Aux racines de l'orangier. La nuit sereine Tombe des cieux ; Suivons la reine De ces beaux lieux. Suivons l'épouse Sur la pelouse Où nous allons, L'épouse aimée, Fleur embaumée De nos vallons. ... Cueille aux prairies, Au pied des monts, Les fleurs chéries Que nous aimons : C'est ta couronne, L'été la donne Pour un instant. A la chapelle L'hymen t'appelle L'amour t'attend. ... Charmante fille Fraîche d'appas, Tout ce qui brille Ne dure pas ; L'amour t'invite, Savoure vite Ce premier jour ; Vois l'hirondelle : Souvent comme elle Passe l'amour ! La nuit vient, l'étoile étincelle, L'air à la voile est plus léger, Attachons l'humide nacelle Aux racines de l'orangier.
Text Authorship:
- by François Joseph Pierre André Méry (1798 - 1865), "Épithalame sur le lac", appears in Mélodies poétiques, Paris, Éd. Victor Lecou, first published 1853
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]9. Aubade galante  [sung text not yet checked]
Viens, Aurore, Je t'implore, Je suis gai quand je te voi : La bergère Qui m'est chère Est vermeille comme toi. D'ambroisie Bien choisie, Hébé la nourrit à part, Et sa bouche, Quand j'y touche, Me parfume de nectar. Elle est blonde, Sans seconde, Elle a la taille à la main. Sa prunelle Étincelle Comme [l'ombre]1 du matin. Pour entendre [Sa]2 voix tendre, On déserte le hameau: Et [Tytire]3 Qui soupire, Fait taire son chalumeau. Les trois Grâces, Sur ses traces, Font naître un essaim d'amours ; La sagesse, La justesse, Accompagnent ses discours.
Text Authorship:
- possibly by Henri de Bourbon, Henri IV (1553 - 1610), as Henri IV, roi de France et de Navarre, "Invocation à l'Amour"
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View original text (without footnotes)Confirmed with La fleur de chansons françaises, Paris, Delarue, 1870, page 206. Note: some editions have this stanza instead of the final one above:
De rosée, Arrosée, La rose a moins de fraicheur, Une hermine Est moins fine; Le lait a moins de blancheur.1 Berlioz: "l'astre"
2 Berlioz: "Ta"
3 Berlioz: "Satire"
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10. Chanson de Rhodes
Sais-tu bien que tu t'exposes Aux surprises de l'émir, Forban de l'île des roses, Qui, sous tes portes mal closes, Choisis la nuit pour dormir ? C'est l'heure où tes camarades Répondent á ton appel ; Plus lestes que les dorades, Ils enlèves dans leurs rades Les marchands de l'Archipel. Tu sais que la blonde aurore Trahit ce que nous faisons : Tu sais que le soleil dore Une voile Grecque ou More Suspecte aux deux horizons ? Sais-tu bien que tu t'exposes Aux surprises de l'émir, Forban de l'île des roses, Qui, sous tes portes mal closes, Choisis la nuit pour dormir ? La sombre nuit favorise Les voiliers et les rameurs ; La nuit toute chose est grise Et nous savourons la brise Qui nous donne ses primeurs. Dans de lascives entraves Ton corps est-il engourdi ? Laisse dormir les esclaves ; Le jour est la nuit des braves, Et ton minuit est midi. Sais-tu bien que tu t'exposes Aux surprises de l'émir, Forban de l'île des roses, Qui, sous tes portes mal closes, Choisis la nuit pour dormir ?
Text Authorship:
- by François Joseph Pierre André Méry (1798 - 1865), "Chanson de Rhodes", appears in Mélodies poétiques, Paris, Éd. Victor Lecou, first published 1853
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]11. Rêverie
Quand la nuit, un beau songe Vient langoureux, C'est à toi que je songe, Amour heureux ! C'est vers toi, bien-aimée, Que vont mes vœux Sur la brise embaumée Pleine d'aveux. Quand le lys vient étendre Son surplis blanc, Je revois ton front tendre D'emoi tremblant, Si l'oiseau des ramures Chante au grand bois, En ses plus clairs murmures Passe ta voix. Oui, toujours je t'adore Du fond du cœur Et quand le ciel se dore Au jour vainqueur, C'est pour toi que mon âme A tant de chants Qui vibrent, traits de flamme, En sons touchants ! Quand la nuit un beau songe Vient langoureux, C'est à toi que je songe, Amour heureux ! Dans l'étoile dorée Au ciel joyeux, Je crois, mon adorée, Voir tes beaux yeux !
Text Authorship:
- by Thomas Maisonneuve (1863 - 1935)
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]12. L'Absente
Subtitle: Ostinato
Tout redit ici ton nom charmant, Ton nom si tendre, Et j'ai plaisir et tourment A l'entendre. D'un sombre avenir Lorsque mon âme et pleine, C'est ton souvenir Qui vient calmer ma peine. Tout redit ici ton nom charmant, Ton nom si tendre, Et j'ai plaisir et tourment A l'entendre. Mais vainement Ton amant T'implore, Reviendras-tu, chère Laure ? Seule l'écho des bois Répond a ma voix !
Text Authorship:
- by Jean-Louis Aristide Hignard (1822 - 1897)
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]13. Pastorale
Petit berger qui solitaire Ici viens cacher tes douleurs, Ton chagrin n'est pas un mystère : Je sais le secret de tes pleurs. Il est encor dans ces bocages Plus d'une bergère à chérir ; Pourquoi t'en prendre à des corsages, A des cœurs trop fiers pour s'ouvrir ? A la danse, sous le grand chêne, J'en vois qui te font les doux yeux ; Enfant, la forêt est prochaine... Et l'herbe est tendre aux amoureux. Entends résonner les musettes, L'air est comme ivre de chansons ; Dieu pour les nids fit les fauvettes, Et les filles pour les garçons. Seigneur, c'est bien facile à dire, Mais aime-t'on comme l'on veut ! Je puis mourir pour Sylvanire ; Mais l'oublier, mon cœur ne peut !
Text Authorship:
- by Paul Darasse
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]14. Chant du chevalier
Sois fidèle à ta Dame, A toute heure en tout lieu ; Comme au foyer la flamme, Comme le prêtre à Dieu. Qu'on lise son nom sur ton glaive ; Aux anges dis-le dans ton rêve ; Doux pour elle, aux autres altier, Sois humble amant, fier chevalier. Consacre-lui tes armes, Et, sous le ciel ardent, Si tu n'a plus de larmes, Chevalier, bois ton sang ! Alors, beau gentilhomme, Doux pour elle, aux autres altier, Reviens, qu'elle te nomme Son amant et son Chevalier.
Text Authorship:
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]15. Tristesse de l'almée
Dans l'azur, région sereine, Les colombes au vol joyeux, Comme un collier blanc qui s'égrène, Passent.... et je les suis des yeux. Mon cœur gémit ; d'où me vient-elle, Une tristesse si mortelle ? Où vont ces colombes légères Que l'oiseau de la nuit attend ? Où vont ces blanches messagères ?... Au palais du jour éclatant. Durera-t-il longtemps encore, Le sombre ennui qui me dévore ? Ah ! je vois frémir une d'elles ! Son sang a coulé, pauvre sœur ! Quittant ses compagnes fidèles, Elle tombe aux pieds du chasseur Sombre tourment de ma pensée ! Comme elle aussi je suis blessée... Hélas ! innocente colombe Tombée au doux jardin des fleurs, Tu meurs sans avoir une tombe, L'œil qui te voit n'a pas de pleurs ! Et comme toi tout m'abandonne ! Mais je suis femme, et je pardonne !
Text Authorship:
- by François Joseph Pierre André Méry (1798 - 1865), "Chant de l'almée", subtitle: "Pantoum indien", written 1853?, appears in Mélodies poétiques, Paris, Éd. Victor Lecou, first published 1853
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]16. Odelette de Charles d'Orléans  [sung text not yet checked]
[Dieu ! qu'il la fait bon]1 regarder ! La gracieuse bonne et belle ; Pour les grans biens que sont en elle Chascun est prest de la loüer. Qui se pourroit d'elle lasser ? Tous jours sa beauté renouvelle. [Dieu ! qu'il la fait bon]1 regarder ! La gracieuse bonne et belle ! Par deçà, ne de là, la mer Ne sçay dame ne damoiselle Qui soît en tous bien parfais telle. C'est ung songe que d'i penser : [Dieu ! qu'il la fait bon]1 regarder !
Text Authorship:
- by Charles, Duc d'Orléans (1394 - 1465), "Chanson VI"
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "God! but she is fair!", copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Grant Hicks) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- FIN Finnish (Suomi) (Erkki Pullinen) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Paolo Montanari) , copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Aimé Champollion-Figeac, ed., Les Poésies du Duc Charles d'Orléans, Paris, J. Belin-Leprieur fils, 1842, Page 28.
1 Hignard: "Ah ! qu'il fait bon la"; further changes may exist not shown above.Research team for this page: Auditorium du Louvre , Grant Hicks [Guest Editor]
17. Sonnet
Subtitle: attribué à Mademoiselle de La Vallière
Tout se détruit, tout passe, et le cœur le plus tendre Ne peut d'un même objet se contenter toujours ! Le passé n'a point vu d'éternelles amours Et les siècles futurs n'en doivent point attendre. La raison a ses lois qu'on ne saurait suspendre, De nos errants désirs rien n'arrête le cours ; Ce qu'on aime aujourd'hui déplait en peu de jours. Notre inégalité ne saurait se comprendre ! Tous ces défauts, grand Roi, sont joints à vos vertus. Vous m'aimiez autrefois et vous ne m'aimez plus ! Ah ! que mes sentiments sont différents des vôtres ! Amour, à qui je dois et mon mal et mon bien, Qui ne lui fîtes-vous un cœur comme le mien, Ou que ne fîtes-vous le mien comme les autres !
Text Authorship:
- by Alice de La Vallière, Duchesse (1644 - 1710)
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]18. Kitty‑Bell
Chère lune, bonsoir. Ne te cache pas, je te prie ! Qu'à tes rayons je puisse voir L'ami dont je suis tant chérie. Voici l'heure, c'est lui ! C'est lui qui passe, grave et sombre ; Mais ses yeux sur ma vitre ont lui, Pareils à deux flammes dans l'ombre. C'est ainsi tous les jours ! C'est ainsi que je sais qu'il m'aime ; Pas un seul mot de nos amours... Le roman s'achève en nous-même. « Kitty-bell ! Kitty-bell ! » Le poëte en pleurant me nomme.. Est-ce un adieu que cet appel ? Reviens, reviens, pauvre jeune homme. Chère lune, bonsoir. Ne te cache pas, je te prie ! Hélas ! hélas ! dois-je encor voir L'ami dont je suis tant chérie ?...
Text Authorship:
- by Émile Deschamps (1791 - 1871), "Kitty-Bell"
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]19. Puisqu'ici‑bas il faut aimer !
Aimer est un devoir suprême : Dans la vie il faut que l'on aime ; Laissons notre cœur s'allumer, Puisqu'ici-bas il faut aimer. Puisqu'ici-bas il faut aimer, Puisque l'on doit se conformer A cette loi de la tendresse, Aimons, aimons, car le temps presse ; Goûtons donc l'éternelle ivresse, Cette liqueur enchanteresse Qui seule peut nous ranimer, Puisqu'ici-bas il faut aimer. Puisqu'ici-bas il faut aimer, O vous que rien n'a pu charmer, Natures froides et sauvages, Allez, allez, dans les bocages, Écouter, sous les verts feuillages, Des oiseaux les tendres ramages : Puissent leurs chants vous enflammer. Puisqu'ici-bas il faut aimer !
Text Authorship:
- by Henri-Charles Read (1857 - 1876), "Chanson", subtitle: "Pour une mélodie de M. A. Hignard", appears in Poésies posthumes de Henri-Charles Read , Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1879
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]20. Couplets mélancoliques
La brise du nord qui secoue Les cyprès noirs et pleins de bruit, Peut-être a frolé sur sa joue Les cheveux que sa main renoue, Après les langueurs de la nuit. Elle pourrait me parler d'elle ; De là-bas elle doit venir... Mon cœur, pourquoi songer à celle Qui ne veut plus se souvenir ? Pourquoi du nord es-tu venue Brise, pleurer dans mes cyprès, Et là haut, sur la blanche nue, Dans l'auréole inconnue Me la montrer, et fuir après ? Crains-tu qu'à la lune nouvelle Mes pleurs ne puissent revenir ? Non, je mourrai songeant à celle Qui ne veut plus se souvenir !
Text Authorship:
- by Pierre de Garal (1818 - 1874), as Éliacin Greeves, written 1856?, appears in Poèmes familiers, in 4. Poésies diverses, in 3. Chansons mélancoliques, no. 4, Paris, Éd. S. Raçon, first published 1856
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Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]21. Madrigal
Allez au pays de Chine, Et sur ma table apportez Le papier de paille fine Plein de reflets argentés ! Pour encre et pour écritoire, Allez prendre à l'Alhambra Le sang d'une mûre noire Et l'écorce d'un cédrat ! Au fond des vertes savanes Où l'oiseau pousse son cri, Ramassez dans les lianes La plume d'un colibri ! Puis, pour sécher l'écriture, Par les près et les sillons Recueillez la poudre pure Qui tombe des papillons ! — Alors, de ma main fidèle Peut-ètre oserai-je, un jour, Tracer le doux nom de celle Qui me fait mourir d'amour.
Text Authorship:
- by Louis Hyacinthe Bouilhet (1822 - 1869), "Chanson d'amour", appears in Festons et astragales, Paris, Éd. Librairie nouvelle, first published 1859
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Adam Ewing) , "Love song", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
22. Chanson du roi Don Fernand
Grenade, ô mon adorée ! A la ceinture dorée, Sois ma femme et pour toujours ! Prends en dot, dans mes Castilles : Trois couvents avec leurs grilles, Trois forts avec leurs bastilles, Trois villes avec leurs tours. Fouille, dans ta jalousie, Cet écrin d'Andalousie Que le Seigneur m'accorda : Dans ton humeur inconstante, Si la Giralda te tente, A Séville mécontente Nous prendrons la Giralda. Et ce que dira Séville Ce que dira la Castile Dans un siècle ou maintenant, O Grenade ! peu m'importe ! Autant le vent en emporte ! Grenade, ouvre-moi ta porte : Je suis le roi don Fernand ! O roi don Fernand, je t'aime ! Mais j'ai — fatal anathème ! — Pour maître un More exigeant Qui me tient emprisonnée Pauvre esclave couronnée, De chaînes d'or enchaînée Dans sa tour aux clefs d'argent.
Text Authorship:
- by Alexandre Dumas Davy de la Pailleterie (1802 - 1870), "Chanson du roi don Fernand", written 1854, appears in El Salteador, Paris, Éd. Alexandre Cadot, in chapter 1, 'La sierre nevada', first published 1854
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Confirmed with Alexandre Dumas, Le salteador, Paris: Librairie Nouvelle, 1877, Pages 11-12.
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23. Hélène  [sung text not yet checked]
Subtitle: Pièce héroïque
Il ne faut s’ébahir, disaient [ces]1 bons vieillards Dessus le mur Troyen, voyant passer Hélène, Si pour telle beauté nous souffrons tant de peine : Notre mal ne vaut pas un seul de ses regards ; Toutefois il vaut mieux, pour n’irriter point Mars, La rendre à son époux, afin qu’il la remmène, Que voir de tant de sang notre campagne pleine, Notre havre gagné, l’assaut à nos remparts. Pères, il ne fallait, à qui la force tremble, Par un mauvais conseil les jeunes retarder : Mais et jeunes et vieux vous deviez tous ensemble Pour elle corps et biens et ville hasarder. Ménélas fut bien sage, et Pâris, ce me semble : L’un de la demander, l’autre de la garder
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title, written 1578 ?, appears in Le Second Livre des Sonnets pour Hélène, no. 67
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View original text (without footnotes)Confirmed with Pierre de Ronsard, Choix de poésies, ed. by Auguste Noël, Paris, 1862. Modernized version. Included in the Sonnets section as number XV
1 Hignard: "les"; further changes may exist not shown above.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
24. Nocturne tendre
Pour lampe nous aurons ce soir Vos feux qui percent le ciel noir Etoiles scintillants ! Et nous prendrons pour oreiller, S'il nous convient de sommeiller, Les mousses odorantes. Est-il un plus heureux séjour Avec sa paix profonde ! Restons ici jusques au jour En oubliant le monde. Sous les légers et verts rideaux Qu'étendent pour nous les bouleaux D'amour le cœur s'inonde. [Lui :] Pour nous bercer jusques au jour Nous parlerons de notre amour ! Ô douce nuit, charmes sans cesse, Nos sens remplis de ton ivresse ! [Elle :] Est-il un plus heureux séjour ! Douce nuit d'amoureuse ivresse, Puisses-tu nous charmer sans cesse ! Ah ! Couvre-nous jusques au jour, Couvre-nous bien jusques au jour !
Text Authorship:
- by Jean-Louis Aristide Hignard (1822 - 1897)
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Note: Hignard sets the song as a duet. The two voices sing together for the first 2 stanzas. Then stanzas 3 and 4 are sung simultaneously, 3 by the male voice (Lui) and 4 by the female (Elle). The two voices rejoin for the final couplet.Researcher for this page: Grant Hicks [Guest Editor]