C'est le pur sanctuaire où repose son âme, C'est la blancheur du marbre au parvis du saint lieu ; C'est l'albâtre discret où scintille une flamme, Le voile transparent qui nous cache le dieu. Je ne l'ai jamais vu que briller et sourire, Comme ces beaux lacs bleus, reflets profonds du ciel, Abris mystérieux où s'endort le zéphire, Où la nature berce un printemps éternel. Lorsque après un baiser de sa bouche mignonne Je presse sur mon coeur ce doux front qui frissonne, L'ambre de ses cheveux me parfume la main. Aux heures de tristesse où notre âme brisée S'incline malgré nous, comme un lis sans rosée, Je trouve la fraîcheur en y posant le mien.
30 morceaux de chant
by Benjamin Louis Paul Godard (1849 - 1895)
1. Son front  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Alfred Blot (1825 - 1886), "Son front", subtitle: "À Marguerite", appears in Amitiés, Paris, Imprimerie de Jouaust et fils, first published 1865
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Confirmed with Alfred Blot, Amitiés, Paris, Imprimerie de Jouhaux et fils, 1865, pages 110-111.
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
2. Emporte avec toi mon bonheur
Puisque tu t'en vas en voyage, Emporte avec toi mon bonheur ; Pour donner pâture à ton cœur, Mets le dans un coin du bagage. Regarde le pour t'amuser, Il te dira de douces choses ; Et jusque vers tes lèvres rose Il montera comme un baiser. Il n'est jamais las de te dire Sans toi qu'il n'existerait pas, Qu'il veut te suivre pas àpas, Et que vers toi seule il aspire. Si tu l'emportes avec toi, Garde bien que rien ne le touche, Bientôt un baiser de ta bouche Le fera revenir en moi.
Text Authorship:
- by Maxime Du Camp (1822 - 1894), "Fadaise"
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Researcher for this page: Johann Winkler3. Le festin
Lorsque je vins m'asseoir au festin de la vie, Quand on passa la coupe au convive nouveau, J'ignorais le dégoût dont l'ivresse est suivie, Et le poids d'une chaine à son dernier anneau. Et pourtant, je savais que les flambeaux des fêtes, Eteints ou consumés, s'éclipsent tour-à-tour. Et je voyais les fleurs qui tombaient de nos têtes, Montrer en s'effeuillant leur vieillesse d'un jour.
Text Authorship:
- by Élisa Mercœur (1809 - 1835), "Philosophie", written 1829
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Researcher for this page: Johann Winkler4. Métella  [sung text not yet checked]
Dans huit jours, Métella, tu seras mon épouse : Le bandeau virginal, détaché de ton front, Ne mettra plus d'obstacle à ma bouche jalouse ; En voyant ton bonheur, les vierges t'envîront ! Je t'aime, ô Métella, ma belle fiancée ! Ton sourire est plus doux que celui de Vénus ! Plus ronds sont les contours de ta taille élancée, Plus pure la blancheur de tes bras demi-nus ! Oh ! laisse-les ainsi pendre de ta tunique ! Laisse ton pallium s'ouvrir sur ton cou blanc ! Laisse se dérouler de leur voile pudique Tes cheveux, imprégnés des parfums d'Orient ! Ensemble abandonnons la ville populeuse ! Fuyons ces atrias encombrés de clients ! Que nous font le forum et la foule envieuse ? Que nous font les tribuns, les prêtres, les tyrans? Viens, fuyons vers Tibur, où les nuits sont si belles ! Je sais un lieu désert, du Silence habité : Nous nous endormirons au bruit des cascatelles, Près du temple secret de Vénus Astarté.
Text Authorship:
- by Alfred Blot (1825 - 1886), no title, appears in Idéales, Poésies, Paris, Librairie internationale; excerpted from the longer poem 'Roma', first published 1870
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Confirmed with Alfred Blot, Idéales poésies, Paris, Librairie internationale, 1870, pages 58-59.
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
5. L'exilé  [sung text not yet checked]
[ ... ] Les yeux en pleurs, tu me demandes Où je vais, et pourquoi je pars. Je n’en sais rien ; les mers sont grandes ; L’exil s’ouvre de toutes parts. Ce que Dieu nous donne, il nous l’ôte. Adieu, patrie ! adieu, Sion ! Le proscrit n’est pas même un hôte, Enfant, c’est une vision. [ ... ]
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Au fils d’un poète", written 1852, appears in Les Contemplations, in 5. Livre cinquième -- En marche, no. 2
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Le petit ruisseau
Cher petit ruisseau, Dont l'humble flot coule Bien loin de la foule près de ce hameau ; Sur tes bords tranquilles, Mieux qu'au sein des villes, J'aime à me trouver ; Ton onde si pure Par son doux murmure M'invite à rêver. Je rêve aux tracas Du monde où nous sommes ; Et je plains les hommes Qui n'y pensent pas. J plains l'âme folle, Qu'une ardeur frivole Poursuit en tout lieu, Qui toujours désire Et jamais n'admire La nature et Dieu. Je rêve au bonheur Que le sage éprouve, Que sans peine il trouve Dans la paix du cœur. Ce calme du sage, on en voit l'image Dans ton heureux cours. Je n'ai qu'une envie, C'est qu'à toi ma vie Ressemble toujours.
Text Authorship:
- by Pierre F. Mathieu (1563 - 1621)
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Researcher for this page: Johann Winkler7. Le printemps
Tu reparais, ô beau printemps, ô roi de la nature, et déjà les bois et les champs se couvrent de verdure. Le ciel est bleu, l'air parfumé comme la fleur nouvelle, tout rit, tout parait animé sous la voute éternelle.
Text Authorship:
- by Rose Harel (1826 - 1885), "Le printemps", appears in Poésies. L'alouette aux blés, par Rose Harel, servante à Lisieux
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Researcher for this page: Johann Winkler8. Fleur du vallon
Dans le creux d'un vallon une fleur délaissée Au souffle d'un zéphyr, qui s'en vint à passer, Surprise tout-à-coup doucement caressée, D'épanouir pour lui crut devoir s'empresser. Mais l'ingrat s'éloigna dès qu'il l'eut éclore, Vers ses brillantes sœurs, infidèle, il courut ; Elle attendit en vain, et quand revint l'aurore, L'humble fleur se pencha, se fana ... puis mourut !
Text Authorship:
- by Rose Harel (1826 - 1885), "Fleur du vallon", appears in Poésies. L'alouette aux blés, par Rose Harel, servante à Lisieux
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Researcher for this page: Johann Winkler9. La marguerite
Connaissez-vous la fleur des champs, Celle mignonne et si petite, Qu'on appelle la Marguerite, C'est la sorcière des amants. Elle cache sous sa corole Le livre divin du secret, Et le cœur en lit un feuillet A chaque feuille qui s'envole.
Text Authorship:
- by Rose Harel (1826 - 1885), "La marguerite", appears in Poésies. L'alouette aux blés, par Rose Harel, servante à Lisieux
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Researcher for this page: Johann Winkler10. Rêverie
J'aime sous la feuillée A m'égarer le soir, Quand la nuit étoilée Ouvre son manteau noir, Quand le zéphyr murmure De sa voix douce et pure A toute la nature Un gracieux bonsoir ! Dans le vieux monastère J'aime écouter le vent Sous les arceaux de pierre plaindre tristement, Ou les hiboux sans nombre Dans la tourelle sombre, Pleine de lierre et d'ombre, Mugir lugubrement. Lorsque la nuit approche Et couvre les vallons, J'aime entendre la cloche Lancer ses pieux sons, Tandis que la bergère Dans le pré solitaire A la montagne altière Fait dire ses chansons, Les soupirs de la brise, Errant dans le saint lieu, La vague qui se brise, L'étoile du ciel bleu, Le chant de la rivière, Tous ces bruits de la terre Qui sont une prière, Tout me parle de Dieu.
Text Authorship:
- by Benjamin Louis Paul Godard (1849 - 1895), "Rêverie"
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Researcher for this page: Johann Winkler11. Jalousie
Que viens-tu faire en moi, sinistre jalousie ? Pourquoi mordre mon cœur qui pourrait vivre heureux, Caressant à loisir sa chère fantaisie, Si tu n'y plongeais pas tes glaives douloureux ? ... ...
Text Authorship:
- by Maxime Du Camp (1822 - 1894), "Jalousie", first published 1860
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Researcher for this page: Johann Winkler12. La belle enfant
Blanche enfant, que vous êtes belle Avec vos blonds cheveux bouclés, Aussi blonds que le sont nos blés, Au temps de la saison nouvelle. Toujours en vos ébats joyeux Sous vos longs cils brille une flamme, Doux reflêt de votre jeune âme, Qui croit encor jouer aux cieux.
Text Authorship:
- by Rose Harel (1826 - 1885), "La belle enfant", appears in Poésies. L'alouette aux blés, par Rose Harel, servante à Lisieux
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Researcher for this page: Johann Winkler13. Idéal
Ô toi que j'ai tant aimée, ô solitude des bois, Brise, haleine parfumée, Qui gémis comme une voix, Et vous, ondes murmurantes, soupirs de nuits odorantes, Silences mystèrieux, Bruit que la vallée exhale, Comme une voix virginale, Qui monte en tremblant aux cieux ! Et toi, blanche maisonnette, Qu'on aperçoit du chemin, Seuil où le pauvre s'arrête Pour prendre un morceau de pain ; D'ou je voyais, les dimanches, Les filles aux robes blanches, Passer le soir lentement, Et quand sonnait la prière, Revenir à la chaumière Dans un doux recueillement !
Text Authorship:
- by Alfred Blot (1825 - 1886), written 1858, appears in Idéales, Poésies, Paris, Éd. Librairie Internationale, first published 1870
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Researcher for this page: Johann Winkler14. Retour  [sung text not yet checked]
Quand le poëte ailé, le rossignol fidèle, Après un long exil a quitté sa prison, Quand la cage de fer qui déchirait son aile L'a vu partir joyeux... l'enfant de l'horizon ! Il s'élance au travers des vents et des orages : Qu'importe!... il voit au loin sourire de beaux jours, Et la forêt profonde avec ses frais ombrages, Et le nid, le doux nid où furent ses amours. Tel, après un long mois d'absence et de tristesses, J'ai revu mes trésors : ta main, nid de tendresses, Tes yeux profonds et doux, sourire de mes jours; Ton coeur, fleur de mon coeur, vivante poésie ; Et l'ange familier qui chantait dans ma vie A retrouvé ses chants, sa joie et ses amours !
Text Authorship:
- by Alfred Blot (1825 - 1886), "Retour", appears in Idéales, Poésies, Paris, Librairie internationale, first published 1870
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Confirmed with Alfred Blot, Idéales poésies, Paris, Librairie internationale, 1870, pages 91-92.
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
15. Eloa aux enfers
Par l'ordre du Seigneur aux enfers descendue, Vers la mer des brouillards Zaël s'est abattue, C'est delà qu'au reflêt de ses ailes d'azur L'ange voit Eloa dans un lointain obscur ; Les cheveux tout épars, comme une onde épanchée, Sur ses genoux maigris sa tête était penchée ! « Eloa, lève-toi, » dit l'ange radieux, « Reviens parmi tes sœurs, Dieu te rappelle aux cieux. » « Toi qui reviens apporter la grâce de l'impie, Zaël, tu vois ta sœur, les yeux ensanglantés, Dans un coin de l'enfer tout un siècle accroupie, Les cheveux ruisselants des larmes des damnés, Et frissonnant d'éffroi, quand un tourbillon d'âmes Traverse, avec des pleurs, des sanglots et des cris, L'océan des brouillards pour tomber dans les flammes ; Eh bien, Zaël, ta sœur aime ces lieux maudits. Jéhova, je préfère aux célestes phalanges, Aux splendides clartés de ton ciel étoilé, A l'océan d'azur, où nagent tes archanges, L'enfer et mon damné ! Vois-tu ces réprouvés, qui se tordent dans l'ombre, Ce démon qui se mêle à mes cheveux épars, Sur mes membres tremblants la brume humide et sombre Et, sous mes pieds glacés, le corps froid des lézards ? Mais, Zaël, vois là-bas, tout au fond de l'abîme, Ce damné, dont l'œil me cherche dans la nuit. De ton Dieu sans pitié c'est la noble victime. Eh bien, mon ciel, à moi, c'est lui, c'est mon damné !
Text Authorship:
- by Constant Gueroult (1814 - 1882)
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Researcher for this page: Johann Winkler16. Ode
Bení soit le Dieu des armées, Qui donne la force à mon bras, Et par qui mes mains sont formées Dans l'art pénible des combats. De sa clémence inépuisable Le secours prompt et favorable A fini mes oppressions : En lui j'ai trouvé mon asile, Et par lui d'un peuple indocile J'ai dissipé les factions. Objet de mes humbles cantiques, Seigneur, je t'adresse ma voix. Toi, dont les promesses antiques Furent toujours l'espoir des rois ; Toi, de qui les secours propices A travers tant deprécipices m'ont toujours garanti d'éffroi, Conserve aujourd'hui ton ouvrage Et daigne détourner l'orage, Qui s'apprête à fondre sur moi !
Text Authorship:
- by Jean-Baptiste Rousseau (1671 - 1741), "Ode VIII", subtitle: "Tirée du Psaume CLXIII"
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Researcher for this page: Johann Winkler17. Au revoir  [sung text not yet checked]
Au revoir ! à nos cœurs il faut donc qu'il s'applique, Ce mot des longs regrets symbole douloureux, Ce sanglot qui contient, amoureuse relique, Toutes les larmes de mes yeux ? Au revoir ! Entends-tu la brise qui s'élève ? L'heure vient de sonner, allons... il faut partir. Ainsi que le vieillard qui caresse un doux rêve, Je vais vivre de souvenir. O nature ! ô nature à jamais immortelle, Vallée où je voudrais me mettre à deux genoux, Mer immense et superbe, et qui n'êtes si belle Que parce qu'elle est près de vous !... Ici, c'est un soupir, c'est le baiser qu'on donne, Le sourire d'amour si longtemps attendu ! Là-bas... c'est le regard qui console et pardonne, Ici... c'est le baiser rendu. Loin de moi, loin de moi, ces poëtes moroses Qui vont doutant de tout, même de leur bonheur, Et qui songent sans cesse, en effeuillant les roses, Qu'elles vont perdre leur fraîcheur ! Oh ! sans doute ils sont courts ces doux moments d'ivresse, Sans doute l'on dirait qu'ils sont surpris à Dieu ! Le front ému frissonne encor d'une caresse, Il faut que l'on se dise adieu ! Mais quelle volupté ! quelle extase suprême ! Au sourire attendri que d'éblouissements ! Dans le regard profond de l'être qui vous aime Quels sublimes rayonnements ! Oh ! quel immense oubli de toutes les souffrances ! Quels rêves dans le cœur viennent se reposer ! Que de cieux entrevus, de saintes espérances ! Que de siècles dans un baiser ! Et puis, dans sa sagesse affectueuse et douce, Dieu mit le souvenir au cœur désespéré, Comme sur les rochers il étendit la mousse, Lit du voyageur égaré ! C'est lui qui dans mon cœur veillera ton image, Gardien assidu de ton culte béni ; Il essuîra les pleurs de mon triste voyage, Il va devenir mon ami ! Divin consolateur, frère de l'espérance, Il étendra la main vers l'avenir joyeux : Sur ses pas, je verrai s'avancer en silence Le cortège des jours heureux ! Et toi !... De grâce, aussi, parfois qu'il te souvienne Du songe de nos cœurs rêvé dans un beau jour, De la main d'un ami qui n'est plus dans la tienne ; Puisses-tu rêver le retour !
Text Authorship:
- by Alfred Blot (1825 - 1886), "Au revoir", appears in Idéales, Poésies, Paris, Librairie internationale, first published 1870
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Confirmed with Alfred Blot, Idéales poésies, Paris, Librairie internationale, 1870, pages 87-90.
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
18. Hymne  [sung text not yet checked]
Ô Père qu'adore mon père !
Toi qu'on ne nomme qu'à genoux ;
Toi dont le nom terrible et doux
Fait courber le front de ma mère ;
On dit que ce brillant soleil
N'est qu'un jouet de ta puissance ;
Que sous tes pieds il se balance
Comme une lampe de vermeil.
On dit que c'est toi qui fais naître
Les petits oiseaux dans les champs,
[Et]1 qui donne aux petits enfants
Une âme aussi pour te connaître.
On dit que c'est toi qui produis
Les fleurs dont le jardin se pare,
Et que, sans toi, toujours avare,
Le verger n'aurait point de fruits.
[ ... ]
Donne une famille nombreuse
Au père qui craint le Seigneur ;
Donne à moi sagesse et bonheur,
Pour que ma mère soit heureuse !
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Hymne de l'enfant à son réveil", appears in Harmonies poétiques et religieuses
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres complètes de Lamartine. Harmonies poétiques et religieuses, Paris, chez l'auteur, 1860, pages 295-298.
1 Lalo: "Et c'est toi"2 Liszt: "invoquer"
3 Lalo: "Dans le chœur qui te glorifié/ Un enfant même est écouté"
4 Lalo: "au"
5 Lalo: "Donne au"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
19. La source dans les bois  [sung text not yet checked]
Source limpide et murmurante Qui de la fente du rocher Jaillis en nappe transparente Sur l'herbe que tu vas coucher, Le marbre arrondi de Carrare, Où tu bouillonnais autrefois, Laisse fuir ton flot qui s'égare Sur l'humide tapis des bois. [ ... ] Penché sur ta coupe brisée, Je vois tes flots ensevelis Filtrer comme une humble rosée Sous les cailloux que tu polis. J'entends ta goutte harmonieuse Tomber, tomber, et retentir Comme une voix mélodieuse Qu'entrecoupe un tendre soupir. Les images de ma jeunesse S'élèvent avec cette voix ; Elles m'inondent de tristesse, Et je me souviens d'autrefois. [ ... ]
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "La source dans les bois d'***", appears in Harmonies poétiques et religieuses
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]20. Le voyageur
Voyageur ! voyageur ! pourquoi marcher sans cesse ? Pourquoi toujours chercher un nouvel horizon ? Pourquoi sur l'univers repandre ta jeunesse ? Pourquoi ne pas dormir quand le sommeil te presse ? Pourquoi toujours la tente et jamais la maison ? J'ai peur de m'arrêter ; C'est l'instinct de ma vie, Quand je marche au hazard, perdu sous le ciel bleu, J'entends chanter en moi ma jeune âme ravie, Et je porte en mon cœur le soleil du bon Dieu. J'ai peur de m'arrêter, car, sur quelque rivage, Si je laissais mon cœur à qui ne le veut pas, Je partirais brisé, tout pâle et sans courage, Comme un soldat vaincu dans ses premiers combats. Je ne veux pas aimer ; J'aime mieux sur les ondes Regarder le soleil descendre et s'abîmer ; J'aimemieux m'en aller par les forêts profondes. L'amour me fait trop peur ; je ne veux pas aimer.
Text Authorship:
- by Maxime Du Camp (1822 - 1894), "Le voyageur", written 1851
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Researcher for this page: Johann Winkler21. Pourquoi êtes‑vous jolie ?  [sung text not yet checked]
Votre bandeau noir cache un front charmant,
Je tiens à le dire ;
Mais, sans m’écouter,à ce compliment
Je vous vois sourire.
Sans trop vous fâcher, pardonnez-le moi :
Si donner son cœur est une folie,
Ce n’est pas ma faute, hélas ! et pourquoi,
Dites—moi pourquoi vous êtes jolie ?
[ ... ]
Quand vous voulez prendre un maintien boudeur
Pour faire la moue.
Ou lorsque, pudique, une humble rongeur
Voile voue joue,
Alors tout l’enfer vient loger en moi !
Je voudrais, pour vous, faire une folie :
Car enfin, pourquoi,
Dites—moi pourquoi vous êtes jolie ?
Text Authorship:
- by Alfred Blot (1825 - 1886), "Question", appears in Idéales, Poésies, Paris, Librairie internationale, first published 1870
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]22. Ode
Le roi des cieux et de la terre Descend au milieu des éclairs ; Sa voix, comme un bruyant tonnerre S'est fait entendre dans les airs : Dieux mortels, C'est vous qu'il appelle, Il tient la balance éternelle, Qui doit peser tous les humains. Dans ses yeux la flamme étincelle Et le glaive brille en ses mains. Ministres de ses lois augustes, Esprits divins qui le servez, Assemblez la troupe des justes, Que les œuvres ont éprouvés ; Et de ces serviteurs utiles Séparez les âmes serviles, dont le zèle, oisif en sa foi, Par des holocaustes stériles A cru satisfaire à la loi.
Text Authorship:
- by Jean-Baptiste Rousseau (1671 - 1741)
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Researcher for this page: Johann Winkler23. La feuille flétrie
Pourquoi tomber déjà, feuille jaune et flétrie ? J'aimais ton doux aspect dans ce triste vallon. Un printemps, un été furent toute ta vie, Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon. L'hiver, saison des nuits, s'avance et décolore Ce qui servait d'asile aux habitants des cieux ; Tu meurs, un vent du soir vient t'embrasser encore, Mais ces baisers glacés sont pour toi des adieux.
Text Authorship:
- by Élisa Mercœur (1809 - 1835), "La Feuille flétrie", written 1826, appears in Poésies, Nantes, Mellinet-Malassis, first published 1827
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Researcher for this page: Johann Winkler24. Le joyeux frère  [sung text not yet checked]
Prenez un an, prenez-en deux Courez la France et l'Angleterre Quel homme y trouverez—vous heureux ? Le joyeux Frère Un guerrier meurt au champ d‘honneur Sa veuve, hélas ! se désespère Quel sera son consolateur ? Le joyeux Frère Que désire pour son guerdon Le prince à son heure dernière ? C‘est le froc et le capuchon Du joyeux Frère Riche et pauvre, brave et poltron Chacun le fête et le révère Chaque maison est la maison Du joyeux Frère Le mari lui donne en tous lieux A table la place première Et la femme traite encor mieux Le joyeux Frère Du diable, pour braver le choc Pour semer de fleurs sa carrière Vivent la sandale et le froc Du joyeux Frère !
Text Authorship:
- by Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret (1767 - 1843), "Le joyeux frère", appears in Ivanhoé
Based on:
- a text in English by Walter Scott, Sir (1771 - 1832), "The barefooted friar"
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]26. Pauvre bouton
Sur les rosiers pendant l'hiver On voit sous une froide étreinte Un bouton mort sans s'être ouvert, Emblême d'espérance éteinte : Hélas ! hélas ! il avait espéré Un sort plus doux sur cette branche, Où maintenant décoloré, fleutri par l'orage il se penche. Tel refermé sur son amour Un cœur brisé par la souffrance Achêve de mourir au jour, Où tout renait à l'espérance : Hélas ! hélas ! pleurant un souvenir, Il aime à contempler encore Ce bonheur qu'il n'a pu saisir, Qui pour un autre vient d'éclore.
Text Authorship:
- by Rose Harel (1826 - 1885), appears in Poésies. L'alouette aux blés, par Rose Harel, servante à Lisieux
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Researcher for this page: Johann Winkler27. Paul à Virginie
J'aime, ô ma Virginie, à marcher sur tes traces, J'aime à boire à la source où tu bus avant moi ; Un parfum se répand dans les airs où tu passes, Sur tout ce qui te touche, et je ne sais pourquoi. Je te vois, quand je dors, je te vois, quand je veille, Je frémis quand le vent m'apporte un chant de toi ; La voix des bengalis est douce à mon oreille, Mais plus douce est la tienne, et je ne sais pourquoi.
Text Authorship:
- by Alfred Blot (1825 - 1886), written 1859, appears in Idéales, Poésies, Paris, Librairie internationale, first published 1870
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Note: Godard sets two stanzas from the much longer poem "Héléna"
Researcher for this page: Johann Winkler
29. Le départ  [sung text not yet checked]
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1847, appears in Les Contemplations, in 4. Livre quatrième -- Pauca Meae, no. 14
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
30. Aubade  [sung text not yet checked]
Lève-toi donc, Anna-Marie ! Déjà l'aurore est de retour, Et des oiseaux la mélodie A salué le point du jour. N'entends-tu pas le cor sonore Qui retentit sur les coteaux ? Lève-toi donc, Marie, avec l'aurore, Le gai chasseur et les oiseaux.. Tybalt, Tybalt, quand je sommeille, De doux songes charment mes sens, Et quels plaisirs, quand on s'éveille, Valent ces songes ravissans ? Laisse l'oiseau chanter l'aurore ; Le cor n'a point d'attraits pour moi ! Des sons plus doux me font rêver encore. Mais, Tybalt, ce n'est pas de toi !
Text Authorship:
- by Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret (1767 - 1843), appears in Ivanhoé, Éd. Furne, Charles Gosselin, et Perrotin, first published 1835
Based on:
- a text in English possibly by Walter Scott, Sir (1771 - 1832)
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Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]