Dans la feuillée, écrin vert taché d'or, dans la feuillée incertaine et fleurie de fleurs splendides où le baiser dort, vif et crevant l'exquise broderie, Un faune effaré montre ses deux yeux el mord les fleurs rouges de ses dents blanches. Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux sa lèvre éclate en rires sous les branches. Et quand il a fui -- tel qu'un écureuil -- son rire tremble encore à chaque feuille, et l'on voit épeuré par un bouvreuil le Baiser d'or du Bois, qui se recueille.
12 Mélodies
by (Rudolf) Walther Hirschberg (1889 - 1960)
1. Tête de faune  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Arthur Rimbaud (1854 - 1891), "Tête de faune", written 1870-1871, appears in Poésies, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1929
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Michael P Rosewall) , "The Head of a Faun", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
2. La Mort des pauvres  [sung text not yet checked]
C'est la Mort qui [console et la Mort]1 qui fait vivre ; C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir Qui, [divin]2 élixir, nous monte et nous enivre, Et nous donne le cœur de marcher jusqu'au soir ; À travers la tempête, et la neige et le givre, C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ; C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre, Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques Le sommeil et le don des rêves extatiques, Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ; C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique, C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique, C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "La mort des pauvres", appears in Les Fleurs du mal, in 6. La Mort, no. 122, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1857
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Smrt chudých"
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "The Death of the Poor", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- GER German (Deutsch) (Stefan George) , "Der Tod der Armen", appears in Die Blumen des Bösen, in Der Tod, Berlin, Bondi, first published 1901
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in La Mort, pages 245-246. Also confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1861, in La Mort, pages 297-298. Also confirmed with Charles Baudelaire, Œuvres complètes de Charles Baudelaire, vol. I : Les Fleurs du mal, Paris: Michel Lévy frères, 1868, in La Mort, page 340. Punctuation follows 1857 edition. Note: this was number 99 in 1857 edition of Les Fleurs du mal but number 122 or 147 in subsequent editions.
1 1861 edition, 1868 edition, G. Bachlund, A. Caplet, Hirschberg, and E. Rautavaara: "console, hélas ! et"2 1861 edition, 1868 edition, G. Bachlund, A. Caplet, and E. Rautavaara: "comme un"
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3. Bohémiens en voyage  [sung text not yet checked]
La tribu prophétique aux prunelles ardentes Hier s’est mise en route, emportant ses petits Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes. Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes Le long des chariots où les leurs sont blottis, Promenant sur le ciel des yeux appesantis Par le morne regret des chimères absentes. Du fond de son réduit sablonneux, le grillon, Les regardant passer, redouble sa chanson ; Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures, Fait couler le rocher et fleurir le désert Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert L’empire familier des ténèbres futures.
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), title 1: "Bohémiens en voyage", title 2: "La Caravane des Bohémiens", written 1851, appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 13, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1857
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Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, Poulet-Malassis et de Broise, 1857, pages 38-39.
Note: The title "La Caravane des Bohémiens" is used in Baudelaire's 1852 manuscript.Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
4. Le Pître  [sung text not yet checked]
Le tréteau qu'un orchestre emphatique secoue Grince sous les grands pieds du maigre baladin Qui harangue non sans finesse et sans dédain Les badauds piétinant devant lui dans la boue. Le plâtre de son front et le fard de sa joue Font merveille. Il pérore et se tait tout soudain, Reçoit des coups de pieds au derrière, badin, Baise au cou sa commère énorme, et fait la roue. Ses boniments, de coeur et d'âme approuvons-les. Son court pourpoint de toile à fleurs et ses mollets Tournants jusqu'à l'abus valent que l'on s'arrête. Mais ce qu'il sied à tous d'admirer, c'est surtout Cette perruque d'où se dresse sur la tête, Preste, une queue avec un papillon au bout.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Le Pître", written 1869, appears in Jadis et naguère, in Jadis, in Sonnets et autres vers, no. 13, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1869
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First published in the anthology Sonnets et Eaux-fortes, 1869, and then included in 1884 in Jadis et naguère.
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5. Le Clown  [sung text not yet checked]
Bobèche, adieu ! bonsoir, Paillasse ! arrière, Gille ! Place, bouffons vieillis, au parfait plaisantin, Place ! très grave, très discret et très hautain, Voici venir le maître à tous, le clown agile. Plus souple qu'Arlequin et plus brave qu'Achille, C'est bien lui, dans sa blanche armure de satin; Vides et clairs ainsi que des miroirs sans tain, Ses yeux ne vivent pas dans son masque d'argile. Ils luisent bleus parmi le fard et les onguents, Cependant que la tête et le buste, élégants, Se balancent sur l'arc paradoxal des jambes. Puis il sourit. Autour le peuple bête et laid, La canaille puante et sainte des Iambes, Acclame l'histrion sinistre qui la hait.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Le clown", written 1867, appears in Jadis et naguère, in Jadis, in Sonnets et autres vers, no. 8, first published 1867
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First published in the revue Le Hanneton, July 25, 1867, and then included in 1884 in Jadis et naguère.
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6. Le drapeau tricolore  [sung text not yet checked]
Une chanson folle et légère Comme le drapeau tricolore Court furieusement dans l’air, Fifrant une France âpre encore. Sa gaîté qui rit d’elle-même Et du reste en passant se moque Pourtant veut bien dire : Tandem ! Et vaticine le grand choc. Écoutez ! le flonflon se pare Des purs accents de la Patrie, Espèce de chant du départ Du gosse effrayant de Paris. Il est le rythme, il est la joie, Il est la Revanche essayée, Il est l’entrain, il est tout, quoi ! Jusqu’au juron luron qui sied, Jusqu’au cri de reconnaissance Qu’on pousse quand il faut qu’on meure De sang-froid, dans tout son bon sens, Avec de l’honneur plein son cœur !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Gais et contents", written 1887, appears in Amour, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1888
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Confirmed with Paul Verlaine, Amour, Vanier (Messein), 1905, pages 45-46.
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7. Les sept filles d'Orlamonde  [sung text not yet checked]
Les sept filles d'Orlamonde, Quand la fée fut morte, Les sept filles d'Orlamonde, Ont cherché les portes. Ont allumé leurs sept lampes, Ont ouvert les tours, Ont ouvert quatre cents salles, Sans trouver le jour... Arrivent aux grottes sonores, Descendent alors ; Et sur une porte close, Trouvent une clef d'or. Voient l'océan par les fentes, Ont peur de mourir, Et frappent à la porte close, Sans oser l'ouvrir...
Text Authorship:
- by Maurice Maeterlinck (1862 - 1949), "Les sept filles d'Orlamonde", written 1893, appears in Quinze Chansons, no. 7, first published 1893
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- RUS Russian (Русский) (Valery Yakovlevich Bryusov) , no title
First published in the revue L'Ermitage, Paris, 1893, and later in Douze Chansons, Éd. Stock, Paris, 1896, n°6, then in Serres chaudes suivies de Quinze Chansons, 1900. Can also be found in the play Ariane et Barbe-Bleue, Act I.
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8. Venise  [sung text not yet checked]
Dans Venise la rouge, Pas un bateau qui bouge, Pas un pêcheur dans l'eau, Pas un falot. 2. Seul, assis à la grève, Le grand lion soulève, Sur l'horizon serein, Son pied d'airain. 3. Autour de lui, par groupes, Navires et chaloupes, Pareils à des hérons Couchés en ronds, 4. Dorment sur l'eau qui fume, Et croisent dans la brume, En légers tourbillons, Leurs pavillons. 5. La lune qui s'efface Couvre son front qui passe D'un nuage étoilé Demi-voilé. 6. Ainsi, la dame abbesse De Sainte-Croix rabaisse Sa cape aux larges plis Sur son surplis. 7. Et les palais antiques, Et les graves portiques, Et les blancs escaliers Des chevaliers, 8. Et les ponts, et les rues, Et les mornes statues, Et le golfe mouvant Qui tremble au vent, 9. Tout se tait, fors les gardes Aux longues hallebardes, Qui veillent aux créneaux Des arsenaux. 10. Ah! maintenant plus d'une Attend, au clair de lune, Quelque jeune muguet, L'oreille au guet. 11. Pour le bal qu'on prépare, Plus d'une qui se pare, Met devant son miroir Le masque noir. 12. Sur sa couche embaumée, La Vanina pâmée Presse encor son amant, En s'endormant ; 13. Et Narcissa, la folle, Au fond de sa gondole, S'oublie en un festin Jusqu'au matin. 14. Et qui, dans l'Italie, N'a son grain de folie ? Qui ne garde aux amours Ses plus beaux jours ? 15. Laissons la vieille horloge Au palais du vieux doge Lui compter de ses nuits Les longs ennuis. 16. Comptons plutôt, ma belle, Sur ta bouche rebelle Tant de baisers donnés... Ou pardonnés. 17. Comptons plutôt tes charmes, Comptons les douces larmes, Qu'à nos yeux a coûté La volupté!
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Venise", appears in Premières poésies
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Venice", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
9. Quand vient le soir  [sung text not yet checked]
Quand vient le soir, Des cygnes noirs, Ou des fées sombres, Sortent des fleurs, des choses, de nous Ce sont nos ombres. Elles avancent ; le jour recule. Elles vont dans le crépuscule, D'un mouvement glissant et lent. Elles s'assemblent, elles s'appellent, Se cherchent sans bruit, Et toutes ensemble, De leurs petites ailes, Font la grande nuit. Mais l'Aube dans l'eau S'éveille et prend son grand flambeau. Puis elle monte, En rêve monte, et peu à peu, Sur les ondes elle élève Sa tête blonde, Et ses yeux bleus. Aussitôt, en fuite furtive, Les ombres s'esquivent, On ne sait où. Est-ce dans l'eau ? Est-ce sous terre ? Dans une fleur ? Dans une pierre ? Est-ce dans nous ? On ne sait pas. Leurs ailes closes Enfin reposent. Et c'est matin.
Text Authorship:
- by Charles van Lerberghe (1861 - 1907), no title, appears in La Chanson d'Ève, in 2. La Tentation, no. 16
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Confirmed with Charles Van Lerberghe, La Chanson d’Ève, Paris, Société du Mercure de France, 1904 (2e éd.), pages 97-98.
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10. Étoile
Écoutez donc ! Si s'allument les étoiles
. . . . . . . . . .
— The rest of this text is not
currently in the database but will be
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Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
Based on:
- a text in Russian (Русский) by Vladimir Mayakovsky (1893 - 1930)
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11. À Cassandre  [sung text not yet checked]
Je voudroy bien richement jaunissant En pluye d’or goute à goute descendre Dans le giron de ma belle Cassandre, Lors qu'en ses yeux le somne va glissant. [Puis je voudroy en toreau blanchissant Me transformer pour sur mon dos la prendre, Quand en Avril]1 par l'herbe la plus tendre Seule, à l'ecart, mille fleurs ravissant. Je voudroy bien pour alleger ma peine, Estre un Narcisse et elle une fontaine, Pour m'y plonger une nuict à sejour : [Et si voudroy que ceste nuict encore Fust eternelle, et que jamais l'Aurore Pour m’esveiller ne]2 rallumast le jour.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Wyatt) , "I wish that, in the rich yellow", copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
1 Boni: "Je voudroy bien en toreau blanchissant/ Me transformer pour finement la prendre,/ Quand elle va"
2 Boni: "Et voudroy bien que ceste nuict encore/ Fust eternelle, et que jamais l'Aurore/ D'un front nouveau nous"
Researcher for this page: David Wyatt
12. L'Arondelle  [sung text not yet checked]
Tay toy, babillarde Arondelle, Ou bien, je plumeray ton aile Si je t'empongne, ou d'un couteau Je te couperay la languette, Qui matin sans repos caquette Et m'estourdit tout le cerveau. Je te preste ma cheminée, Pour chanter toute la journée, De soir, de nuict, quand tu voudras. Mais au matin ne me reveille, Et ne m'oste quand je sommeille Ma Cassandre d'entre mes bras.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Quiet, chattering swallow", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission