L'eau dans les grands lacs bleus Endormie, Est le miroir des cieux: Mais j'aime mieux les yeux De ma mie. Pour que l'ombre parfois Nous sourie, Un oiseau chante au bois: Mais j'aime mieux la voix De ma mie. La rosée à la fleur Défleurie Sait rendre sa couleur: Mais j'aime mieux un pleur De ma mie. Le temps vient tout briser. On l'oublie: Moi, pour le mépriser, Je ne veux qu'un baiser De ma mie. La rose sur le lin Meurt flétrie: J'aime mieux pour coussin Les lèvres et le sein De ma mie. On change tour à tour De folie: Moi, jusqu'au dernier jour, Je m'en tiens à l'amour De ma mie.
Vingt mélodies, recueil 1
by (François-Clément) Théodore Dubois (1837 - 1924)
1. La chanson de ma mie  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "La Chanson de ma Mie", written 1845, appears in Les Stalactites, no. 8
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "The song of my sweetheart", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Note: The poem is preceded by the following epigraph by Alfred de Musset: "Or, voyez qui je suis, ma mie."
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2. À Douarnenez en Bretagne  [sung text not yet checked]
On respire du sel dans l’air, Et la plantureuse campagne Trempe sa robe dans la mer, À Douarnenez en Bretagne. À Douarnenez en Bretagne, Les enfants rôdent par troupeaux ; Ils ont les pieds fins, les yeux beaux, Et sainte Anne les accompagne. Les vareuses sont en haillons, Mais le flux roule sa montagne En y berçant des papillons, À Douarnenez en Bretagne. À Douarnenez en Bretagne, Quand les pêcheurs vont de l’avant, Les voiles brunes fuient au vent Comme hirondelles en campagne. Les aïeux n’y sont point trahis ; Le cœur des filles ne se gagne Que dans la langue du pays, À Douarnenez en Bretagne.
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "À Douarnenez en Bretagne", written c1865, appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in 4. Mélanges, no. 10, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Michael Berridge) , "At Douarnenez in Brittany", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
3. Près d'un ruisseau
Nous étions tous les deux assis près d'un ruisseau, Les églantiers en fleurs mettaient une ombre douce A nos fronts rappochés, et nous regardions l'eau S'ebattre follement au travers de la mousse. Dans l'espace attiédi vibraient de lourds frissons ; Le soleil se pâmait dans les herbes soyeuses ; L'air avait, en son vol, des lenteurs amoureuses Et du bout de son aile effeuillait les buissons. Nos mains s'entrelaçaient, et nous parlions à peine ; Un flot de volupté jusqu'à nos cœurs montait. La terre, en exhalant sa formidable haleine, A travers l'infini tous deux nous emportait. La nuit vint, les oiseaux, épiant son silence, Se rapprochaient dans l'ombre avec des cris joyeux : Ce fut dans la nature un chant d'amour immense, Qui monta de la terre en se perdant aux cieux !
Text Authorship:
- by Amédée-Landély Hettich (1856 - 1937)
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Researcher for this page: Johann Winkler4. Par le sentier
"Où, dites-moi, beau cavalier, Qui chevauchez par le sentier, couvert de clématite, Où, dites-moi, beau cavalier, Allez-vous donc si vite ?" "Belle, je vais au rendez-vous D'amour, où doit m'attendre Ma mie au sourire si doux, Ma mie au cœur si tendre !" "Votre mie, ô beau cavalier, Qui chevauchez par le sentier, Est-elle noble et belle, Grande dame à l'esprit altier Ou simple demoiselle ?" "Ma mie est la reine des prés, Qui parfume mon âme, La fauvette aux chants inspirés, Qui chante en moi sa gamme." "Votre mie, ô beau cavalier, Qui chevauchez par le sentier, Bienheureuse doit être ! Votre mie, ô beau cavalier, Je voudrais bien connaître." "Baissez votre regard si cher Vers la source endormie ; Mirez-vous dans le ruisseau clair, Vous y verrez ma mie."
Text Authorship:
- by Louis de Courmont (1828 - 1900), "Par le sentier", appears in Feuilles au vent, in 3. Chansons de Marjolie, no. 5, Paris, Éd. Tresse, first published 1883
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Researcher for this page: Johann Winkler5. Trimazô
Subtitle: Chanson de mai avec choeur de jeunes filles à l'unisson
Nous avons gravi les premiers La pente des collines ; Les blés étaient verts, Les pommiers neigeaient dans les ravines, Les prés étaient comme un jardin, Et l'herbe d'amour a soudain Fleuri dans nos poitrines. Les ramiers des bois s'accouplaient Au creux des vieilles souches, Tous les oiseaux rossignolaient Et semblaient moins farouches ; Et comme une brise d'été, Un soupir d'amour est monté De nos cœurs à nos bouches. Voici le mai, le mois de mai ! Par la grâce des fleurs nouvelles, Que tout cœur dolent soit charmé ; A la chanson des hirondelles, Que tout cœur aimant soit aimé ! Voici le mai, le joli mois de mai !
Text Authorship:
- by (Claude Adhémar) André Theuriet (1833 - 1907), "Trimazô, chanson de mai (Meuse et pays Messin)", written 1874, appears in Le bleu et le noir, "Poèmes de la Vie réelle" , in 3. Chansons rustiques, no. 4, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1874
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Researcher for this page: Johann Winkler6. Matin d'avril
Avril s'éveillait, les veines gonflées De sève amoureuse et de doux parfums ; Le ciel était blond ; l'or des giroflées Aux brumes d'argent baignait ses tons bruns. Un diamant pur sur chaque corolle Faisait chatoyer ses joyeux reflets, Et du bout de l'aile und brise folle Infligeait aux fleurs de légers soufflets. Sous les marronniers j'attendais l'amie ; Les marronniers blancs, d'un air langoureux, Inclinaient sur moi leur tête endormie Et se murmuraient : "C'est un amoureux !" "C'est un amoureux !" criait l'alouette. "Oh ! l'heureux mortel !" sonnait le pinson. "Qu'en sais-tu ?" rêvait la vieille chouette. Le merle sifflait : "Le pauvre garçon !" Le merle mentait. J'attendais mon âme. La nature était prête à nous bénir ; Une violette, au regard de femme, Répétait tout bas : "Je l'entends venir !"
Text Authorship:
- by Léon-Émile Petitdidier (1839 - 1927), as Émile Blémont, "Aurore d'avril", written 1879?, appears in Portraits sans modèles, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1879
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Researcher for this page: Johann Winkler7. Aspérula  [sung text not yet checked]
Elle cueillit la fleur qu'on nomme aspérula : Cette petite fleur, cette fleur étoilée, Par je ne sais quels doigts divins fut ciselée. Elle dit : « Oh ! la fleur charmante que voilà! » Elle cueillit la fleur aux teintes purpurines, La regardant avec des yeux de grande sœur; Et c'étaient deux parfums d'une égale douceur, Deux souffles, deux rayons, deux aubes enfantines ! Elle cueillit la fleur. Le soir silencieux Tombait, et c'était l'heure où Vénus étincelle ; Et je lui disais : « Dis, laquelle est la plus belle, « L'étoile de la terre, ou l'étoile des cieux? » Elle cueillit la fleur et sourit sans rien dire, Et je compris le nom de la petite fleur. Si bien que je crus voir, -- tu le sais, ô mon cœur ! -- Briller un peu d'espoir à travers son sourire.
Text Authorship:
- by Maurice Bouchor (1855 - 1929), "Aspérula", written 1874, appears in Les chansons joyeuses - poésies, in Dans la forêt, no. 13, Paris, Charpentier et Cie., first published 1874
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Confirmed with Les chansons joyeuses: poésies, Paris, Charpentier et Cie, 1874, pages 33-34.
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8. Mignonne
Quand écrit mignonne, Reine Mab jamais ne dort, Le caprice papillonne Léger sous sa plume d'or, Quand écrit mignonne. Quand mignonne écrit, L'amour lui sert de modèle, La prose éclot et fleurit, La muse est jalouse d'elle Quand mignonne écrit. Quand écrit mignonne, Soudain le noir sur le blanc Aux yeux éblouis rayonne, Il se fait éclat brillant, Quand écrit mignonne. Quand mignonne écrit, Le papier charmé lui-même, S'anime sous son esprit, Il parle, il chante, il dit : J'aime ! Quand mignonne écrit.
Text Authorship:
- by Louis de Courmont (1828 - 1900), "Mignonne", appears in Feuilles au vent, in 1. Veilles d'amour, no. 6, Paris, Éd. Tresse, first published 1883
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Researcher for this page: Johann Winkler9. Le Baiser
Au coin de ta bouche, enfant blanche et rose, Je veux déposer un petit baiser. Ne me dis pas non, c'est si peu de chose ! Il fait tant de bien Et ne coûte rien. Au coin de ta bouche Il murmure et passe ; Dès qu'il a passé, Il est effacé. Même le bon Dieu N'en voit pas la trace, Même le bon Dieu N'y voit que du feu. Oh ! les doux baisers ! Tu pourras m'en prendre Encore un ou deux Et vingt, si tu veux. Si tu n'en veux pas, c'est facile à rendre, Si tu n'en veux pas, Tu me les rendras.
Text Authorship:
- by Marc Monnier (c1827 - 1885), "Le Baiser", appears in Poésies, in 2. Musiques, no. 1, Paris, Librairie Sandoz & Fischbacher, first published 1878
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Researcher for this page: Johann Winkler10. Les vivants et les morts
Où donc es-tu, vaillant soldat, Dont le nom a rempli les mondes, Dont le bras, terrible au combat, Reste inerte aux fosses profondes ? Où donc es-tu, vierge aux yeux doux, Qui ne quittas ta blanche couche, Que pour ce sombre rendez-vous, Où la mort t'a baisé la bouche ? Où donc es-tu, tramblant vieillard, Qui ne voyais pas dans ta joie A couver ton or du regard, Que la tombe guettait sa proie ? Où doc es-tu pour l'apaiser, Pauvre mère à l'âme si tendre, Cet enfant, qui cherche un baiser, Pâlissant à force d'attendre ? Nous ne laissons aux sépultures Qu'un vêtement trop lourd pour nous. Nous n'avons de corps ni figures, Et nous ne voulons rien de vous ! Avec notre chair, à la terre Nous avons tous rendu nos cœurs, Encor pleins de votre misère, Encor meurtris de vos douleurs ! Notre vie est l'indifference. Invisibles sans nous cacher. Nous passons dans notre silence Auprès de vous sans vous toucher. Tarissez vos larmes sans causes, Vous qui venez pleurer sur nous ; Si nous prenions souci des choses, Nous devrions pleurer sur vous !
Text Authorship:
- by Philippe Gille (1831 - 1901), "Les vivants et les morts", appears in L'herbier, in 2. Roses noires, no. 1, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1887
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Researcher for this page: Johann Winkler11. Rosées  [sung text not yet checked]
Je rêve, et la pâle rosée Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs posée Par la main fraîche de la nuit. D'où viennent ces tremblantes gouttes ? Il ne pleut pas, le temps est clair ; C'est qu'avant de se former, toutes, Elles étaient déjà dans l'air. D'où viennent mes pleurs ? Toute flamme, Ce soir, est douce au fond des cieux ; C'est que je les avais dans l'âme Avant de les sentir aux yeux. On a dans l'âme une tendresse Où tremblent toutes les douleurs, Et c'est parfois une caresse Qui trouble, et fait germer les pleurs.
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Rosées", appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La Vie intérieure, no. 1866, Paris, Éd. Alphonse Lemerre
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
12. Tarentelle  [sung text not yet checked]
1 « Gai marinier de Mergelline, Je suis plus riche que le roi : La plaine immense et la colline, Le ciel et l'onde sont à moi. Je peux, au vent ouvrant mes voiles, Aller partout où vont mes yeux... Mes pièces d'or sont les étoiles, J'en ai de quoi remplir les cieux !» Pour toucher l'âme à sa Ninette, Ainsi chantait le gai marin... Faisons claquer la castagnette, Faisons sonner le tambourin ! 2 « Si je n'ai pas voile et tartane, J'ai des cheveux brillants à voir, Plus longs et bruns qu'une soutane, Une soutane en satin noir... Puis j'ai pour dot un œil de flamme Qui porte aux astres un défi, Et sur la rive on me proclame Reine de Naple et d'Amalfi !» Voilà comment chantait Ninette Pour toucher l'âme à son marin. Faisons claquer la castagnette, Faisons sonner le tambourin ! 3 Les beaux enfants de la marine Se sont bientôt donné la main ; Jamais seigneur et signorine N'ont célébré si riche hymen ; Le vent du soir, mieux qu'un poète, Chanta la belle et son amant... Et la madone pour la fête Illumina son firmament... Même on prétend que la Ninette Resta fidèle à son marin... Faisons claquer la castagnette, Faisons sonner le tambourin !
Text Authorship:
- by Marc Monnier (c1827 - 1885), "Autre tarentelle", appears in Poésies, in 2. Musiques, no. 5, first published 1872
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Confirmed with Poésies de Marc-Monnier, Genève, Jolimay-Desrogis, 1872, pages 77-79.
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13. Matin
In adorable ciel de mai Rose et frais, le soleil va luire, Et la terre, à son bien aimé, Envoie un salut parfumé. Les oiseaux vont chanter, les roses vont sourire. On sent frissoner, sous les toits, Un rayon de lumière blonde, Au loin sangloter à mi-voix La source amoureuse des bois, Et circuler dans l'air la jeunesse du monde. Et, dans leur vol vertigineux Au travers de l'espace immense Les beaux nuages lumineux Emportent jusqu'au fond des cieux Mon cœur qu'ils ont grisé d'azur et de silence, Et qui fuit dans immensité, Parmi le satin et la moire, Ebloui, presque épouvanté, Sur de flocons roses porté Et comme enveloppé dans un brouillard de gloire !
Text Authorship:
- by Maurice Bouchor (1855 - 1929)
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Researcher for this page: Johann Winkler14.
Voici qu'Avril est de retour
. . . . . . . . . .
— The rest of this text is not
currently in the database but will be
added as soon as we obtain it. —
Text Authorship:
- by (Claude Adhémar) André Theuriet (1833 - 1907), "Brunette", appears in Le bleu et le noir, "Poèmes de la Vie réelle" , in 3. Chansons rustiques, no. 2, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1874
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15. Bergerette
Subtitle: Mélodie Provençale
Voici l'aube printanière, Oublions les sombres jours, Tout renaît à la lumière Du soleil et des amours. Voyant luire sans nuages La splendeur de firmament, Les oiseaux, sous les ombrages, Jettent plus joyeusement Aux échos des verts bocages Leur refrain le plus charmant. En regardant les fleurs écloses, Qui font un tapis sous leurs pas, Les amoureux ont tant de choses A se dire tout bas, tout bas! Pendant qu'en son nid de fougère, Pour sa compagne, le pinson Roucoule de sa voix légère, On peut entendre à l'unisson Le berger qui pour sa bergère Chante aussi la tendre chanson. La douceur encVoici l'aube printanière, Oublions les sombres jours, Tout renaît à la lumière Du soleil et des amours. Voyant luire sans nuages La splendeur de firmament, Les oiseaux, sous les ombrages, Jettent plus joyeusement Aux échos des verts bocages Leur refrain le plus charmant. En regardant les fleurs écloses, Qui font un tapis sous leurs pas, Les amoureux ont tant de choses A se dire tout bas, tout bas! Pendant qu'en son nid de fougère, Pour sa compagne, le pinson Roucoule de sa voix légère, On peut entendre à l'unisson Le berger qui pour sa bergère Chante aussi la tendre chanson. La douceur enchanteresse Des parfums et des couleurs De sa chaude et molle ivresse Lentement ravit les cœurs. L'âme s'ouvre à la caresse D'un zéphir plein de langueurs. Voici l'aube printanière, Oublions les sombres jours, Tout renaît à la lumière Du soleil et des amours.hanteresse Des parfums et des couleurs De sa chaude et molle ivresse Lentement ravit les cœurs. L'âme s'ouvre à la caresse D'un zéphir plein de langueurs. Voici l'aube printanière, Oublions les sombres jours, Tout renaît à la lumière Du soleil et des amours.
Text Authorship:
- by Paul Collin (1845 - 1915), "Bergerette", written 1899, appears in Fleurs de givre, in 4. Mélodies, no. 5, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1899
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Researcher for this page: Johann Winkler16. J'ai rêvé  [sung text not yet checked]
J'ai rêvé que mon cœur était, comme jadis, Une source d'eaux vives ; Et lui, l'oiseau de paradis Qui chantait sur ses rives. J'ai rêvé que mon œil était un pur rayon De l'aube printanière ; Et lui, le léger papillon Volant dans sa lumière. Ah ! j'ai rêvé que mon corps était inanimé, Plus froid, plus blanc que neige ; Et lui, le linceul bien fermé Qui le couvre et protège. J'ai rêvé que ma lèvre était, aux jours heureux, Une grenade éclose ; Et lui le zéphyr amoureux, Qui sur elle se pose. J'ai rêvé que mon sein était une oasis De déserts entourée ; Et lui le voyageur assis A son ombre dorée. Ah ! j'ai rêvé que mon âme errait seule au milieu Des ombres éternelles ; Et que lui, mon ange, vers Dieu L'emportait sur ses ailes !
Text Authorship:
- by Louis de Courmont (1828 - 1900), "J'ai rêvé", appears in Feuilles au vent, in 3. Chansons de Marjolie, no. 30, Paris, Éd. Tresse, first published 1883
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]17. Madrigal
Vous en rirez pour en faire sourire Le gens à qui vous irez le conter ; Mais je vous aime et j'aime à vous le dire, Ne dussiez-vous pas même me m'éconter. Ah ! De cet amour j'ignore l'origine, Mon cœur plus tard doit peut-être en souffrir ! Mais ma blessure aimera son épine... Il est des maux qu'on a peur de guérir ! Pour quelques mots échangés à voix basse, Pour un instant auprès de vous passé, Dans mon chemin j'ai retrouvé la place Où mes vingt ans autrefois m'ont laissé. Jeunesse ! amour ! poésie ! espérance ! J'ai retrouvé ce que j'avais perdu. C'est bien le moins qu'avec vous je dépense Tout le trésor que vous m'avez rendu !
Text Authorship:
- by Louis-Henri Murger (1822 - 1861), "Madrigal", written 1859, appears in Les Nuits d'hiver, in 1. Les Amoureux, no. 3, Paris, Éd. Michel Lévy Frères, first published 1862
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Researcher for this page: Johann Winkler18. Berceuse
Dodo, fais dodo mon enfant, Sur ta couche un ange se penche, Et sous ses ailes, voûtes blanches, Cache ton front et le défend Contre le jour que ta paupière Ne pourrait supporter encor. Il te donne des rêves d'or Et veille avec une prière ! Dodo, l'enfant do, Je veux te bercer Jusqu'au doux sourire, Qui viendra me dire, Qu'on peut commencer, Chère mignonne, à t'embrasser. Dodo, fais dodo sans effroi Dans ton nid, sous tes rideaux roses. Ragardant comme tu reposes, Je resterai tout près de toi, Pour te bercer d'une voix douce Et te sourire à ton réveil. L'heure vient pour toi du somneil, Dors comme l'oiseau dans la mousse ! Dodo, l'enfant do, etc.
Text Authorship:
- by Lionel Bonnemère (1843 - 1905)
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Researcher for this page: Johann Winkler19. Allez‑vous en  [sung text not yet checked]
Allez-vous-en, la plus chérie De ces folles dont on s'éprend Un matin par élourderie, Et que l'on voit fuir en pleurant. N'êtes-Vous pas de la famille De ces gais oiseaux vagabonds Qui vont de charmille en charmille Et pour qui nous les nids sont bons? Quand vous vous êtes reposée Dans le mien, peut-être ai-je cru Vous y tenir apprivoisée: Encore un rêve disparu! Ange au beau front, Eve enfantine. Blanche et si blonde, je vous perds ; J'ignore à qui l'Amour destine Les regards de vos grands yeux pers, Mais je sais bien que je vous aime Comme on ne pourra vous aimer, Et me sens devenir tout blême Dès que je vous entends nommer. Vous avez, je l'entends encore Ainsi qu'un printemps amoureux, Jeté votre chanson sonore A tous les échos bienheureux, Et, pendant quatre ou cinq nudées, Que dans la rue, il faisait froid Nos têtes se sont abritées, Confiantes sous un même toit. Sans craindre que je vous oublie, Allez ; et si plus lard, un soir, Vous sentez la mélancolie Vous gagner, revenez me voir : Sous mes baisers toujours les mêmes, Ardents à chercher votre front, Chère coureuse de bohèmes, Les gaîtés d'hier reviendront. Allez-vous-en, la plus chérie De ces folles dont on s'éprend Un matin par étourderie. Et que l'on voit fuir en pleurant.
Text Authorship:
- by Albert Glatigny (1839 - 1873), "À une volage", first published 1873
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Confirmed with Maurice Monda, Vers retrouvé d’Albert Glatigny, In: Figaro, Figaro (Paris), 1926-07-29 p. 5
Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]
20. Iseult
Ah ! si j'étais la rose Que le soir brun En sourirant arrose D'un doux parfum ; Si j'étais le bois sombre, Qui sur les champs Jette au loin sa grande ombre Et ses doux chants ; Si j'étais la pervenche, Ou les roseaux, Ou le lac, ou la branche Pleine d'oiseaux ; Si j'étais la voix pleine, La voix de cors, Qui fait bondir la plaine A ses accords ; A vous, jeune déesse, Pleine d'attraits, A vous, Iseult, sans cesse Je donnerais Ma voix, ma fleur, mon ombre, Douce à chacun, Mes chants, mes bruits sans nombre, Et mon parfum, Et tout ce qui vous fête Comme une sœur. Mai je suis un poète Plein de douceur, Qui ne sait que bruire A tous les bruits, Faire vibrer sa lyre Au vent des nuits, Et dans la nuit d'un rêve D'illusions, Jetter longtemps sa sève Et ses rayons. A vous qui pour mon âme Etes le jour, Je ne donne, madame, Que mon amour.
Text Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891)
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Researcher for this page: Johann Winkler