La fée des neiges m’est apparue : Oh ! quelle blanche vision ! Si blanche qu’on la voit à peine, Je l’ai vue ! Près des précipices sans fond, A mes yeux elle s’est dressée ; Des flacons blancs lui faisaient cortège, Mais elle était plus blanche Que la neige immaculéee ! Et sa voix m’a parlé : “J’ai pitié de ta souffrance, Et veux t’épargner la désespérance Que t’apporterait un amour blessé ; Fuis celle que ton rêve implore, Fuis s’il en est temps encore, Fuis sans attendre une nouvelle aurore, Et demain sois loin de sa route ! Tu crois qu’elle peut aimer ? Écoute: J’ai pris son cœur Et j’ai mis pour le remplacer La neige la plus froide de mes glaciers !"
Frissons
1. Cœur de neige
Subtitle: Légende
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Cœur de neige", written 1903, appears in Les Frissons, no. 1
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]2. Les roses pleurent
Les roses ont ce soir pleuré dans le jardin ; Leur parfum était triste et tristes leurs corolles, Peut-être qu’un passant aura dit ces paroles : “Toutes se faneront demain !” Aussi comme ce soir leur veille est douloureuse ! Elles tremblent de s’endormir, Craignent, toutes peureuses, Que ce dernier sommeil les vienne en sevelir ! Leur tige s’alourdit de tristesse pesante, Des larmes de la nuit leur pauvre cœur est plein, Chaque fleur prend des airs d’agonisante. Les roses ont ce soir pleuré dans le jardin !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Les roses pleurent", written 1903, appears in Les Frissons, no. 2
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Andrew Schneider) , "This evening, the roses weep", copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
3. Dans la fontaine
Je t'ai vue, reflétée dans la fontaine, Dans la fontaine transparente ; Ton image était lointaine A peine apparente. L’or de tes cheveux s’argentait Comme en un glauque clair de lune Et ton regard se perdait Dans l’eau plutôt brune. Ton corsage pres que entre vu Mourait en rêve Vision de l’imprévu Que l’esprit achève... Achève dans l’incertain Et sur ce miroir tremblant, Tes mains fleurissaient soudain Comme émergent des lotus blancs.
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Dans la fontaine", written 1903, appears in Les Frissons, no. 3
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Research team for this page: Laura Prichard [Guest Editor] , Joost van der Linden [Guest Editor]4. Refrain de Novembre
Lonlaire lonla, Voici la froidure! Novembre parait sous l'horizon gris. Les fleurs, les parfums, Les nids, la verdure, Par le vent du nord ont été flétris! Lonlaire lonla, Cet air je l'appris Dans un jour de spleen que la vie endure, Lonlaire lonla, L'obsession dure Et, du même ennui, tout mon être est pris. Lonlaire lonla, Cet air monotone Se mèle aux accords mineurs de l'automne. À peine si mon oreille perçoit, Lonlaire lonla, Ce chant qui l'effleure, Mon esprit rabat ses ailes en soi, Et mon cœur s'endort et mon âme pleure!
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Refrain de Novembre", written 1903, appears in Les Frissons, no. 4
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Beth Neuerburg) , "Tune of November", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
5. Dans le jardin
Je regardais dans le jardin, Furtif au travers de la haie ; Je t'ai vue, enfant ! et soudain, Mon cœur tressaillit : je t'aimais ! Je m'égratignais aux épines, Mes doigts saignaient avec les mures, Et ma souffrance était divine ; Je voyais ton front de gamine, Tes cheveux d'or et ton front pur ! Grandette et pourtant puérile, Coquette d'instinct seulement, Les yeux bleus ombrés de longs cils, Qui regardent tout gentiment, Un corps un peu frêle et charmant, Une voix de mai, des gestes d'avril ! Je regardais dans le jardin, Furtif au travers de la haie ; Je t'ai vue, enfant ! et soudain, Mon cœur tressaillit : je t'aimais !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, appears in Les Frissons, no. 5
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , "In the garden", copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
6. Douces larmes
Par tes baisers effacées, Les larmes que j’ai versées Rient à présent dans mes yeux ! Et maintenant que tu m’aimes, Mes tourments, mes douleurs mêmes Ont la doceur des a veux ! Tu remplis si bien mavie, Que je demeure ravie De ne rien voir que par toi ! Le pays qui nous rassemble, Si triste et désert qu’il semble, Est le paradis pour moi ! Oh! quel divin esclavage : J’aborde sur le rivage, Par ton printemps embaumé ! Depuis des mois je t’adore ! Et je t’aime plus encore D’avoir souffert de t’aimer !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Douces larmes", written 1903, appears in Les Frissons, no. 6
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]7. Tu m'aimeras !
Pourquoi dis-tu, ma bien-aimée Que tu ne m’aimeras jamais ? Mon âme s’est tout embaumée Des bonheurs que tu me promets. Frémis-tu pas de mon étreinte, Le jour où je serrai ta main ? Aussi, vois-tu, je suis sans crainte, Crois-moi: tu m’aimeras demain ! Mon âme s’est tout embaumée Des bonheurs que tu me promets ; Dans mes bras je l’aurai, pâmée, À ton insu tu te soumets. L’amour t’appose son empreinte, Nous suivrons le même chemin. Frémis-tu pas de mon étreinte, Le jour où je serrai ta main ? Aussi, vois-tu, je suis sans crainte, Crois-moi: tu m’aimeras demain ! Cette loi jamais n’est enfreinte : Nul cœur ne peut-être inhumain. Dans mes bras je t’aurai, pâmée, À ton insu tu te soumets : Pourquoi dis-tu, ma bien-aimée Que tu ne m’aimeras jamais ?
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Tu m'aimeras !", written 1903, appears in Les Frissons, no. 7
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]8. Pays natal
J’ai pris le sentier qui suit la vallée, Le jli sentier de genêts ; Ce sentier, je le reconnais. Toute la ramure est ensoleillée, Il me semble que je renais ! Après de trop longues années, Je reviens au pays natal ; Bien des illusions, helas ! se sont fanées, Que j’emportai d’espoir enrubannées, Doux bagage sentimental ! Je veux oublier les épreuves Qui m’attendaient où j’ai passé, Chercher des illusions neuves, Et que tout soit effacé Des miseres de passé ! Voici les bruyères roses, Voici les prés reverdis ! Enfant, j’amais déjà la douceur de ces choses, Maintenant que j’y viens l’âme et le cœur grandis, Je crois entrer au paradis !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Pays natal", written 1903, appears in Les Frissons, no. 8
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]9. Mirage  [sung text not yet checked]
De loin, tu paraissais très grande Et très grave aussi; Maintenant je me demande Comment j'ai pu te voir ainsi! Mon amour était tout transi, Je n'osais pas aller à toi, Je tremblais de te déplaire, Et c'était plus fort que moi, Tu me faisais peur, ô chère! Mais tu vins a me rencontre Avec ton rire gracieux, Ton joli rire qui montre Un peu de l'azur des cieux; Je te serrai sur mon coeur, Fier, enivré, triomphant! Et je vis à ta candeur, Que tu n'étais qu'une enfant!
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Mirage", written 1903, appears in Les Frissons, no. 9
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) (Dr Huaixing Wang) , "幻影", copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
10. En passant !
Un jour, en passant, tu me pris mes yeux ; Tout à mes regards se couvrit d’un voile, Et sous le grand ciel lumineux, Mes yeux n’eurent plus que toi pour étoile ! Un jour tu me pris toutes mes pensées, Mes ambitions et me souvenances; Mon esprit, cristal vibrant de pensées, Pour toi seule alors eut ses résonnances ! Un jour tu me pris mon cœur tout entier, Tous ses battements, ses larmes bénies. Toi seule combla ce cœur tout entier, Mes amours d’hier en furent bannies. Un jour tu me pris mon âme immortelle, Et tu l’emportas, aîle repliée. Mon âme d’amour deux fois immortelle, Mon âme à ton âme à jamais liée. Ainsi, simplement, tu me pris un jour : Âme, cœur, pensées et regards suprêmes, Tu pris tout mon être, en passant, un jour. Et je ne sais pas encor si tu m’aimes !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "En passant !", written 1903, appears in Les Frissons, no. 10
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]11. La valse des follets
Les follets valsent sur les eaux ; Ils valsent sur l’eau brune, Passant entre les roseaux Au clair de la lune. Dans les roseaux à qui le vent, Sur l’île déserte, Fair chanter, en les soulevant, Leur valse verte. Ils dansent, les joyeux lutins, Dans la blanche lumière, Ils vont danser jusqu’au matin Luer valse coutumière : Le rythme est enlaçant L'orchestre des roseaux entraîne, Sautant, tourbillonnant, valsant, Les esprits de la plaine. L'étoile du matin, seule dans le ciel luit, Les follets valsent encore. Mais soudain, les danseurs on fui. Voici l'aurore !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "La valse des follets", written 1903, appears in Les Frissons, no. 11
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Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Laura Prichard [Guest Editor]12. Plainte d'amour
Quand d’amour ; qui sût me meurtrir Mon cœur trouvera délivrance, Quand enfin j’aurai l’assurance De pouvoir mes larmes tarir, Je regretterai l’attirance Que j’avais rêvé d’attendrir. J’ai maintes fois pensé mourir De suprême désespérance ! Mais la puls légère apparence, Qui semblait mon rêve fleurir, Ravivait ma persévérance Et m’encourageait à souffrir. Je chéris bien trop ma souffrance Pour en vouloir jamais guérir ! J’ai maintes fois pensé mourir De suprême désespérance ! Mon cœur en eût eu délivrance ; Mais d’amour, qui sut me meurtrir, Je chéris bien trop ma souffrance Pour en vouloir jamais guérir !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Plainte d'amour", written 1903, appears in Les Frissons, no. 12
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]13. Vers les étoiles
Le grand bateau s’en est allé sur la mer ! Oh ! vents, gonflez ses voiles ! Tiens droit toujurs, le gouvernail de fer, Pilote on va vers les étoiles ! Ohé ! ho ! Ohé ! mousse, grimpe au mat ; Regarde à l’horizon mauve ; Les astres, ne le vois-tu pas ? Derrière les nuages qui se sauvent ? Chacun à son banc! ramez les garçons, Il nous faut ces soir aborder au ciel. Tous ces oiseaux blancs nous les dépassons, Nos désirs ont de grandes ailes ! Le poupe blanchir aux baisers des lames. Et dans son sillage d’argent Le grand bateau porte now âmes A celui qui les attend ! Le grand bateau s’en est allé sur la mer. Oh! vents, gonflez ses voiles ! Tiens droit toujurs, le gouvernail de fer, Pilote on va vers les étoiles.
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Vers les étoiles", written 1903, appears in Les Frissons, no. 13
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]14. La chevrette
Tout en bas du talus où s’encaisse la route, Où très peu de cie s’aperçoit, Sans regarder autour de soi, La petite chevrette broute. Elle qui dans les yeux garde, on ne sait comment, La claire vision des horizons sans bornes, Tourne en un cercle étroit, tirant obstinément Sur la corde tendue, attachée à ses cornes ! Vers l’azur qui l’attend au paradis de Dieu, Notre âme obstinément s’élance devant elle, Mais, tenue à nos corps comme la chèvre au pieu, Notre âme est prisonnière, avant d’être immortelle !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "La chevrette", written 1903, appears in Les Frissons, no. 14
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]15. Fleurs fanées
J'ai trouvé ce bouquet de fleurettes fanées : Pâquerettes, volubilis et boutons d’or Ah! qui saura jamais depuis combien d’années Ce bouquet fut caché comme on caché un trésor ! Celle qui vous cacha comme on caché un trésor ! Devait être très blonde et volontiers rêveuse, Pour vous garder ainsi dans sa vie amoureuses, Pâquerettes, volubilis et boutons d’or. Ah ! qui saura jamais depuis combien d’années Ce bouquet eut le sort des choses qu’on oublie, Fleurettes sans parfum, maintenant si pâlies : Pauvre petit bouquet de fleurettes fanées !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Fleurs fanées", written 1903, appears in Les Frissons, no. 15
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]16. Monseigneur Jésus
Monseigneur Jésus, ma dame la Vierge, Sont venus me voir en habits dorés, Chacun deux portrait, en guise de cierge, Une étoile d’or des cieux azurés ! Tout auréolé d’éclat magnifique, Monseigneur Jésus s’est penché vers moi. L’air était rempli de douce musique Et mon cœur gonflé tressautait d’émoi ! C’est qu’il m’a parlé le roi de la terre, Il m’a dit: “De toi, nous sommes contents.” Puis il a repris son air de mystère, La vierge, elle, m’a souri tout le temps ! Je les contemplais… mais chose inouïe ! Voici qu’il fait jour, les murs sont déserts… J’ai dû m’assoupir encore éblouie Et me rendormir les yeux grands ouverts !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Monseigneur Jésus", written 1903, appears in Les Frissons, no. 16
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]17. Bluets d'amour
Tu mettras des bluets à ton corsage blanc Dès qu’Avril renaîtra dans la nature en joie Des jolis bluets des champs Des bluets frais comme toi Tu mettras des bluets à ton corsage blanc. Et ce sera charmant nous courrons dans l’herbe En respirant l’air léger à pleins pumons Et nous serons très beaux sous le soleil superbe Parce que nous nous aimons. Tu mettras des bluets à ton corsage blanc Dès qu’Avril renaîtra dans la nature en joie Des jolis bluets des champs Des bluets frais comme toi Tu mettras des bluets à ton corsage blanc. S’aimer, vois-tu c’est la meilleure chose Sans azur que serait le jour Sans parfum que seraient les roses Que serait Avril sans l’amour. Tu mettras des bluets à ton corsage blanc Dès qu’Avril renaîtra dans la nature en joie Des jolis bluets des champs Des bluets frais comme toi Tu mettras des bluets à ton corsage blanc.
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, written 1903, appears in Les Frissons, no. 17
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]18. L'heure tendre
Le soleil est tombé parmi les arbres roses. Un dernier rayon se répand Dans la futaie et sur les fonds d’apothéoses Du crépuscule enveloppant ! Tout s’apaise. Le vent se tait dans la ramure Et l’air ene st tout attiédi ; La chanson des oiseaux n’est qu’un vague murmure. Au loin le couchant resplendit ! C’est l’heure de détente et l’heure d’accalmie, Il ne fait pas nuit mais plus jour ; C’est l’heure où la maîtresse est un instant l’amie, C’est l’heure tendre de l’amour ! C’est l’heure où les amants se font des confidences, Où le cœur dit la vérité… Cependant que dans l’air tourne en des contredanses. La poussière d’or de l’été !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "L'heure tendre", written 1903, appears in Les Frissons, no. 18
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]19. Manteau de fleurs
Toutes les fleurs de mon jardin sont roses, Le rose sied à sa beauté. Les primevères sont les premières écloses, Puis viennent les tulipes et les jacinthes roses, Les jolis oeillets, les si belles roses, Toute la variété des fleurs si roses Du printemps et de l'été! Le rose sied à sa beauté! Toutes mes pivoines sont roses, Roses aussi sont mes glaïeuls, Roses mes géraniums; seuls, Dans tout ce rose un peu troublant, Les lys ont le droit d'être blancs. Et quand elle passe au milieu des fleurs Emperlées de rosée en pleurs, Dans le parfum grisant des roses, Et sous la caresse des choses Tout grâce, amour, pureté! Les fleurs lui font un manteau rose Dont elle pare sa beauté.
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, "Manteau de fleurs", written 1903, appears in Les Frissons, no. 19
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , "Flower cloak", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
20. Les nuages
Les nuages suivent les chemins du ciel, La lune vainement veut le garder près d’elle, Et coquettement s’en faire des voiles ; Ils passent sans voir qu’elle est belle ; Ils sont amoureux des étoiles ! Les nuages sont aimés des étoiles, Qui de leur scintillement les appellent, Et c’est pour se rapprocher d’elles Qu’ils suivent les chemins du ciel ; Mais les étoiles sont bien trop haut. Les nauges gris, roses, argentés Sont bien légers, mais pas aussi légers qu’il faut Pour atteindre la voie lactée. Sur les chemins du ciel ils courent vite, Comme elle est rapide leur fuite ! Ils se bousculent, se dépassent, Et les amantes de l’espace Leur font des signes quand ils passent ! Les nauges gris, roses, argentés Si rapidement qu’ils soient emportés Vers l’azur qu’ils volent, N’atteindront jamais les étoiles !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, written 1903, appears in Les Frissons, no. 20
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Researcher for this page: Laura Prichard [Guest Editor]21. Tes yeux !
"Un peu de pitié, mon âme est si triste ! Un peu de bonheur aussi, si tu peux !" C'est ce que m'ont dit tes yeux d'améthyste, Tes yeux si pervers et si purs, tes yeux ! "Es-tu le plaisir ? Je suis la souffrance. Es-tu jeune aussi ? Mon cœur est si vieux !" C'est ce que m'ont dit tes yeux d'espérance, Tes yeux si charmeurs et si durs, tes yeux ! "Je suis la blessure, es-tu la caresse ? Réalises-tu mon rêve anxieux ?" C'est ce que m'ont dit tes yeux de détresse, Tes yeux si vivants et défunts, tes yeux ! "Il faut que pour toi je sois la première, Si je t'aime moins, que tu m'aimes mieux !" C'est ce que m'ont dit tes yeux de lumière, Tes yeux si lointains et si près, tes yeux !
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, appears in Les Frissons, no. 21
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]22. Nuit mystérieuse
La nuit languisante a tissé ses voiles. Dans le miroir de tes grands yeux, Vers notre amour mystérieux, Je vois se pencher les étoiles Au balcon du cieux! La Brise chante dans les feuilles Un hymne de foi. Les roses, pourquoi tu les ceuilles, Se tendent vers toi? Une ineffable poésie Sur ton front pur vient se poser Et l'ivresse de l'ambroisie Se retrouve dans ton baiser! La nuit langoureuse a mis ses étoiles Dans le printemps délicieux. Quittant pour un instant le ciel mystérieux: Pure sans voiles, L'étoile de l'amour se lève dans tes yeux. Dormez, Mèlité l'ombre molle que le soir frisse Telle un voile obscur accroche ses plis au vallons Dormez près de l'eau, l'eau qui court sur les sables blonds Parmis les roseaux, les jacynthes au robes lisses et les narcisses Dormez, Mèlité: Sur vos chèvres blanches Pan veille Car il est un dieu propice au tropeaux du berger. Dormez, les rameaux bruissent dans le vent leger J'entends bourjonner autour des rosiers et des treilles Un vol d'abeilles Dormez, car le chant des grillons et des sauterelles au chant de la source au chant stridulé des oiseaux Au chant murmuré de la brise sur les roseaux Vous vous mieux bercer Mèlité lasse. Moi je mele ma flûte grêle Dormez au chant de la brise sur les mosseaux.
Text Authorship:
- by Paul Barthélemy Jeulin (1863 - 1936), as Paul Gravollet, appears in Les Frissons, no. 22
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]