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Chanson de l'amour et la mort du cornette Christophe Rilke
Song Cycle by Frank Martin (1890 - 1974)
View original-language texts alone: Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke
Reiten, reiten, reiten, durch den Tag, durch die Nacht, durch den Tag. Reiten, reiten, reiten. Und der Mut ist so müde geworden und die Sehnsucht so groß. Es gibt keine Berge mehr, kaum einen Baum. Nichts wagt aufzustehen. Fremde Hütten hocken durstig an versumpften Brunnen. Nirgends ein Turm. Und immer das gleiche Bild. Man hat zwei Augen zuviel. Nur in der Nacht manchmal glaubt man den Weg zu kennen. Vielleicht kehren wir nächtens immer wieder das Stück zurück, das wir in der fremden Sonne mühsam gewonnen haben? Es kann sein. Die Sonne ist schwer, wie bei uns tief im Sommer. Aber wir haben im Sommer Abschied genommen. Die Kleider der Frauen leuchteten lang aus dem Grün. Und nun reiten wir lang. Es muß also Herbst sein. Wenigstens dort, wo traurige Frauen von uns wissen.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 1, first published 1906
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Chevaucher, chevaucher, chevaucher, le jour, la nuit, le jour. Chevaucher, chevaucher, chevaucher. Et le courage s'est épuisé et la nostalgie si grande. Il n'y a plus de montagne, à peine un arbre. Rien n'ose se dresser. D'étranges baraques sont agglutinées assoiffées auprès de fontaines embourbées. Nulle part une tour. Et toujours la même image. On a deux yeux de trop. C'est seulement la nuit que parfois on croit connaître le chemin. Peut-être refait-on toujours la nuit ce même bout de chemin que sous un soleil étranger on a eu tant de mal à gagner ? Cela se pourrait. Le soleil est lourd, comme chez nous au cœur de l'été. Mais nous sommes partis en été. Les habits des femmes brillaient longuement sur l'herbe. Et maintenant nous chevauchons depuis longtemps. Ce doit aussi être l'automne. Au moins là-bas, où des femmes tristes nous connaissent.
Text Authorship:
- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2009 by Pierre Mathé, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 1, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 17
Word count: 142
Der von Langenau rückt im Sattel und sagt: "Herr Marquis . . . " Sein Nachbar, der kleine feine Franzose, hat erst drei Tage lang gesprochen und gelacht. Jetzt weiß er nichts mehr. Er ist wie ein Kind, das schlafen möchte. Staub bleibt auf seinem feinen weißen Spitzenkragen liegen; er merkt es nicht. Er wird langsam welk in seinem samtenen Sattel. Aber der von Langenau lächelt und sagt: "Ihr habt seltsame Augen, Herr Marquis. Gewiß seht Ihr Eurer Mutter ähnlich --" Da blüht der Kleine noch einmal auf und stäubt seinen Kragen ab und ist wie neu.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 2, first published 1906
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Von Languenau se cale dans sa selle et dit. « Monsieur le marquis… » Son voisin, l'élégant petit français, n'avait fait que parler et rire durant trois jours. Maintenant il ne sait plus où il est. Il est comme un enfant qui voudrait dormir. La poussière colle à son délicat col de dentelle blanche ; il ne s'en aperçoit pas. Il se fane doucement sur sa selle de velours. Mais von Languenau sourit et dit : « Vos yeux sont bizarres, Monsieur le marquis. Je suis sûr que vous ressemblez à votre mère. » Alors le petit s'épanouit encore une fois, époussette son col et est comme neuf.
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- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2009 by Pierre Mathé, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 2, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 14
Word count: 106
Jemand erzählt von seiner Mutter. Ein Deutscher offenbar. Laut und langsam setzt er seine Worte: Wie ein Mädchen, das Blumen bindet, nachdenklich Blume um Blume probt und noch nicht weiß, was aus dem Ganzen wird -- : so fügt er seine Worte. Zu Lust? Zu Leide? Alle lauschen. Sogar das Spucken hört auf. Denn es sind lauter Herren, die wissen, was sich gehört. Und wer das Deutsche nicht kann in dem Haufen, der versteht es auf einmal, fühlt einzelne Worte: "Abends" . . . "Klein war . . ."
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 3, first published 1906
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Quelqu'un parle de sa mère. De toute évidence un allemand. Il prononce ses mots fort et lentement : Comme une jeune fille qui rassemble des fleurs, et pensive les compare, fleur après fleur, et ne sait toujours pas ce que l'ensemble donnera - : ainsi assemble-t-il ses mots. Par plaisir, par lassitude ? tous écoutent. Même les crachats cessent. Car ce sont de hauts personnages, qui savent tenir leur rang. Et celui qui dans le tas ne connaît pas l'allemand, pour une fois le comprend, saisit quelques mots : « Le soir »... « était petit... » [Alors ils se sentent tous proches les uns des autres, ces messieurs, Qui viennent de France et de Bourgogne, des Pays Bas, des vallées de Carinthie, des châteaux de Bohême et de l'empereur Léopold. Car ce que l'un raconte, tous l'ont aussi ressenti, et de même façon. Comme s'il n'y avait qu'une seule mère... Ainsi on entre à cheval dans le soir, dans n'importe quel soir. On se tait à nouveau, mais on a gardé les mots de lumière. Alors le marquis enlève son casque. Ses cheveux noirs sont souples et, alors qu'il baisse la tête, ils se répandent sur sa nuque comme ceux d'une femme. Maintenant von Languenau le reconnaît aussi : Dans les lueurs du lointain quelque chose se dresse, quelque chose d'étroit, de sombre. Une colonne solitaire, à moitié abattue. Et après qu'ils furent depuis longtemps passés, plus tard, il lui vint à l'esprit que c'était celle d'une madone.]1 [Ainsi on entre à cheval dans le soir, dans n'importe quel soir. On se tait à nouveau, mais on a gardé les mots de lumière. Alors le marquis enlève son casque. Ses cheveux noirs sont souples et, alors qu'il baisse la tête, ils se répandent sur sa nuque comme ceux d'une femme. Maintenant von Languenau le reconnaît aussi : Dans les lueurs du lointain quelque chose se dresse, quelque chose d'étroit, de sombre. Une colonne solitaire, à moitié abattue. Et après qu'ils furent depuis longtemps passés, plus tard, il lui vint à l'esprit que c'était celle d'une madone.]2
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 3, first published 1906
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View original text (without footnotes)1 ignoré par Martin
2 ignoré par Martin et Ullmann
This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 46
Word count: 340
Wachtfeuer. Man sitzt rundumher und wartet. Wartet, daß einer singt. Aber man ist so müd. Das rote Licht ist schwer. Es liegt auf den staubigen Schuhn. Es kriecht bis an die Kniee, es schaut in die gefalteten Hände hinein. Es hat keine Flügel. Die Gesichter sind dunkel. Dennoch leuchten eine Weile die Augen des kleinen Franzosen mit eigenem Licht. Er hat eine kleine Rose geküßt, und nun darf sie weiterwelken an seiner Brust. Der von Langenau hat es gesehen, weil er nicht schlafen kann. Er denkt: Ich habe keine Rose, keine. Dann singt er. Und das ist ein altes trauriges Lied, das zu Hause die Mädchen auf den Feldern singen, im Herbst, wenn die Ernten zu Ende gehen.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 6, first published 1906
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Feu de camp. Assis en rond on attend. Attend que l'un chante. Mais l'on est si fatigué. La lumière rouge est lourde. Elle s'étale sur les souliers poussiéreux. Elle s'insinue jusqu'aux genoux, elle se voit à l'intérieur des mains jointes. Elle n'a pas d'aile. Les figures sont sombres. Pourtant un instant les yeux du petit français brillent de leur propre lumière. Il a embrassé une petite rose, et maintenant elle peut continuer de se faner sur sa poitrine. Von Languenau l'a vu, car il ne peut pas dormir. Il pense : je n'ai pas de rose, pas de rose. Alors il chante. Et c'est une vieille chanson triste Qu'à la maison chantent les filles de la campagne, à l'automne, quand les moissons touchent à leur fin.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 6, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 20
Word count: 125
Einmal, am Morgen, ist ein Reiter da, und dann ein zweiter, vier, zehn. Ganz in Eisen, groß. Dann tausend dahinter: Das Heer. Man muß sich trennen. "Kehrt glücklich heim, Herr Marquis. --" "Die Maria schützt Euch, Herr Junker." Und sie können nicht voneinander. Sie sind Freunde auf einmal, Brüder. Haben einander mehr zu vertrauen; denn sie wissen schon so viel Einer vom Andern. Sie zögern. Und ist Hast und Hufschlag um sie. Da streift der Marquis den großen rechten Handschuh ab. Er holt die kleine Rose hervor, nimmt ihr ein Blatt. Als ob man eine Hostie bricht. "Das wird Euch beschirmen. Lebt wohl." Der von Langenau staunt. Lange schaut er dem Franzosen nach. Dann schiebt er das fremde Blatt unter den Waffenrock. Und es treibt auf und ab auf den Wellen seines Herzens. Hornruf. Er reitet zum Heer, der Junker. Er lächelt traurig: ihn schützt eine fremde Frau.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 8, first published 1906
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Un jour, au matin, un cavalier est là, puis un second, quatre, dix. Tout en fer, grands. Puis mille, là‑derrière : l'armée. On doit se séparer. « Bon retour chez vous, monsieur le marquis -- Que Marie vous protège, monsieur l'écuyer. » Et ils ne peuvent se quitter. Tout d'un coup ils sont amis, frères. Ils ont davantage à se confier ; Car ils savent déjà beaucoup l'un de l'autre. Ils hésitent. Autour d'eux il y a bousculade et piétinement de cheval. Alors le marquis enlève son grand gant droit. Il sort la petite rose, en détache un pétale. Comme lorsque l'on rompt une hostie ; « Cela vous protégera. Adieu. » Von Langenau est étonné. Pendant longtemps il regarde le français. Puis il glisse le pétale étranger sous sa tunique. Et les vagues de son cœur montent et refluent. Appel du cornet. L'écuyer rejoint l'armée. Il sourit tristement : Il est protégé par une femme étrangère.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 8, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-01-28
Line count: 23
Word count: 152
Ein Tag durch den Troß. Flüche, Farben, Lachen -- : davon blendet das Land. Kommen bunte Buben gelaufen. Raufen und Rufen. Kommen Dirnen mit purpurnen Hüten im flutenden Haar. Winken. Kommen Knechte, schwarzeisern wie wandernde Nacht. Packen die Dirnen heiß, daß ihnen die Kleider zerreißen. Drücken sie an den Trommelrand. Und von der wilderen Gegenwehr hastiger Hände werden die Trommeln wach, wie im Traum poltern sie, poltern --. Und Abends halten sie ihm Laternen her, seltsame: Wein, leuchtend in eisernen Hauben. Wein? Oder Blut? -- Wer kann es unterscheiden?
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 9, first published 1906
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Un jour avec le train des équipages. Jurons, couleurs, rires : le pays en est abasourdi. Des enfants colorés accourent. Bagarres et cris. Des ribaudes arrivent avec leur chapeaux pourpres et les cheveux défaits. Signes. Viennent des valets noirs de fer comme la nuit en marche. Empoignent si avidement les ribaudes que leurs vêtements sont déchirés. Les pressent au bord des tambours. Et avec la sauvage résistance des mains pressées, les tambours s'éveillent, comme en rêve ils tonnent, tonnent -. Et le soir ils lui portent des lanternes, étranges. Vin, brillant en des casques de fer. Du vin ou du sang ? - Qui peut faire la différence ?
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 9, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 12
Word count: 106
Endlich vor Spork. Neben seinem Schimmel ragt der Graf. Sein langes Haar hat den Glanz des Eisens. Der von Langenau hat nicht gefragt. Er erkennt den General, schwingt sich vom Roß und verneigt sich in einer Wolke Staub. Er bringt ein Schreiben mit, das ihn empfehlen soll beim Grafen. Der aber befiehlt: "Lies mir den Wisch." Und seine Lippen haben sich nicht bewegt. Er braucht sie nicht dazu; sind zum Fluchen gerade gut genug. Was drüber hinaus ist, redet die Rechte. Punktum. Und man sieht es ihr an. Der junge Herr ist längst zu Ende. Er weiß nicht mehr, wo er steht. Der Spork ist vor Allem. Sogar der Himmel ist fort. Da sagt Spork, der große General: "Cornet." Und das ist viel.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 10, first published 1906
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Note: a cornet is the fifth ranking commissioned officer of a cavalry troop and carrier of the troop flag.
Enfin devant Spork. Le comte se dresse près de son cheval blanc. Ses longs cheveux ont l'éclat de l'acier. Von Langueneau n'a rien demandé. Il reconnaît le général,saute de son cheval et s'incline dans un nuage de poussière. Il apporte une lettre, qui doit le recommander auprès du comte. Mais celui-ci lui ordonne : « Lis-moi ce papelard » Et ses lèvres n'ont pas bougé. Il n'en a pas besoin pour ça ; elles sont juste assez bonnes pour jurer. Si cela va au-delà, c'est sa droite qui parle. Point. Et vous le voyez à lui. Le jeune homme a fini depuis longtemps. Il ne sait plus où il est. Spork domine tout. Même le ciel a disparu. Puis Spork, le grand général, dit : « Cornette. » Et c'est beaucoup.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 10, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 20
Word count: 128
Die Kompagnie liegt jenseits der Raab. Der von Langenau reitet hin, allein. Ebene. Abend. Der Beschlag vorn am Sattel glänzt durch den Staub. Und dann steigt der Mond. Er sieht es an seinen Händen. Er träumt. Aber da schreit es ihn an. Schreit, schreit, zerreißt ihm den Traum. Das ist keine Eule. Barmherzigkeit: der einzige Baum schreit ihn an: Mann! Und er schaut: es bäumt sich. Es bäumt sich ein Leib den Baum entlang, und ein junges Weib, blutig und bloß, fällt ihn an: Mach mich los! Und er springt hinab in das schwarze Grün und durchhaut die heißen Stricke; und er sieht ihre Blicke glühn und ihre Zähne beißen. Lacht sie? Ihn graust. Und er sitzt schon zu Roß und jagt in die Nacht. Blutige Schnüre fest in der Faust.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 11, first published 1906
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La compagnie est au-delà de la Raab. Von Languenau chevauche seul. Plaine. Soir. Les ferrures de la selle brillent dans la poussière. Puis la lune se lève. Il le voit à ses mains. Il rêve. Mais on crie après lui. On crie, on crie, on déchire son rêve. Ce n'est pas une chouette. Miséricorde : l'unique arbre lui crie : Homme ! Et il regarde : cela se cabre. Un corps se cabre le long d'un arbre, et une jeune femme, ensanglantée et nue, surgit devant lui : Libère-moi ! Et il saute à bas de son cheval, dans l'herbe noire et tranche la corde brûlante ; et il voit briller son regard et ses dents mordre. Rit-elle ? Cela lui fait horreur. Il est déjà à cheval et galope dans la nuit. Son poing serre des liens ensanglantés.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 11, first published 1906
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Translation of title "Der Schrei" = "Le Cri"This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 24
Word count: 131
Der von Langenau schreibt einen Brief, ganz in Gedanken. Langsam malt er mit großen, ernsten, aufrechten Lettern: "Meine gute Mutter, "seid stolz: Ich trage die Fahne, "seid ohne Sorge: Ich trage die Fahne, "habt mich lieb: Ich trage die Fahne -- " Dann steckt er den Brief zu sich in den Waffenrock, an die heimlichste Stelle, neben das Rosenblatt. Und denkt: er wird bald duften davon. Und denkt: vielleicht findet ihn einmal Einer . . . Und denkt: . . . ; denn der Feind ist nah.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 12, first published 1906
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Perdu dans ses pensées, von Languenau écrit une lettre. Il trace lentement de grande lettres,sérieuses et droites : « Ma bonne mère, « soyez fière : je porte le drapeau, « soyez sans souci. Je porte le drapeau, « aimez-moi : je porte le drapeau - » Puis il enfouit la lettre dans son pourpoint, à l'endroit le plus secret, à côté du pétale de rose. Et pense. Elle en sera bientôt parfumée. Et pense : peut-être un jour quelqu'un la trouvera-t-elle... Et pense - ...; car l'ennemi est proche.
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 11
Word count: 83
Sie reiten über einen erschlagenen Bauer. Er hat die Augen weit offen und Etwas spiegelt sich drin; kein Himmel. Später heulen Hunde. Es kommt also ein Dorf, endlich. Und über den Hütten steigt steinern ein Schloß. Breit hält sich ihnen die Brücke hin. Groß wird das Tor. Hoch willkommt das Horn. Horch: Poltern, Klirren und Hundegebell! Wiehern im Hof, Hufschlag und Ruf.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 13, first published 1906
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Confirmed with Rainer Maria Rilke, Werke. Kommentiere Ausgabe in vier Bänden, herausgegeben von Manfred Engel, Ulrich Fülleborn, Horst Nalewski, August Stahl, Band I Gedichte 1895 bis 1910, herausgegeben von Manfred Engel und Ulrich Fülleborn, Frankfurt am Main: Insel Verlag, 1996, page 147.
Ils passent à cheval sur un paysan abattu. Il a les yeux ouverts et quelque chose s'y reflète ; pas le ciel. Plus tard les chiens aboient. Ils arrivent enfin à un village. Et au-dessus des huttes se dresse un château de pierre. Un large pont se présente à eux. Le portail est grand. le cor sonne haut la bienvenue. Écoute : tapage, cliquetis, aboiement des chiens ! Hennissements dans la cour, piétinement des chevaux et cris.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 13, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 9
Word count: 74
Rast! Gast sein einmal. Nicht immer selbst seine Wünsche bewirten mit kärglicher Kost. Nicht immer feindlich nach allem fassen; einmal sich alles geschehen lassen und wissen: was geschieht, ist gut. Auch der Mut muß einmal sich strecken und sich am Saume seidener Decken in sich selber überschlagen. Nicht immer Soldat sein. Einmal die Locken offen tragen und den weiten offenen Kragen und in seidenen Sesseln sitzen und bis in die Fingerspitzen so: nach dem Bad sein. Und wieder erst lernen, was Frauen sind. Und wie die weißen tun und wie die blauen sind; was für Hände sie haben, wie sie ihr Lachen singen, wenn blonde Knaben die schönen Schalen bringen, von saftigen Früchten schwer.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 14, first published 1906
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Confirmed with Rainer Maria Rilke, Werke. Kommentiere Ausgabe in vier Bänden, herausgegeben von Manfred Engel, Ulrich Fülleborn, Horst Nalewski, August Stahl, Band I Gedichte 1895 bis 1910, herausgegeben von Manfred Engel und Ulrich Fülleborn, Frankfurt am Main: Insel Verlag, 1996, page 147.
Repos ! Être un jour un hôte. Ne pas toujours satisfaire soi-même ses besoins d'une maigre pitance. Ne pas toujours tout attraper avec agressivité ; laisser une fois tout advenir et savoir que ce qui arrive est bien. Le courage aussi doit parfois s'allonger et au bord d'une couverture de soie s'enrouler en lui-même. Ne pas être toujours un soldat. Avoir une fois les boucles en vrac et le col grand ouvert et s'asseoir dans un fauteuil de soie et être ainsi jusqu'au bout des ongles après un bain. Et d'abord apprendre à nouveau ce que sont les femmes. Et comment font les blanches et comment sont les bleues ; quelles sortes de mains elles ont, comment chante leur rire, lorsque des garçons blonds apportent les belles coupes, lourdes de fruits juteux.
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 21
Word count: 129
Als Mahl beganns. Und ist ein Fest geworden, kaum weiß man wie. Die hohen Flammen flackten, die Stimmen schwirrten, wirre Lieder klirrten aus Glas und Glanz, und endlich aus den reifgewordnen Takten: entsprang der Tanz. Und alle riß er hin. Das war ein Wellenschlagen in den Sälen, ein Sich-Begegnen und ein Sich-Erwählen, ein Abschiednehmen und ein Wiederfinden, ein Glanzgenießen und ein Lichterblinden und ein Sich-Wiegen in den Sommerwinden, die in den Kleidern warmer Frauen sind. Aus dunklem Wein und tausend Rosen rinnt die Stunde rauschend in den Traum der Nacht.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 15, first published 1906
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Cela commença comme un repas. Puis c'est devenu une fête, à peine sait-on comment. Les hautes flammes scintillaient, les voix bourdonnaient des verres et des brillances, de confuses chansons tintaient, et finalement des rythmes mûris émergea la danse. Et tous y cédèrent. Dans les salles ce fut un déferlement de vague, un se-rencontrer et un se-choisir, un se-quitter et un se-retrouver, un délice de brillance et un aveuglement de lumière et un se-bercer dans les vents d'été qui passent dans les vêtements des chaudes femmes. Du sombre vin et de mille roses s'écoulent les heures bruissantes dans les rêves de la nuit.
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- Translation from German (Deutsch) to French (Français) copyright © 2009 by Pierre Mathé, (re)printed on this website with kind permission. To reprint and distribute this author's work for concert programs, CD booklets, etc., you may ask the copyright-holder(s) directly or ask us; we are authorized to grant permission on their behalf. Please provide the translator's name when contacting us.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 15, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 14
Word count: 102
Und Einer steht und staunt in diese Pracht. Und er ist so geartet, daß er wartet, ob er erwacht. Denn nur im Schlafe schaut man solchen Staat und solche Feste solcher Frauen: ihre kleinste Geste ist eine Falte, fallend in Brokat. Sie bauen Stunden auf aus silbernen Gesprächen, und manchmal heben sie die Hände so --, und du mußt meinen, daß sie irgendwo, wo du nicht hinreichst, sanfte Rosen brächen, die du nicht siehst. Und da träumst du: Geschmückt sein mit ihnen und anders beglückt sein und dir eine Krone verdienen für deine Stirne, die leer ist.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 16, first published 1906
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Et quelqu'un se lève et s'étonne de cette splendeur. Et il est de ceux qui attendent pour savoir s'ils sont éveillés. Car c'est seulement en sommeil qu'on voit une telle fête et une telle fête avec de telles femmes : leur moindre geste est comme le pli tombant d'un brocart. Elles tissent les heures de leurs conversations d'argent, et parfois lèvent la main comme ceci -, et tu dois comprendre que quelque part, là où tu ne peux atteindre, elles cueillent de délicates roses que tu ne vois pas. Et alors tu songes : Etre paré d'elles et être comblé autrement et mériter une couronne pour ton front qui est nu.
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 14
Word count: 109
Einer, der weiße Seide trägt, erkennt, daß er nicht erwachen kann; denn er ist wach und verwirrt von Wirklichkeit. So flieht er bange in den Traum und steht im Park, einsam im schwarzen Park. Und das Fest ist fern. Und das Licht lügt. Und die Nacht ist nahe um ihn und kühl. Und er fragt eine Frau, die sich zu ihm neigt: "Bist Du die Nacht?" Sie lächelt. Und da schämt er sich für sein weißes Kleid. Und möchte weit und allein und in Waffen sein. Ganz in Waffen.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 17, first published 1906
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Quelqu'un qui porte de la soie réalise qu'il ne peut se réveiller ; car il est éveillé et déconcerté par la réalité. Aussi, angoissé, il fuit dans le rêve et se trouve dans le parc, seul dans le sombre parc. Et la fête est loin. Et la lumière ment. Et la nuit est proche autour de lui, et froide. Et il demande à une femme qui se penche vers lui : «Es‑tu la nuit ?" Elle sourit, Et alors il est honteux de ses habits blancs. Et voudrait être loin et seul et en armes. Bien armé.
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This text was added to the website: 2009-01-28
Line count: 13
Word count: 95
"Hast Du vergessen, daß Du mein Page bist für diesen Tag? Verlässest Du mich? Wo gehst Du hin? Dein weißes Kleid gibt mir Dein Recht -." -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- "Sehnt es Dich nach Deinem rauhen Rock?" -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- "Frierst Du? - Hast Du Heimweh?" Die Gräfin lächelt. Nein. Aber das ist nur, weil das Kindsein ihm von den Schultern gefallen ist, dieses sanfte dunkle Kleid. Wer hat es fortgenommen? "Du?" fragt er mit einer Stimme, die er noch nicht gehört hat. "Du!" Und nun ist nichts an ihm. Und er ist nackt wie ein Heiliger. Hell und schlank.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 18, first published 1906
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"As-Tu oublié queTu es mon page pour cette journée? m'abandonnes-Tu? Où t'en vas-Tu? Ton habit blanc me donne Tes droits _." -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- "As-Tu la nostalgie de Ton rude uniforme?" -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- "Gèles-Tu? - As-Tu le mal du pays?" La comtesse sourit. Non. Mais c'est juste parce que l'enfance lui est tombée des épaules, ce doux et sombre vêtement. Qui l'a emporté? "Toi?" demande-t-il d'une voix qu'il n'avait encore pas entendue. "Toi!" Et maintenant rien n'est sur lui. Et il est nu comme un saint. Clair et mince.
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Translation of title "Hast Du vergessen...?" = "As-Tu oublié que..."This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 19
Word count: 83
Die Turmstube ist dunkel. Aber sie leuchten sich ins Gesicht mit ihrem Lächeln. Sie tasten vor sich her wie Blinde und finden den Andern wie eine Tür. Fast wie Kinder, die sich vor der Nacht ängstigen, drängen sie sich in einander ein. Und doch fürchten sie sich nicht. Da ist nichts, was gegen sie wäre: kein Gestern, kein Morgen; denn die Zeit ist eingestürzt. Und sie blühen aus ihren Trümmern. Er fragt nicht. "Dein Gemahl?" Sie fragt nicht: "Dein Namen?" Sie haben sich ja gefunden, um einander ein neues Geschlecht zu sein. Sie werden sich hundert neue Namen geben und einander alle wieder abnehmen, leise, wie man einen Ohrring abnimmt.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 20, first published 1906
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La chambre dans la tour est obscure Mais son sourire éclaire leurs visages. Ils tâtonnent devant eux comme des aveugles et trouvent l'autre, comme une porte. Presque comme des enfants qui effrayés devant la nuit, ils se serrent l'un dans l'autre. Et pourtant ils n'ont pas peur. Il n'y a rien qui pourrait être contre eux : pas d'hier, pas de demain : car le temps s'est écroulé. Et ils fleurissent sur ses décombres. Il ne demande pas. « Ton mari ? » Elle ne demande pas : « Ton nom ? » C'est qu'il se sont trouvés pour être l'un pour l'autre une nouvelle race. Ils se donneront cent nouveaux noms et se les retireront tous l'un à l'autre, doucement, comme on enlève une boucle d'oreille.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 20, first published 1906
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Translation of title "Die Turmstube" = "La chambre dans la tour"This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 18
Word count: 122
Im Vorsaal über einem Sessel hängt der Waffenrock, das Bandelier und der Mantel von dem von Langenau. Seine Handschuhe liegen auf dem Fußboden. Seine Fahne steht steil, gelehnt an das Fensterkreuz. Sie ist schwarz und schlank. Draußen jagt ein Sturm über den Himmel hin und macht Stücke aus der Nacht, weiße und schwarze. Der Mondschein geht wie ein langer Blitz vorbei, und die reglose Fahne hat unruhige Schatten. Sie träumt.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 21, first published 1906
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Dans l'antichambre, sur un fauteuil, sont posés la tunique, le baudrier et le manteau de von Languenau. Ses gants gisent sur le plancher. Son drapeau est droit debout, appuyé à la croisée. Il est noir et étroit. Dehors une tempête court dans le ciel et déchire la nuit en morceaux blancs et noirs. Le clair de lune s'attarde comme un long éclair, et le drapeau immobile jette une ombre inquiète. Il rêve.
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 10
Word count: 72
War ein Fenster offen? Ist der Sturm im Haus? Wer schlägt die Türen zu? Wer geht durch die Zimmer? -- Laß. Wer es auch sei. Ins Turmgemach findet er nicht. Wie hinter hundert Türen ist dieser große Schlaf, den zwei Menschen gemeinsam haben; so gemeinsam wie eine Mutter oder einen Tod.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 22, first published 1906
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Confirmed with Rainer Maria Rilke, Werke. Kommentiere Ausgabe in vier Bänden, herausgegeben von Manfred Engel, Ulrich Fülleborn, Horst Nalewski, August Stahl, Band I Gedichte 1895 bis 1910, herausgegeben von Manfred Engel und Ulrich Fülleborn, Frankfurt am Main: Insel Verlag, 1996, page 150.
Une fenêtre était-elle ouverte ? La tempête est-elle dans la maison ? Qui claque les portes ? Qui traverse la chambre ? Laisse. Qui que ce soit. Dans la tour, il ne trouvera pas la chambre. Comme derrière cent portes c'est un grand sommeil que deux êtres ont ensemble ; ensemble comme avec une mère ou une mort.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 22, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 7
Word count: 53
Ist das der Morgen? Welche Sonne geht auf? Wie groß ist die Sonne. Sind das Vögel? Ihre Stimmen sind überall. Alles ist hell, aber es ist kein Tag. Alles ist laut, aber es sind nicht Vogelstimmen. Das sind die Balken, die leuchten. Das sind die Fenster, die schrein. Und sie schrein, rot, in die Feinde hinein, die draußen stehn im flackernden Land, schrein: Brand. Und mit zerrissenem Schlaf im Gesicht drängen sich alle, halb Eisen, halb nackt, von Zimmer zu Zimmer, von Trakt zu Trakt und suchen die Treppe. Und mit verschlagenem Atem stammeln Hörner im Hof: Sammeln, sammeln! Und bebende Trommeln.
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- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 23, first published 1906
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Confirmed with Rainer Maria Rilke, Werke. Kommentiere Ausgabe in vier Bänden, herausgegeben von Manfred Engel, Ulrich Fülleborn, Horst Nalewski, August Stahl, Band I Gedichte 1895 bis 1910, herausgegeben von Manfred Engel und Ulrich Fülleborn, Frankfurt am Main: Insel Verlag, 1996, page 150.
Est-ce le matin ? Quel soleil se lève ? Comme le soleil est grand. Sont-ce des oiseaux ? Leurs voix sont partout. Il fait clair partout, mais ce n'est pas le jour. Il y a du bruit partout, mais ce n'est pas la voix des oiseaux. Ce sont les poutres qui éclairent, Ce sont les fenêtres qui crient. Et, rouges, elles crient aux ennemis, qui sont dehors dans un pays qui flamboie, elles crient : au feu. Et le visage brisé de sommeil, ils se bousculent tous, moitié en armes, moitié nus, de chambre en chambre, d'une aile à l'autre, et cherchent les escaliers. Et en suffocant les clairons balbutient : Rassemblement, rassemblement ! avec les tambours trépidants.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 23, first published 1906
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Translation of title "Ist das der Morgen?" = "Est-ce le matin?"This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 15
Word count: 112
Aber die Fahne ist nicht dabei. Rufe: Cornet! Rasende Pferde, Gebete, Geschrei, Flüche: Cornet! Eisen an Eisen, Befehl und Signal; Stille: Cornet! Und noch einmal: Cornet! Und heraus mit der brausenden Reiterei. -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Aber die Fahne ist nicht dabei.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 24, first published 1906
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Mais le drapeau n'est pas là. Appel : cornette ! Chevaux endiablés, prières, cris Jurons : cornette ! Fer sur fer, ordres et signal. Silence : cornette ! Et encore une fois : cornette ! Et sortie de la cavalerie à toute allure. -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Mais le drapeau n'est pas là.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 24, first published 1906
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Translation of title "Aber die Fahne ist nicht dabei" = "Mais le drapeau n'est pas là"This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 10
Word count: 41
Er läuft um die Wette mit brennenden Gängen, durch Türen, die ihn glühend umdrängen, über Treppen, die ihn versengen, bricht er aus aus dem rasenden Bau. Auf seinen Armen trägt er die Fahne wie eine weiße, bewußtlose Frau. Und er findet ein Pferd, und es ist wie ein Schrei: über alles dahin und an allem vorbei, auch an den Seinen. Und da kommt auch die Fahne wieder zu sich und niemals war sie so königlich; und jetzt sehn sie sie alle, fern voran, und erkennen den hellen, helmlosen Mann und erkennen die Fahne . . . Aber da fängt sie zu scheinen an, wirft sich hinaus und wird groß und rot . . . -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Da brennt ihre Fahne mitten im Feind, und sie jagen ihr nach.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 25, first published 1906
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Il court à qui mieux mieux dans les couloirs en feu, passe des portes, ardentes qui l'enserrent de toutes parts, monte des escaliers qui le brûlent, se dégage du bâtiment endiablé. Il porte dans ses bras le drapeau, comme une blanche femme inconsciente. Et il trouve un cheval, et c'est comme un cri : par-dessus tout, dépassant tout, même les siens. Et alors le drapeau aussi revient à lui et jamais il n'a été aussi royal ; et maintenant tous le voient, loin en avant, et reconnaissent l'homme blond, sans casque et reconnaissent le drapeau... Mais alors il commence à luire, se déploie et grandit et rougit... -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- -- Là, au milieu des ennemis, leur drapeau brûle, et ils courent après.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 25, first published 1906
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Translation of title "Die Fahne" = "Le Drapeau"This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 19
Word count: 117
Der von Langenau ist tief im Feind, aber ganz allein. Der Schrecken hat um ihn einen runden Raum gemacht, und er hält, mitten drin, unter seiner langsam verlodernden Fahne. Langsam, fast nachdenklich, schaut er um sich. Es ist viel Fremdes, Buntes vor ihm. Gärten -- denkt er und lächelt. Aber da fühlt er, daß Augen ihn halten und erkennt Männer und weiß, daß es die heidnischen Hunde sind --: und wirft sein Pferd mitten hinein. Aber, als es jetzt hinter ihm zusammenschlägt, sind es doch wieder Gärten, und die sechzehn runden Säbel, die auf ihn zuspringen, Strahl um Strahl, sind ein Fest. Eine lachende Wasserkunst.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 26, first published 1906
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Von Languenau est au cœur des ennemis, mais tout seul. La terreur a créé un espace vide autour de lui, et il s'y tient, au milieu, sous son drapeau qui lentement se consume. Lentement, presque songeur, il regarde autour de lui. Il y a beaucoup de choses étranges, bariolées devant lui. Des jardins - pense-t-il et il sourit. Mais alors il sent que des yeux le fixent et il reconnaît des hommes et sait que ce sont des chiens de païens - : et il jette son cheval au-milieu d'eux. Mais, alors que maintenant derrière lui tout est détruit, les jardins sont à nouveau là, et les seize sabres courbes qui sur lui jaillissent, rai contre rai, sont une fête. Une riante fontaine.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 26, first published 1906
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Translation of title "Der Tod" = "La Mort"This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 16
Word count: 120
Der Waffenrock ist im Schlosse verbrannt, der Brief und das Rosenblatt einer fremden Frau. -- Im nächsten Frühjahr (es kam traurig und kalt) ritt ein Kurier des Freiherrn von Pirovano langsam in Langenau ein. Dort hat er eine alte Frau weinen sehen.
Text Authorship:
- by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 27, first published 1906
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La tunique a brûlé dans le château, la lettre et le pétale d'une femme étrangère. - Au printemps suivant (il est arrivé triste et froid), un courrier du baron von Pirovano est entré lentement à Languenau. Là il a vu une vieille femme pleurer.
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- a text in German (Deutsch) by Rainer Maria Rilke (1875 - 1926), no title, written 1899, appears in Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke, no. 27, first published 1906
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This text was added to the website: 2009-04-02
Line count: 6
Word count: 43