Enfant, je vous donnerai Pour vos fiançailles Un clair bleuet azuré Parmi l'or des pailles ; Et jamais un bleu plus pur N'aura teint de fleur plus belle, Sinon dans le vierge azur De votre prunelle. Enfant, je vous donnerai Pour vos épousailles Un œillet rouge, empourpré Comme les batailles : Et jamais calice en juin N'aura versé plus de fièvres, Sinon l'œillet purpurin De vos jeunes lèvres ! Enfant, je vous donnerai Pour vos funérailles Un lys hélas ! expiré Parmi les broussailles ; Et jamais plus belle fleur N'aura blèmi de la sorte Si ce n'est dans la pâleur De ta beauté morte.
Vingt mélodies
Song Cycle by Émile Pessard (1843 - 1917)
1. Les présents  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "Les présents", appears in Lieds et menus poèmes, no. 7, Paris, Bibliothèque Charpentier, éd. Eugène Fasquelle, first published 1892
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Confirmed with Catulle Mendès, Poésies: Hélas. Pour quatre poètes. Les vaines amours. Lieds et menus poèmes, Paris, Bibliothèque Charpentier, éd. Eugène Fasquelle, 1892, pages 163-164.
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2. Ma Mie Annette
Subtitle: Chanson rustique
Réveillez-vous, ma mie Annette, Et mettez vos plus beaux habits ; C'est aujourd'hui grand jour de fête, Le jour de fête du pays. La Jacqueline matinale, En branle dans le vieux clocher, Sonne la messe patronale, Et nous dit de nous dépêcher. Allons, ma mie, allons plus vite, Monsieur le Curé nous attend ; Sans nous si la messe était dite, Le bon Dieu serait mécontent. ... Après les Vêpres et complies, Bras dessus dessous nous irons, nous promener dans les prairies Et dans les bois des environs ; Nous reviendrons par la Venelle, Où neige la fleur de sureaux, Dont la sauvage odeur se mêle Avec l'odeur des foins nouveaux. ... ... Hélas ! mon Dieu, je me rappelle Que l'an dernier, à la moisson, Celle qu'en vain ma voix appelle Chanta sa dernière chanson. De sa maison quand je l'ai vue Pour la dernière fois sortir, Elle était d'un drap vêtue Et ne devait pas revenir ; Car ma pauvre petite amie Sur un froid et dur oreiller, Depuis longtemps est endormie Et ne peut pas se réveiller.
Text Authorship:
- by Louis-Henri Murger (1822 - 1861), as Henry Murger, "Ma mie Annette", written 1850, appears in Les Nuits d'hiver, in 2. Chansons rustiques, no. 2, Paris, Éd. Michel Lévy frères, first published 1862
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Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler3. Pépa La Brune
Subtitle: Basquaise
Pépa la brune a dans les yeux L'éclat du jour vif et joyeux, Sa voix est caressante, Son cœur n'a pas d'amours ! Déjà, pourtant, plus d'un galant Jeta sur elle un œil brûlant, Mais fière, insouciante, Elle s'en moquera toujours ! Car elle est souple comme un fin roseau, Légère, vive comme un oiseau ! Tous les soirs d'été, ah ! regardez-la Et voyez que de charme elle a ! Sur la place elle danse Comme avec grâce elle s'élance ! Quand vient la saison de beaux orangers, Regardez fuir ses pas légers, Sa basquine où l'or étincelle Sème des rayons autour d'elle ! Oui, mais hélas ! Hélas, Pépa, fille cruelle ! Hélas ! toujours Rit des amours ! Pour la beauté de son œil noir, Andrès se meurt d'un fol espoir Depuis l'aube naissante Jusqu'au déclin du jour. Malgré sa flamme et ses aveux L'enfant, rebelle à tous ses vœux, Toujours indifférente, Le désespère sans retour ! Car elle est souple comme un fin roseau, Légère, vive comme un oiseau ! Tous les soirs d'été, ah ! regardez-la Et voyez que de charme elle a ! Sur la place elle danse Comme avec grâce elle s'élance ! Quand vient la saison de beaux orangers, Regardez fuir ses pas légers, Sa basquine où l'or étincelle Sème des rayons autour d'elle ! Prends garde à toi ! Prends garde à toi ! fille cruelle ! Pépa, l'amour Finit un jour !
Text Authorship:
- by Eugène Adénis-Colombeau (1854 - 1923)
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Researcher for this page: Johann Winkler4. Les papillons  [sung text not yet checked]
Les papillons couleur de neige Volent par essaims sur la mer ; Beaux papillons blancs, quand pourrai-je Prendre le bleu chemin de l'air ? Savez-vous, ô belle des belles, Ma bayadère aux yeux de jais, S'ils me [pouvaient]1 prêter leurs ailes, Dites, savez-vous où j'irais ? Sans prendre un seul baiser aux roses, À travers vallons et forêts, J'irais à vos lèvres mi-closes, Fleur de mon âme, et j'y mourrais.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), title 1: "Les papillons", title 2: "Pantoum", written 1837, appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Motýli"
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
Note: this poem was titled "Pantoum" in L'Eldorado and Fortunio, and titled "Les papillons" in other editions.
1 in some settings, "voulaient"; we will add further information when we obtain it.Researcher for this page: Emily Ezust [Administrator]
4. La farfaletta
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Text Authorship:
- by Giuseppe Zaffira (flourished 1868-1886)
Based on:
- a text in French (Français) by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), title 1: "Les papillons", title 2: "Pantoum", written 1837, appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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5. Bonjour Suzon
Bonjour Suzon, ma fleur des bois ! Es-tu toujours la plus jolie ? Je reviens, tel que tu me vois, D'un grand voyage en Italie, Du paradis j'ai fait le tour ; J'ai fait des vers, chanté l'amour. Mais que t'importe ? Je passe devant ta maison ; Ouvre ta porte. Bonjour, Suzon ! Je t'ai vue au temps des lilas. Ton cœur joyeux venait d'éclore. Et tu disais : "je ne veux pas, Je ne veux pas qu'on m'aime encore." Qu'as-tu fait depuis mon départ ? Qui part trop tôt revient trop tard. Mais que m'importe ? Je passe devant ta maison ; Ouvre ta porte. Bonjour, Suzon !
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson: Bonjour Suzon", written 1844, appears in Poésies posthumes, first published 1860
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Michael P Rosewall) , copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
6. L'éventail de Suzette
Ma Suzon reposait seulette : Elle rêvait, Et l'amour veillait en cachette A son chevet ; Il posait, se glissant près d'elle Sans l'éveiller, Son carquois d'or sur la dentelle De l'oreiller. « O Suzon ! » disait le perfide, « Pour tes beaux yeux J'ai quitté les jardins de Gnide, J'ai fui les Dieux. » Et plus léger que l'hirondelle, Qui fend l'azur, Il caressait du bout de l'aile Son front si pur ... « Je vous tiens, monsieur le volage ! » Lui dit Suzon, « Entrez ! entrez dans cette cage, Vite en prison. » Mais lui, riant en vrai rebelle De cet arrêt, S'échappe, abandonnant une aile, Et disparait. Il a réveillé ma Suzette En se sauvant ; L'aile blanche, en sa main fluette, Palpite au vent. Elle songe et la considère Très en détail ; « Tiens ! » se dit-elle, « j'en vais faire Un éventail. » On va quérir lames d'ivoire, Paillons d'or pur, Glands et cordons, rubans de moire Couleur d'azur. Chaque soir, l'éventail repose Jusqu'au matin Dans un coffret de bois de rose Et de satin. Mais, hélas ! depuis, que d'œillades, De billets doux ! Que de soupirs, de sérénades ! J'en suis jaloux. Chaque soir, mon âme inquiète Est en travail : Maudits soient l'amour et Suzette Et l'éventail !
Text Authorship:
- by Edmond Roche (1828 - 1861), "L'éventail de Suzette", written 1861, appears in Poésies posthumes, in Légendes et poèmes, Paris, Éd. Michel Lévy Frères, first published 1863
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Researcher for this page: Johann Winkler7. Les fourriers d'été  [sung text not yet checked]
Les fourriers d'Este sont venus Pour appareillier son logis, Et ont fait tendre ses tappis, De fleurs et verdure tissus. En estandant tappis velus, De vert herbe par le pais, Les fourriers d'Este sont venus Pour appareillier son logis. Cueurs d'ennuy pieca morfondus, Dieu mercy, sont sains et jolis ; Alez vous en, prenez pais, Yver, vous ne demourres plus ; Les fourriers d'Este sont venus.
Text Authorship:
- by Charles, Duc d'Orléans (1394 - 1465), title 1: "Rondeau XXX", title 2: "Rondel LXI", written 1431
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Modernized version:Les fourriers d'Eté sont venus Pour appareiller son logis, Et ont fait tendre ses tapis, De fleurs et verdure tissus. En étendant tapis velus, De vert herbe par le pays, Les fourriers d'Eté sont venus Pour appareiller son logis. Cœurs d'ennui piéça morfondus, Dieu merci, sont sains et jolis ; Allez-vous-en, prenez pays, Hiver, vous ne demeurez plus ; Les fourriers d'Eté sont venus.
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8. Sonnet d'Arvers  [sung text not yet checked]
[Mon âme]1 a son secret, [ma vie]2 a son mystère : Un amour éternel en un moment conçu. Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire, Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre [Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;]3 À l'austère devoir pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle : « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.
Text Authorship:
- by Félix Arvers (1806 - 1850), "Sonnet imité de l'italien", written 1833, appears in Mes heures perdues, Poésies, Paris, Éd. Fournier jeune, first published 1833
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
1 Lemariey: "Mon cœur"; Thomé, Van Straten: "Ma vie"
2 Lemariey, Van Straten: "mon âme" (further changes may exist but are not shown above) ; Widor: "mon cœur"
3 Widor: "Ce cœur vibrant d'amour enchaîné sur ses pas !"
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9. Nous nous aimons tant
Subtitle: Souvenir
Ensemble pleurant et chantant Nous avions grandi côte à côte, Hélas ! était-ce notre faute, Si, tous deux, nous nous aimions tant ? Sa tête touchait mon épaule, Lorsqu'elle dit dans un sanglot : « Si tu m'aimes, reviens bientôt, Ou j'irai dormir sous un saule. » Un an plus tard je revenais, Le cœur plein d'espoir et fidèle ; Je souriais à l'hirondelle, Au clocher gris, aux grands genêts. Je heurtai joyeux à la porte : La vieille Yvonne au seuil parut, Me regarda ... me reconnut Et me répondit : « Elle est morte. » Ensemble pleurant et chantant Nous avions grandi côte à côte, Hélas ! était-ce notre faute, Si, tous deux, nous nous aimions tant ?
Text Authorship:
- by Oscar de Poli, Vicomte (1838 - 1908)
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Researcher for this page: Johann Winkler10. L'adieu du matin
Le matin, dès que je te quitte, Songeant aux longs ennuis du jour, Je dis au soir : « Ah! reviens vite, Et ramène-moi mon amour. » Et pendant toute la journée, Ton dernier mot d'adieu me suit, Et dans mon âme abandonnée, J'entends ce mystérieux bruit. Bruit d'adieu, que mon cœur sonore Sent à ses parois attaché Comme un cristal qui vibre encore Longtemps après qu'on l'a touché.
Text Authorship:
- by Edmond Roche (1828 - 1861), "Le matin dès que je te quitte", written 1860, appears in Poésies posthumes, in Légendes et poèmes, Paris, Éd. Michel Lévy Frères, first published 1863
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Researcher for this page: Johann Winkler11. À Saint Blaise  [sung text not yet checked]
À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vous étiez, vous étiez bien aise À Saint-Blaise. À Saint-Blaise, à la Zuecca, Nous étions bien là. Mais de vous en souvenir Prendrez-vous la peine ? Mais de vous en souvenir Et d'y revenir, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Dans les prés fleuris cueillir la verveine, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vivre et mourir là !
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson: À Saint-Blaise, à la Zuecca", appears in Poésies nouvelles
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Victoria de Menil) , "In St. Blaise at the Zuecca", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
12. Absence  [sung text not yet checked]
Reviens, reviens, ma bien-aimée ! Comme une fleur loin du soleil, La fleur de ma vie est fermée, Loin de ton sourire vermeil. Entre nos cœurs [tant de]1 distance ; [Tant]2 d'espace entre nos baisers. Ô sort amer ! ô dure absence ! Ô grands désirs inapaisés ! D'ici là-bas que de campagnes, Que de villes et de hameaux, Que de vallons et de montagnes, À lasser le pied des chevaux ! Au pays qui me prend ma belle, Hélas ! si je pouvais aller ; Et si mon corps avait une aile Comme mon âme pour voler ! Par-dessus [les]3 vertes collines, Les montagnes au front d'azur, Les champs rayés et les ravines, J'irais d'un vol rapide et sûr. Le corps ne suit pas la pensée; Pour moi, mon âme, va tout droit, Comme une colombe blessée, [T'abattre]4 au rebord de son toit. Descends dans sa gorge divine, Blonde et fauve comme de l'or, Douce comme un duvet d'hermine, Sa gorge, mon royal trésor ; [Et]5 dis, mon âme, à cette belle : [« Tu sais bien qu'il compte les jours ! Ô ma colombe ! à tire d'aile, Retourne au nid de nos amours. »]6
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Absence", written 1838, appears in La Comédie de la Mort, Paris, Éd. Desessart, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Absence"
- ENG English (Emily Ezust) , copyright © 2015
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Assenza", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 283.
1 Berlioz: "quelle"2 David: "Que"
3 Bizet, Lavigne: "nos"
4 Berlioz, Pedrell: "S'abbatre"
5 David: "Ah !"
6 Lavigne:
« Ô ma colombe ! à tire d'aile, Retourne au nid de nos amours. Tu sais bien qu'il compte les jours ! »
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Pierre Mathé [Guest Editor]
13. Rêverie
Rossignols au langage, Charmant sous le feuillage, Si j'avais votre douce voix, Sur un arbre, près d'elle, Je bercerais ma belle De mes chants dans le fond des bois. Ah ! si j'avais vos ailes, Rapides hirondelles, Lorsque je souffre tous les jours, Franchissant les espaces J'irais, suivant vos traces, Et volerais vers mes amours.
Text Authorship:
- by Jules Viard (1803 - 1858), "Rêve d'amant romantique", appears in Les petites joies de la vie humaine, Paris, Éd. Hetzel, first published 1858
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Researcher for this page: Johann Winkler14. Sous les grands tilleuls
Sous les grands tilleuls Est un banc de pierre, Baigné d'ombre fraiche, où deux amants seuls Peuvent, en rêvant, fermer la paupière. La main dans la main, Que de charmants rêves On peut échanger sur le lendemain. Aux parfums des fleurs, aux senteurs des sèves, Quand la nuit descend, Lente et langoureuse, Que le vent du soir passe en frémissant, Viens sous les tilleuls, ô mon amoureuse !
Text Authorship:
- by Edmond Roche (1828 - 1861), "Sous les grands tilleuls est un banc de pierre", appears in Poésies posthumes, in Légendes et poèmes, Paris, Éd. Michel Lévy Frères, first published 1863
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Researcher for this page: Johann Winkler15. Dites, la jeune belle  [sung text not yet checked]
Dites, la jeune belle, Où voulez-vous aller ? La voile [ouvre]1 son aile, La brise va souffler ! L'aviron est d'ivoire, Le pavillon de moire, Le gouvernail d'or fin ; J'ai pour lest une orange, Pour voile une aile d'ange, Pour mousse un séraphin. Dites, la jeune belle ! Où voulez-vous aller? La voile [ouvre]1 son aile, La brise va souffler ! Est-ce dans la Baltique, [Sur]2 la mer Pacifique, Dans l'île de Java ? Ou bien [dans la]3 Norwége, Cueillir la fleur de neige, Ou la fleur d'Angsoka ? Dites, la jeune belle, Où voulez-vous aller? [La voile ouvre son aile, La brise va souffler!]4 -- Menez-moi, dit la belle, À la rive fidèle Où l'on aime toujours. -- Cette rive, ma chère, On ne la connaît guère Au pays des amours.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Barcarolle", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Emily Ezust) , no title, copyright ©
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2011, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Dite, mia giovane bella", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 309.
1 Berlioz: "enfle"2 Berlioz, Gounod: "Dans"
3 Berlioz, Gounod: "est-ce en"
4 omitted by Berlioz and Gounod
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Pierre Mathé [Guest Editor]
16. Vieille chanson du jeune temps  [sung text not yet checked]
Je ne [songeais]1 pas à Rose ; Rose au bois vint avec moi ; Nous parlions de quelque chose, Mais je ne sais plus de quoi. J'étais froid comme les marbres ; Je marchais à pas distraits ; J'ai parlais des fleurs, des arbres ; Son œil semblait dire : «Après ?» La rosée offrait ses perles, Le taillis ses parasols ; J'allais ; j'écoutais les merles, Et Rose les rossignols. Moi, seize ans, et l'air morose, Elle, vingt ; ses yeux brillaient, Les rossignols chantaient Rose Et les merles me sifflaient, Rose droite sur ses hanches, Leva son beau bras tremblant Pour prendre une mûre aux branches ; Je ne vis pas son bras blanc. Une eau courait, fraîche et creuse, Sur les mousses de velours ; Et la nature amoureuse Dormait dans les grands bois sourds. Rose défit sa chaussure, Et mit, d'un air ingénu, Son petit pied dans l'eau pure ; Je ne vis pas son pied nu. Je ne savais que lui dire ; Je la suivais dans les bois, La voyant parfois sourire Et soupirer quelquefois. Je ne vis qu'elle était belle Qu'en sortant des grands bois sourds. « Soit, n'y pensons plus !» dit-elle. Depuis j'y pense toujours.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Vieille chanson du jeune temps", written 1831, appears in Les Contemplations, in 1. Livre premier -- Aurore, no. 19
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
1 Reyer, Delibes: "pensais"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
17. Premiers rayons !
Ah ! quel frisson d'ivresse agitant la nature, Parcourt les bois, les monts, les prés et les buissons ; La plaine est plus fleurie et la brise est plus pure, Le val et la forêt s'emplissent de chansons ! Oh ! les premiers rayons des beaux soleils de flamme, Qui font germer les fleurs et préparent le miel, De quels transports divins ils enfièvrent notre âme ! Clarté nouvelle, ah ! viens briller dans le ciel ! Tu ravis nos esprits séduits par de doux rêves, Nos cœurs sont ranimés sitôt que tu te lèves, Notre âme s'ouvre encore aux douceurs des aveux ! L'amour respire en toi, tu remplis la pensée, Et sans cesse charmée et tremblante oppressée, A sa gloire elle chante un hymne vers les cieux !
Text Authorship:
- by Eugène Adénis-Colombeau (1854 - 1923)
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Researcher for this page: Johann Winkler18. Son portrait
Je la voudrais rieuse et blonde, Le pied mignon, la taille ronde, L'air langoureux et les yeux bleus Dans le bonheur et la souffrance, Gardant toujours la transparence De son beau front et de ses yeux. Je voudrais que, dans sa noblesse, Son âme unit force et faiblesse Comme l'enfant dans ses ébats ; Que, sans changer, toujours nouvelle Sans ornements elle fut belle, Et surtout en n'y pensant pas. Je la voudrais comme ces reines Qu'on voyait, parcourant les plaines Sur leur cheval, au temps jadis ... Mais je lui voudrais tant de choses Que mes désirs sont rêves roses Qu'il faut laisser au paradis.
Text Authorship:
- by Gabriel Prévost (b. 1840)
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Researcher for this page: Johann Winkler19. Printemps, tu peux venir  [sung text not yet checked]
Tandis qu'à leurs œuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, [Prépare]1 en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement, lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons d'or. Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier. La nature au lit se repose ; Lui, descend au jardin désert Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges, Qu'aux merles il siffle à mi-voix, Il sème aux prés les perce-neiges Et les violettes aux bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d'argent du muguet. Sous l'herbe, pour que tu la cueilles, Il met la fraise au teint vermeil Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d'avril tournant la tête, Il dit : « Printemps, tu peux venir ! »
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Premier sourire du printemps", written 1851, appears in Émaux et Camées, first published 1851
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- CHI Chinese (中文) (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
First appeared in the journal La Presse, April 7, 1851, and then in Émaux et Camées in 1852.
1 Gounod: "Mars prépare"Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
20. La Vierge à la crèche  [sung text not yet checked]
Dans [ses]1 langes blancs, fraîchement cousus, La Vierge berçait son Enfant-Jésus. Lui, gazouillait comme un nid de mésanges. Elle le [berçait, et chantait]2 tout bas Ce que nous chantons à nos petits anges... Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas. Étonné, ravi de ce qu'il entend, Il rit dans sa crèche, et s'en va chantant Comme un saint lévite et comme un choriste ; Il bat la mesure avec ses deux bras, et la sainte Vierge est triste, bien triste, De voir son Jésus qui ne s'endort pas. » Doux Jésus, lui dit la mère en tremblant, » Dormez, mon agneau, mon bel agneau blanc. » Dormez; il est tard, la lampe est éteinte. » Votre front est rouge et vos membres las ; » Dormez, mon amour, et dormez sans crainte. « Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas. » Il fait froid, le vent souffle, point de feu... » Dormez, c'est la nuit, la nuit du bon Dieu. » C'est la nuit d'amour des chastes épouses ; » Vite, ami, cachons ces yeux sous nos draps, » Les étoiles d'or en seraient jalouses. « Mais l'Enfant-Jésus ne s'endormait pas. » Si quelques instants vous vous endormiez, » Les songes viendraient, en vol de ramiers, » Et feraient leurs nids sur vos deux paupières, » Ils viendront; dormez, doux Jésus. « -- Hélas ! Inutiles chants et vaines prières Le petit Jésus ne s'endormait pas. Et Marie alors, le regard voilé, Pencha sur son fils un front désolé, » Vous ne dormez pas, votre mère pleure, » Votre mère pleure, ô mon bel ami... « Des larmes coulaient de ses yeux ; sur l'heure, Le petit Jésus s'était endormi.
Text Authorship:
- by Alphonse Daudet (1840 - 1897), "La Vierge à la crèche", written 1858, appears in Les amoureuses, poèmes et fantaisies, no. 3, Nouvelle édition, Paris, G. Charpentier, first published 1876
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- ENG English (Peter Low) , "The Virgin at the Manger", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
1 Perillier: "les"; further changes may exist not shown above.
2 Franck: "berçait en chantant"
Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani