Voulez-vous entendre un chant, Un chant d'amour avenant Et plein d'harmonie ? Qui le fit ? Un chevalier Sous l'ombrage d'un laurier, Aux bras de sa mie. Sous l'hermine elle portait Chemisette en lin fluet, Fin corset de soie, Avec jupe d'or tramé, Clairs souliers de fleurs de mai Et le cœur en joie. Pour ceinturette elle avait Le feuillage dont se vêt Le bois qui verdoie ; Aux oreilles, pour pendants Elle avait des diamants Où le ciel flamboie. Sa mule au pied diligent Était ferrée en argent Sous l'or de la selle. Sur la croupe, tout entiers Étaient plantés trois rosiers En guise d'ombrelle. Comme elle allait par le pré, Un seigneur bien équipé Lui dit sans ambage : « Quel est donc votre pays ? De douce France je suis Du plus haut parage. Mon père est le rossignol Qui bien chante loin du sol, Au plus haut bocage : Et ma mère qui m'attend Est sirène, et va chantant Au plus haut rivage. Belle, votre parenté Est merveille, en vérité ; Plût à Dieu le père Que pour moi, simple mortel, Vous fussiez, devant l'autel, L'épouse très chère.
Chants de la vieille France: 20 mélodies et chansons du XIIIè au XVIIIè siècles
by Julien Tiersot (1857 - 1936)
1. La Belle au Rossignol
Subtitle: Romance du XIIIe Siècle
Text Authorship:
- by Léon-Émile Petitdidier (1839 - 1927), as Émile Blémont [an adaptation]
Based on:
- a text in Old French (Ancien français) by Anonymous/Unidentified Artist , 13th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]1. La Belle au Rossignol
Subtitle: Romance du XIIIe Siècle
Voulez-vous que je vous chant' Un son d'amour avenant ? Vilains nel fit mie, Ains le fit un chevalier Sous l'ombre d'un olivier Entr' les bras sa mie. Chemisette avait de lin Et blanc pelisson d'hermin Et bliaut de soie. Chauces eut de jaglolai Et solers de fleurs de mai, Estroit(e)ment chauçade. Ceinturette avait de fueil Qui verdit quand le temps mueil, D'or ert boutonade ; L'aumosnière était d'amour, Li pendant furent de fleur, Par amour fut donade. Et chevauchoit une mule; D'argent ert la ferreüre, La selle ert dorade : Sus la croupe par derriers Avait planté trois rosiers Pour fair(e) ci ombrage. Si s'en vet aval la prée : Chevaliers l'ont encontrée, Biau l'ont saluade. « Bele, dont estes vous née ? De France sui la loée Du plus haut parage. Li rossignox est mon père, Qui chante sur la ramée El plus haut boscage. La seraine ele est ma mère, Qui chante en la mer salée El plus haut rivage. Bele, bon fussiez vous née, Bin estes enparentée Et de haut parage. Pleüst à Deu notre père Que vous me fussiez donée A fame esposade! »
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, 13th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. La bergère et le roi
Subtitle: Pastourelle du Roi de Navarre
L'autre jour, pour se distraire, Près d'un bois et d'un verger, Sur ma route une bergère Chantait sous un vert pommier : « Ah ! disait-elle en premire, Ah ! l'amour, le tendre amour ! » Je lui dis donc à mon tour (Bien que pour elle étranger) Je lui dis sans y songer : « Dieu vous garde en ce beau jour ! » Mon salut, cette bergère Me le rend pour commencer ; La voyant fraîche et légère, Je prétends la courtiser : « Belle voulez-vous m'aimer ? Vous aurez très noble atour. Ne me faites point la cour, Votre dire est mensonger ; J'ai Perrin mon doux berger, Et ne veux pas d'autre amour. C'est, hélas ! grand pitié, belle, Un seigneur vaudrait bien mieux. Seuls les grands ont tout le zèle Qui rend l'amour précieux. Ils sont doux et gracieux, Tandis qu'un pauvre pasteur Est ingrat même au labeur. Levez donc plus haut les yeux, Aimez-moi, le cœur joyeux, Vous serez riche en retour. Par Jésus, généreux sire, Je refuse votre don. A quoi bon vouloir séduire Pour laisser à l'abandon. Je m'en vais dans ma maison Dont me plaît mieux le séjour Que celui de votre tour. Un fat n'est pas moins félon Que le traître Ganelon. L'agneau doit fuir le vautour. Je compris que la bergère la détromper. Quand je fus pour l'embrasser, La méchante eut un grand cri: « Ah ! Perrin ! viens par ici ! » Ne pouvant la captiver, Je n'eus plus qu'à chevaucher Devant un cœur moins transi. Envoi Mais la belle de railler : « Bon voyage, chevalier, Chevalier par trop hardi ! »
Text Authorship:
- by Léon-Émile Petitdidier (1839 - 1927), as Émile Blémont [an adaptation]
Based on:
- a text in Old French (Ancien français) by Thibaut Ier de Navarre (1201 - 1253), "Pastourelle", 13th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. La Bergère et le Roi
Subtitle: Pastourelle du Roi de Navarre
L'Autrier, par la matinée, Entre un bois et un vergier, Une pastore ai trouvée Chantant por soi envoisier, Et disoit un son premier : « Ci me tient li mos d'amor ! » Tantost cele part m'entor Que je l'oi desrainier, Se li dis sans delaier : «Bele, Dex vos doint bon jor ! » Mon salu sanz demorée Me rendi et sanz targier. Molt ert fresche et colorée, Si mi plot à acointier. « Bele, vostre amor vos quier. S'avroiz de moi riche ator. » Elle respont : « Tricheor Sont mes trop cil chevalier. Mielz aim Perrin mon bergier Que riche home gengleor! » « Bele, ce ne dites mie : Chevalier sont trop vaillant. Qui set donc avoir amie Ne servir a son talent Fors chevalier et tel gent ? Mes l'amors d'un bergeron Certes ne vaut un bouton. Partez vos en aitant E m'amez; je vos creant De moi avroiz riche don. » « Sire, par Sainte Marie, Vos en parlez por néant. Mainte dame avront trichie Cil chevalier soudoiant. Trop sont faus et mal pensant, Pis valent que Guenelon. Je m'en revois en meson, Car Perrins qui mi atent M'aime de cuer loiaument. Abaissiez vostre raison. » J'entendi bien la bergiere Qu'ele me velt eschaper. Molt li fis longue priere, Mes n'i poi riens conquester. Lors la pris à acoler, Et ele gete un haut cri : « Perrinet, trahi, trahi ! » Du bois prenent à hucher, Ja la lais sans demorer, Seur mon cheval m'en parti Envoi: Quant ele m'en veist aler, Ele dist par ramposner : « Chevalier sont trop hardi. »
Text Authorship:
- by Thibaut Ier de Navarre (1201 - 1253), "Pastourelle", 13th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Plainte de celle qui n'est pas aimée
Amour, que vous ai-je fait ? J'aime, hélas ! sans être aimeée. On me dit belle à souhait, Mais à lui point je n'agrèe. Oh ! Dieu ! pourquoi suis-je née, Pour ainsi pleurer sa foi ? Amour douce et désirée, Enamourez-le de moi. J'ai peur, j'ai grand peur qu'il n'ait Autre part mis sa pensée. Car si doux est son attrait, Sa façon si bien tournée, Qu'une autre belle charmée, L'a mis sans doute en émoi, Amour douce et désirée, Enamourez-le de moi. D'un regard, il m'asoustrait Tout mon cœur : j'en suis navrée Doucement. Ce mal me plaît. Oh ! mon Dieu, s'il m'eût aimée ! Ah ! plus de peine éplorée ! Plus de douleur ! plus d'effroi ! Amour douce et désirée, Enamourez-le de moi.
Text Authorship:
- by Léon-Émile Petitdidier (1839 - 1927), as Émile Blémont [an adaptation]
Based on:
- a text in Old French (Ancien français) by Jehan de Lescurel (d. 1304), "Enamourez-le de mi"
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Plainte de celle qui n'est pas aimée
Amours, que vous ai meffait ? Que suis amie non amée ? Au dous plaisant m'avez fait, Lasse, et point ne li agrée. Et de quelle eure sui née Quant je n'ai loial ami ? Amours douce et desirrée, Enamourez-le de mi. J'ai grant paour que il n'ait Allieurs mise sa pensée ; Quar tant est de dous atrait. Sa guise si savourée, Qu'aucune autre enamourée L'a atrait, ce croi, à mi. Amours douce et desirrée, Enamourés-le de mir. Ses regars m'a du cors trait Mon cuer ; ainsi m'a navrée Doucement ; très bien me plait. Dex ! s'ausi m'avoit donnée S'amour, plus beneurée Ne seroit : pour ce vous pri. Amours douce et desirrée, Enamourez-le de mi.
Text Authorship:
- by Jehan de Lescurel (d. 1304), "Enamourez-le de mi"
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. J'ai vu la beauté de ma mie
J'ai vu la beauté de ma mie Enfermée en une tour. Plût à la Vierge Marie Que j'en fuse le seignour, Et le soleil fût couché, Et le jour brillât déjà Et je vous tenisse, belle, Par amour entre mes bras. Mon cœur, que feras-tu ? Ton plaisir est perdu, Ton bonheur et ta joie, Et, qui pire est, plus vivre ne pourroie. Dites-moi, ma belle fille, Où est votre père allé ? Par ma foi, dit-elle, sire, Est allé au bois chasser. J'ai ouï le cor corner, Je crois que le cerf a pris. Belle, si j'ai votre amour, J'aurai chasse mieux que lui. Mon cœur, que feras-tu ? etc
Text Authorship:
- from Volkslieder (Folksongs) , 15th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Gentils galants de France
« Gentils galants de France Qui en la guerre allez, Je vous prie qu’il vous plaise Mon ami saluer. » « Comment le saluerais Quand point ne le connais ? » « Il est bon à connaître : Il est de blanc armé ; « Il porte la croix blanche, Les éperons dorés, Et au bout de sa lance Un fer d’argent doré. » « Ne pleurez plus, la belle, Car il est trépassé ; Il est mort en Bretagne, Les Bretons l’ont tué. « J’ai vu creuser sa fosse L’orée d’un vert pré, Et vu chanter sa messe À quatre cordeliers. »
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, "Gentils galants de France"
See other settings of this text.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Joost van der Linden [Guest Editor]6. L'amour de moi
L'amour de moi, s'y est enclose Dedans un joli jardinet Où croît la rose et le muguet, Et aussi fait la passerose. Ce jardin est bel et plaisant, Il est garni de toutes fleurs. On y prend son ébattement, Autant la nuit comme le jour. Hélas ! il n'est si douce chose Que de ce doux rossignolet Qui chante au soir, au matinet. Quand il est las, il se repose. Je la vis l'autre jour cueillir La violette en un vert pré. La plus belle qu'oncque je vis, Et la plus plaisante à mon gré. Je l'ai regardé une pose ; Elle était blanche comme lait Et douce comme un agnelet, Vermeille et fraîche comme rose.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author ( 15th century ) , from Le Manuscript de Bayeux
See other settings of this text.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Adam Taylor7. En venant de Lyon
En venant de Lyon de voir tenir le pas, Je rencontrai trois dames qui dansaient bras à bras, La la la la la a a, la la la la la lère. Trois mignons les menaient robustes et gaillards, Pour points d'orfevrerie et manteaux de damas, La la la la la a a, la la la la la lère. Les chaînes en écharpe traînantes jusqu'en bas, Et faisaient des gambades plus haut que leurs plumas, La la la la la a a, la la la la la lère. J'y avisai ma dame qui ne me voyait pas, Faisant chère moyenne, et à son rang chanta, La la la la la a a, la la la la la lère. Mon cœur n'est pas en joie pourtant sy je m'ébats : Mon ami est en cour qui avecques lui l'a, La la la la la a a, la la la la la lère. Mais j'ai bonne espérance que bientôt reviendra, En dépit qui qu'en grogne, toujours il m'aimera, La la la la la a a, la la la la la lère.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, XVth century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]8. Joli mois de Mai
Subtitle: Mélodie populaire
Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Nous étions trois dames sous un pommier doux. Disions l'une à l'autre : Compagne, tu dois Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Ça, dit la première, je crois qu'il fait jour. Ça, dit la seconde, j'entends le tambour Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Ça, dit la seconde, j'entends le tambour. Ça, dit la troisième, ce sont nos amours Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Ils vont à la guerre combattre pour nous. Gagne la bataille, aura mes amours Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ? Gagne la bataille, aura mes amours, Qu'il perde ou qu'il gagne, les aura toujours Joli mois de Mai, quand reviendras-tu ?
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, XVth century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]9. Margot, labourez les vignes
Margot, labourez les vignes, Vignes, vignes, vignolet, Margot, labourez les vignes Gaîment. En passant la Lorraine, Margot, Rencontrai trois capitaines, Margot. Margot, labourez les vignes, etc. Ils m’ont appelé vilaine, Margot, Je suis leur fièvre quartaine, Margot. Margot, labourez les vignes, etc. Je ne suis pas si vilaine, Margot, Puisque le fils du roi m’aime, Margot. Margot, labourez les vignes, etc. Il m’a donné pour étrenne, Margot, Un bouquet de Marjolaine, Margot, Margot, labourez les vignes, etc. S’il fleurit, je serait reine, Margot, S’il y meurt, je perds ma peine, Margot. Margot, labourez les vignes, etc.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, 16th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]10a. Deux chansons de Clément Marot sur le même air (XVIe Siècle), 1o. Chanson XXIV
Quand vous voudrez faire une amie, Prenez-la de belle grandeur, En son esprit non endormie, En ses appâts, bonne rondeur; Douceur En cœur, Langage Bien sage, Dansant, chantant par bons accords Et ferme de cœur et de corps. Si vous la prenez trop jeunette, Vous en aurez peu d'entretien. Pour durer, prenez la brunette, En bon point, d'assuré maintien. Tel bien Vaut bien Qu'on fasse La chasse Du plaisant gibier amoureux: Qui prend telle proie est heureux.
Text Authorship:
- by Clément Marot (1496 - 1544), no title, appears in L'adolescence Clémentine, in Chansons, no. 24
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
10b. Deux chansons de Clément Marot sur le même air (XVIe Siècle), 2o. Chanson XXV. Du jour de Noël
Une pastourelle gentille, Et un berger en un verger, L'autre hier en jouant à la bille S'entredisaient, pour abréger : Roger Berger Légère Bergère C'est trop à la bille joué ; Chantons Noë, Noë, Noë. Te souvient-il plus du prophète Qui nous dit cas de si haut fait Que d'une pucelle parfaite Naîtrait un enfant tout parfait ? L'effet Est fait, La belle Pucelle Un fils a du ciel avoué : Chantons Noë, Noë, Noë.
Text Authorship:
- by Clément Marot (1496 - 1544), "Chanson vingtcinquiesme du jour de Noël", written c1530, appears in L'adolescence Clémentine, in Chansons, no. 25
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David K. Smythe) , "Song of Christmas Day", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
11. Mignonne, allons voir si la rose
Mignonne, allons voir si la rose, Qui cette nuit avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu cette vesprée Les lys de sa robe pourprée Et son teint au vôtre pareil. Las ! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a, dessus la place, Las ! Las ! ses beautés laissé choir ! Ô vrayment marastre nature, Puisqu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez Mignonne, Tandis que vostre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez vostre jeunesse : Comme à ceste fleur la vieillesse Fera ternir vostre beauté.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "À Cassandre"
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
Somewhat
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]12. Avril
Avril, l'honneur et des mois Et des bois : Avril, la douce espérance Des fruits qui sous le coton Du bouton Nourissent leur jeune enfance. ... Avril, c'est ta douce main Qui du sein De la nature desserre Une moisson de senteurs, Et de fleurs, Embaumant l'Air et la Terre. ... C'est toi courtois et gentil, Qui d'exil Retires ces passagéres, Ces arondelles qui vont, Et qui sont Du printemps les messagéres. ... C'est à ton heureux retour Que l'amour Souffle à doucettes haleines, Un feu discret et couvert, Que l'hiver Recélait dedans nos veines.
Text Authorship:
- by Rémy Belleau (1527/8 - 1577), "Avril", written 1560, appears in La bergerie
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Bertram Kottmann) , "April", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "April", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
13. Vaudevire
O tintamarre plaisant Et doucement résonnant Des tonneaux que l'on relie, Signe qu'on boira d'autant. Cela me fait réjouir. O belle harmonie ! Sans toi je m'allais mourir De mélancholie. Comme moi, tout bon buveur Au maillet et au chasseur Met les deux mains sans vergogne Et s'employe de bon cœur A relever ses tonneaux, Et lui-même cogne, Pour remplir tôt ses vaisseaux Hâte sa besogne. Sans fruit, vignes et pommiers Avaient dedans nos gosiers Trop laissé la sécheresse Et aux tonneaux et celliers. Cet an, par fertilité Nous donne largesse ; Ne crions plus la cherté : A vous notre hôtesse ! Voici bon cidre nouveau ; Je crois qu'il est fait sans eau ; Il est chaud à la fourcelle Et donne jusqu'au cerveau. Le Dameret excellent A la couleur telle : Si j'en buvais bien souvent, Faudrait la hardelle. Au prix d'antan, un chacun Dit qu'on a trois pots pour un : Bon marché pour une chose Qui donne un si bon parfum. Je trouve en toi plus d'odeur Qu'au musc ou la rose : Baise-moi, pauvre cœur, Et de moi dispose.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, 17th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]14. Laissez‑moi planter le Mai
Hier matin je m'y levai. Laissez-moi planter le mai ! Vers le bois je m'en allai, En riant, tout en riant. Laissez-moi planter le mai, Moi qui suis gentil galant. Ma bergère j'y trouvai Laissez-moi planter le mai ! Bergère il nous faut aimer, En riant, tout en riant. Laissez-moi planter le mai, Moi qui suis gentil galant. Oh ! partez, mon doux berger ! Laissez-moi planter le mai, Car ma mère est dans ces prés, En riant, tout en riant. Laissez-moi planter le mai, Moi qui suis gentil galant.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, 17th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]15. Nicolas va voir Jeanne
Nicolas va voir Jeanne : « Eh ! Jeanne, dormez-vous ? Nicolas va voir Jeanne : Eh ! Jeanne, dormez-vous ? » Je ne dors ni ne veille Et ne pense point à vous. Vous y perdez vos pas, Nicolas, Ce sont pas perdus pour vous. « Adieu, cruelle Jeanne, Si vous ne m'aimez pas. Adieu, cruelle Jeanne, Si vous ne m'aimez pas : Je monte sur mon âne Pour galoper au trépas. » Courez, ne bronchez pas, Nicolas, Surtout, n'en revenez pas. Nicolas lui dit : « Folle ! » Elle l'appela « Fou ! » Nicolas lui dit : « Folle ! » Elle l'appela « Fou ! » A ces douces paroles, Il lui veut tâter le poulx. Vous y perdez vos pas, Nicolas, Sont tous pas perdus pour vous. « Ma foi, dit-il, je grille Et meurs pour vos yeux doux. Ma foi, dit-il, je grille Et meurs pour vos yeux doux. » Jeanne avec sa béquille Pensa l'assommer de coups. Vous y perdez vos pas, Nicolas, Sont tous pas perdus pour vous.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, 17th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]16. Musette
Clairs ruisseaux, ormeaux, verte prairie Qui parez ma campagne chérie, Bois, palissade fleurie, Soyez témoins de l'amour. Le repos de mon âme attendrie Ne fait plus le bonheur de ma vie. J'offre mes vœux à Sylvie, Je viens lui faire ma cour. Je la retiens dans ce charmant séjour, Je l'aime et je le lui dis sans détour, Elle jure en ce jour Qu'elle y répond par un sincère retour. Tendres flammes, Dans nos âmes Lancez vos traits, Unissez-nous pour jamais ; Que sans feinte, Sans nulle crainte, Mille plaisirs Viennent combler nos ardents désirs. Dieux ! que je chéris ma chaîne ! Doux penchant qui nous entraîne, Tu fais naître dans mon cœur Cette aimable langueur Du vrai bonheur! Ma tendresse Me presse Sans cesse ; Déjà je sens Mille transports naissants. Ainsi parlait ce tendre amant, Ses transports marquaient son empressement ; Bientôt il trouva le moment De finir son tourment. La bergère Sylvie s'écria D'une voix qu'Amour coupa : Ah ! Ah ! cher amant, laissez-moi là ! Mais il lui prit la main, Il la pressa, Il la baisa. Sylvie le pria, Le supplia, Mais point ne la laissa. Clairs ruisseaux, ormeaux, verte prairie Qui parez ma campagne chérie, Bois, palissade fleurie, Soyez témoins de l'amour. Le repos de mon âme attendrie Ne fait plus le bonheur de ma vie. J'offre mes vœux à Sylvie, Je viens lui faire ma cour. Je la retiens dans ce charmant séjour, Je l'aime et je le lui dis sans détour, Elle jure en ce jour Qu'elle y répond par un sincère retour. ... ...
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author, 18th century
Go to the general single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]17. Tambourin
Viens dans ce bocage, belle Aminte, Sans contrainte, on y forme des vœux. Viens ! Viens dans ce bocage, belle Aminte, Il est fait pour les plaisirs et les jeux. Viens ! Le ramage des oiseaux, Le murmure des eaux, Tout nous engage A choisir ce beau séjour Pour offrir à l'amour Un tendre hommage. À l'ombrage des forêts, Goûtons les biens secrets D'un aimable badinage ; Nous sommes tous deux Dans le bel âge, De nos chaînes resserrons les nœuds ; Vives ardeurs, moments flatteurs, Que vos douceurs à jamais charment nos cœurs.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author ( 18th century )
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Note: the text above is Tiersot's sung text. Variants by Weckerlin are below. This may change when we track down the original texts.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Shawn Thuris [Guest Editor] , Laura Prichard [Guest Editor]18. Romance d'Alexis
Alexis depuis deux ans Adorait Glycère. Il cachait depuis ce temps les tendres sentiments. Un jour il apperçut la mère Qui dans la plaine travaillait. Il vole aux pieds de la bergère Pour lui conter ce qu’il souffrait. Il frappa bien doucement ; Elle ouvrit la porte. Ah ! dit-il, un seul moment, Écoutez mon tourment ! Non, non, fuyez, répondit-elle, Par votre amour vous me charmez ; Mais voyez ma frayeur mortelle Et laissez-moi, si vous m'aimez. Eh bien, je vous obéis O vous que j'adore. Si vous aimez Alexis, Tous ses maux sont finis. Mais jurez-moi qu'avant l'aurore, En faisant paître vos moutons, Nous nous dirons cent fois encore Que pour toujours nous nous aimons. La peur fit qu’elle jura D’aller sur l’herbette : Il prit sa main la baisa, Et puis il s’en alla. Le lendemain la bergerette Voulout accomplir son serment ; Helas ! on dit que la pauvrette Perdit beaucoup en s’acquittant.
Text Authorship:
- possibly by Jean-Benjamin de La Borde (1734 - 1794), 18th century
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]19. Romance du Saule
Au pied d’un saule assise tous les jours
Mais sur son cœur que navrait sa blessure
Tête baissée en dolente posture
On l’entendrait qui pleurait ses amours
Chantez le saule et sa douce verdure.
Et cependant les limpides ruisseaux
A ses sanglots mêlaient leur doux murmure.
Pleurs de ses yeux s’échappaient sans mesure,
Qui les rochers affligeaient sur ses maux.
Chantez le saule et sa douce verdure.
O saule verd, saule que je chéris !
Saule d’amour, seras ma parure :
Ne l’accusez des ennuis que j’endure ;
Je lui pardonne, helas ! tous ses mépris.
Chantez le saule et sa douce verdure.
...
Text Authorship:
- by Pierre Letourneur (1736 - 1788) [an adaptation]
Based on:
- a text in English by William Shakespeare (1564 - 1616), appears in The Tragedy of Othello, the Moor of Venice, Act IV scene 3 [an adaptation]
Based on:
- a text in Middle English from Volkslieder (Folksongs) , "Willow song", first published 1583
See other settings of this text.
Note: The text was chosen by Mme. Corancez for Rousseau to set to music, as described in Poet-Lore, A Monthly Magazine Devoted to Shake-Speare, Browning, and the Comparative Study of Literature, Volume 1, Philadelphia, 1889, page 173
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Iain Sneddon [Guest Editor]20. Romance du Saule
Au pied d'un saule assise tristement, Voyant couler le ruisseau qui murmure, La belle Isaure, en pleurant son injure, Croyait ainsi parler à son amant. Chantez le saule et sa douce verdure. ... Comme une fleur, je n'eus que deux instans : T'aimer... mourir. Hélas ! mon ame est pure. On t'a trompé ; tu verras l'imposture ; Tu la verras ; il ne sera plus temps. Chantez le saule et sa douce verdure. Mais le jour baisse, et l'air s'est épaissi ; J'entends crier l'oiseau de triste augure ; Ces verts rameaux penchent leur chevelure ; Ce saule pleure ; et moi je pleure aussi. Chantez le saule et sa douce verdure. On dit qu'alors Isaure s'arrêta ; Tout resta mort, muet dans la nature ; Le vent, sans bruit ; le ruisseau, sans murmure. Jamais depuis Isaure ne chanta. Chantez le saule et sa douce verdure. ...
Text Authorship:
- by Jean-François Ducis (1733 - 1816), "Romance du saule" [an adaptation]
Based on:
- a text in English by William Shakespeare (1564 - 1616), appears in The Tragedy of Othello, the Moor of Venice, Act IV scene 3 [an adaptation]
Based on:
- a text in Middle English from Volkslieder (Folksongs) , "Willow song", first published 1583
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]