[Églantine ! Humble]1 fleur, comme moi solitaire, Ne crains pas que sur toi j'ose étendre ma main. Sans en être arrachée orne un moment la terre, Et comme un doux rayon console mon chemin. Quand les tièdes zéphirs s'endorment sous l'ombrage, Quand le jour fatigué ferme ses yeux brûlants, Quand l'ombre se répand et brunit le feuillage, Par ton souffle, vers toi, guide mes pas tremblants. Mais ton front, humecté par le froid crépuscule, Se penche tristement pour éviter ses pleurs ; Tes parfums sont enclos dans leur blanche cellule, Et le soir a changé ta forme et tes couleurs. Rose, console-toi ! Le jour qui va paraître, Rouvrira ton calice à ses feux ranimé ; Ta mourante auréole, il la fera renaître, Et ton front reprendra son éclat embaumé. Fleur au monde étrangère, ainsi que toi, dans l'ombre Je me cache et je cède à l'abandon du jour ; Mais un rayon d'espoir enchante ma nuit sombre : Il vient de l'autre rive... et j'attends son retour.
Vingt-cinq morceaux de chant à une et à plusieurs voix avec accompagnement de piano
Song Cycle by Edmond Michotte (1831 - 1914)
1. L'églantine  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "L'églantine", appears in La guirlande de roses dédiée aux dames lyonnaises, first published <<1830
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View original text (without footnotes)1 Arnault: "L'églantine, humble"; further changes may exist not shown above.
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2. L'orage  [sung text not yet checked]
Dans [sa]1 course brûlante, Oh ! que la nuit est lente ! De sa lueur tremblante Elle attriste l'amour. J'entends gronder l'orage ; Il trouble mon courage. Ne reverront-ils pas le jour, Mes yeux voilés de pleurs d'amour ? Délire où je me plonge, Fuyez, jaloux mensonge ; Pourquoi m'offrir en songe La douleur dans l'amour ? Ô moitié de mon âme, Tes yeux, remplis de flamme, Reviendront-ils, avec le jour, Tarir enfin mes pleurs d'amour ! Mais la tardive aurore Ne brille pas encore, Et les yeux que j'adore Sont fermés à l'amour. L'orage en feu tourmente Et la nuit et l'amante : Ô toi, pour qui j'attends le jour, Me paîras-tu mes pleurs d'amour ?
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "L'orage"
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View original text (without footnotes)Confirmed with Poèmes et Poésies par Madame Desbordes-Valmore, Bruxelles, Mme Laurent, 1839, pages 218-219.
1 Michotte: "ta"; further changes may exist not shown above.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Rose d'amour  [sung text not yet checked]
Rose d'amour, nouvelle éclose, Languit dans le creux du vallon, Nulle, de mémoire de rose, N'a tant souffert de l'Aquilon. Epoux sauvage, il la tourmente; Son amour ressemble au courroux; Et Zéphire, dont elle est l'amante, Lui promet des baisers plus doux. Rose d'amour décolorée Va succomber à ses douleurs; Sur sa chute prématurée L'aurore en vain répand des pleurs; Demain (triste métamorphose!) Le premier rayon du soleil De celle qui fut une rose En vain attendra le réveil. Rose d'amour! ta déstinée De l'amour obtint un soupir; Un mystérieux hyménée Unit et la fleur et Zéphyr: Zéphyr, à l'heure où tout repose, Trompa le jaloux aquilon; Au plaisir il rendit la rose, Et son ornement au vallon.
Text Authorship:
- by Charles Hubert Millevoye (1782 - 1816), "Rose d'amour", appears in Poésies diverses, in Poésies légères, no. 11, first published 1814
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , "Rosa d'amor", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
4. Priez pour moi
Subtitle: Complainte écrite par le poète à Neuilly, 8 jours avant sa mort
Dans la solitaire bourgade, Rêvant à ses maux tristement, Languissait un pauvre malade D'un long mal qui va consumant. Il disait : « Gens de la chaumière, Voici l'heure de la prière Et les tintements du beffroi : Vous qui priez, priez pour moi ! Mais quand vous verrez la cascade, Se couvrir de sombres rameaux, Vous direz: Le jeune malade Est délivré de tous ses maux. Revenez sur cette rive Chanter la complainte naïve, Et quand tintera le beffroi, Vous qui priez, priez pour moi ! Quand à la haine, à l'imposture J'opposai mes mœurs et les temps, D'une vie honorable et pure Le terme approche, je l'attends ! Il fut court, mon pèlerinage ! Et je meurs au printemps de mon âge, Mais du sort je subis la loi : Vous qui priez, priez pour moi ! Ma compagne, ma seule amie, Digne objet d'un constant amour ! Je t'avais consacré ma vie, Hélas ! et je ne vis qu'un jour. Plaignez la, gens de la chaumière, Lorsqu'à l'heure de la prière Elle viendra sous le beffroi Vous dire aussi: Priez pour moi ! »
Text Authorship:
- by Charles Hubert Millevoye (1782 - 1816), "Priez pour moi", written 1816, first published 1823
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Researcher for this page: Johann Winkler5. Adieux à la mer  [sung text not yet checked]
Murmure autour de ma nacelle,
Douce mer dont les flots chéris,
Ainsi qu'une amante fidèle,
Jettent une plainte eternelle
Sur ces poétique débris.
Que j'aime à flotter sur ton onde,
À l'heure où du haut du rocher
L'oranger, la vigne féconde,
Versent sur ta vague profonde
Une ombre propice au nocher!
Souvent, dans ma barque sans rame,
Me confiant à ton amour,
Comme pour assoupir mon âme,
Je ferme au branle de ta lame
Mes regards fatigués du jour.
[ ... ]
[Ah! berce, berce, berce encore]1,
Berce pour la dernière fois,
Berce cet enfant qui t'adore,
Et qui depuis sa tendre aurore
N'a rêvé que [l'onde]2 et les bois!
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Adieux à la mer", written 1820, appears in Nouvelles méditations poétiques, no. 20
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Dolce mare", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
Note: the Unger score has "Jettant" in stanza 1, line 4, word 1, in all repetitions.
1 Unger: "Berce, berce encore"2 Unger: "l'ombre"
3 Unger: "son"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler
6. La Fête de Noël  [sung text not yet checked]
C‘est le jour où Marie Enfanta le Sauveur ; C‘est le jour où je prie Avec plus de ferveur ; D‘un lourd chagrin mon âme Ce jour-là se défend. O Vierge ! je suis femme, Et je n’ai point d'enfant ! [ ... ] Bénis ces larmes pures Et je t‘apporte en vœux Tout l’or de mes parures, Tout l'or de mes cheveux ; Mes plus belles couronnes, Vierge, seront pour toi, Si jamais tu me donnes, Un fils, un ange à moi. [ ... ] Loin des pièges du monde, Je fuirais avec lui, Et cette tête blonde Deviendrait mon appui. Sans amour sur la terre, Le cœur est désarmé ; Oh! c‘est un guide austère Qu'un enfant bien—aimé. [ ... ] Enfin, je pourrai même Voir s‘éloigner de moi L‘ingrat époux que j'aime Et lui garder ma foi. Pas une plainte amère ! Ma douleur se taira... Je dirai : Je suis mère, Courage, il reviendra.
Text Authorship:
- by Delphine de Girardin (1804 - 1855), "La Fête de Noël", appears in Poésies complètes de Mme Émile de Girardin, Paris, Éd. Michel Lévy Frères, first published 1857
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Confirmed with Poésies complètes, Madame Emile de Girardin (Delphine Gay), Librairie nouvelle (Paris) , 1856, pages 350-352
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]
7. La fauvette  [sung text not yet checked]
Dans les bois l'amoureux Myrtil Avait pris Fauvette légère : "Aimable oiseau, lui disait-il, Je te destine à ma bergère. Pour prix du don que j'aurai fait, Que de baisers !... Si ma Lucette M'en donne deux pour un bouquet, J'en aurai dix pour la Fauvette." La Fauvette dans le vallon A laissé son ami fidèle, Et [fait tant]1 que de sa prison Elle s'échappe à tire-d'aile. "Ah ! dit le berger désolé, Adieu les baisers de Lucette ! Tout mon bonheur s'est envolé Sur les ailes de la Fauvette." Myrtil retourne au bois voisin, Pleurant la perte qu'il a faite ; Soit par hasard, soit à [dessein]2, Dans le bois se trouvait Lucette : [Sensible]3 à ce gage de foi, Elle sortit de sa retraite, En lui disant: "[Console-toi]4, Tu n'as perdu que la Fauvette!"
Text Authorship:
- by Charles Hubert Millevoye (1782 - 1816), "La fauvette", written 1800, appears in Poésies diverses, in Poésies légères, no. 8, Paris, Éd. Firmin Didot, first published 1814
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Linda Godry) , "An old song", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Linda Godry) , "Ein altes Lied", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
1 Bizet, Diémer: "tant fait"
2 Bizet: "destin"
3 Bizet: "Et sensible"
4 Bizet: "Console-toi, console-toi, Myrtil, console-toi, ah !"
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8. Le grillon  [sung text not yet checked]
Grillon solitaire Ici comme moi, Voix qui sors de terre, Ah ! réveille-toi ! J'attise la flamme, C'est pour t'égayer ; Mais il manque une âme, Une âme au foyer ! Grillon solitaire, Voix qui sors de terre, Ah ! réveille-toi Pour moi ! Quand j'étais petite Comme ce berceau, Et que Marguerite Filait son fuseau, Quand le vent d'automne Faisait tout gémir, Ton cri monotone M'aidait à dormir. Grillon solitaire, Voix qui sors de terre, Ah ! réveille-toi Pour moi ! Seize fois l'année A compté mes jours ; Dans la cheminée Tu niches toujours, Je t'écoute encore Aux froides saisons, Souvenir sonore Des vieilles maisons ! Grillon solitaire, Voix qui sors de terre, Ah ! réveille-toi Pour moi ! Qu'il a moins de charmes, Ton chant, qu'autrefois! As-tu donc nos larmes Aussi dans ta voix ? Pleures-tu l'aïeule, La mère et la sœur ? Vois ! je peuple seule Ce foyer du cœur !... Grillon solitaire, Voix qui sors de terre, Ah ! réveille-toi Pour moi ! L'âtre qui pétille, Le cri renaissant, Des voix de famille M'imitent l'accent ; Mon âme s'y plonge, Je ferme les yeux, Et j'entends en songe Mes amis des cieux. Grillon solitaire, Voix qui sors de terre, Ah ! réveille-toi Pour moi ! Tu me dis des choses, Des choses au cœur, Comme en dit aux roses Leur oiseau rêveur !... Qu'il chante pour elles Ses notes au vol ! Voix triste et sans ailes, Sois mon rossignol ! Grillon solitaire, Voix qui sors de terre, Ah ! réveille-toi Pour moi !
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Le grillon", appears in Harmonies poétiques et religieuses, in Pièces ajoutées, no. 15
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , "El grill", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Cvrček", Prague, first published 1893
- ENG English (Laura L. Nagle) , "The cricket", first published 1856, copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission [an adaptation]
9. La veillée de la dame  [sung text not yet checked]
Subtitle: Ballade
I Au pays où se fait la guerre Mon bel ami s'en est allé ; Il semble à mon cœur désolé Qu'il ne reste que moi sur terre ! En partant, au baiser d'adieu, Il m'a pris mon âme à ma bouche. Qui le tient si longtemps, mon Dieu ? Voilà le soleil qui se couche, Et moi, toute seule en ma tour, J'attends encore son retour. II Les pigeons sur le toit roucoulent, Roucoulent amoureusement ; Avec un son triste et charmant Les eaux sous les grands saules coulent. Je me sens tout près de pleurer ; Mon cœur comme un lis plein s'épanche, Et je n'ose plus espérer. Voici briller la lune blanche, Et moi, toute seule en ma tour, J'attends encore son retour. III Quelqu'un monte à grands pas la rampe : Serait-ce lui, mon doux amant ? Ce n'est pas lui, mais seulement Mon petit page avec ma lampe. Vents du soir, volez, dites-lui Qu'il est ma pensée et mon rêve, Toute ma joie et mon ennui. Voici que l'aurore se lève, Et moi, toute seule en ma tour, J'attends encore son retour.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Romance", written 1838, appears in La Comédie de la Mort, Paris, Éd. Desessart, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "Naar het land waar oorlog woedt", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Victoria de Menil) , "To the country where war is waged", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
10. Dormeuse  [sung text not yet checked]
Si l'enfant sommeille, Il verra l'abeille, Quand elle aura fait son miel, Danser entre terre et ciel. Sie l'enfant repose, Un ange tout rose, Que la nuit seule on peut voir, Viendra lui dire: »bonsoir!« Si mon enfant m'aime, Dieu dira lui même: J'aime cet enfant qui dort: Qu'on lui porte un rêve d'or. Mettez lui des aîles, Comme aux tourterelles Pour venir dans mon soleil Danser, danser jusqu'à son réveil. Fermez ses paupières, Et sur ses prières, De mes jardins pleins de fleurs Faites glisser les couleurs. Mais je veux qu'il dorme, Et qu'il se conforme Au silence des oiseaux Couchés parmi les roseaux! Car si l'enfant pleure, On entendra l'heure Tinter partout qu'un enfant A fait ce que Dieu défend. L'écho de la rue, Au bruit accourue, Quand l'heure aura soupiré, Dira: »d'enfant a pleuré!« Et sa tendre mère, Dans sa nuit amère, Pour son ingrat nourisson Ne saura plus hélas! de chanson. Si l'enfant est sage, Sur son doux visage La Vierge se penchera, Et longtemps lui parlera.
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "Dormeuse", written 1835, appears in Pauvres Fleurs, first published 1835
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Ahmed E. Ismail) , "Cradle song after an old air", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Michael P Rosewall) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
First published in Le musée des familles, August 1835.
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11. Chant d'une jeune esclave  [sung text not yet checked]
Il est [un bosquet]1 sombre où se cache la rose, Et le doux rossignol y va souvent gémir ; Il est un fleuve pur dont le cristal l'arrose : Ce fleuve, on l'a nommé le calme Bendemir. Dans ma rêveuse enfance, où mon cœur se replonge, Lorsque je ressemblais au mobile roseau, En glissant sous les fleurs comme au travers d'un songe J'écoutais l'eau fuyante et les chants de l'oiseau. Je n'ai pas oublié cette musique tendre, Qui remplissait les airs d'un murmure enchanté ; Dans ma chaîne souvent il m'a semblé l'entendre : J'ai dit : Le rossignol là-bas a-t-il chanté ? Penchent-elles encor leurs têtes couronnées, Ces belles fleurs, dans l'eau que j'écoutais gémir ? Non, elles étaient fleurs ; le temps les a fanées, Et leur chute a troublé le calme Bendemir. Mais lorsqu'elles brillaient dans l'éclat de leurs charmes, Avant de s'effeuiller sur l'humide tombeau, On puisa dans leur sein ces odorantes larmes Qui rappellent l'été dont le règne est si beau ! Ainsi le souvenir rend à mes rêveries Les chants du rossignol que j'écoutais gémir ; Et ma chaîne s'étend jusqu'aux rives fleuries Où je crois voir couler le calme Bendemir.
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "Chant d'une jeune esclave", subtitle: "Imité de Moore", written 1821, first published 1821 [an adaptation]
Based on:
- a text in English by Thomas Moore (1779 - 1852), no title, appears in Lalla Rookh, in The Veiled Prophet of Khorassan, London: Longman, Hurst, Rees, Orme and Brown, first published 1817
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View original text (without footnotes)Appeared in Le Chansonnier des Grâces, 1821.
1 Martainville: "un vert bosquet"; further changes may exist not shown above.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
12. Angélus
Subtitle: Prière de la fiancée
À genoux ! l'angélus appelle !
Le pasteur monte à la chapelle ;
L'aveugle accorde son vieux luth ;
C'est le moment de la prière
Qui veut notre âme toute entière :
Silence, amour, silence, chut !
À genoux ! le village prie,
Et c'est demain qu'on nous marie ;
Dis un Ave pour mon salut !
Hélas ! sans songer à moi-même,
Ne songeons qu'à celui que j'aime :
Silence, amour, silence, chut !
...
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), title 1: "L'angélus au village", title 2: "L'angélus", written 1833, appears in Pauvres Fleurs
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First published in Musée des familles, October 31, 1833 under the title "L'angélus au village"; later published as "L'angélus".
Researcher for this page: Johann Winkler13. Dors, ma mère
Ô ma vie !
Sans envie
J'ai vu le palais du Roi ;
Ma chaumière
M'est plus chère,
Quand j'y suis seule avec toi.
Au village,
Le jeune âge
N'est heureux que par l'amour ;
Fuis la ville ;
Trop facile
Tu m'oublierais à la cour.
D'une Reine
Souveraine
L'empire à t'il plus d'appas ?
Ton image,
C'est l'image
Qui devance ou suit mes pas.
L'heure sonne,
Je frissonne,
Voici l'instant du retour.
Moins sévère,
Dors, ma mère,
Et laisse veiller l'amour !
...
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), title 1: "Reviens vite", title 2: "L'amante inquiète", title 3: "Dors, ma mère", title 4: "À toi", written 1816, first published 1816
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First published under the title "L'amante inquiète" in 1816 in Le Chansonnier des Grâces, under the title "À toi" in 1819, under the title "Reviens vite" in 1820, and then under the title "Dors ma mère" in 1830.
Researcher for this page: Johann Winkler14. Mignonne  [sung text not yet checked]
Mignonn', allon voir si la rose Qui ce matin avoit declose Sa robe de pourpr' au soleil, A point perdu, cette vesprée, Le plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las, voyés comm' en peu d'espace, Mignonn', ell' a dessus la place, Las, las, ses beautés laissé cheoir! Ô vrayement maratre nature, Puis qu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! Donc, si vous me croiés, mignonne: Tandis que vostr' age fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillés, cueillés vostre jeunesse, Comm' à cette fleur, la viellesse Fera ternir vostre beauté.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "À Cassandre"
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
Modernized version used by Chaminade, Manduell, Wagner:
Mignonne, allons voir si la rose, Qui ce matin avait desclose Sa robe de pourpre au soleil, N'a point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée Et son teint au vôtre pareil. Las! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a, dessus la place, Las! Las! ses beautés laissé cheoir! Ô vraiment marâtre nature, Puisqu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! [Or donc, écoutez-moi,]1 Mignonne, Tandis que votre âge fleuronne [En]2 sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse: [Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.]31 Chaminade, Manduell: "Donc, si vous m'en croyez"
2 Chaminade: "Dans"
3 Manduell: "Comme à ceste fleur la vieillesse/ Fera ternir vostre beauté."
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15. À Marguerite  [sung text not yet checked]
Vous méprisez nature: êtes-vous si cruelle De ne vouloir aimer? voyez les passereaux Qui démènent l'amour, [voyez les colombeaux, Regardez le ramier,]1 voyez la tourterelle. Voyez déça, delà, d'une frétillante aile Voleter par les bois les amoureux oiseaux, Voyez la jeune vigne embrasser les ormeaux, Et toute chose rire en la saison nouvelle. Ici la bergerette en tournant son fuseau Dégoise ses amours, et là le pastoureau Répond à sa chanson; ici toute chose aime, Tout parle d'amour, tout s'en veut enflammer. Seulement votre coeur froid d'une glace extrême Demeure opiniâtre et ne veut pas aimer.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585)
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (David Wyatt) , "You despise nature", copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
1 omitted by Bizet
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16. Chant d'amour no. 1  [sung text not yet checked]
Subtitle: Contemplation
[ ... ]
Ah ! que nos longs regards se suivent, se prolongent,
Comme deux purs rayons l'un dans l'autre se plongent,
Et portent tour à tour
Dans le cœur l'un de l'autre une tremblante flamme,
Ce jour intérieur que donne seul à l'âme
Le regard de l'amour !
Jusqu'à ce qu'une larme aux bords de ta paupière,
De son nuage errant te cachant la lumière,
Vienne baigner tes yeux,
Comme on voit, au réveil d'une charmante aurore,
Les larmes du matin, qu'elle attire et colore,
L'ombrager dans les cieux.
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), no title, appears in Nouvelles méditations poétiques, in 3. Chant d'Amour, no. 2
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]17. Chant d'amour no. 2  [sung text not yet checked]
Subtitle: Dernier vœu
[Un jour, le temps jaloux, d'une haleine glacée,
Fanera tes couleurs comme une fleur passée
Sur ces lits de gazon ;
Et sa main flétrira sur tes charmantes lèvres
Ces rapides baisers, hélas ! dont tu me sèvres
Dans leur fraîche saison.
Mais quand tes yeux, voilés d'un nuage de larmes,
De ces jours écoulés qui t'ont ravi tes charmes
Pleureront la rigueur ;
Quand dans ton souvenir, dans l'onde du rivage
Tu chercheras en vain ta ravissante image,
Regarde dans mon cœur !
[ ... ]
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), appears in Nouvelles méditations poétiques, in 3. Chant d'Amour, no. 10
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View original text (without footnotes)1 omitted by Lalo.
2 Lalo: "Puissions-nous"
3 Lalo: "deux?"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
18. Hosannah !  [sung text not yet checked]
Il est au fond du ciel, quand la pensée écoute, Des astres résonnants, jetés de voûte en voûte, Et qu'on dirait de loin, muets, silencieux ; Et ces mille soleils soupirent leur prière Autour de vous mon Père, Qui régnez dans les cieux. Il est encor là haut des nuages qui grondent, Des éclats de tempête à qui les vents répondent Par un cri solennel, un nom mystérieux ; Eh bien ! ce nom qui roule au-dessus du tonnerre, C'est le vôtre, ô mon Père, Qui régnez dans les cieux. Ici-bas la montagne avec ses chevelures, La forêt sans clartés, le fleuve sans souillures, L'Océan qui bondit dans son lit spacieux, Tout, ainsi que là haut tout sur la terre entière Murmure : Notre Père, Qui régnez dans les cieux.
Text Authorship:
- by Edouard Turquety (1807 - 1867), "Hosannah !", appears in Hymnes sacrées, no. 1
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Confirmed with Œuvres de Édouard Turquety: Amour et Foi. Poésie Catholique. Hymnes Sacrées., 5th edition, Paris, Ambroise Bray, 1857, pages 313-314.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
19. L'aveu
Subtitle: Duetto
L'ombre se répand sur la plaine, Déjà s'endorment les oiseaux ; Au rivage où le flot se traine On n'entend plus leurs doux échos ! Voici venir l'heure propice, Où l'ombre dans les bois se glisse, Où la nuit nous verse ses pleurs ! Ah ! parle, gémis, rêve, aspire, Et puisse, amour, notre délire, Ne jamais s'éteindre dans nos cœurs ! Astres que la nuit nous amène, Air embaumé, flots éclatants, Bois à la plainte aérienne, Soyez témoins de nos serments ! Ah ! jamais de ce doux mystère Ne brisons la chaine légère Dont s'enlacent les tendres nœuds ! Ah ! Rochers, vagues, forêts, nature, Tout semble dire en son murmure : Ils s'aiment ! amour rends les heureux !
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Researcher for this page: Johann Winkler20. Barcarolle  [sung text not yet checked]
Entends-tu les gondoles S'égarer sur les flots ; Les [tendres]1 barcarolles Des jeunes matelots ? [Le frais]2 désir Éveille [partout]3 le plaisir, [Oh ! viens]4 à moi, [Belle !]3 Je rame ici vers toi ! La mer est éclairée D'une lune d'amour ; Et toi, belle adorée, Préfères-tu le jour ? Le frais désir Éveille [partout]5 le plaisir, [Oh]6 ! viens à moi, Belle ! je rame ici vers toi ! Au son des mandolines, Que de cœurs palpitans ! Là-bas sur les collines, Que de couples contens ! [Le frais]2 désir Éveille [partout]3 le plaisir, [Oh ! viens]4 à moi, [Belle !]3 Je rame ici vers toi ! Tout s'unit, tout s'adore Sur la terre et les eaux ; Et je suis seul encore Au milieu des roseaux ! Le frais désir Éveille partout le plaisir, Oh ! viens à moi, Belle ! je rame ici vers toi ! Voici l'heure charmante Où l'on chante plus bas ; Et de ma jeune amante Je sens frémir les pas ! [Le frais]2 désir Éveille [partout]7 le plaisir, [Oh ! viens]8 à moi, [Belle !]3 Je rame ici vers toi !
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), no title, appears in Imitation de Moore : Trois Nocturnes, no. 1
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura L. Nagle) , "Sweetheart, come to me", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
An imitation of Moore's Oh, come to me when daylight sets (Venetian Air).
1 Malibran: "douces"
2 Malibran: "Partout tendre"
3 omitted by Malibran.
4 Malibran: "Belle, viens"
5 omitted by Choudens.
6 Choudens: "Ah !"
7 omitted by Choudens and Malibran.
8 Malibran: "Belle, viens" ; Choudens: "Ah ! viens"
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21. À la nuit  [sung text not yet checked]
Douce Nuit, ton charme paisible Du malheureux suspend les pleurs. Nul mortel n'est insensible A tes bienfaisantes erreurs. Souvent dans un cœur rebelle Tu fais naître les désirs ; Et l'amour tendre et fidèle Te doit ses plus doux plaisirs. Tu sais par un riant mensonge Calmer un amant agité, Et le consoler en songe, D'une triste réalité. O Nuit ! pour la douleur sombre, Et pour le plaisir d'amour, On doit préférer ton ombre A l éclat du plus beau jour. Comme dans le sein d'une amie On aime à verser sa douleur, C'est à toi que je confie Les premiers soupirs de mon cœur. Cache-moi, s'il est possible, L'objet de mon tendre effroi : Comme moi s'il est sensible, Qu'il soit discret comme toi.
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "À la nuit", written 1819
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Confirmed with Poésies de Madame Desbordes-Valmore, third edition, Paris: Théophile Grandin, 1822, pages 167-168.
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22. Jeunesse
Comme l'agile gazelle, Effleurant l'herbe nouvelle, Comme la jeune hirondelle, Voltigeant à tire d'aile, Au plaisir qui nous appelle Accourons, pressons nos pas Et reprenons nos doux ébats ! A nous, plaisirs et fêtes ! A nous ces riches couleurs, Triomphes et conquêtes Et chansons des poètes Et parfums de toutes les fleurs ! Comme l'agile gazelle etc. Mais hélas ! notre jeunesse, Trop rapide en ces instants, Pourquoi n'est-elle pas l'ivresse D'un éternel printemps ? Cueillons donc ces heures chéries, Messagères d'un beau jour ; Ainsi que les fleurs des prairies Elles passent sans retour ! Comme l'agile gazelle etc. A nous, fleurs des vallées ; A nous, ce frais ornement, Ces guirlandes ciselées Et ces couronnes étoilées Dont se pare le firmament ! Comme l'agile gazelle etc.
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Researcher for this page: Johann Winkler23. Le golfe de Baya près de Naples  [sung text not yet checked]
Vois-tu comme le flot paisible Sur le rivage vient mourir ! Vois-tu le volage zéphyr Rider, d'une haleine insensible, L'onde qu'il aime à parcourir ! Montons sur la barque légère Que ma main guide sans efforts, Et de ce golfe solitaire Rasons timidement les bords. Loin de nous déjà fuit la rive. Tandis que d'une main craintive Tu tiens le docile aviron, Courbé sur la rame bruyante Au sein de l'onde frémissante Je trace un rapide sillon. Dieu ! quelle fraîcheur on respire ! Plongé dans le sein de Thétis, Le soleil a cédé l'empire A la pâle reine des nuits. Le sein des fleurs demi-fermées S'ouvre, et de vapeurs embaumées En ce moment remplit les airs ; Et du soir la brise légère Des plus doux parfums de la terre A son tour embaume les mers. Quels chants sur ces flots retentissent ? Quels chants éclatent sur ces bords ? De ces deux concerts qui s'unissent L'écho prolonge les accords. N'osant se fier aux étoiles, Le pêcheur, repliant ses voiles, Salue, en chantant, son séjour. Tandis qu'une folle jeunesse Pousse au ciel des cris d'allégresse, Et fête son heureux retour. Mais déjà l'ombre plus épaisse Tombe, et brunit les vastes mers ; Le bord s'efface, le bruit cesse, Le silence occupe les airs. C'est l'heure où la mélancolie S'assoit pensive et recueillie Aux bords silencieux des mers, Et, méditant sur les ruines, Contemple au penchant des collines Ce palais, ces temples déserts. O de la liberté vieille et sainte patrie ! Terre autrefois féconde en sublimes vertus ! Sous d'indignes Césars maintenant asservie, Ton empire est tombé ! tes héros ne sont plus ! Mais dans ton sein l'âme agrandie Croit sur leurs monuments respirer leur génie, Comme on respire encor dans un temple aboli La majesté du dieu dont il était rempli. Mais n'interrogeons pas vos cendres généreuses, Vieux Romains ! fiers Catons ! mânes des deux Brutus ! Allons redemander à ces murs abattus Des souvenirs plus doux, des ombres plus heureuses, Horace, dans ce frais séjour, Dans une retraite embellie Par le plaisir et le génie, Fuyait les pompes de la cour ; Properce y visitait Cinthie, Et sous les regards de Délie Tibulle y modulait les soupirs de l'amour. Plus loin, voici l'asile où vint chanter le Tasse, Quand, victime à la fois du génie et du sort, Errant dans l'univers, sans refuge et sans port, La pitié recueillit son illustre disgrâce. Non loin des mêmes bords, plus tard il vint mourir ; La gloire l'appelait, il arrive, il succombe : La palme qui l'attend devant lui semble fuir, Et son laurier tardif n'ombrage que sa tombe. Colline de Baya ! poétique séjour ! Voluptueux vallon qu'habita tour à tour Tout ce qui fut grand dans le monde, Tu ne retentis plus de gloire ni d'amour. Pas une voix qui me réponde, Que le bruit plaintif de cette onde, Ou l'écho réveillé des débris d'alentour ! Ainsi tout change, ainsi tout passe ; Ainsi nous-mêmes nous passons, Hélas ! sans laisser plus de trace Que cette barque où nous glissons Sur cette mer où tout s'efface.
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), title 1: "Le golfe de Baya près de Naples", title 2: "Le golfe de Baya près de Naples", written 1813, appears in Méditations poétiques
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]24. L'hymne du matin
La rose étale son calice ! Et tout se réveille à l'entour. Au rayon d'or qui du ciel glisse, Brillante annonce d'un beau jour. Ecoutez ! la nature entière Gazouille, exhale une prière, Un ineffable hymne d'amour ! Formons nos douces chaines ; Dans les bois, dans les plaines Répandrons notre essaim ! L'aurore nous appelle, Cueillons la fleur nouvelle, Que notre voix se mêle A l'hymne du matin ! La rose étale son calice ! Et tout se réveille à l'entour. Au rayon d'or qui du ciel glisse, Brillante annonce d'un beau jour. Ecoutez ! la nature entière Gazouille, exhale une prière, Un ineffable hymne d'amour ! Recevez-nous, blondes campagnes, Vallons baignés d'un feu vermeil ; Tiède parfum de nos montagnes, Pour nous encor monte au soleil ! Tout nous verse un charmant délire, Notre sein à longs traits aspire L'ardeur d'un magique réveil. Printemps du cœur, âge où la vie coule inépuisable à plein bord, Tout y chante et l'âme ravie, Sème sans compter son trésor ! Hélas ! nous, nous passons, Toi, belle nature, Tu verras ta noble parure Après nous tu refleuris encor !
Text Authorship:
- by L. Nelissen
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Researcher for this page: Johann Winkler25. Le soir  [sung text not yet checked]
Le soir ramène le silence. Assis sur ces rochers déserts, Je suis dans le vague des airs Le char de la nuit qui s'avance. Vénus se lève à l'horizon ; À mes pieds l'étoile amoureuse. De sa lueur mystérieuse Blanchit les tapis de gazon. De ce hêtre au feuillage sombre J'entends frissonner les rameaux : On dirait autour des tombeaux Qu'on entend voltiger une ombre. Tout à coup détaché des cieux, Un rayon de l'astre nocturne, Glissant sur mon front taciturne, Vient mollement toucher mes yeux. Doux reflet d'un globe de flamme, Charmant rayon, que me veux-tu ? Viens-tu dans mon sein abattu Porter la lumière à mon âme ? Descends-tu pour me révéler Des mondes le divin mystère? [Les]1 secrets cachés dans la sphère Où le jour va te rappeler ? Une secrète intelligence T'adresse-t-elle aux malheureux ? Viens-tu la nuit briller sur eux Comme un rayon de l'espérance ? Viens-tu dévoiler l'avenir Au cœur fatigué qui t'implore ? Rayon divin, es-tu l'aurore Du jour qui ne doit pas finir ? Mon cœur à ta clarté s'enflamme, Je sens des transports inconnus, Je songe à ceux qui ne sont plus Douce lumière, es-tu leur âme ? Peut-être ces mânes heureux Glissent ainsi sur le bocage ? Enveloppé de leur image, Je crois me sentir plus près d'eux ! Ah ! si c'est vous, ombres chéries ! Loin de la foule et loin du bruit, Revenez ainsi chaque nuit Vous mêler à mes rêveries. Ramenez la paix et l'amour Au sein de mon âme épuisée, Comme la nocturne rosée Qui tombe après les feux du jour. Venez !... mais des vapeurs funèbres Montent des bords de l'horizon : Elles voilent le doux rayon, Et tout rentre dans les ténèbres.
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Le soir", appears in Méditations poétiques
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Jim Reilly) , "Evening", copyright © 2016-2024, (re)printed on this website with kind permission
1 Gounod, Niedermeyer: "Ces"
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