Le jour où je vous vis pour la première fois, Vous aviez un air triste et gai : dans votre voix Pleuraient des rossignols captifs, sifflaient des merles ; Votre bouche rieuse, où fleurissaient des perles, Gardait à ses deux coins d'imperceptibles plis ; Vos grands yeux bleus semblaient des calices remplis Par l'orage, et séchant les larmes de la pluie A la brise d'avril qui chante et les essuie ; Et des ombres passaient sur votre front vermeil Comme un [papillon noir]1 dans un rais de soleil.
Le poème de l'amour
Song Cycle by Louis Vierne (1870 - 1937)
Translated to:
English — Poem of love (Corinne Orde)
Italian (Italiano) — Il poema dell'amore (Francesco Campanella)
1. Le jour où je vous vis  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1877, appears in Les Caresses, in 1. Floréal, no. 2, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "The day when I saw you", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Il giorno che ti vidi", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], page 5.
1 Cui: "noir papillon"Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Au jardin de mon cœur  [sung text checked 1 time]
Quand vos yeux amoureux ne me sont point moroses, Mon cœur est un jardin plein d'œillets et de roses. Tout est joyeux, les fleurs, les couleurs, les odeurs, Les abeilles vibrant, les papillons rôdeurs. Les moineaux, les pinsons, les linots, les mésanges, Tous les oiseaux grisés chantent comme des anges. Le jet d'eau, qui gazouille aussi doux que du miel, Semble un iris ayant pour fleur un arc-en-ciel. Quand votre Majesté, madame, est satisfaite, Au jardin de mon cœur tout le monde est en fête. Mais quand vos yeux se font cruels et mécontents, Adieu les fleurs et les oiseaux ! Adieu printemps ! Les roses, les œillets, se fanent sur leur tige. Aucune abeille, aucun papillon n'y voltige. Mésanges, et moineaux et linots et pinsons S'en vont loin de chez moi pour chanter leurs chansons. Ôtant son arc-en-ciel ainsi qu'on ôte un masque, Le jet d'eau rauque et lourd sanglote dans sa vasque. Tant que je n'ai pas vu vos regards adoucis, Mon cœur est un jardin tout planté de soucis.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Au jardin de mon cœur", written 1877, appears in Les Caresses, in 1. Floréal, no. 16, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "In the garden of my heart", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Al giardino del mio cuore", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 34-35.
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3. Le bateau rose  [sung text checked 1 time]
Je m'embarquerai, si tu le veux, Comme un gai marin quittant la grève, Sur les flots dorés de tes cheveux, Vers un paradis fleuri de rêve. Ta jupe flottante au vent du soir Gonflera ses plis comme des voiles, Et quand sur la mer il fera noir, Tes grands yeux seront mes deux étoiles. Ton rire éclatant de vermillon Fera le fanal de la grand'hune. J'aurai ton ruban pour pavillon Et ta blanche peau pour clair de lune. Nos vivres sont faits et nos boissons Pour durer autant que le voyage. Ce sonts des baisers et des chansons Dont nous griserons tout l'équipage. Nous aborderons je ne sais où, Là-bas, tout là-bas, sur une grève Du beau pays bleu, sous un ciel fou, Dans le paradis fleuri de rêve.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Le bateau rose", written 1877, appears in Les Caresses, in 1. Floréal, no. 31, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "The pink boat", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "La barca rossa", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 68-69.
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4. Donne‑moi tes baisers  [sung text checked 1 time]
Mes désirs ne sont point lassés. Donne-moi tes baisers, maîtresse ! Je n'en aurai jamais assez. Je veux boire jusqu'à l'ivresse. Donne-moi tes baisers ! Encor ! Je veux boire à ta lèvre rose. Tu me dis, et j'en suis d'accord, Que c'est toujours la même chose ; Mais c'est toujours nouveau pourtant ! Je suis un buveur peu sévère, De ceux qui boivent tant et tant Qu'ils se noient au fond de leur verre. Folle, il faut te griser aussi. Laisse-toi donc faire, et sois ivre ! Donne tes baisers, comme si Tu n'avais plus qu'un jour à vivre.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1877, appears in Les Caresses, in 2. Thermidor, no. 21, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Give me your kisses", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Dammi i tuoi baci", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 114-115.
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5. Le trésor  [sung text checked 1 time]
Tu sers à mes désirs un éternel repas. Tu peux donner toujours, tu ne t'appauvris pas. Pour rajeunir la fleur de tes roses caresses, Il suffit qu'après une absence tu paraisses. Quand sans voir tes yeux bleus je reste plus d'un jour, Je trouve un renouveau piquant dans ton amour. Ta bouche a conservé la fraîcheur d'une aurore. Comme avant de t'avoir, je veux t'avoir encore. Tes charmes sont pareils au laurier toujours vert Qui garde son printemps même au cœur de l'hiver. Ton corps plein de secrets connaît l'art de renaître. Je ne verrai jamais le fin fond de ton être. Ton corps voluptueux ressemble à ce trésor Où les Nibelungen accumulaient leur or. On peut le disperser comme on jette du sable, Il en reste toujours. Il est inépuisable.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Le trésor", written 1877, appears in Les Caresses, in 2. Thermidor, no. 24, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "The treasure", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Il tesoro", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 118-119.
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6. Rondeaux mignons  [sung text checked 1 time]
La rosée S'envole et remonte aux cieux Quand le soleil radieux L'a baisée. Ainsi les pleurs de mes yeux S'évaporent, quand tu veux, [La]1 rosée. Rossignol, Ton doux chant sous la ramée Semble la voix enrhumée De Guignol, Lorsque de ma bien-aimée Chante la voix parfumée, Rossignol. L'hirondelle S'en revient quand le printemps A chassé les noirs autans À coups d'aile. Ainsi tes ris éclatants Ramènent de mes vingt ans L'hirondelle. Mes amours Sont comme un vin qui détone Et fait craquer de l'automne Le velours. Et je chante, et je festonne, Et je ris, lorsque j'entonne Mes amours.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Rondeaux mignons", written 1877, appears in Les Caresses, in 2. Thermidor, no. 6, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Corinne Orde) , "Dainty roundels", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Rondeaux graziosi", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 84-85.
1 Vierne: "En"Researcher for this page: Corinne Orde
7. Abdication  [sung text checked 1 time]
Dis-moi n'importe quoi ! porte-moi n'importe où ! Tout me plaira pourvu que ton désir le veuille. Pour moi, je ne sais plus vouloir et je suis fou. Tu seras l'ouragan et je serai la feuille. Porte-moi n'importe où ! dis-moi n'importe quoi ! Quel que soit le pays, l'instant et ton caprice, Je ne verrai que toi, je n'entendrai que toi. Le monde est un théâtre où toi seule es l'actrice. Dis-moi n'importe quoi ! porte-moi n'importe où ! Je ferai sans remords tes volontés sans cause. Tout ! rien ! n'importe quoi ! n'importe où ! Je suis fou. Je ne suis plus un homme, un moi. Je suis ta chose. Mon cœur n'a plus de vœux. Ton désir est le sien. Tu m'as versé le vin d'amour plein ma timbale. Comme l'initié du grand mystère ancien, J'ai mangé du tambour et bu de la cymbale.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1877, appears in Les Caresses, in 2. Thermidor, no. 33, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Abdication", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Abdicazione", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 138-139.
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8. Sonnet d'automne  [sung text checked 1 time]
Ah ! l'automne vient aux amours comme aux années ! On a beau n'y pas croire et ne l'attendre pas, La navrante saison arrive pas à pas Et se fait un bouquet de nos heures [glanées]1. Dans sa robe flottante aux nuances fanées, Faite de velours rouge et de rouge lampas, Sa chair de fruits trop mûrs garde encor des appas ; Mais sa bouche a l'odeur des pâles solanées. Ses grands yeux sont brouillés comme un ciel orageux. Orgueilleuse, méchante et folle, elle a pour jeux De tuer les oiseaux et d'arracher les feuilles. Ô mauvaise saison, semeuse de remords, Te voilà donc ! Bientôt, pour peu que tu le veuilles, Tous mes bois seront nus et tous mes oiseaux morts.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Sonnet d'automne", written 1877, appears in Les Caresses, in 3. Brumaire, no. 1, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Autumn Sonnet", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Sonetto d' autunno", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 147-148.
1 misprinted as "glacées" (frozen) in Lemoine's edition. Vierne's manuscript orchestral score (located in the Bibliothèque nationale, Paris) shows "glanées".Researcher for this page: Corinne Orde
9. Les sorcières  [sung text checked 1 time]
Ô colère, ô jalousie, Sorcières aux doigts crochus, À la figure roussie, Anges des amours déchus, J'ai pénétré dans votre antre Pour savoir la vérité. Le coeur malade on y entre, On en sort le coeur gâté. Vous m'avez dans votre filtre Et votre noir alambic Distillé l'horrible philtre Qui me mord comme un aspic. Dans votre infernale forge Dont la haine est le marteau, Votre patte a pour ma gorge Forgé le fil d'un couteau. Et c'est avec votre lame, C'est avec votre liqueur, Que j'ai meurtri ma pauvre âme Et soûlé mon pauvre coeur. Sorcières de la caverne, Ô gueuses, je vous maudis. Vous avez fait un Averne De mon divin paradis.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Les sorcières", written 1877, appears in Les Caresses, in 3. Brumaire, no. 27, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "The witches", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Le streghe", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
10. Air retrouvé  [sung text not yet checked]
Rien n'est fini. Tout recommence. Rupture toujours ajournée ! C'est comme un vieux bout de romance Qu'on chanta toute une journée. Un moment on croit qu'on l'oublie. On marche sans en avoir cure. Mais la ritournelle abolie Couve dans la mémoire obscure. Un beau jour qu'on prête l'oreille A des bruits vagues, l'on s'étonne D'entendre la petite abeille Qui dans sa ruche encor chantonne. Et voilà qu'on redit sans trêve Le bout oublié de romance. On retourne à son ancien rêve. Rien n'est fini. Tout recommence,1
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Air retrouvé", written 1877, appears in Les Caresses, in 3. Brumaire, no. 13, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Rediscovered air", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Aria ritrovata", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 172-173.
1 [sic] for the punctuation.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
11. Le bateau noir  [sung text checked 1 time]
Je veux prendre un bateau sans boussole, Sans rames, sans agrès et sans voiles, Pour aller, sous un ciel sans étoiles, Chevaucher au hasard la mer folle. Ô vapeur, bous et hurle avec rage! Tourne, tourne, âpre vis de l'hélice! Sifflet, crie avec joie et délice, Comme un pétrel repu dans l'orage. Au branle étourdissant des marées, Mouillé par les embruns et la pluie, Les yeux pleurant de sel et de suie, Dans les glaces du Nord démarées, Dans les puits des malströms qui tournoient, Dans les rocs des écueils aux dents noires, Près des requins ouvrant leurs mâchoires, Tombeaux vivants des morts qui se noient, Crevant de faim, de soif et de fièvres, J'irai je ne sais où, seul, farouche, Et peut-être qu'alors sur ma bouche Je n'aurai plus le goût de tes lèvres.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Le bateau noir", written 1877, appears in Les Caresses, in 3. Brumaire, no. 33, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "The black boat", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "La barca nera", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
12. Jour d'hiver  [sung text not yet checked]
Le ciel est transi. Sur la terre nue La neige est venue. Sur mon cœur aussi. Dans l'air obscurci Les feuilles dernières Roulent aux ornières. Mon bonheur aussi. Il fait froid ici. Les cailles, les grives, Ont quitté nos rives. Ma maîtresse aussi.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1877, appears in Les Caresses, in 4. Nivôse, no. 1, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Winter's day", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Giorno d'inverno", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], page 217.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
13. Souvenir  [sung text checked 1 time]
Bien souvent je ne pense à rien, comme une bête, Soudain un mot bourdonne et passe dans ma tête, Mot jadis entendu, Un de ceds mots de rien où vivait tout ton être; Et je sens mille échos de mon passé renaître Dans cet écho perdu. Je me souviens de l'an, du mois, du jour, de l'heure, Et je ferme les yeux sans rien dire, et je pleure. Car dans ce mot en l'air J'entends toutes les voix de ma jeunesse heureuse, Comme on entend au fond d'une coquille creuse Chanter toute la mer.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1877, appears in Les Caresses, in 4. Nivôse, no. 28, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Remembrance", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Ricordo", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
14. Angoisse  [sung text not yet checked]
Où vivre ? Dans quelle ombre Étouffer mon ennui ? Ma tristesse est plus sombre Que la nuit. Où mourir ? Sous quelle onde Noyer mon deuil amer ? Ma peine est plus profonde Que la mer. Où fuir ? De quelle sorte Égorger mon remord ? Ma douleur est plus forte Que la mort.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), no title, written 1877, appears in Les Caresses, in 4. Nivôse, no. 18, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Anguish", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Angoscia", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], page 249.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
15. Sombres plaisirs  [sung text checked 1 time]
Il serait plus viril et plus noble sans doute De croiser sur son coeur ses bras las et meurtris, Et de ne point pousser de lamentables cris Comme un enfant perdu la nuit sur la grand' route. Il faudrait, ainsi qu'un cadavre qui dégoûte, Enfouir son amour, en brûler les débris, Et chanter au besoin, et crier qu'on est gris, Et boire en souriant ses larmes goutte à goutte. Mais on est solagé par les pleurs, les sanglots, La rage folle. Ainsi vos mères, matelots, Quand vous êtes noyès par la houle inhumaine, Arrachent des galets au bord du gouffre amer, Et, les jetant aux flots avec des cris de haine, Apaisent leur douleur en outrageant la mer.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Sombres plaisirs", appears in Les Caresses, in 4. Nivôse, no. 22, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- ENG English (Corinne Orde) , "Somber pleasures", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Francesco Campanella) , "Oscuri piaceri", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission