French (Français) translations of Шесть романсов = Shest' romansov (Six romances), opus 16

Dors, mon enfant, endors-toi,
Attire de doux rêves ;
J'ai pris pour toi des nurses,
Le vent, le soleil et l'aigle.

L'aigle s'est envolé vers la maison,
Le soleil s'est caché sous les eaux,
Le vent, après trois nuits,
Se précipite vers sa mère,

La mère demande au vent :
« Où avais-tu disparu ?
T'es-tu battu avec les étoiles ?
As-tu chassé les vagues ? »

« Je n'ai pas chassé les vagues de la mer,
Je n'ai pas touché aux étoiles dorées ;
Je veillais sur l'enfant,
Et berçais son petit berceau ! »

Dors, mon enfant, dors, endors-toi ! dors, endors-toi !
Attire de doux rêves ;
J'ai pris pour toi des nurses,
Le vent, le soleil et l'aigle.

Attends ! Pourquoi se dépêcher !
Après tout la vie vole comme une flèche !
Attends ! Attends ! tu as le temps de dire au revoir,
Avant que les rayons de lumière brillent à l'est.
Mais combien attendrons-nous pour une telle nuit ?

Regarde, regarde, comme est magnifique
La voûte du ciel décorée par les étoiles !
Comme la lune regarde rêveusement !
Comme il fait sombre dans l'ombre des bois
Et tout ce silence !

Nous entendons seulement, comme un chuchotement des bouleaux,
Le cœur qui bat dans la poitrine ardente...
L'air est plein du parfum des roses...
Doux ami ! C'est la vie, pas un rêve !
La vie vole !... Attends ! La vie vole !... Attends !

Écoute une fois ma triste confession,
Au moins une fois écoute mon âme gémissante !
Je suis en face de toi, belle créature,
Inspiré par le souffle de forces obscures.

Je prends ton image avant notre séparation,
Je suis rempli d'elle, je frissonne et je tremble,
Et sans toi je languis tout près de la mort et je supporte
Ma douleur comme le bonheur, comme un trésor.

Je chante, prêt à tomber en poussière,
Je te vois debout en face de moi comme une divinité,
Et je suis bienheureux ; dans chaque nouvelle souffrance
Je vois un triomphe de ta beauté.

Oh, chante la même chanson, ma chère,
Que tu chantais autrefois,
À l'ombre, quand j'étais enfant,
Tout à coup tu chantais une chanson,
Et je m'asseyais sur tes genoux,
Et au son de cette chanson je m'endormais.

Tu chantais quand tu étais triste,
De tes yeux sombres et pensifs
Une larme coulait après l'autre...
Lentement et tristement tu chantais...
J'aimais la mélodie simple,
Même si je ne comprenais pas les mots...

Oh, chante la même chanson, ma chère,
Comme tu la chantais autrefois ;
Il y a longtemps j'ai compris son sens !
Dans les sons familiers,
Le cœur brisé, je dors du sommeil
Qui guérit tous les chagrins.

Ton image lumineuse et angélique
Est avec moi jour et nuit ;
Mes larmes, mes cauchemars,
Sont remplis de toi !
Sont remplis de toi !
Pourquoi donc ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Au moins, aime-moi !

J'ai une passion secrète funeste,
Profondément enterrée ;
Et tu me fais des reproches, tu te moques de moi !
Tu ne fais que me tourmenter,
Impitoyablement, avec des moqueries brutales !
Impitoyablement, avec des moqueries brutales !
Pourquoi donc ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Persécute-moi, mais aime-moi !

Je te serai fidèle jusqu'à la tombe,
Mais chaque jour, chaque heure
Perfidement tu verses dans mon cœur du poison
Tu empoisonnes ma vie !
Non, je ne peux pas supporter ce supplice !
Non, il n'y a pas de pitié dans ton cœur !
Pourquoi donc ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Tue-moi, mais aime-moi !

Dans l'enfer obscur, sous la terre,
Languissent les ombres des pécheurs ;
Les jeunes filles gémissent, les femmes pleurent,
Et s'ennuient et sont affligées...
Tout cela parce que ne leurs parviennent pas
Les nouvelles du dehors de l'enfer.
Y a-t-il encore un ciel bleu ?
Y a-t-il encore de la lumière brillante ?
De la lumière et des églises de Dieu,
Et des icônes dorées,
Et comme avant, sur leurs métiers
Les jeunes vierges tissent-elles ?