Que le [jour]1 me dure! Passé loin de toi, toute la nature n'est plus rien pour moi. Le plus vert bocage, [quand]2 tu n'y viens pas, n'est qu'un lieu sauvage, pour moi, sans appas. Hélas! si je passe Un jour sans te voir, Je cherche ta trace Dans mon désespoir... Quand je t'ai perdue, Je reste à pleurer, Mon âme éperdue Est près d'expirer. Le coeur me palpite Quand j'entends ta voix, Tout mon sang s'agite Dès que je te vois; Ouvres-tu la bouche, Les cieux vont s'ouvrir... Si ta main me touche, Je me sens frémir.
Troisième recueil de mélodies de V. Massé
by Victor Massé (1822 - 1884)
1. Que le jour me dure  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Jean-Jacques Rousseau (1712 - 1778), "Romance"
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- DUT Dutch (Nederlands) [singable] (Lau Kanen) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
1 Beethoven, Zumsteeg: "temps"
2 Beethoven, Zumsteeg: "Si"
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2. Prière de l'enfant à son réveil  [sung text not yet checked]
Ô Père qu'adore mon père !
Toi qu'on ne nomme qu'à genoux ;
Toi dont le nom terrible et doux
Fait courber le front de ma mère ;
On dit que ce brillant soleil
N'est qu'un jouet de ta puissance ;
Que sous tes pieds il se balance
Comme une lampe de vermeil.
On dit que c'est toi qui fais naître
Les petits oiseaux dans les champs,
[Et]1 qui donne aux petits enfants
Une âme aussi pour te connaître.
On dit que c'est toi qui produis
Les fleurs dont le jardin se pare,
Et que, sans toi, toujours avare,
Le verger n'aurait point de fruits.
Aux dons que ta bonté mesure
Tout l'univers est convié ;
Nul insecte n'est oublié
À ce festin de la nature.
[ ... ]
Et, pour obtenir chaque don,
Que chaque jour tu fais éclore,
À midi, le soir, à l'aurore,
Que faut-il ? [Prononcer]2 ton nom !
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Hymne de l'enfant à son réveil", appears in Harmonies poétiques et religieuses
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres complètes de Lamartine. Harmonies poétiques et religieuses, Paris, chez l'auteur, 1860, pages 295-298.
1 Lalo: "Et c'est toi"2 Liszt: "invoquer"
3 lines reversed by Lalo.
4 omitted by Lalo.
5 Lalo: "Donne au"
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3. L'étoile  [sung text not yet checked]
Subtitle: Rêverie
Pâle étoile du soir, messagère lointaine, Dont le front sort brillant des voiles du couchant, De ton palais d'azur, au sein du firmament, Que regardes-tu dans la plaine ? La tempête s'éloigne, et les vents sont calmés. La forêt, qui frémit, pleure sur la bruyère ; Le phalène doré, dans sa course légère, Traverse les prés embaumés. Que cherches-tu sur la terre endormie ? Mais déjà vers les monts je te vois t'abaisser ; Tu fuis, en souriant, mélancolique amie, Et ton tremblant regard est près de s'effacer. Étoile qui descends vers la verte colline, Triste larme d'argent du manteau de la Nuit, Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, Tandis que pas à pas son long troupeau le suit, -- Étoile, où t'en vas-tu, dans cette nuit immense ? Cherches-tu sur la rive un [lit]1 dans les roseaux ? Où t'en vas-tu si belle, à l'heure du silence, Tomber comme une perle au sein profond des eaux ? [Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux, Avant de nous quitter, un seul instant arrête ; -]3 [Étoile de l'amour,]2 [ne descends pas des cieux !]3
Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), no title, written 1831, appears in Premières poésies, in Le saule, first published 1850
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Michael P Rosewall) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Alfred de Musset, Premières Poésies (1829-1835), Paris, Charpentier, 1863, pages 176-202, an excerpt from the end of the second part following a line of dots.
1 Hahn: "nid"2 Hahn: "Étoile, écoute-moi!"; omitted by Choudens
3 omitted by Choudens.
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4. Cantique d'Athalie
Ô bienheureux mille fois l'enfant que le seigneur aime . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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Authorship:
- by Jean Racine (1639 - 1699), written 1690, appears in Athalie
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5. Les hirondelles  [sung text not yet checked]
Que j'aime à voir les hirondelles A ma fenêtre tous les ans, Venir m'apporter des nouvelles De l'approche du doux printemps. Le même nid, me disaient-elles, Va revoir les mêmes amours, Ce n'est qu'à des amants fidèles A vous annoncer les beaux jours. Lorsque les premières gelées Font tomber les feuilles de bois, Les hirondelles rassemblées S'appellent toutes sur les toits. Partons, partons, se disent-elles, Fuyons la neige et les autans, Point d'hiver pour les coeurs fidèles, Ils sont toujours dans le printemps. Si par malheur, dans ce voyage, Victime d'un cruel enfant, Une hirondelle mise en cage Ne peut rejoindre son amant, Vous voyez mourir l'hirondelle, D'ennui, de douleur et d'amour, Tandis que son amant fidèle, Près de là, meurt le même jour.
Authorship:
- by Jean Pierre Claris de Florian (1755 - 1794), "Les hirondelles"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Partenza  [sung text not yet checked]
Ils s'en vont, ces rois de ma vie, Ces yeux, ces beaux yeux, Dont l'éclat fait pâlir d'envie Ceux même des cieux. Dieux amis de l'innocence, Qu'ai-je fait pour mériter Les ennuis où cette absence [Me va]1 précipiter ? Elle s'en va cette merveille, Pour qui nuit et jour, Quoi que la raison me conseille, Je brûle d'amour, Dieux amis, etc. En quel effroi de solitude Assez écarté, Mettrai-je mon inquiétude En sa liberté ? Dieux amis, etc. Les affligés ont en [leurs peines]2 Recours à pleurer, Mais quand mes yeux seroient [fontaines]3, Que puis-je espérer ? Dieux amis, etc.
Authorship:
- by François de Malherbe (1555 - 1628), no title
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View original text (without footnotes)Confirmed with Œuvres de Malherbe, volume 1, ed. by M. L. Lalanne, Paris: Hachette, 1862, pages 221-222
1 Reber: "Va me"2 Reber: "leur peine"
3 Reber: "fontaine"
Here is the poem in its original spelling (used by Boësset with no changes):
Ils s'en vont, ces roys de ma vie, Ces yeux, ces beaux yeux, Dont l'esclat fait paslir d'envie Ceux mesmes des Cieux Dieux! amis de l'innocence, Qu'ay-je fais pour meriter Les ennuis où cette absence Me va precipiter ? Elle s'en va cette merveille Pour qui nuit et jour, Quoy que la raison me conseille, Je brule d'amour, Dieux amis etc. Dans quel effroy de solitudes Assés escarté Mettray-je mes inquiétudes En leur liberté ? Dieux amis etc. Les affligés ont en leurs peines Récours à pleurer, Mais quand mes yeux seroyent fontaines Que puis-je espére ? Dieux amis etc.
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7. Le crucifix  [sung text checked 1 time]
Toi que j'ai recueilli sur sa bouche expirante Avec son dernier souffle et son dernier adieu, Symbole deux fois saint, don d'une main mourante, Image de mon Dieu ! Que de pleurs ont coulé sur tes pieds, que j'adore, Depuis l'heure sacrée où, du sein d'un martyr, Dans mes tremblantes mains tu passas, tiède encore De son dernier soupir ! Les saints flambeaux jetaient une dernière flamme ; Le prêtre murmurait ces doux chants de la mort, Pareils aux chants plaintifs que murmure une femme A l'enfant qui s'endort. [ ... ] Et moi, debout, saisi d'une terreur secrète, Je n'osais m'approcher de ce reste adoré, Comme si du trépas la majesté muette L'eût déjà consacré. Je n'osais!... mais le prêtre entendit mon silence, Et, de ses doigts glacés prenant le crucifix : "Voilà le souvenir, et voilà l'espérance : Emportez-les, mon fils!" Oui, tu me resteras, ô funèbre héritage ! Sept fois depuis ce jour l'arbre que j'ai planté Sur sa tombe sans nom a changé son feuillage : Tu ne m'as pas quitté. [ ... ] Je chercherai la place où sa bouche expirante Exhala sur tes pieds l'irrévocable adieu, Et son âme viendra guider mon âme errante Au sein du même Dieu !
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), written 1818, appears in Nouvelles méditations poétiques, no. 21
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Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Andrew Schneider [Guest Editor]8. Je veux oublier  [sung text not yet checked]
Je veux oublier que j'aime, Emportez-moi loin, amis, Emportez-moi loin d'ici, En Flandre, en Espagne, à Naple, en Bohême, Si loin qu'en chemin reste mon souci! Que restera-t'il en moi, en de moi-même, Quand à m'en guérir j'aurai réussi? N'importe, je veux fermer ma blessure Les longues douleurs ne sont pas mon lot! Allons, je veux fermer ma blessure, Partons! Allons par pays courir l'aventure, Pour nous secourer partons au galop! Sans te dire adieu chère créature! Car mon coeur fondrait en sanglot! Nous reposerons, la course assouvie, Dans le serpolet, le baume et le thym! Mais si d'en cueillir il me prend envie Détournez mes doigts d'un fatal butin, Car ce fut ainsi qu'elle prit ma vie, Sans en rien savoir par un frais matin! J'étais à genoux parmi la bruyère. Partons, mes amis, partons! je soif de courir. Que mon cheval jette un vent sa crinière, Voyons l'horizon devant nous s'ouvrir. Ah, partez sans moi! l'âme prisonnière Aime sa prison - et veut y mourir!
Authorship:
- by Émile Augier (1820 - 1889), "Départ", written 1855, appears in Les Pariétaires, no. 9, Paris, Éd. Michel Lévy frères, first published 1855
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2018, (re)printed on this website with kind permission
9. Noël  [sung text not yet checked]
Le ciel est noir, la terre est blanche. Cloches, carillonnez gaîment! Jésus est né; la Vierge penche Sur lui son visage charmant. Pas de courtines festonnées Pour préserver l'enfant du froid; Rien que les toiles d'araignées Qui Pendent des poutres du toit. Il tremble sur la paille fraîche, Ce cher petit enfant Jésus, Et pour l'échauffer dans sa crèche L'âne et le bœuf soufflent dessus. La neige au chaume pend ses franges, Mais sur le toit s'ouvre le Ciel, Et, tout en blanc, le chœur des anges Chante aux bergers: "Noël! Noël!"
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), title 1: "Noël", title 2: "Le Jésus des Neiges", written 1861, appears in Émaux et Camées, first published 1863
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- CHI Chinese (中文) (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (David Wyatt) (Emily Wyatt) , copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
First published in the journal "Le Papillon" (January 10, 1861) under the title "Le Jésus des Neiges"; later published in 1863 in Émaux et Camées under the title "Noël"
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10. Le printemps
Subtitle: Valse chantée
Le printemps vient de renaître, les lilas vont reparaître . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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11. Soyez bénie!  [sung text checked 1 time]
Je vous avais donné ma vie, Je vous avais donné mon cœur, Mon amour heureux et vainqueur Aux anges même eut fait envie. O Dieu ! que ces beaux jours sont vite révolus ! Je vous adore, ingrate, et vous ne m'aimez plus ! J'ai connu des douleurs mortelles, J'ai ressenti d'âpres tourments ; Hélas ! les larmes des amants Sont de toutes les plus cruelles. O Dieu ! etc. J'aimais d'une amour infinie, Vous n'aimiez que d'un cœur léger ; Plaise au ciel ne pas me venger, Et si j'en meurs, soyez bénie ! O Dieu ! etc.
Authorship:
- by (Paul) Jules Barbier (1825 - 1901)
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Researcher for this page: Johann Winkler12. Je t'aimerai !  [sung text checked 1 time]
Subtitle: Ancienne poésie
Je t'aimerai, je chérirai mes chaînes Tant que la rose aura sa douce odeur, Le ciel ses feux, la terre ses fontaines, L'onde son cours et les bois leur fraîcheur. Je t'aimerai, je te serai fidèle Tant que l'oiseau charmera les buissons Que du caillou jaillira l'étincelle, Tant que l'écho répétera les sons. Je t'aimerai tant que dans la nature Succéderont les roses aux boutons, Aux noirs frimats la riante verdure, Les fruits aux fleurs, les saisons aux saisons.
Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Researcher for this page: Johann Winkler13. Mai  [sung text not yet checked]
Verdure aux bois ! boutons aux tiges ! Rayons dans l'air ! baume aux ravins ! Terre et ciel sont pris de vertiges Divins ! Sous l'aubépine qu'il assiége, L'essaim des bourdons querelleurs A l'envi fait pleuvoir la neige Des fleurs. Brûlant de désirs qui la grisent, La fillette, mûre aux baisers, A des airs de tête qui disent : « Osez. » Le beau garçon qui lui rit contre, Tente un mot qu'un soupir finit, Et, tout ému, du doigt lui montre Un nid. Le vieillard, dont le pied dévie, Ne sait vraiment s'il doit mourir, Tant il sent à pleins flots la vie Courir. Allons, linot, pinson, mésange, Aux petits becs si bien fourbis, Pour plaire aux femelles, qu'on change D'habits ! Allons, l'orchestre ! et que tout bouge, Dans les buissons, les creux, les bois, Sous l'herbe, et sur la tuile rouge Des toits. Allons, les rustiques nourrices ! Les gueux du licol et du mors ! Taureaux, brebis, chevaux, génisses, Dehors ! Ouvrez l'huis, détachez l'entrave, Le printemps a mis le couvert ; Envoyez l'infirme et l'esclave Au vert. Noël aux champs ! c'est pour la bête, Comme pour l'homme, un heureux mois : Beaux muets, jetez dans la fête Vos voix ! O présomptueux que nous sommes ! Qui sait si le maître éternel N'a pas mis dans le ciel des hommes Leur ciel ! Comme une cuve qui fermente La terre petille au dehors, Dans une invisible tourmente D'efforts. Ouvre-toi, mon cœur ! sur tout être Laisse fuir ton sang chaud qui bout ! Je voudrais me foudre et renaître Dans tout ! Jardin du cœur, que rien ne ferme Et dont mon frère a la moitié, Où, semé bonheur, le grain germe Pitié, Que ne peux-tu loger au large Tous les maudits au joug liés, Et tous les souffrants sous la charge Pliés ! Cher ennemi, prends-y ta place ! La brise de mai souffle au fond ; Il y fait si chaud que la glace Y fond. Nature ! ô mère enchanteresse ! Je veux t'épuiser à ma faim, Et pâmer dans une caresse Sans fin ! Des pieds, des mains, des yeux, des lèvres, J'ai beau palper ton gai contour, Rien ne peut apaiser mes fièvres D'amour. Mais voilà qu'une ombre rigide Aprement me vient gourmander, Et me fait, sur ton sein splendide, Bouder. C'est l'Esprit ! son orgueil le mène De l'égoïsme au désespoir ; Il voile ta beauté sereine De noir. Malheur ! cet hôte solitaire A ta fête n'est point entré ! Il reste en son deuil volontaire Cloîtré. Et, tandis que la Chair vivante Au renouveau s'épanouit, Lui, dans la mort qui l'épouvante, Jouit ! Il dit de ta verte magie : « C'est du fumier bon pour l'hiver ! De tes fleurs : « C'est le lit d'orgie Du ver ! » Du Verbe flottant sur les mondes Il voudrait noyer le berceau, Et mettre aux matrices fécondes Son sceau ! Sur toutes les choses fleuries Portant la menace du feu, Il damne les agaceries De Dieu ! Mais le Père qu'il veut proscrire, Chaque matin, par son soleil, D'en haut nous dit, dans un sourire Vermeil : « N'en croyez rien, enfants moroses ! Je ne règne point par l'effroi. Si toutes séves sont écloses De moi, « Pourrais-je sur la chair que j'aime De l'enfer sceller le barreau, Et de mon sang être moi-même Bourreau ? « L'infini n'a pas double zone : Un ciel clément, un ciel brutal. Où je trône, où serait le trône Du Mal ? « Vu par l'œil infirme de l'homme, Je suis le Janus inconstant : C'est dans sa frayeur qu'il me nomme Satan. « Mais je tiens, pour que tout y rentre, Tout grand ouvert mon paradis, Et n'ai point d'enfants dès le ventre Maudits. « Si la Félicité forcée Possédait l'Etre malgré lui, Son âme s'userait lassée D'ennui. « Mais vous êtes créés en butte A deux courants, libres esprits, Afin d'être à vous-mêmes lutte Et prix. « Car je suis la Vie expansive, Et de mon nom même il ne sort Qu'une formule progressive D'essor. « Sur la route où l'homme varie, Pour le sauver de ses excès, Se tient la Douleur qui lui crie : « Assez ! » « Et s'il trébuche en quelque abîme, Il trouve, aposté sur le bord, Le bras d'un sauveteur sublime : La Mort, « Qui, bien doucement le relève, Et lui dit : « Enfant pour surcroît, Il te faut remonter la grève ; Va droit ! » « Donc, aimez-vous, soyez en joie ! Cueillez vos primenrs au printemps ! Pour en user, je vous envoie Le Temps ; « Sur ses pas, j'ai mis l'Espérance ; Après la nuit, j'ai mis le jour, Et j'ai mis, près de la Souffrance, L'Amour ! »
Authorship:
- by Joséphin Soulary (1815 - 1891), "Maius", written 1860, appears in Œuvres poétiques en 2 volumes, in 2. Poèmes et poésies 1847-1871, in 1. Poèmes, no. 3, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1880
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View original text (without footnotes)Confirmed with Œuvres poétiques de Joséphin Soulary, IIe partie. -- Poëmes et poesies (1847-1871), Paris, Éd. Alphonse Lemerre, 1880, pages 34-41.
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14. Strophe de Psyché  [sung text not yet checked]
L'AMOUR [Je le suis, ma Psyché]1, de toute la nature: Les rayons du soleil vous baisent troup souvent; Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent: [Dès qu'il]2 les flatte, j'en murmure; L'air même que vous respirez Avec trop de plaisir passe sur votre bouche; Votre habit de trop près vous touche; Et sitôt que vous soupirez, Je ne sais quoi qui m'effarouche Craint parmi vos soupirs des soupirs égarés. Mais vous voulez vos sœurs. Allez, partez, Zéphire: Psyché le veut, je ne l'en puis dédire. (Le Zéphire s'envole.) Quand vous leur ferez voir ce bienheureux séjour, De ses trésors faites-leur cent largesses, Prodiguez-leur caresses sur caresses, Et du sang, s'il se peut, épuisez les tendresses, Pour vous rendre toute à l'amour. Je n'y mêlerai point d'importune présence; Mais ne leur faites pas de si longs entretiens: Vous ne sauriez pour eux avoir de complaisance Que vous ne dérobiez aux miens.
Authorship:
- by Pierre Corneille (1606 - 1684), no title, written 1671, appears in Psyché, Act II, Scene 3
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View original text (without footnotes)1 Koechlin: "Je suis jaloux, Psyché"
2 Paladilhe: "Quand il"
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15. Toujours !  [sung text not yet checked]
Ici-bas tous les lilas meurent, Tous les chants des oiseaux sont courts, Je rêve aux étés qui demeurent Toujours... Ici-bas les lèvres effleurent Sans rien laisser de leur velours, Je rêve aux baisers qui demeurent Toujours... Ici-bas, tous les hommes pleurent Leurs amitiés ou leurs amours; Je rêve aux couples qui demeurent Toujours...
Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Ici-bas tous les lilas meurent", appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La Vie intérieure, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Zde"
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "In this world"
- GER German (Deutsch) (Martin Stock) , "Hier auf Erden", copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ramona Gabriela Peter) , "Quaggiù", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
Note: quoted in Jules Lemaître's "Vers pour être chantés".
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16. L'homme au sable
Subtitle: Berceuse
L'homme au sable a passé : Sur les yeux de Bébé . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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Authorship:
- by Alfred Busquet , "L'homme au sable", written 1874, appears in Poésies première série, in 3. Poésies domestiques, no. 6, Paris, Éd. Hachette, first published 1884
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17. Chanson de l'alouette
Alouette! au point du jour par la rosée . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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18. Vivre et mourir là!  [sung text not yet checked]
Subtitle: Chanson vénitienne à deux voix
À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vous étiez, vous étiez bien aise À Saint-Blaise. À Saint-Blaise, à la Zuecca, Nous étions bien là. Mais de vous en souvenir Prendrez-vous la peine ? Mais de vous en souvenir Et d'y revenir, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Dans les prés fleuris cueillir la verveine, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vivre et mourir là !
Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson: À Saint-Blaise, à la Zuecca", appears in Poésies nouvelles
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Victoria de Menil) , "In St. Blaise at the Zuecca", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
19. Sous bois  [sung text checked 1 time]
Marchons devant nous, bien douce est la pente, Le rossignol chante dans l'ombre des bois. Nos cœurs sont d'accord et la nuit est belle, Elle nous appelle, écoutons sa voix. Pourquoi faut-il que tout s'efface, Que ces rameaux sur nous penchés A d'autres demain aient fait place Par le temps flétris et séchés ? Ces bois verront une autre aurore Et d'autres nuits et d'autres jours. Des oiseaux y viendront encore Pour y chanter d'autres amours. Et ce doux sentier qui nous charme En l'absence d'un cœur glacé Recevra peut-être une larme, Où tant de bonheur a passé. Marchons devant nous, bien douce est la pente, Le rossignol chante dans l'ombre des bois. Nos cœurs sont d'accord et la nuit est belle, Elle nous appelle, écoutons sa voix.
Authorship:
- by Philippe Gille (1831 - 1901), "Sous bois", written 1887, appears in L'herbier, in Fleurs et feuilles, no. 10, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1887
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Researcher for this page: Johann Winkler20. Prenez, Bergers, vos musettes  [sung text not yet checked]
CLORIS. Ici l'ombre des ormeaux Donne un teint frais aux herbettes, Et les bords de ces Ruisseaux Brillent de mille fleurettes Qui se mirent dans les eaux. Prenez, Bergers, vos musettes Ajustez vos chalumeaux, Et mêlons nos chansonnettes Aux chants des petits oiseaux. Le Zéphire entre ces eaux Fait mille courses secrètes, Et les Rossignols nouveaux De leurs douces amourettes Prenez, Bergers, vos musettes, Ajustez vos chalumeaux, Et mêlons nos chansonnettes Aux chants des petits oiseaux.
Authorship:
- by Jean-Baptiste Pocquelin (1622 - 1673), as Molière, no title, appears in Le grand divertissement royal de Versailles, Act III
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]21. Cantique d'Esther  [sung text not yet checked]
[ ... ]
Tout le Chœur
Ô rives du [Jourdain ! ô champs]1 aimés des cieux !
Sacrés monts, fertiles vallées,
Par cent miracles signalées !
Du doux pays de nos aïeux
Serons-nous toujours exilées ?
Authorship:
- by Jean Racine (1639 - 1699), no title, written 1689, appears in Esther, Act I, Scene 2, lines 132-154
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View original text (without footnotes)1 Thomas: "Jourdain, champs"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler