Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse, C'est donc vous ! Je m'enivre encore à votre ivresse ; Je vous lis à genoux. Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge ! Laissez-moi me cacher, moi, l'heureux et le sage, Pour pleurer avec vous ! [ ... ] Ô temps de rêverie, et de force, et de grâce ! Attendre tous les soirs une robe qui passe ! Baiser un gant jeté ! Vouloir tout de la vie, amour, puissance et gloire ! Etre pur, être fier, être sublime et croire A toute pureté ! [ ... ] Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années ! Pour m'avoir fui si vite et vous être éloignées Me croyant satisfait ? Hélas ! pour revenir m'apparaître si belles, Quand vous ne pouvez plus me prendre sur vos ailes, Que vous ai-je donc fait ?
Vingt mélodies, Vol. 1
by Paul-Charles-Marie Curet (1848 - 1917), as Paul Puget
1. Ô mes lettres d'amour  [sung text not yet checked]
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- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Ô mes lettres d'amour", written 1830, appears in Les Feuilles d'automne, no. 14
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Hier, la nuit d'été  [sung text not yet checked]
Hier, la nuit d'été, qui nous prêtait ses voiles, Etait digne de toi, tant elle avait d'étoiles ! Tant son calme était frais ! tant son souffle était doux ! Tant elle éteignait bien ses rumeurs apaisées ! Tant elle répandait d'amoureuses rosées Sur les fleurs et sur nous ! Moi, j'étais devant toi, plein de joie et de flamme, Car tu me regardais avec toute ton âme ! J'admirais la beauté dont ton front se revêt. Et sans même qu'un mot révélât ta pensée, La tendre rêverie en ton coeur commencée Dans mon coeur s'achevait ! Et je bénissais Dieu, dont la grâce infinie Sur la nuit et sur toi jeta tant d'harmonie, Qui, pour me rendre calme et pour me rendre heureux, Vous fit, la nuit et toi, si belles et si pures, Si pleines de rayons, de parfums, de murmures, Si douces toutes deux ! [ ... ] Il n'est rien sous le ciel qui n'ait sa loi secrète, Son lieu cher et choisi, son abri, sa retraite, Où mille instincts profonds nous fixent nuit et jour ; Le pêcheur a la barque où l'espoir l'accompagne, Les cygnes ont le lac, les aigles la montagne, Les âmes ont l'amour ! Laisse-toi donc aimer ! - Oh ! l'amour, c'est la vie. C'est tout ce qu'on regrette et tout ce qu'on envie Quand on voit sa jeunesse au couchant décliner. Sans lui rien n'est complet, sans lui rien ne rayonne. La beauté c'est le front, l'amour c'est la couronne : Laisse-toi couronner ! C'est Dieu qui mit l'amour au bout de toute chose, L'amour en qui tout vit, l'amour sur qui tout pose ! C'est Dieu qui fait la nuit plus belle que le jour. C'est Dieu qui sur ton corps, ma jeune souveraine, A versé la beauté, comme une coupe pleine, Et dans mon coeur l'amour ! [ ... ]
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Hier, la nuit d'été, qui nous prêtait ses voiles", written 1833, appears in Les Chants du Crépuscule, no. 21
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
3. Chanson de pirates
Nous emmenions en esclavage Cent chrétiens, pêcheurs de corail ; Nous recrutions pour le sérail Dans tous les moûtiers du rivage. En mer, les hardis écumeurs ! Nous allions de Fez à Catane... Dans la galère capitane Nous étions quatre-vingts rameurs. On signale un couvent à terre. Nous jetons l'ancre près du bord. A nos yeux s'offre tout d'abord ... - La belle fille, il faut vous taire, Il faut nous suivre. Il fait bon vent. Ce n'est que changer de couvent. Le harem vaut le monastère. Sa hautesse aime les primeurs, Nous vous ferons mahométane... Dans la galère capitane Nous étions quatre-vingts rameurs. Elle veut fuir vers sa chapelle. - Osez-vous bien, fils de Satan ? - Nous osons, dit le capitan. Elle pleure, supplie, appelle. ... Plus belle encor dans sa tristesse, Ses yeux étaient deux talismans. Elle valait mille tomans ; On la vendit à sa hautesse. Elle eut beau dire : Je me meurs ! De nonne elle devint sultane... Dans la galère capitane Nous étions quatre-vingts rameurs.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Chanson de pirates", written 1828, appears in Les Orientales, no. 8
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- ENG English (Peter Low) , "Pirate Song", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
4. J'ai dit à mon cœur  [sung text not yet checked]
J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N'est-ce point assez d'aimer sa maîtresse ? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C'est perdre en désirs le temps du bonheur ? Il m'a répondu : Ce n'est point assez, Ce n'est point assez d'aimer sa maîtresse ; Et ne vois-tu pas que changer sans cesse Nous rend doux et chers les plaisirs passés ? J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N'est-ce point assez de tant de tristesse ? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C'est à chaque pas trouver la douleur ? Il m'a répondu : Ce n'est point assez Ce n'est point assez de tant de tristesse ; Et ne vois-tu pas que changer sans cesse Nous rend doux et chers les chagrins passés ?
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson : J'ai dit à mon cœur...", appears in Premières poésies
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
5. À Juana  [sung text not yet checked]
O ciel ! je vous revois, madame, De tous les amours de mon âme Vous le plus tendre et le premier. Vous souvient-il de notre histoire ? Moi, j'en ai gardé la mémoire : C'était, je crois, l'été dernier. Ah ! marquise, quand on y pense, Ce temps qu'en folie on dépense, Comme il nous échappe et nous fuit ! Sais-tu bien, ma vieille maîtresse, Qu'à l'hiver, sans qu'il y paraisse, J'aurai vingt ans, et toi dix-huit ? Eh bien ! m'amour, sans flatterie, Si ma rose est un peu pâlie, Elle a conservé sa beauté. Enfant ! jamais tête espagnole Ne fut si belle, ni si folle. Te souviens-tu de cet été ? De nos soirs, de notre querelle ? Tu me donnas, je me rappelle, Ton collier d'or pour m'apaiser, Et pendant trois nuits, que je meure, Je m'éveillai tous les quarts d'heure, Pour le voir et pour le baiser. Et ta duègne, ô duègne damnée ! Et la diabolique journée Où tu pensas faire mourir, O ma perle d'Andalousie, Ton vieux mari de jalousie, Et ton jeune amant de plaisir ! Ah ! prenez-y garde, marquise, Cet amour-là, quoi qu'on en dise, Se retrouvera quelque jour. Quand un coeur vous a contenue, Juana, la place est devenue Trop vaste pour un autre amour. Mais que dis-je ? ainsi va le monde. Comment lutterais-je avec l'onde Dont les flots ne reculent pas ? Ferme tes yeux, tes bras, ton âme ; Adieu, ma vie, adieu, madame, Ainsi va le monde ici-bas. Le temps emporte sur son aile Et le printemps et l'hirondelle, Et la vie et les jours perdus ; Tout s'en va comme la fumée, L'espérance et la renommée, Et moi qui vous ai tant aimée, Et toi qui ne t'en souviens plus !
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "À Juana", written 1831
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Souvenez‑vous de moi
Sous votre toit joyeux, pendant deux jours à peine
. . . . . . . . . .
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7. Ce n'est pas vous, non Madame  [sung text not yet checked]
Subtitle: Chinoiserie
Ce n'est pas vous, non, madame, que j'aime, Ni vous non plus, Juliette, ni vous, Ophélia, ni Bétrix, ni même Laure la blonde, avec ses grands yeux doux. Celle que j'aime à présent, est en Chine ; Elle demeure, avec ses vieux parents, Dans une tour de porcelain fine, Au fleuve Jaune, où sont les cormorans ; Elle a des yeux retroussés vers les tempes, Un pied petit, à tenir dans la main, Le teint plus clair que le cuivre des lampes, Les ongles longs et rougis de carmin ; Par son treillis elle passe sa tête, Que l'hirondelle, en volant, vient toucher, Et, chaque soir, aussi bien qu'un poëte, Chante le saule et la fleur du pêcher.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Chinoiserie", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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- ENG English (Michael P Rosewall) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Dezső Kosztolányi) , "Kínai szerelem"
8. L'esclave  [sung text not yet checked]
Captive et peut-être oubliée, Je songe à mes jeunes amours, À mes beaux jours, Et par la fenêtre grillée Je regarde l'oiseau joyeux Fendant les cieux. Douce et pâle consolatrice, Espérance, rayon d'en haut, Dans mon cachot Fais-moi, sous ta clarté propice, À ton miroir faux et charmant Voir mon amant ! Auprès de lui, belle Espérance, Porte-moi sur tes ailes d'or, S'il m'aime encor, Et, pour endormir ma souffrance, Suspends mon âme sur son cœur Comme une fleur !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "L'esclave", written 1840, appears in Poésies diverses, poésies nouvelles et inédites, poésies posthumes, in Poésies diverses 1838-1845
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- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
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9. La fuite  [sung text not yet checked]
Kadidja: Au firmament sans étoile, La lune éteint ses rayons ; La nuit nous prête son voile. Fuyons ! fuyons ! Ahmed: Ne crains-tu pas la colère De tes frères insolents, Le désespoir de ton père, De ton père aux sourcils blancs ? Kadidja: Que m'importent mépris, blâme, Dangers, malédictions ! C'est dans toi que vit mon âme. Fuyons ! fuyons ! Ahmed: Le cœur me manque ; je tremble, Et, dans mon sein traversé, De leur kandjar il me semble Sentir le contact glacé ! Kadidja: Née au désert, ma cavale Sur les blés, dans les sillons, Volerait, des vents rivale. Fuyons ! fuyons ! Ahmed: Au désert infranchissable, Sans parasol pour jeter Un peu d'ombre sur le sable, Sans tente pour m'abriter... Kadidja: Mes cils te feront de l'ombre ; Et, la nuit, nous dormirons Sous mes cheveux, tente sombre. Fuyons ! fuyons ! Ahmed: Si le mirage illusoire Nous cachait le vrai chemin, Sans vivres, sans eau pour boire, Tous deux nous mourrions demain. Kadidja: Sous le bonheur mon cœur ploie ; Si l'eau manque aux stations, Bois les larmes de ma joie. Fuyons ! fuyons !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "La fuite", written 1845, appears in Poésies diverses, poésies nouvelles et inédites, poésies posthumes, in Poésies diverses 1838-1845
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- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Útěk"
- ENG English (Victoria de Menil) , "Flight", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
10. Comment, disaient‑ils  [sung text not yet checked]
Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils ? -- Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls ? -- Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les belles Sans philtres subtils ? -- Aimez, disaient-elles.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Autre guitare", appears in Les Rayons et les Ombres, no. 23, first published 1838
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "“怎麼辦?” 他們問", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "How then, asked he", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "How, asked the men", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Anonymous/Unidentified Artist) , ""O how," murmured he"
- GER German (Deutsch) [singable] ((Johann) Philipp Kaufmann)
Confirmed with Oeuvres de Victor Hugo: Les rayons et les ombres, Volume 4, Paris, V. A. Houssiaux, ed., Hébert et Cie, 1875, pages 325-326.
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11. Lise  [sung text not yet checked]
J'avais douze ans ; elle en avait bien seize. Elle était grande, et, moi, j'étais petit. Pour lui parler le soir plus à mon aise, Moi, j'attendais que sa mère sortît ; Puis je venais m'asseoir près de sa chaise Pour lui parler le soir plus à mon aise. Que de printemps passés avec leurs fleurs ! Que de feux morts, et que de tombes closes ! Se souvient-on qu'il fut jadis des coeurs ? Se souvient-on qu'il fut jadis des roses ? Elle m'aimait. Je l'aimais. Nous étions Deux purs enfants, deux parfums, deux rayons. Dieu l'avait faite ange, fée et princesse. Comme elle était bien plus grande que moi, Je lui faisais des questions sans cesse Pour le plaisir de lui dire : Pourquoi ? Et par moments elle évitait, craintive, Mon oeil rêveur qui la rendait pensive. Puis j'étalais mon savoir enfantin, Mes jeux, la balle et la toupie agile ; J'étais tout fier d'apprendre le latin ; Je lui montrais mon Phèdre et mon Virgile ; Je bravais tout; rien ne me faisait mal ; Je lui disais : Mon père est général. Quoiqu'on soit femme, il faut parfois qu'on lise Dans le latin, qu'on épelle en rêvant ; Pour lui traduire un verset, à l'église, Je me penchais sur son livre souvent. Un ange ouvrait sur nous son aile blanche, Quand nous étions à vêpres le dimanche. Elle disait de moi : C'est un enfant ! Je l'appelais mademoiselle Lise. Pour lui traduire un psaume, bien souvent, Je me penchais sur son livre à l'église ; Si bien qu'un jour, vous le vîtes, mon Dieu ! Sa joue en fleur toucha ma lèvre en feu. Jeunes amours, si vite épanouies, Vous êtes l'aube et le matin du coeur. Charmez l'enfant, extases inouïes ! Et quand le soir vient avec la douleur, Charmez encor nos âmes éblouies, Jeunes amours, si vite épanouies!
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Lise", written 1843, appears in Les Contemplations, in 1. Livre premier -- Aurore, no. 11
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- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Eliška", Prague, first published 1877
12. La Fleur et le papillon  [sung text not yet checked]
La pauvre fleur disait au papillon céleste : - Ne fuis pas ! Vois comme nos destins sont différents. Je reste, Tu t'en vas ! Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes Et loin d'eux, Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes Fleurs tous deux ! Mais, hélas ! l'air t'emporte et la terre m'enchaîne. Sort cruel ! Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine Dans le ciel ! Mais non, tu vas trop loin ! - Parmi des fleurs sans nombre Vous fuyez, Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre A mes pieds. Tu fuis, puis tu reviens ; puis tu t'en vas encore Luire ailleurs. [Aussi]1 me trouves-tu toujours à chaque aurore Toute en pleurs ! Oh ! pour que notre amour coule des jours fidèles, Ô mon roi, Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes Comme à toi !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1834, appears in Les Chants du Crépuscule, no. 27a, first published 1835
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , no title, copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Elena Mariani) , no title, copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Mercedes Vivas) , no title, copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
1 Cogni: "Ainsi"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Andrew Schneider [Guest Editor]
13. Madrid  [sung text not yet checked]
Madrid, princesse des Espagnes, Il court par tes mille campagnes Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs. La blanche ville aux sérénades, Il passe par tes promenades Bien des petits pieds tous les soirs. [Madrid, quand tes taureaux bondissent, Bien des mains blanches applaudissent,]1 Bien des écharpes sont en [jeux]2; Par tes belles nuits étoilées, Bien des señoras long voilées Descendent tes escaliers bleus. Madrid, Madrid, moi, je me raille De tes dames à fine taille Qui chaussent l'escarpin étroit; Car j'en sais une, par le monde, Que jamais ni brune ni blonde N'ont valu le bout de son doigt! J'en sais une, et certes la duègne Qui la surveille et qui la peigne N'ouvre sa fenêtre qu'à moi ; Certes, qui veut qu'on le redresse, N'a qu'à l'approcher à la messe, Fût-ce l'archevêque ou le roi. [ ... ] Or, si d'aventure on s'enquête Qui m'a valu telle conquête, C'est l'allure de mon cheval, Un compliment sur sa mantille [Puis]3 des bonbons à la vanille Par un beau soir de carnaval. Madrid, princesse des Espagnes, Il court par tes mille campagnes Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs. La blanche ville aux sérénades, Il passe par tes promenades Bien des petits pieds tous les soirs. [ ... ]
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Madrid", appears in Contes d'Espagne et d'Italie, first published 1830
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- ENG English [singable] (Amanda Cole) , "Madrid", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
1 omitted by Viardot-Garcia.
1 Viardot-Garcia: "jeu"
3 Viardot-Garcia: "Et"
Researcher for this page: John Versmoren
14. Infidélité  [sung text not yet checked]
Voici l'orme qui balance Son ombre sur le sentier: Voici le jeune églantier, Le bois où dort le silence. Le banc de pierre où le soir Nous aimions à nous asseoir. Voici la voûte embaumée D'ébéniers et de lilas, Où, lorsque nous étions las, Ensemble, [ô ma]1 bien aimée! Sous des guirlandes de fleurs, Nous laissions fuir les chaleurs. Voici le marais que ride Le saut du poisson d'argent; Dont la grenouille en nageant Trouble le miroir humide; Comme autrefois, les roseaux Baignent leurs pieds dans ses eaux. Comme autrefois, la pervenche, Sur le velours vert des prés Par le printemps diaprés, Aux baisers du soleil penche À moitié rempli de miel Son calice bleu de ciel. Comme autrefois, l'hirondelle Rase en passant les donjons, Et le cygne dans les joncs Se joue et lustre son aile; L'air est pur, le gazon doux ... Rien n'a donc changé que vous.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Infidélité", appears in Premières Poésies -- 1830-1832
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- ENG English (Peter Low) , no title, copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
1 Hahn: "ma"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
15. À une étoile  [sung text not yet checked]
[ ... ]
Étoile qui descends vers la verte colline,
Triste larme d'argent du manteau de la Nuit,
Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine,
Tandis que pas à pas son long troupeau le suit, --
Étoile, où t'en vas-tu, dans cette nuit immense ?
Cherches-tu sur la rive un [lit]1 dans les roseaux ?
Où t'en vas-tu si belle, à l'heure du silence,
Tomber comme une perle au sein profond des eaux ?
[Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête
Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux,
Avant de nous quitter, un seul instant arrête ; -]3
[Étoile de l'amour,]2 [ne descends pas des cieux !]3
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), no title, written 1831, appears in Premières poésies, in Le saule, first published 1850
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- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Michael P Rosewall) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Alfred de Musset, Premières Poésies (1829-1835), Paris, Charpentier, 1863, pages 176-202, an excerpt from the end of the second part following a line of dots.
1 Hahn: "nid"2 Hahn: "Étoile, écoute-moi!"; omitted by Choudens
3 omitted by Choudens.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
16. La chanson du fou  [sung text not yet checked]
Au soleil couchant, Toi qui vas cherchant Fortune, Prends garde de choir; La terre, le soir, Est brune. L'océan trompeur Couvre de vapeur La dune. Vois, à l'horizon, Aucune maison Aucune! Maint voleur te suit, La chose est, la nuit, Commune. Les dames des bois Nous gardent parfois Rancune. Elles vont errer: Crains d'en rencontrer Quelqu'une. Les lutins de l'air Vont danser au clair De lune.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "La chanson du fou", appears in Odes et Ballades, in 6. Ballades - 1823-1828, no. 10a
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
17. À Saint‑Blaise, à la Zuecca  [sung text not yet checked]
À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vous étiez, vous étiez bien aise À Saint-Blaise. À Saint-Blaise, à la Zuecca, Nous étions bien là. Mais de vous en souvenir Prendrez-vous la peine ? Mais de vous en souvenir Et d'y revenir, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Dans les prés fleuris cueillir la verveine, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vivre et mourir là !
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson: À Saint-Blaise, à la Zuecca", appears in Poésies nouvelles
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- ENG English (Victoria de Menil) , "In St. Blaise at the Zuecca", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
18. L'étranger  [sung text not yet checked]
II a passé comme un nuage, Comme un flot rapide en son cours ; Mais mon cœur garde son image Toujours. Mais son regard, plein de tendresse, A rencontré mes yeux ravis, Et depuis ce moment d ivresse Je vis ! Et ma pensée aventureuse D'un rêve se laisse charmer ; Je l'aime... et je me sens heureuse D'aimer. [ ... ] Quoi ! cette âme que j ai rêvée, Que longtemps j'ai cherchée en vain, Cette sœur... je l'avais trouvée Enfin ! Je l'avais trouvée ! ... ô martyre ! Affreux tourment que j'offre à Dieu ! Je la trouve... et c'est pour lui dire : Adieu ! [ ... ]
Text Authorship:
- by Delphine de Girardin (1804 - 1855), as Madame Émile de Girardin, "L'étranger", written 1842, first published 1842
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Confirmed with &Oelig;uvres complètes de madame Émile de Girardin, née Delphine Gay, Paris, Henri Plon, 1861, pages 359-360.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
19. Lamento ‑ La chanson du pêcheur  [sung text not yet checked]
Ma belle amie est morte: Je pleurerai toujours; [Sous]1 la tombe elle emporte Mon âme et mes amours. Dans le ciel, sans m'attendre, Elle s'en retourna; L'ange qui l'emmena Ne voulut pas me prendre. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer! La blanche créature Est couchée au cercueil. Comme dans la nature Tout me paraît en deuil! La colombe oubliée Pleure et songe à l'absent; Mon âme pleure et sent Qu'elle est dépareillée. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer! Sur moi la [nuit]2 immense [S'étend]3 comme un linceul; Je chante ma romance Que le ciel entend seul. Ah! comme elle était belle, [Et comme]4 je l'aimais! Je n'aimerai jamais Une femme autant qu'elle. Que mon sort est amer! Ah! sans amour, s'en aller sur la mer!
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Lamento", subtitle: "La chanson du pêcheur", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Emily Ezust) , no title, copyright ©
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "La mia bella amica è morta", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 227.
1 Viardot: "Dans"2 Viardot: "mer"
3 Fauré: "Plane"
4 Fauré: "Et combien"; Viardot: "Comme"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Bertram Kottmann , Pierre Mathé [Guest Editor] , Anne Rodier
20. Au bord de la mer  [sung text not yet checked]
La lune de ses mains distraites A laissé choir, du haut de l'air, Son grand éventail à paillettes Sur le bleu tapis de la mer. Pour le ravoir elle se penche Et tend son beau bras argenté, Mais l'éventail fuit sa main blanche, Par le flot qui passe emporté. Au gouffre amer, pour te le rendre, Lune, j'irais bien me jeter, Si tu voulais du ciel descendre, Au ciel si je pouvais monter !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Au bord de la mer", written 1841, appears in España, first published 1845
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- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "U moře"
- ENG English (Peter Low) , "Beside the sea", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission