Nuit d'étoiles, sous tes voiles,
sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre qui soupire,
je rêve aux amours défunts.
La sereine mélancolie vient éclore
au fond de mon coeur,
Et j'entends l'âme de ma mie
Tressaillir dans le bois rêveur.
Dans les ombres de la feuillée,
Quand tout bas je soupire seul,
Tu reviens, pauvre âme éveillée,
Toute blanche dans ton linceuil.
[ ... ]
Quarante mélodies
by Charles Marie Jean Albert Widor (1844 - 1937)
1. Nuit d'étoiles  [sung text checked 1 time]
Authorship
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "La dernière Pensée de Weber", written 1845, appears in Les Stalactites, no. 32, first published 1846 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) [singable] (Núria Colomer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Starry night"
- ENG English (Melissa Malde) , "Night of stars", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) [singable] (Bertram Kottmann) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Elisa Rapado) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
At head of poem:
Je me promenais dans un jardin délicieux : sous l'épais gazon on voyait des violettes et des roses dont le doux parfum embaumait l'air. Un son doux et harmonieux se faisait entendre, et une tendre clarté éclairait le paysage. Les fleurs semblaient tressaillir de bonheur et exhaler de doux soupirs. Tout à coup, je crus m'apercevoir que j'étais moi-même le chant que j'entendais, et que je mourais. -- Hoffmann.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. L'abeille  [sung text checked 1 time]
Dis-moi, gentille abeille, où t'en vas-tu de si matin ? Il fait nuit sombre et tout sommeille Encore sur le coteau voisin. Que cherches-tu ? Le miel ? Gourmande ! Ferme l'aile et repose-toi : Tu le voles par contrebande! J'en sais de meilleur, sur ma foi Connaitrais-tu pas l'adorée Qui règne à jamais sur mon coeur ? Eh bien, sa bouche colorée Est aussi fraîche qu'une fleur! Et nul parfum, je le parie, N'est aussi doux que le baiser Des lèvresde ma blonde amie. Si tu m'en crois, va t'y poser.
Authorship
- by Élie Cabrol (1829 - 1905) [author's text not yet checked against a primary source]
3. À cette terre  [sung text checked 1 time]
À cette terre, où l'on ploie Sa tente au déclin du jour, Ne demande pas la joie. Contente-toi de l'amour ! Excepté lui, tout s'efface. La vie est un sombre lieu Où chaque chose qui passe Ébauche l'homme pour Dieu. [ ... ] L'espoir c'est l'aube incertaine ; Sur notre but sérieux C'est la dorure lointaine D'un rayon mystérieux. C'est le reflet, brume ou flamme, Que dans leur calme éternel Versent d'en haut sur notre âme Les félicités du ciel. [ ... ] Va, si haut nul ne s'élève ; Sur terre il faut demeurer ; On sourit de ce qu'on rêve, Mais ce qu'on a, fait pleurer. [Puisqu'un Dieu saigne au Calvaire, Ne nous plaignons pas, crois-moi.]1 Souffrons ! c'est la loi sévère. Aimons ! c'est la douce loi. Aimons ! soyons deux ! Le sage N'est pas seul dans son vaisseau. Les deux yeux font le visage ; Les deux ailes font l'oiseau. Soyons deux ! - Tout nous convie À nous aimer jusqu'au soir. N'ayons à deux qu'une vie ! N'ayons à deux qu'un espoir ! Dans ce monde de mensonges, Moi, j'aimerai mes douleurs, Si mes rêves sont tes songes, Si mes larmes sont tes pleurs !
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Rayons et les Ombres, no. 30, first published 1840 [author's text checked 1 time against a primary source]
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View original text (without footnotes)1 omitted by Widor.
Researcher for this text: Jacques L'oiseleur des Longchamps
4. Avril  [sung text checked 1 time]
L'oiseau gazouille, la feuille brille
Des frimas avril est vainqueur,
Et moi je t'aime, ô jeune fille,
C'est avril aussi dans mon cœur.
Les blés sont murs, le bois est sombre,
L'onde à peine a quelque fraicheur,
L'été partout fait chercher l'ombre,
C'est encore avril en mon cœur.
[ ... ]
Le ciel est gris , la plaine est blanche,
L'hiver sévit dans sa rigueur,
Dans les monts rugit l'avalanche,
C'est toujours avril en mon cœur !
Authorship
- by Lucien Paté (1845 - 1939), "Avril", appears in Poésies, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878 [author's text not yet checked against a primary source]
5. Enfant de Catane  [sung text checked 1 time]
Subtitle: Sérénade
Enfant de Catane, dis-moi, qu'aimes-tu ? Le vert platane de pampres vêtu ; De l'ombre des arbres qu'agite le vent, Au loin sur les marbres le tableau mouvant ; Et des nuits sereines le calme enchanteur, Et la lumineuse étoile du pays des amours. N'est-il pas quelque enfant mignonne, Dont le noir regard t'aît charmé ? Non, Lorenzo n'aime personne, Et de personne il n'est aimé !
Authorship
- by Anonymous / Unidentified Author ( N. G. )  [author's text not yet checked against a primary source]
6. Sunt lacrimae rerum  [sung text checked 1 time]
Ô mon divin amour, fleur belle entre les belles, Rêve demeuré rêve, ô secret sans aveux, Reste comme un bouquet de jeunes immortelles, Reste sur mon sein douloureux ! [ ... ] Sois ma fleur du désert au matin respirée ! Dans mes brûlants sentiers sois l'ombre et la fraicheur ; En [plein déchirement]1 sois ma fête ignorée, Ô relique de mon bonheur ! [ ... ]
Authorship
- by Augustine-Malvina Souville Blanchecotte (1830 - 1878), "Le souvenir " [author's text checked 1 time against a primary source]
Confirmed with Revue Européenne: léttres, sciences, arts, voyages politique, Volume 16, Paris, Bureaux de la Revue Européenne, 1861, page 808.
1 Widor: "mon fatal exil"Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
7. Sois heureuse  [sung text checked 1 time]
Sois heureuse, ô ma douce amie, Salue en paix la vie et jouis des beaux jours ; Sur le fleuve du temps mollement endormie, Laisse les flots suivre leur cours ! [ ... ] Bientôt tu peux m'être ravie ; Peut-être, loin de toi, demain j'irai languir. Quoi, déjà tout est sombre et fatal dans ma vie ! J'ai dû t'aimer, je dois te fuir ! [ ... ]
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "Premier soupir", written 1819, appears in Odes et Ballades [author's text checked 1 time against a primary source]
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]8. L'aurore  [sung text checked 1 time]
I L'aurore s'allume ; L'ombre épaisse fuit ; Le rêve et la brume Vont où va la nuit ; Paupières et roses S'ouvrent demi-closes ; Du réveil des choses On entend le bruit. Tout chante et murmure, Tout parle à la fois, Fumée et verdure, Les nids et les toits ; Le vent parle aux chênes, L'eau parle aux fontaines ; Toutes les haleines Deviennent des voix ! [ ... ] III 9. Ô terre ! ô merveilles Dont l'éclat joyeux Emplit nos oreilles, Eblouit nos yeux ! Bords où meurt la vague, Bois qu'un souffle élague, De l'horizon vague Plis mystérieux ! [ ... ] Saint livre où la voile Qui flotte en tous lieux, Saint livre où l'étoile Qui rayonne aux yeux, Ne trace, ô mystère ! Qu'un nom solitaire, Qu'un nom sur la terre, Qu'un nom dans les cieux ! [ ... ]
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), no title, written 1834, appears in Les Chants du Crépuscule, no. 20 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Linda Godry) , "Aurora catches fire", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
9. Aubade  [sung text checked 1 time]
L'aube naît, et ta porte est close ! [Ma]1 belle, pourquoi sommeiller ? À l'heure où s'éveille la rose Ne vas-tu pas te réveiller ? Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Toute frappe à ta porte bénie. L'aurore dit : Je suis le jour ! L'oiseau dit : Je suis l'harmonie ! Et [mon cœur]2 dit : Je suis l'amour! Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Je t'adore, ange, [et]3 t'aime, femme. Dieu qui pour toi m'a complété A fait mon amour [par]4 ton âme, Et mon regard pour ta beauté ! Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi !
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "Autre chanson", appears in Les Chants du Crépuscule, no. 23 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Toru Dutt) , appears in A Sheaf Gleaned in French Fields, 2nd edition
- ENG English (John Glenn Paton) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Victor Hugo, Œuvres complètes, Volume 1, Bibliothèque de la Pléiade, Editions gallimard, 1964, page 876.
1 Donizetti: "Ô ma"2 Gounod: "moi je"
3 Donizetti: "je"
4 The word "pour" appears here in many editions, and is used by Donizetti, Lalo, Godard, and perhaps others.
Research team for this text: Emily Ezust [Administrator] , Malcolm Wren [Guest Editor]
10. À toi  [sung text not yet checked]
[À toi ! toujours à toi ! Que chanterait ma lyre ?]1 À toi l'hymne d'amour ! à toi l'hymne d'hymen ! Quel autre nom pourrait éveiller mon délire ? [Ai-je appris]2 d'autres chants ? [sais-je un]3 autre chemin ? C'est toi, dont le regard éclaire ma nuit sombre ; Toi, dont l'image luit sur mon sommeil joyeux ; C'est toi qui tiens ma main quand je marche dans l'ombre, Et les rayons du ciel me viennent de tes yeux ! Mon destin est gardé par ta douce prière ; Elle veille sur moi quand mon ange s'endort ; Lorsque mon cœur entend ta voix modeste et fière, Au combat de la vie il provoque le sort. N'est-il pas dans le ciel de voix qui te réclame ? N'es-tu pas une fleur étrangère à nos champs ? Sœur des [vierges]4 du ciel, ton âme est pour mon âme Le reflet de leurs feux et l'écho de leurs chants ! Quand ton œil noir et doux me parle et me contemple, Quand ta robe m'effleure avec un léger bruit, Je crois avoir touché quelque voile du temple, Je dis comme Tobie : Un ange est dans ma nuit ! Lorsque de mes douleurs tu chassas le nuage, Je compris qu'à ton sort mon sort devait s'unir, Pareil au saint pasteur, lassé d'un long voyage, Qui vit vers la fontaine une vierge venir ! Je t'aime comme un être au-dessus de ma vie, Comme une antique aïeule aux prévoyants discours, Comme une sœur craintive, à mes maux asservie, Comme un dernier enfant, qu'on a dans ses vieux jours. Hélas ! je t'aime tant qu'à ton nom seul je pleure ! Je pleure, car la vie est si pleine de maux ! Dans ce morne désert tu n'as point de demeure, Et l'arbre où l'on s'assied lève ailleurs ses rameaux. Mon Dieu ! mettez la paix et la joie auprès d'elle. Ne troublez pas ses jours, ils sont à vous, Seigneur ! Vous devez la bénir, car son âme fidèle Demande à la vertu le secret du bonheur.
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "Encore à toi", written 1823, appears in Odes et Ballades [author's text checked 1 time against a primary source]
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View original text (without footnotes)1 omitted by Grast
2 Grast: "Ai-j'appris"
3 Grast: "Sais-j'un"
4 Grast: "anges"
Researcher for this text: Johann Gaitzsch
11. Invocation  [sung text checked 1 time]
Tu me parles du fond d'un rêve Comme une âme parle aux vivants. Comme l'écume de la grève, Ta robe flotte dans les vents. [ ... ] 6. Sors du nuage, ombre charmante. O fantôme, laisse-toi voir! Sois un phare dans ma tourmente, Sois un regard dans mon ciel noir! [ ... ] 11. Tu me dis de loin que tu m'aimes, Et que, la nuit, à l'horizon, Tu viens voir sur les grèves blêmes Le spectre blanc de ma maison. 6. Sors du nuage, ombre charmante. O fantôme, laisse-toi voir! Sois un phare dans ma tourmente, Sois un regard dans mon ciel noir! 2. Je suis l'algue des flots sans nombre, Le captif du destin vainqueur; Je suis celui que toute l'ombre Couvre sans éteindre mon coeur. [ ... ] 8. Sois l'asile qui passe et se mêle Aux grandes vagues en courroux. Oh! viens! tu dois être bien belle, Car ton chant lointain est bien doux; 7. Cherche-moi parmi les mouettes! Dresse un rayon sur mon récif, Et, dans mes profondeurs muettes, La blancheur de l'ange pensif! 6. Sors du nuage, ombre charmante. O fantôme, laisse-toi voir! Sois un phare dans ma tourmente, Sois un regard dans mon ciel noir! [ ... ]
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "À celle qui est voilée", written 1854, appears in Les contemplations, in 6. Livre sixième -- Au bord de l'infini, no. 15, first published 1856 [author's text checked 1 time against a primary source]
12. Ave Maria  [sung text not yet checked]
Ave Maria gratia plena Dominus tecum. Benedicta tu in mulieribus, Et benedictus fructus [ventris]1 tui Jesus. Sancta Maria, [Mater Dei]2, Ora pro nobis peccatoribus, Nunc et in hora mortis nostrae. [Ave Maria]3.
Authorship
- by Bible or other Sacred Texts , "Ave Maria", Luke 1, 28 & 42; Breviarium Romanum (1568) [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- AFR Afrikaans (Bible or other Sacred Texts) , "Wees gegroet Maria"
- DUT Dutch (Nederlands) (Bible or other Sacred Texts) , "Wees gegroet, Maria"
- ENG English (Bible or other Sacred Texts) , "Ave Maria"
- SPA Spanish (Español) (Bible or other Sacred Texts) , "Dios te salve Maria"
See also Geert Cuypers's very informative Ave Maria Songs website.
1 omitted by Guarnieri, Nepomuceno, Villa-Lobos
2 not set by Gounod, Holst, Rossini.
3 Cherubini, Cserny, Guarnieri, Holst, Massenet, Mompou, Nepomuceno, Pejačević, Rheinberger, Rossini, Vermeulen, Villa-Lobos: "Amen"; Jakobey: "Amen. Ave Maria."
Note: used as the basis for an acrostic in Marchetto da Padova's Ave Regina Celorum / Mater innocentie
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
13. Le soleil s'est couché  [sung text checked 1 time]
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées; Demain viendra l'orage et le soir et la nuit; Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées! Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit! Tous ces jours passeront; ils passeront en foule Sur la face des mers, sur la face des monts, Sur les fleuves d'argent, sur les forêts, où roule Comme un hymne confus des morts que nous aimons. Et la face des eaux, et le front des montagnes, Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers. Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête, Je passe et, refroidi sous ce soleil joyeux, Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête, Sans que rien manque au monde immense et radieux!
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), no title, written 1829, appears in Les Feuilles d'automne, in 35. Soleils couchants, no. 6 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]14. S'il est un charmant gazon  [sung text not yet checked]
S'il est un charmant gazon
Que le ciel arrose,
Où [brille]1 en toute saison
Quelque fleur éclose,
Où l'on cueille à [pleine main]2
Lys, chèvrefeuille et jasmin,
J'en veux faire le chemin
Où ton pied se pose !
[ ... ]
S'il est un rêve d'amour,
Parfumé de rose,
Où l'on [trouve chaque jour]3
Quelque douce chose,
Un rêve que Dieu bénit,
Où l'âme à l'âme s'unit,
Oh ! j'en veux faire le nid
Où ton cœur se pose !
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), title 1: "S'il est un charmant gazon", title 2: "Nouvelle chanson sur un vieil air", appears in Les Chants du Crépuscule, no. 22, first published 1834 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "如果有一個迷人的草地", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , "If there be a lovely grassy plot", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Charles Fonteyn Manney) , "If I knew a meadow fair", first published 1911
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Sogno d'amore", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Poésies de Victor Hugo: Odes & Ballades, Les Orientales, Les Feuilles d'Automne, Les Chants du Crépuscule, Les Voix Intérieures, Les Rayons & Les Ombres, Paris, Hetzel, 1880, p. 67.
1 Fauré: "naisse".
2 d'Erlanger: "pleines mains".
3 d'Erlanger: "trouve à chaque pas".
Researcher for this text: Ted Perry
15. Soupir  [sung text checked 1 time]
J'ai laissé de mon sein de neige Tomber un œillet rouge à l'eau, Hélas ! comment le reprendrai-je, Mouillé par l'onde du ruisseau ? Voilà le courant qui l'entraîne ! Bel œillet aux vives couleurs, Pourquoi tomber dans la fontaine ? Pour t'arroser j'avais mes pleurs !
Authorship
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), no title, written 1845, appears in España, Paris, Éd. Charpentier, first published 1845 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Dívčí popěvek"
16. Aimons toujours  [sung text checked 1 time]
Aimons toujours! aimons encore! Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit. L'amour, c'est le cri de l'aurore, L'amour, c'est l'hymne de la nuit. Ce que le flot dit aux rivages, Ce que le vent dit aux vieux monts, Ce que l'astre dit aux nuages, C'est le mot ineffable: Aimons! L'amour fait songer, vivre et croire. Il a, pour réchauffer le coeur, Un rayon de plus que la gloire, Et ce rayon, c'est le bonheur! [ ... ] Venez à nous, beautés touchantes! Viens à moi, toi, mon bien, ma loi! Ange! viens à moi quand tu chantes, Et, quand tu pleures, viens à moi! [ ... ]
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les contemplations, in 2. Livre deuxiême -- L'âme en fleur, no. 22 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Researcher for this text: Jacques L'oiseleur des Longchamps17. Le chasseur songe dans les bois  [sung text not yet checked]
Le chasseur songe dans les bois À des beautés sur l'herbe assises, Et dans l'ombre il croit voir parfois Danser des formes indécises. Le soldat pense à ses destins Tout en veillant sur les empires, Et dans ses souvenirs lointains Entrevoit de vagues sourires. [ ... ] Regarde-les, regarde encor Comme la vierge, fille d'Ève, Jette en courant dans les blés d'or Sa chanson qui contient son rêve ! [ ... ] Tous, dans la joie ou dans l'affront, Portent, sans nuage et sans tache, Un mot qui rayonne à leur front, Dans leur âme un mot qui se cache. [ ... ] Le mot caché ne change pas. Dans tous les cœurs toujours le même ; Il y chante ou gémit tout bas ; Et ce mot, c'est le mot suprême ! [ ... ] C'est l'hymne que le gouffre amer Chante en poussant au port des voiles ! C'est le mystère de la mer, Et c'est le secret des étoiles ! [ ... ] Aimer, c'est avoir dans les mains Un fil pour toutes les épreuves, Un flambeau pour tous les chemins, Une coupe pour tous les fleuves ! [ ... ] Que la foule, bien loin de nous Suive ses routes insensées. Aimons, et tombons à genoux, Et laissons aller nos pensées ! [ ... ]
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "Mille chemins, un seul but", written 1839, appears in Les Rayons et les Ombres [author's text checked 1 time against a primary source]
18. Le bouquet  [sung text not yet checked]
Oui je t'ai conservé, cher bouquet de verveines, Que ses petites mains laissèrent dans les miennes, À l'heure triste du départ. Fleurs d'un jour, ce jour-là si fraîches et pimpantes ! Vous courbez maintenant vos têtes languissantes, Et charmez encor mon regard. Je cherche vainement sur vos feuilles flétries La trace des baisers que ses lèvres chéries Y mirent au dernier instant ! Le temps également de vos senteurs divines A desséché la source au fond de vos poitrines... Mais mon amour est persistant ! Durant mes longues nuits, quand tout dort et repose, Auprès de moi je cherche aussi sa tête rose... Déception et vain désir ! Dans mes yeux fatigués alors viennent des larmes, Et j'éprouve pourtant, à ces vives alarmes, Un étrange et cruel plaisir ! Mais toi qui du bonheur me rappelles les heures, Cher bouquet, sur mon sein je veux que tu demeures, Et, lorsque nous la reverrons, Comme preuve, au retour, du souvenir fidèle Que mon cœur amoureux a si bien gardé d'elle, Dans ses mains nous te remettrons.
Authorship
- by Élie Cabrol (1829 - 1905), "Le bouquet", appears in La première absence. Lettres en vers (Avril à Octobre 185..., first published 1872 [author's text checked 1 time against a primary source]
Confirmed with La première absence. Lettres en vers (Avril à Octobre 185...), Paris, Librairie des Bibliophiles, 1872, pages 84-85.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
19. Je ne veux pas autre chose  [sung text checked 1 time]
[ ... ] Je ne veux pas d'autres choses Que ton sourire et ta voix, De l'air, de l'ombre et des roses, Et des rayons dans les bois ! Je ne veux, moi qui me voile Dans la joie ou la douleur, Que ton regard, mon étoile ! Que ton haleine, ô ma fleur ! Sous ta paupière vermeille Qu'inonde un céleste jour, Tout un univers sommeille. Je n'y cherche que l'amour ! [ ... ] Ange aux yeux pleins d'étincelles, Femme aux jours de pleurs noyés, Prends mon âme sur tes ailes, Laisse mon coeur à tes pieds !
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Rayons et les Ombres, no. 24, first published 1840 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]20. Le vase brisé  [sung text checked 1 time]
Le vase où meurt cette vervaine D'un coup d'éventail fut fêlé; Le coup dut l'effleurer à peine, Aucun bruit ne l'a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s'est épuisé; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est brisé. Souvent aussi la main qu'on aime Effleurant le coeur, le meurtrit; Puis le coeur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt; Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde: Il est brisé, n'y touchez pas.
Authorship
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Le vase brisé", appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La vie intérieure, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Karel Čapek) , "Puklá váza"
- CZE Czech (Čeština) (Karel Čapek) , "Puklá váza"
- ENG English (Faith J. Cormier) , "The broken vase", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The broken vase", copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
21. Contemplation  [sung text checked 1 time]
Mon bras pressait ta taille frêle Et souple comme [le]1 roseau; Ton sein palpitait comme l'aile D'un jeune oiseau! Longtemps muets, nous contemplâmes Le ciel où s'éteignait le jour. Que se passait-il dans nos âmes? Amour! Amour! Comme un ange qui se dévoile, Tu me regardais, dans ma nuit, Avec ton beau regard d'étoile, Qui m'éblouit.
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "Mon bras pressait ta taille frêle", written 1834, appears in Les contemplations, in 2. Livre deuxiême -- L'âme en fleur, no. 10 [author's text not yet checked against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
1 Lalo: "un"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
22. Le plongeur  [sung text checked 1 time]
Le plongeur, sur qui la vague déferle, m'a crié du fond des flots grondants : « Contre Maria veux-tu cette perle ?» Merci, fils ! j'en ai trente-deux : ses dents ! Hier la nuit brodait de soleils ses voiles, le roi des Gypsis, montrant les cieux, m'a dit : « Je la veux ! choisis deux étoiles », j'ai dit : « J'ai les deux plus belles : ses yeux !» Elle ément la brute, et l'herbe et la pierre, le portier du ciel m'a dit : « À mon tour, prends le paradis !» j'ai dit à St. Pierre : « J'ai le paradis, puisque j'ai l'amour! » « Tu fais bien, son ciel n'est guère enviable », m'a dit un Seigneur, parlant d'un ton doux ; prends plutôt l'enfer !» J'ai dit: « Merci, diable ! j'ai l'enfer aussi, car je suis jaloux !»
Authorship
- by Auguste Vacquerie (1819 - 1895) [author's text not yet checked against a primary source]
23. N'avez-vous point su les comprendre  [sung text not yet checked]
N'avez-vous point su les comprendre Tous les soupirs que j'ai poussés ?... N'auraient-ils pu se faire entendre, Ces pauvres soupirs oppressés ?... Pour les compter, il faudrait prendre Les cailloux par les flots bercés ; Leur nombre pourrait vous apprendre Tous les soupirs que j'ai poussés. N'avez-vous point su les comprendre Les pleurs que mes yeux ont versés ?... Pourtant vous êtes douce et tendre !... Pour les compter il faudrait prendre, Aux blés, sur les champs entassés, Un par un, les grains dispersés ; Leur nombre pourrait vous apprendre Tous les pleurs par mes yeux versés. N'avez-vous point su les comprendre Tous les battements empressés Qu'en mon cœur vous pouviez entendre ?... Pour compter ces coups insensés, Des catacombes allez prendre Les vieux ossements amassés ; Leur nombre pourrait vous apprendre Tous mes battements empressés.
Authorship
- by A. Sautter de Beauregard, Comte , no title, appears in Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, first published 1875 [author's text checked 1 time against a primary source]
Confirmed with Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, 1875, pages 13-14.
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24. Vieille chanson du jeune temps  [sung text checked 1 time]
Je ne [songeais]1 pas à Rose ; Rose au bois vint avec moi ; Nous parlions de quelque chose, Mais je ne sais plus de quoi. J'étais froid comme les marbres ; Je marchais à pas distraits ; J'ai parlais des fleurs, des arbres ; Son œil semblait dire : «Après ?» La rosée offrait ses perles, Le taillis ses parasols ; J'allais ; j'écoutais les merles, Et Rose les rossignols. Moi, seize ans, et l'air morose, Elle, vingt ; ses yeux brillaient, Les rossignols chantaient Rose Et les merles me sifflaient, Rose droite sur ses hanches, Leva son beau bras tremblant Pour prendre une mûre aux branches ; Je ne vis pas son bras blanc. Une eau courait, fraîche et creuse, Sur les mousses de velours ; Et la nature amoureuse Dormait dans les grands bois sourds. Rose défit sa chaussure, Et mit, d'un air ingénu, Son petit pied dans l'eau pure ; Je ne vis pas son pied nu. Je ne savais que lui dire ; Je la suivais dans les bois, La voyant parfois sourire Et soupirer quelquefois. Je ne vis qu'elle était belle Qu'en sortant des grands bois sourds. « Soit, n'y pensons plus !» dit-elle. Depuis j'y pense toujours.
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "Vieille chanson du jeune temps", written 1831, appears in Les contemplations, in 1. Livre premier -- Aurore, no. 19 [author's text checked 1 time against a primary source]
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View original text (without footnotes)1 Reyer, Delibes: "pensais"
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25. La captive  [sung text checked 1 time]
Si je n'étais captive,
J'aimerais ce pays,
Et cette mer plaintive,
Et ces champs de maïs,
Et ces astres sans nombre,
Si le long du mur sombre
N'étincelait dans l'ombre
Le sabre des spahis.
Je ne suis point tartare
Pour qu'un eunuque noir
M'accorde ma guitare,
Me tienne mon miroir.
Bien loin de ces Sodomes,
Au pays dont nous sommes,
Avec les jeunes hommes
On peut parler le soir.
[Pourtant j'aime une]1 rive
Où jamais des hivers
Le souffle froid n'arrive
Par les vitraux ouverts.
L'été, la pluie est chaude,
L'insecte verte qui rôde
Luit, vivant émeraude,
Sous les brins d'herbe verts.
[ ... ]
Mais surtout, quand la brise
Me touche en voltigeant,
La nuit, j'aime être assise,
Être assise en songeant,
L'œil sur la mer profonde,
Tandis que, pâle et blonde,
La lune ouvre dans l'onde
Son éventail d'argent.
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "La captive", appears in Les Orientales, no. 9 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Korin Kormick) , "The captive", copyright © 2003, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Pablo Sabat) , copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
1 Monpou: "J'aimerais cette"
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26. J'ai dit aux bois  [sung text not yet checked]
J'ai dit aux bois toute ma peine, Et les bois en ont soupiré ; J'ai dit mon mal à la fontaine, Et la fontaine en a pleuré; Je l'ai dit à l'oiseau qui chante, Et l'oiseau tristement s'est tu ; Je l'ai dit à l'étoile ardente, Qui par un signe a répondu ; Je l'ai dit à la fleur cachée, Dans l'herbe épaisse sous mes pieds ; Je l'ai dit à la fleur penchée Sur ma tête, dans mes sentiers : Et vite elles ont sur ma plaie Répandu, prises de pitié, Fleurs du gazon ou de la haie, Le parfum de leur amitié ! Ah ! lorsque toute la nature Ainsi prend part à mes douleurs, Quand le vent qui passe et murmure Sur ton aile emporte mes pleurs, Voudras-tu pas aussi m'entendre, Réponds, toi qui les fais couler, Et, plus douce alors et plus tendre, Voudras-tu pas me consoler ?
Authorship
- by Lucien Paté (1845 - 1939), "La plainte", appears in Poésies, Paris, Éd. Charpentier, first published 1878 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]27. Les étoiles  [sung text checked 1 time]
Vous qui voyez solitaire dans les nuits mon cœur élever de terre ses ennuis. Lys de l'azur, pâles urnes, perles d'or, qui tombez des plus nocturnes quand tout dort. Ô reines des heures sombres aux doux fronts, Savez-vous ce qu'en nos ombres nous souffrons ? Oui, ces pleurs, que le soir sème, sont à vous ! Mais coulent-ils pour vous-mèmes ou pour nous ? Ah ! Si pour vous, mes étoiles sont vos pleurs, mèlons sous les mèmes voiles nos douleurs dans vos calices de flamme fleurs du ciel, Laissez puiser à mon âme votre miel à mon cœur par la souffrance affaibli versez un peu d'espérance ou d'oubli.
Authorship
- by Lucien Paté (1845 - 1939), "Les étoiles", appears in Poésies, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878 [author's text not yet checked against a primary source]
28. Je pense à toi  [sung text not yet checked]
Je pense à toi quand vient l'aurore ; Quand la nuit vient, j'y pense encore ; Je pense à toi !... Daigne un instant, je t'en supplie, Ô toi que jamais je n'oublie, Penser à moi ! À toi mon cœur ! À toi mon âme ! Mon être entier pour toi se pâme ! Je suis à toi !... Par pitié ! fais-moi dans ta vie, La douce place que j'envie ; Donne-la-moi ! Ne sais-tu pas ? Je désespère ! Mais la souffrance encor m'est chère ; Elle est pour toi !... Oh ! qu'un jour ton âme attendrie Souffre aussi, saignante et meurtrie, Souffre pour moi ! Alors qu'un songe me visite, Qui vois-je apparaître bien vite ? C'est toujours toi !... Laisse aussi parfois, je t'en prie, Laisse ta chaste rêverie Errer sur moi !
Authorship
- by A. Sautter de Beauregard, Comte , no title, appears in Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, first published 1875 [author's text checked 1 time against a primary source]
Confirmed with Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, 1875, pages 86-88.
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29. Albaÿdé  [sung text checked 1 time]
Je veille, et nuit et jour mon front rêve enflammé
Ma joue en pleurs ruisselle,
Depuis qu'Albaydé dans la tombe a fermé
Ses beaux yeux de gazelle.
Car elle avait quinze ans, un sourire ingénu,
Et m'aimait sans mélange,
Et quand elle croisait ses bras sur son sein nu,
On croyait voir un ange !
[ ... ]
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), "Les Tronçons du serpent", written 1828, appears in Les Orientales, no. 26 [author's text not yet checked against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Albaÿdé", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
30. Prière  [sung text not yet checked]
Comme un enfant, ô divin Père, Je veux t'invoquer. Ma prière Monte vers toi ! Répands, de ta main paternelle, Beaucoup de ton bonheur sur Elle ; Un peu sur moi ! Que son âme vers toi s'élance, Et qu'Elle vive en ta présence, Suivant ta loi ! Quand son amour à toi s'élève, Fais-en retomber, comme un rêve, Un peu sur moi !
Authorship
- by A. Sautter de Beauregard, Comte , no title, appears in Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, first published 1875 [author's text checked 1 time against a primary source]
Confirmed with Un rêve. Poëme par Sautter de Beauregard, Paris, Sandoz et Fischbacher, 1875, page 55.
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31. Chanson indienne  [sung text not yet checked]
Si tu savais que je t'adore, Comme l'étoile aime le ciel, Comme l'abeille du Mysore Aime la fleur où naît le miel, Tu viendrais, à l'heure où le Gange Au golfe bleu va s'endormir, Tu viendrais, t'asseoir, ô mon ange, Sous les rosiers de ton émir ! Là, ma douce reine, Sous la nuit sereine, Après un beau jour, Les fleurs ranimées, Les rives aimées, Les nuits embaumées, Tout parle d'amour. Si tu venais, ô non pareille, Comme tu faisais autrefois, Pour dérouler à mon oreille Toutes les perles de ta voix, Je te donnerais, ô mon ange, Mon beau palais de Bengador, Qui met son jardin sur le Gange Et sur la mer ses balcons d'or ! Là, ma douce reine, Sous la nuit sereine, Après un beau jour, Les fleurs ranimées, Les rives aimées, Les nuits embaumées, Tout parle d'amour. Si tu savais quelle merveille Change d'un signe de ma main La pauvre fille de la veille En sultane du lendemain, Tu croirais demain, ô mon ange, Que le dieu bleu du firmament Est descendu sur notre Gange Avec le nom de ton amant ! Là, ma douce reine, Sous la nuit sereine, Après un beau jour, Les fleurs ranimées, Les rives aimées, Les nuits embaumées, Tout parle d'amour. Ô vierge ! tu marches l'égale Des houris du séjour divin ; Pour te détrôner le Bengale Dans ses fleurs chercherait en vain ! Viens ! oh ! viens à l'heure où le Gange Au golfe bleu va s'endormir ; Viens replier tes ailes d'ange Sous les rosiers de ton émir ! Là, ma douce reine, Sous la nuit sereine, Après un beau jour, Les fleurs ranimées, Les rives aimées, Les nuits embaumées, Tout parle d'amour.
Authorship
- by François Joseph Pierre André Méry (1798 - 1865), "L'Émir de Bengador", appears in Mélodies poétiques, Paris, Éd. Victor Lecou, first published 1853 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Confirmed with Poésies intimes. Mélodies par Méry, Paris, Michel Lévy Frères, 1864, pages 125-127.
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32. Sonnet d'Arvers  [sung text checked 1 time]
[Mon âme]1 a son secret, [ma vie]2 a son mystère : Un amour éternel en un moment conçu. Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire, Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre [Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;]3 À l'austère devoir pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle : « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.
Authorship
- by Félix Arvers (1806 - 1850), "Sonnet imité de l'italien", written 1833, appears in Mes heures perdues, Poésies, Paris, Éd. Fournier jeune, first published 1833 [author's text checked 1 time against a primary source]
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View original text (without footnotes)1 Lemariey: "Mon cœur"; Thomé, Van Straten: "Ma vie"
2 Lemariey, Van Straten: "mon âme" (further changes may exist but are not shown above) ; Widor: "mon cœur"
3 Widor: "Ce cœur vibrant d'amour enchaîné sur ses pas !"
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33. Dans la plaine blonde  [sung text not yet checked]
Dans la plaine blonde et sous les allées, Pour mieux faire accueil au doux messidor, Nous irons chasser les choses ailées, Moi, la strophe, et toi, le papillon d'or. Et nous choisirons les routes [tentantes]1, Sous les saules gris et près des roseaux, Pour mieux écouter les choses [chantantes]2 ; Moi, le rythme, et toi, le chœur des oiseaux. Suivant tous les deux les rives charmées, Que le fleuve bat de ses flots [parleurs]3, Nous vous trouverons, choses parfumées, Moi, glanant des vers, toi cueillant des fleurs. Et l'amour, [servant]4 notre fantaisie, Fera, ce jour-là l'été plus charmant, Je serai poète, et toi poésie; Tu seras plus belle, et moi plus aimant.
Authorship
- by François Coppée (1842 - 1908), "Ritournelle", written 1864-69, appears in Poèmes divers, no. 4, Paris, Éd. Alphonse Lemerre [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English [singable] (Anonymous/Unidentified Artist) , "Ritournelle"
- ENG English (Michael Berridge) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
1 Severac: "charmantes"
2 Pierné: "charmantes"
3 Severac: "jaseurs"
4 Severac: "suivant"
Research team for this text: Emily Ezust [Administrator] , Stuart Price
34. Le doux appel  [sung text checked 1 time]
Ouvre ton cœur Ô jeune fille, Je suis le doux parfum des fleurs, le rayon doré qui scintille, et de l'aurore boit les pleurs. Ouvre-moi, Je suis l'harmonie qui met des larmes dans tes yeux. Je suis la douceur infinie l'hôte attendu qui vient des cieux, Ouvre, je suis la voix qui chante dans le silence de la nuit et dont la plainte attendrissante aux bras du rêve te poursuit. Ouvre-moi, je suis la lumière que cherche ton cœur frémissant, l'aile qui porte ta prière jusques aux pieds du Tout-Puissant. Vierge ouvre-moi, Je suis la lumière ; Je suis la douceur infinie Vierge ouvre-moi, vierge ouvre-moi, Je suis la flamme plus radieuse que le jour, Je suis la vie ouvre ton âme, Je suis un Dieu, je suis l'amour !
Authorship
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]35. Dis, le sais-tu, pourquoi ?  [sung text checked 1 time]
Dis, le sais-tu, pourquoi je me sens si lassée, que je voudrais m'asseoir sur le bord du chemin ? Pourquoi mon cœur est triste, et mon âme oppressée, et pourquoi mon regard se détourne du tien ? Sais-tu pourquoi ma main, quand ta main l'a cherchée, glacée et sans élan, ne t'a pas répondu, et pourquoi comme l'urne à regret épanchée mon cœur avec le tien ne s'est pas confondu ? Dis, le sais-tu, pourquoi ? Le sais-tu ?
Authorship
- by Élise de Pressensé (1826 - 1901) [author's text not yet checked against a primary source]
36. Prière au printemps  [sung text checked 1 time]
Toi qui fleuris ce que tu touches,
Qui, dans les bois, aux vieilles souches
Rends la vigueur,
Le sourire à toutes les bouches,
La vie au cœur ;
[ ... ]
Ô printemps, alors que tout aime,
Que s’embellit la tombe même,
Verte au dehors,
Fais naître un renouveau suprême
Au cœur des morts !
Qu’ils ne soient pas les seuls au monde
Pour qui tu restes inféconde,
Saison d’amour !
Mais fais germer dans leur poussière
L’espoir divin de la lumière
Et du retour !
Authorship
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Prière au printemps", written 1866-1872, appears in Les solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869 [author's text checked 1 time against a primary source]
37. Je respire où tu palpites  [sung text checked 1 time]
Je respire où tu palpites, Tu sais ; à quoi bon, hélas ! Rester là si tu me quittes, Et vivre si tu t’en vas ? À quoi bon vivre, étant l’ombre De cet ange qui s’enfuit ! À quoi bon, sous le ciel sombre, N’être plus que de la nuit ? Je suis la fleur des murailles Dont avril est le seul bien. Il suffit que tu t’en ailles Pour qu’il ne reste plus rien. [ ... ] [Quand mon courage succombe, J’en reprends dans ton cœur pur ; Je suis comme la colombe Qui vient boire au lac d’azur.]1 Que veux-tu que je devienne, Si je n’entends plus ton pas ? Est-ce ta vie ou la mienne Qui s’en va ? Je ne sais pas. [ ... ] Sans toi, toute la nature N’est plus qu’un cachot fermé, Où je vais à l’aventure, Pâle et n’étant plus aimé. [ ... ] Je t’implore et te réclame ; Ne fuis pas loin de mes maux, Ô fauvette de mon âme Qui chante dans mes rameaux ! De quoi puis-je avoir envie, De quoi puis-je avoir effroi, Que ferai-je de la vie Si tu n’es plus près de moi ? [ ... ] Que dirai-je aux champs que voile L’inconsolable douleur ? Que ferai-je de l’étoile ? Que ferai-je de la fleur ? [ ... ]
Authorship
- by Victor Marie Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les contemplations, in 2. Livre deuxiême -- L'âme en fleur, no. 25 [author's text checked 1 time against a primary source]
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View original text (without footnotes)Confirmed with Victor Hugo, Les Contemplations, Nelson, 1911.
1 Widor rearranges the lines:Je suis comme la colombe Qui vient boire au lac d'azur. Quand mon courage succombe, J'en reprends dans ton cœur pur ;
Research team for this text: Emily Ezust [Administrator] , Jacques L'oiseleur des Longchamps
38. Quand vous me montrez une rose  [sung text not yet checked]
Quand vous me montrez une rose Qui s'épanouit sous l'azur, Pourquoi suis-je alors plus morose ? Quand vous me montrez une rose, C'est que je pense à son front pur. Quand vous me montrez une étoile, Pourquoi les pleurs, comme un brouillard, Sur mes yeux jettent-ils leur voile ? Quand vous me montrez une étoile, C'est que je pense à son regard. Quand vous me montrez l'hirondelle Qui part jusqu'au prochain avril, Pourquoi mon âme se meurt-elle ? Quand vous me montrez l'hirondelle, C'est que je pense à mon exil.
Authorship
- by François Coppée (1842 - 1908), "Romance", appears in Les Récits et les Élégies, in Élégies, in 2. L'Exilée [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Emily Ezust) , "Why?", copyright © 2012
39. Ne jamais la voir ni l'entendre  [sung text checked 1 time]
[Ne jamais]1 la voir ni l'entendre, Ne jamais [tout haut]1 la nommer, Mais, fidèle, toujours l'attendre, Toujours l'aimer! Ouvrir les bras, et, las d'attendre, Sur le néant les refermer! Mais encor, toujours les lui tendre Toujours l'aimer. Ah! ne pouvoir que les lui tendre Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les répandre, Toujours l'aimer... Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais [tout haut]1 la nommer, Mais d'un amour toujours plus tendre Toujours l'aimer. [Toujours!]3
Authorship
- sometimes misattributed to Édouard Jules Henri Pailleron (1834 - 1899)
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Soupir", appears in Les solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869 [author's text checked 1 time against a primary source]
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "Zucht", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Never to see or hear her", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
1 Adaïevsky: "Jamais ne"; further changes may exist not noted above.
2 Viardot: "pouvoir"
3 Omitted by Viardot.
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40. Songes-tu parfois bien-aimée  [sung text not yet checked]
Songes-tu parfois, bien-aimée, Assise près du foyer clair, Lorsque, sous la porte fermée Gémit la bise de l’hiver, Qu’après cette automne clémente Les oiseaux, cher peuple étourdi, Trop tard, par un jour de tourmente, Ont pris leur vol vers le Midi ; Que leurs ailes, blanches de givre, Sont lasses d’avoir voyagé ; Que sur le long chemin à suivre Il a neigé, neigé, neigé ; Et que, perdus dans la rafale, Ils sont là, transis et sans voix, Eux dont la chanson triomphale Charmait nos courses dans les bois ? Hélas ! comme il faut qu’il en meure De ces émigrés grelottants ! Y songes-tu ? Moi, je les pleure, Nos chanteurs du dernier printemps. Tu parles, ce soir où tu m’aimes, Des oiseaux du prochain Avril ; Mais ce ne seront plus les mêmes, Et ton amour attendra-t-il ?
Authorship
- by François Coppée (1842 - 1908), "Janvier", written 1876, appears in Les Récits et les Élégies, in Élégies, in 3. Les mois, no. 1, Paris Éd. Alphonse Lemerre [author's text checked 1 time against a primary source]
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Confirmed with Œuvres complètes de François Coppée. Poésies, Tome II, Librairie L. Hébert, 1892, pages 331-332.
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